Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Sentimental/Romanesque
hersen : Le cahier [concours]
 Publié le 23/09/17  -  18 commentaires  -  12171 caractères  -  171 lectures    Autres textes du même auteur

Le renouvellement.


Le cahier [concours]


Ce texte est une participation au concours n°22 : Inversons-nous !

(informations sur ce concours).




J'ai toujours eu la plume facile. Les idées me viennent et il ne me reste plus qu'à les habiller. Humour, passion, émotion ou alors aventure, érotisme et même violence ou fiction, j'ai tâté de tout.

J'écris à la serpe. Toujours un peu outrés, mes mots sont là pour frapper l'attention, laissant le lecteur en attente de la prochaine énormité. J'aime choquer gratos et je tire toujours les mêmes ficelles. Mais depuis six mois, me voilà sec comme un puits de cailloux. J'ai beau être aux aguets, rien ne m'accroche et les mots résistent à ma serpe. Ils la fuient.


Ce matin-là, j'avais décidé de faire un tour au marché aux puces. Une fois par mois, cet événement offre au chineur des merveilles. Et, l'espérais-je, des idées pour moi. Je déambulais dans les allées, pris par le rythme poussif des promeneurs sans but. Les cendriers de la Mère Picon, une vieille sacoche en cuir décousue, ou bien encore une série de quarante-huit verres à pied en Baccarat sauf trois qui manquent plus un dépareillé, je regardais tout cela en tentant d'y trouver matière à écrire. Qu'une étincelle surgisse à la vue d'un objet. Seulement voilà, j'étais en panne. Sacrément en panne. Et pas de bonne humeur parce qu'en fait, je n'aime pas les puces. Il y a trop de gens et les vendeurs sont pénibles à demander des prix exorbitants qu'il faut marchander comme un chiffonnier. Pour tout dire, ça me tue. Mais celui qui paie sans barguigner le prix demandé passe pour un vrai pigeon ! Enfin, il faut de tout pour faire un monde et celui qui veut être pigeon, après tout, ça le regarde.


Bon, tout ce bric-à-brac ne m'avait pas vraiment inspiré. Je venais juste de décider de partir pour utiliser mon temps autrement quand je l'ai vu, en faisant demi-tour dans l'allée centrale. Un petit stand. Juste une table de camping un peu bancale couverte de vieux bouquins, de vieilles cartes en tous genres, d'agendas écornés d'avoir servi toute une année d'antan. On ne se refait pas et me voilà attiré.

Il n'y avait aucun badaud, le vendeur grisonnant et bedonnant derrière la table était occupé par un casse-croûte volumineux et m'a laissé chiner sans me prêter attention, pensais-je. J'aime bien farfouiller dans tout ce qui est papier. C'est comme ça, je ne me l'explique pas. Alors j'ai commencé à feuilleter, à reposer, à reprendre, bref, à faire le bon chineur. Rien n'était rangé sur la table et c'est par hasard, en déplaçant un livre s'effeuillant, que j'ai remarqué le coin d'un cahier. Un cahier noir. J'ai tiré pour le dégager. C'était un cahier d'écolier, avec une étiquette blanche aux traits bleus.


Rémi Lafarge

Compositions et poésies

cours moyen


Je ne sais pas ce qui s'est passé en moi. J'ai eu comme une intuition que ce cahier, peut-être, était la chance qui enfin se manifestait. Le monde de cet enfant m'a d'emblée attiré. Comme si je découvrais quelque chose de neuf, de pur. Ça fait un peu plat à dire, mais c'est exactement ce qui s'est passé. C'est l'émotion que j'ai ressentie. J'ai regardé le premier devoir de l'élève :


Racontez la plus belle des journées que vous ayez vécues.


Je me rappelle que ça m'a fait marrer. On ne se cassait pas trop la tête pour les sujets, à l'époque. J'ai été curieux de ce qu'un gamin dirait. Alors j'ai lu.


Le plus beau jour de ma vie fut le jour où mon père est parti à la guerre. On était tous les quatre avec mon petit frère que je devais tenir par la main, à cause de la foule sur le quai. Mon papa et ma maman se tenaient tout près, ils étaient tout serrés comme la fois où je les avais vus, ils savaient pas que j'étais là, et ils avaient l'air content. Mais là, sur le quai, maman pleurait et papa, je voyais bien qu'il pouvait pas, habillé en militaire qui va à la guerre, on ne peut pas pleurer. Sans lâcher maman, il m'a dit que je devais faire bien attention à elle, que depuis ce matin, j'étais grand. Alors je serrais bien fort la main de mon petit frère pour ne pas le perdre parce qu'il ne fallait pas que je commence par faire une bêtise en le surveillant pas bien. Puis la locomotive a fait un gros bruit et papa est monté dans le wagon. Et le train est parti avec plein de fumée qui m'a piqué les yeux.

Le plus beau jour de ma vie, c'est ce jour-là parce que c'est le dernier que j'ai passé avec mon papa.


Des corrections en rouge dans la marge, sept sur dix, et puis une écriture fine et régulière pour dire à Rémi de bien faire attention à ne pas oublier le « ne » qui va avec le « pas ».


J'étais toujours planté devant la table, un peu sonné par ce petit texte d'un gamin de huit ans. Avec l'idée très forte que Rémi était la personne que je cherchais, la personne capable de me bousculer pour qu'enfin je me renouvelle.


Je ne peux pas croire, même encore aujourd'hui, que j'aie pu être si bête : j'avais les doigts serrés sur le cahier, et le vendeur m'a dit, bon, faut vous décider maintenant. J'ai demandé le prix. Cinq euros. Quoi ? me suis-je étranglé. Cinq euros pour le cahier d'un gosse de 1939, d'une école communale perdue que plus personne ne connaît, un gribouillis de gamin !


C'est là où je ne me suis pas compris moi-même. Ému au plus haut point, je n'ai rien trouvé de mieux à faire que de marchander. Pour quelques euros. Bon, je vous le prends pour trois, et à mon avis, c'est déjà bien beau de trouver un acheteur. Hon hon, dit le gars en train de rouler sa cigarette, cinq.


C'était tout simple, il avait dû m'observer pendant que je lisais et déceler mon intérêt. Alors je lui ai sorti le grand jeu, j'ai rejeté le cahier sur la table, disant que s'il trouvait un pigeon, pourquoi pas ! Et j'ai tourné les talons. Furieux. Mais je n'avais pas fait trois pas que la foudre sans doute m'a frappé. Ma stupidité m'est apparue. J'ai fait volte-face, décidé à lâcher sans gloire mes cinq euros et me tirer de là avec le cahier sous le bras.


Il y a des jours, c'est comme ça, rien ne va.


Car une femme était devant la table, lisant le cahier. Le temps que j'arrive, elle demandait le prix. Cinq euros ma p'tite dame ! Elle cherchait déjà son argent quand je l'ai interpellée, hé, j'étais sur le coup, je l'ai vu avant vous ! J'ai lu un moment de flottement tandis qu'elle me regardait, surprise. Mais… le cahier était simplement posé sur la table, monsieur… Oui, peut-être, mais j'allais le prendre après réflexion ! Le vendeur intervint et on peut dire qu'il a eu sa vengeance : pas du tout môssieur, vous ne vouliez pas payer le prix demandé et vous avez laissé le cahier sur la table !

J'ai vu rouge. Non mais quoi, on ne peut plus réfléchir, alors, je lui crie. Je devenais hargneux et je me suis tourné vers la cliente en lui expliquant sèchement que vraiment, j'étais là avant. Elle avait déjà son billet à la main et le vendeur s'en saisit prestement. Ça y est, madame, vous avez payé, c'est à vous.


La femme, sans plus me regarder, s'en alla.


Et moi je restai là, les bras ballants, sans rien trouver à dire. Ce n'est plus seulement que les mots fuyaient ma serpe, c'est que je l'avais tout simplement perdue. Envolées mes réparties grinçantes. Quand je repris mes sens, la voleuse de cahier était presque à l'autre bout de l'allée, en train de se diriger vers un marchand de sandwichs. J'ai vaguement entendu le vendeur me dire quelque chose mais je me suis mis à courir. Ça ne m'arrive plus si souvent, je deviens trop désabusé par la vie en général. Mais là j'ai couru.


Elle avait déjà choisi son repas que le commerçant emballait. Elle demanda aussi une boisson. Je suis arrivé juste quand elle sortait son porte-monnaie pour payer et je dis, essoufflé mais grand seigneur, laissez, c'est pour moi, madame. Posément, elle me répond que non merci, ce n'est pas la peine. Et paie. Et s'en va.


J'en étais encore à reprendre mon souffle mais je lui emboîtai le pas. Et je commençai à lui parler du cahier. Je lui expliquai, vous comprenez, je suis écrivain, je pense vraiment qu'il y a quelque chose d'intéressant dans les textes de cet enfant. La femme fit alors volte-face, j'aurais parié sur un petit début d'énervement. Et elle me lança la phrase qui fait mal : ah, vous trouvez ce cahier fort intéressant ? Mais moi aussi, monsieur, je pense que cet enfant avait vraiment une sensibilité d'écriture extraordinaire. Alors savez-vous ce que j'ai fait, monsieur, j'ai payé ce cahier le prix que le vendeur en demandait et je suis partie avec. Cinq euros, vous vous rendez compte !


S'entendre dire ça, c'est rien. C'est dur, mais ça se supporte. Par contre, le sourire sarcastique, pincé, c'est à peu près comme si la porte qu'elle fermait, je me la prenais dans la figure. Avec en prime, sous-entendu, et maintenant, fichez-moi la paix !


Je lui ai obéi. C'est ça, on peut le dire comme ça. Pendant qu'elle se dirigeait vers le jardin public, je regardais cette silhouette, le cahier dans sa main semblant danser au rythme de sa marche. Mais je ne savais plus trop ce qui m'obnubilait, de l'objet ou de la femme qui marchait d'un pas rapide. J'ai même pensé, elle va se retourner pour voir si je la suis. Mais non, le genre sûre d'elle. Elle a dû me voir comme un vieux frelon tout sec en train de lui tourner autour.


Je ne savais plus trop quoi faire, le pigeon c'était moi et je n'avais plus le goût de rester aux puces. J'avais en tête le seul texte lu de cet enfant. Le mieux était de rentrer chez moi pour rapidement mettre par écrit ces quelques lignes, avant d'en perdre l'essence. Déjà, je sentais que ça se bousculait dans ma tête, j'avais besoin d'ordre et de calme.


J'ai donc pris le chemin de retour.


Je remontai l'allée très encombrée par les promeneurs et j'en étais au niveau du vendeur de cahier. J'ai fait mine de rien en regardant loin devant moi. Surtout, ne voir personne et passer mon chemin. J'ai d'abord entendu « hep » mais ne me suis pas retourné. Pourtant, j'avais reconnu la voix du vieux grigou. Je m'éloignai l'air indifférent quand une grosse voix, bien forte, de celles qui portent loin, se fit entendre « cahiers, des cahiers à vendre, cahiers d'écoliers, allons-y on cherche on farfouille ». Je stoppai net. Comment ça, des cahiers ? Il en a encore ? Je me retournai d'un bloc et allai me planter devant la table.


– C'est quoi, cette histoire, vous braillez que vous avez des cahiers mais ils sont où ?


J'étais énervé.


Il m'a désigné, avec un clin d'œil que j'ai jugé déplacé, l'espace sous la table. Une caisse. Des cahiers pour la plupart noirs, mais certains aussi bleu passé. Avec des étiquettes scolaires.


Il m'a fait un prix de gros. Il a d'ailleurs lourdement insisté sur ce détail. Vingt-cinq euros. Je n'ai pas marchandé.


Mais j'avais de quoi écrire ! Je ressentais comme un contentement très profond, une jouissance.


Je suis rentré chez moi portant la caisse comme si elle pesait trois plumes, mi-marchant mi-courant, impatient de m'y mettre.


***


Cette histoire a eu lieu il y a à peu près un an. Je ne l'ai pas oubliée parce que j'ai passé beaucoup de temps avec Rémi, à lire ses cahiers et aussi ceux de son petit frère. Et à écrire. Alors que dire de plus quand ce matin, j'ai reçu une enveloppe à en-tête de mon éditeur avec à l'intérieur une autre enveloppe portant mon nom en lettres manuscrites, contenant un cahier noir et un mot de la même écriture que sur l'enveloppe ?


Monsieur,


Je viens de lire votre roman « Je m'appelle Rémi et j'ai huit ans ». J'ai beaucoup apprécié cet ouvrage.

Je n'irai pas par quatre chemins. Il y a un an, vous m'aviez semblé être un parfait malotru, tout occupé que vous étiez à marchander ce vieux cahier que je vous envoie et que vous reconnaîtrez, j'en suis sûre.


Après vous avoir lu, je pense que la sensibilité et l'intelligence avec lesquelles vous avez traité du sujet méritent que je vous en fasse cadeau.


Vous écrivez à merveille, n'arrêtez jamais.


Madame S.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   vb   
30/8/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,
J'ai trouvé votre histoire intéressante et quelque peu amusante. J'ai cependant de nombreuses remarques concernant le style. C'est la raison pour laquelle j'ai donné cette cote un peu faible.
Voici mes notes de lecture :
* "Qu'une étincelle surgisse" Il manque un verbe. Par exemple "En attendant", "en tentant" ne colle pas.
* "pénibles à demander" sans virgule entre "pénibles" et "à", le lecteur que je suis trébuche car il s'attend à quelque chose comme "pénibles à écouter"
* "toute une année d'antant" expression bancale.
* "chiner" et "chineur" trop proches l'un de l'autre (répétition)
* "Ca fait un peu plat à dire" Oui je trouve aussi.
* "marrer", "se cassait pas trop" Ces expressions ne cadrent pas bien dans le ton du narrateur.
* "ils avaient l'air contents" Cette expression soi disant enfantine à l'air beaucoup trop ciblée vers un lectorat adulte. Est-ce qu'un enfant dirait vraiment ca? Est-ce que deux adultes qui se tiennent pour se dire adieu ont le même air que lorsqu'ils font l'amour? Même pour un enfant de huit ans?
* Le texte de l'enfant est vraiment mal écrit, plein de fautes de logiques, et en somme désagréable à lire. J'aurais personnelement utilisé le discours indirect pour le résumer. La remarque de l'institutrice est caricaturale. Ne voit-elle que ces fautes-là, qui même avant guerre n'en étaient déjà plus vraiment?
* Le retour de l'image de la serpe dans le paragraphe commencant par "Et moi" m'a semblé très lourd.
* J'écrirais "marchand de sandwiches"
* J'ai trouvé l'expression "désabusé par la vie" un peu lourde.
* L'introduction des dialogues par des virgules et des majuscules m'a gêné. Pourquoi? Qu'est-ce que ca apporte par rapport à des guillemets?
* "vieux frelon tout sec" cette image m'a paru innapropriée. Le narrateur n'a pas l'air d'être un biologiste ou un campagnard ni un fermier.
* "il y a à peu" Trop de voyelles!
* J'ai trouvé la morale de l'histoire un peu trop flatteuse pour le narrateur que l'on identifie un peu trop à l'auteur (même si ici nous nous plaisons à nous inverser).

   Acratopege   
31/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Voilà un récit qui n'est pas écrit à la serpe! Superbe construction, style allant, tout me va. Un bémol peut-être: il n'interroge aucunement l'identité masculine/féminine. Pour moi, le narrateur pourrait tout aussi bien être une narratrice. Mais il ne faut pas faire le difficile quand la qualité est au rendez-vous! Les dialogues adroitement insérés dans le texte me font penser à une nouvelle récemment parue... Ici aussi, cela passe très bien en fluidifiant le récit. L'idée d'aller chiner pour trouver de quoi écrire m'a séduit. Elle matérialise la question de l'inspiration de façon très élégante.
Merci pour cette lecture.

   Asrya   
31/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Cadre concours déjà :
La catégorie "renouvellement", ok, on est dedans, j'aime assez la vision que vous en avez eu.
Quant au thème "Inversons-nous", je dois dire que l'ensemble me paraît réussi ! On sent vraiment une ambiance masculine dans ce texte, tant sur les réactions que sur les décisions ou même les émotions.

Rentrons à présent dans le reste, style, trame etc.
J'ai adhéré au style, presque complètement. J'ai beaucoup aimé la manière dont vous insérez les dialogues, c'est fluide, on comprend, on saisit les nuances ; c'est intéressant et bien mené.
Seul petit bémol par rapport à ce "style", concernant certaines phrases que je trouve trop léchées, et qu'il aurait fallu, je pense, inciser davantage avec des termes plus brutaux, familiers, qui siéraient davantage aux émotions de votre personnage.
Je pense à : " c'est à peu près comme si la porte qu'elle fermait, je me la prenais dans la figure. " ; à mon sens... "figure" fait un peu maniéré, "gueule" aurait été plus accueillant. Pour une fois.

J'ai été pris dans cet échange entre cette femme, le marchand et votre personnage, en espérant qu'il se passe quelque chose ; bon... pas vraiment.
Il achète la caisse de vieux cahiers, retrouve l'inspiration, écrit un roman, qui est lu par cette dame, qui lui renvoie finalement le seul exemplaire qu'il n'a pas... mouais.
Là, de suite, ça m'a beaucoup moins convaincu.
Et c'est dommage car je pense qu'il y avait là matière à fournir une très belle histoire !

Conquis par le style, intéressé par la trame, déçu par la fin : un ensemble mitigé qui reste agréable.

Merci beaucoup pour cette lecture,
Au plaisir de vous lire à nouveau,
Asrya.

   Bidis   
1/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup cette nouvelle à l'écriture fort agréable.
Pour le fond, il est en effet remarquable qu'un texte extrêmement court évoque tout un vécu (je parle de la rédaction du petit garçon bien entendu). Par contre, je n'imagine pas le roman qui aurait pu être écrit à partir de cette composition et il faut à cet égard en faire crédit à l'auteur. Mais pourquoi pas ?

   plumette   
24/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Cette nouvelle m'a enchantée!
Côté concours: un narrateur donc une auteure qui a bien su se mettre dans la peau de cet espèce d'ours râleur qui dissimule sa sensibilité derrière des réactions inadaptées.
Le thème du renouvellement est bien présent aussi avec cette panne d'inspiration et le déclic qui remet en route la petite musique intérieure.

J'ai été très sensible au décor des puces, à cette scène très vivante du marchandage et de la déconvenue, grâce à une écriture au cordeau et à toutes ces incises de dialogues indirects. Une forme très au point pour ce texte là.

je me suis aussi attachée à cet homme grognon mais qui a tout de même une capacité d'auto critique. Le texte m'a paru très riche sur la plan psychologique.

La chute est sympathique, c'est un happy end qui me plait sauf que l'auteur aurait pu éclairerd'emblée le lecteur en rajoutant un petit mot à la fin de cette phrase: " j'ai passé beaucoup de temps avec Rémi, à lire ses cahiers et aussi ceux de son petit frère. Et à écrire jusqu'à être publié "

Bravo et très bonne chance pour le concours!

Plumette

   vendularge   
25/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Ce texte est très bien écrit, l'histoire dès le départ nous emmène. On suit le narrateur, sa déception. Et puis vient cette fin:
"Vous écrivez merveilleusement, n'arrêtez jamais" qui vient un peu se poser là et que je trouve personnellement décevante, parce qu'elle semble d'adresser à l'auteur d'un livre que l'auteur de la nouvelle a écrit. Elle paraît en fait s'adresser à l'auteur de la nouvelle. Je suppose que c'est une illusion d'optique et cependant, c'est ce que je lis. Pour préciser ma pensée, ce personnage est assez attachant tout le long du texte et la lecture de ce dernier courrier écrit à sa gloire ma paraît de trop.

Un très agréable moment de lecture en tout cas.
vendularge

   Jean-Claude   
25/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

J'ai aimé l'idée, L'histoire, le thème respecté et le ton approprié.

J'ai trouvé l'échange avec la voleuse de cahier un peu trop artificiel.

Pour la fin, on a juste besoin de savoir que le roman se fait. On ne sent pas l'immersion de l'écrivain dans le livre. Quant à la mention de l'édition et au retour du cahier, ils me paraissent superflus.

Bonne continuation.

   Thimul   
26/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une bien belle histoire.
Côté concours c'est une réussite totale .
Côté ambiance c'est encore plus réussie.
Seule la fin me semble vraiment faible au regard de la puissance du reste.
Mais je n'ai pas boudé mon plaisir.

   Tadiou   
27/9/2017
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Je me place strictement dans le cadre de ce concours "Inversons-nous".

Je considère qu'il n'y a, dans ce texte, aucune inversion. Que le

narrateur soit un narrateur à pantalon ou une narratrice à jupe ne

changerait rien au texte. Il me semble donc que ce texte est

"asexué" et donc qu'il ne respecte pas les règles du concours, d'où

mon appréciation négative dans ce cadre précis.

Dans un autre cadre mon appréciation eût été bien sûr différente.

Tadiou

   aldenor   
30/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une histoire simple et bien conçue.
Le début au marché aux puces, faisant penser à Tintin dans « Le secret de la Licorne », m’a tout de suite accroché. Le cahier noir, le récit de Rémi, le marchandage, l’irruption de la dame, les autres cahiers. Tout est bien construit, digne de Tintin, j’y reviens je ne sais pourquoi ; quelque part je le soupçonne d’avoir inspiré ce texte. D’ailleurs le prénom du petit Rémi n’est-il pas un clin d’œil à Hergé ?
J’ai trouvé prématuré les deux paragraphes en préambule. D’ailleurs je ne vois pas pourquoi l’écrivain doit être aussi infatué de lui-même. Si c’est pour faire « masculin », dans l’esprit du concours, je dois dire que ca me surprend un peu. Et puis « outré », « énormité », je ne comprends pas si c’est de l’autodérision ou si c’est l’auteure « inversée » qui manifeste son ironie derrière les coulisses...

Une autre chose m’échappe : de quelle manière l’écrivain s’est-il servi des cahiers pour écrire ce qui émerveillera la dame ? Il ne les aura bien sûr pas simplement recopiés, mais alors quoi ?

   GillesP   
7/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Hersen,
Alors là, bravo! J'ai été conquis par ce texte. Je l'ai lu d'une traite. L'écriture est très agréable, l'histoire est bien amenée, il n'y a pas de temps mort, pas de moment où on décroche, où on se dit "tiens, ce passage manque de ceci ou de cela".
Un seul petit bémol, pour moi (mais je sais que je suis trop sensible à ce genre de chose): le mélange passé composé / passé simple. A chaque fois que, dans un texte, je trouve, dans la narration, une alternance entre ces deux temps, cela bloque un peu ma lecture. C'est une déformation professionnelle, chez moi (je suis enseignant et je ne compte plus le nombre de fois où j'ai mis cette observation dans des copies d'élèves). Sans doute est-ce fait exprès dans votre nouvelle, mais je ne comprends pas l'effet que vous souhaitez créer en alternant ainsi passé simple et passé composé.
Ce bémol explique pourquoi j'ai mis "beaucoup" et non "passionnément".
Au plaisir de vous relire.
GillesP.

   hersen   
7/10/2017

   Anonyme   
7/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir hersen,

Les cinq premières lignes m’ont mise en joie avec le « j’écris à la serpe » et « me voilà sec comme un puits de cailloux », sans que je sache expliquer pourquoi.

Malgré (ou à cause) le côté ronchon du bonhomme, le ton est léger, et je me suis laissée embarquer pour un petit tour aux Puces en sa compagnie.

La scène du marchandage est bien menée, on sent tout de suite que le cahier va lui passer sous le nez, ainsi que la moutarde qui lui monte au nez au fur et à mesure qu’il s’entête jusqu’à ce que cela devienne une idée fixe.

J’ai bien aimé l’idée du cahier de Rémi pour redonner l’inspiration à l’écrivain. Après, il me semble qu’il n’avait pas besoin d’en lire davantage pour libérer sa plume. Mais comme j’ai été portée par une écriture agréable, j’ai pris du plaisir à poursuivre l’histoire sans me poser davantage de question.

Bravo encore pour ton classement au concours.

Cat

   Alexan   
7/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Le début m’a bien captivé. Je me suis trouvé entrainé par cette nouvelle a l’atmosphère légère et égayante, par son ton badin pour peindre les états d’âmes d’un écrivain désabusé et attachant en panne d’inspiration, ainsi que les descriptions du marché aux puces ; tout plein de petits détails parfaitement amenés, je trouve, pour un beau cocktail qui m’a fait poursuivre ce texte un petit sourire aux lèvres. Et alors la… je dois bien avouer que je ne m’attendais pas à être ému. Le petit texte bouleversant de ce gamin de huit ans vient si bien contraster avec tout le reste que j’en ai eu le souffle coupé. La suite n’en perd pas pour autant son côté cocasse, et d’ailleurs, j’apprécie toutes les réflexions que se fait le narrateur ; particulièrement celles adressées à l’acheteuse du cahier.
Par contre, j’ai été déçu par la fin. Je me sens dérangé par je ne sais quoi… D’après moi, quelque chose sonne faux ; peut-être est-ce trop tiré par les cheveux à mon gout. Et puis il faut dire que tout était si bien jusque-là que je m’attendais à quelque chose de plus surprenant… originale… de plus crédible aussi. Enfin, à mon humble avis bien sûr.
Cela dit, dans l’ensemble, c’était un beau moment de lecture.

   Anonyme   
11/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir hersen,

J'ai bien aimé te lire.
L'histoire est tout à fait crédible (enfin bon, y a un contexte qui est bien placé, le personnage principal est amusant, un rien idiot, imbu de sa personne et en même temps assez maladroit pour qu'on lui pardonne), même si... je regrette parfois un peu le côté Hergé, Tintin et le secret de la Licorne... peut-être même que c'est ce qui me fait dire hmmmm en fin de lecture plutôt que aaaaaah.

Le style est assez agréable, sinon, ça se lit bien malgré quelques petites choses de ci-de-là que j'aurais dites autrement, ou tournées différemment.

Globalement, on se laisse prendre par la narration et on prend du plaisir à suivre le narrateur trouver, puis perdre, puis retrouver l'objet de ses désirs et fantasmes littéraires.
Pour ça merci.

Un des plus jolis textes du concours, on sent hersen la poétesse derrière hersen la novelliste.

Au plaisir de te relire ! Et félicitations !

   matcauth   
13/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Hersen,

j'ai bien aimé cette histoire, simple, finalement, mais vous savez trouver de la magie dans le quotidien, sorte d'Amélie Poulain littéraire.

Je souligne l'écriture, irréprochable, solide et le texte structuré. Un texte écrit avec de la maturité, sans mot parasite, c'est agréable et c'est déjà un immense travail. Il y a des contraintes de temps dans les concours, c'est donc important de relever la qualité de l'écriture.

Finalement, cette histoire de marchandage, vous n'allez pas au fond. bien sûr, cela permet de récupérer une caisse de cahiers. Je n'y crois pas trop, pour moi le vendeur aurait dû s'empresser de montrer ses stockes. C'est comme ça partout. Mais surtout, quel est le lien, le vrai lien, entre le côté radin du début et l'oeuvre qui va découler des mains du héros, grâce à cette mésaventure ?

Que notre basse condition d'humain nous permet de faire des merveilles ?

Peut-être. Mais on ne sais pas. Là, il y a quelque chose de bancal.

Mais comme l'ensemble se tient, est réaliste et que ce n'est que le côté caché du texte qui me manque, je peux difficilement être sévère.

Au plaisir de te lire !

   Berndtdasbrot   
17/10/2017
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Bonjour Hersen

Je n'ai pas été emballé par l'écriture. Il n'y a pas d'effort se style, à mon sens. J'ai toujours du mal avec les textes écrits "comme on parle",
il me semble que l'on peu faire un minimum de littérature. Parfois, ce genre d’écriture colle très bien au récit et alors, c'est bon. Ici, non. J'aimais bien l'idée du cahier d'écolier redécouvert, mais la chute ne m'a pas accrochée du tout.
Désolé. Une autre fois, peut-être.
Berndtdasbrtot

   Anonyme   
2/2/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai voulu lire ta dernière nouvelle (Calabre) mais j'ai beaucoup de mal avec les récits qui tentent de traduire la pensée d'un enfant. C'est un exercice délicat, à de rares exceptions je trouve que ça sonne faux. Je note que c'est un domaine qui t'inspire, ce n'est pas la première fois que tu fais dans la jeunesse.
Je suis alors passé à la suivante, Gauguin, mais je n'ai pas grand chose à dire. Sympa, bien écrit, mais heu... légèrement ennuyeux. Il ne se passe pas grand chose au bout du compte.
Finalement je suis arrivé au « Cahier », une histoire que j'avais apprécié et dont je redis tout le bien. Le sujet est original, traité avec justesse. On ressent bien les émotions du narrateur et sa frustration de s'être fait subtilisé le cahier sous le nez. La fin est un peu irréaliste mais bon, on a envie d'y croire. Tiens, et je m'aperçois qu'encore une fois, sous un angle particulier, tu abordes l'enfance !


Oniris Copyright © 2007-2023