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Réflexions/Dissertations
hersen : Le petit commerce du rire [concours]
 Publié le 10/07/21  -  12 commentaires  -  15938 caractères  -  98 lectures    Autres textes du même auteur

« Il est rare qu’un homme seul ait envie de rire. »
Jean-Paul Sartre


Le petit commerce du rire [concours]


Ce texte est une participation au concours n°30 : Rire à profusion !

(informations sur ce concours).



Je suis resté un long moment devant la vitrine fascinante. Je n’en finissais pas d’observer les bocaux de verre, pleins aux trois quarts, dont la condensation du liquide, une fois qu’elle avait atteint le couvercle, retombait en grosses gouttes dégoulinant le long de la paroi, inlassablement, sans autre alternative que eau-couvercle-effondrement pariétal. Les sacs aussi me captivaient, me faisaient même un peu peur. Bien sûr, ils étaient ficelés serré, rien n’aurait pu en sortir. Mais quand même, les voir gigoter comme ça, inlassablement, ça finissait par me filer la trouille.

Mais j’étais déterminé, il fallait que j’aille au bout maintenant que l’idée avait germé dans mon cerveau. Je ne savais pas d’où ça me venait, et l’intranquillité me taraudait. Ma décision était cependant prise, seule l’angoisse de l’inconnu me faisait retarder le moment d’agir. J’avais réfléchi, bien sûr, avant de me lancer dans cette quête douteuse. J’avais bien conscience que peut-être je perdrais une vie réglée, un sac de victuailles à ma porte, identique à chaque porte, livré le matin aux aurores. Personne ne voyait jamais les livreurs, mais enfin ils étaient bien là, on prenait soin de nous malgré tout.

Sans savoir comment, j’avais perdu l’insouciance qui avalait mes questions avant que je ne me les sois posées.

Et puisque ce petit commerce du rire avait été une initiative des Organisateurs, cela voulait dire qu’il était reconnu d’utilité publique et je n’aurais pas dû me sentir coupable, ou être inquiet, en regardant ces objets sans oser entrer.


J’étais encore le nez collé à la vitrine quand la porte s’est entrouverte de l’intérieur. Rien ne dépassait, sauf une voix pressante qui me dit d’entrer, vite, vous êtes fou de rester là, comme ça. On pourrait vous voir !

J’ai passé le seuil, encore sous le coup de la surprise, et je me suis trouvé au milieu d’étagères couvertes de bocaux et de sacs. Seule la couleur des étiquettes différait, j’ai supposé que c’était pour la catégorie. Je l’ai d’ailleurs demandé à voix haute au commerçant, qui, horrifié, m’a dit de parler plus bas. Il ne faut pas qu’on nous entende, se lamenta-t-il, prenez ce qu’il vous faut et partez, je vous en prie partez, vous n’êtes pas discret !


Justement, j’aurais bien aimé prendre ce qu’il me fallait. Mais j’étais indécis, et j’avais besoin de ses conseils de professionnel. Après tout, s’il vend la marchandise, je peux exiger qu’il me fasse l’article, non ? Et puis tout bien réfléchi, ça me faisait une occasion de prolonger mon temps dehors et, surtout, de parler à quelqu’un qui existe vraiment. Même s’il n’était pas très aimable et que sa fébrilité me mettait mal à l’aise, je l’aimais déjà. J’ai donc pris mon courage à deux mains et je lui ai timidement demandé si je pouvais choisir ce que je voulais, sans qu’il y ait de conséquence. Vous n’y pensez pas ! s’alarma-t-il. Certaines denrées doivent être déclarées par mes soins, et dans tous les cas, s’il s’agit de sacs de rires, il me faut noter soigneusement le nom et l’adresse de l’acheteur.

Par exemple, s’est-il radouci en voyant mon air effaré, si vous prenez ce sac, c’est le moins cher, vous n’aurez pas de problème. Si vous prenez cet autre, le plus cher, je dois vous déclarer aux Grozogres. C’est mon travail, dit-il plus bas, je suis obligé. J’ai à ce moment ressenti une forte empathie pour ce brave commerçant. Après tout, comment lui en vouloir ? Alors j’ai demandé, le plus naturellement du monde, en client soucieux de savoir ce qu’il achète, pourquoi le sac le moins cher était-il si bon marché et l’autre si dispendieux. Quelle est la différence justifiant l’écart de prix ? Vous savez, c’est la qualité qui fait tout, rétorqua-t-il sans pouvoir retenir un élan de fierté d’honnête marchand ne trompant pas ses clients.

C’est la qualité, tonna-t-il, c’est la qualité ! Il répéta ces mots, encore et encore, jusqu’à ce qu’ils meurent sur ses lèvres et deviennent murmure inaudible. J’ai commencé à avoir froid au-dedans à cet instant, il y avait dans ce murmure tous les regrets du monde, toute la rébellion ravalée.


Je sentais qu’il fallait qu’on en finisse, que je serais sujet à suspicion si je restais trop longtemps. Comme je n’avais pas beaucoup d’argent – mais comment en aurais-je eu beaucoup ? Personne vivant dans les k.j.bi n’en avait beaucoup – je tendis le doigt vers le sac le moins cher, en m’enquérant de la qualité de son contenu. Le commerçant soupira. Celui-ci, c’est le Désabusé, monsieur. Il est bon marché parce qu’il vous donnera un plaisir bien passager, avec ensuite des tas de regrets, d’amertume. Je l’ai à ce moment trouvé bien mauvais vendeur, car enfin, son but n’était-il pas que j’achète ? Il a sans doute compris à ma tête ce que je pensais, et s’est bien vite repris. Ceci dit, déclara-t-il précipitamment, vous en avez pour votre argent. L’effet ne dure pas très longtemps, c’est vrai, mais ça soulage. Et c’est toujours ça de pris, par les temps qui courent. Une boule de glace dans mon ventre durcissait.

J’ai alors demandé, et le plus cher, c’est quoi, son effet ? Ah monsieur, si vous saviez ! En fait non, justement, personne ne sait. C’est le Franc. Il vous fait vous foutre de tout, il vous fait oublier votre travail, votre vie, vous n’avez plus rien à cacher, l’envie de vous battre vous prend aux tripes, vous devenez fort, vous devenez déterminé. Et, surtout, vous entrevoyez un futur différent, vous avez envie de vous joindre à d’autres et de crier que non, c’est fini tout ça, plus d’abus, car on veut rire, rire, rire ! Rire et vivre ! Il baissa soudain la voix et déclara qu’il serait obligé de me dénoncer si j’achetais un sac de rire Franc. C’est comme ça, dit-il, écartant ses bras le long du corps dans un geste d’impuissance, c’est comme ça. C’est parce qu’il est contagieux, ajouta-t-il.


Je n’ai pas voulu le contredire, mais j’ai à ce moment pensé qu’il était un peu dépassé, ce vieux marchand ! Il avait l’air de tout mélanger. J’ai habilement changé de sujet, le Franc ayant l’air de le mettre à l’envers.


Et les autres sacs ? Tous se gondolaient sur les étagères, s’étiraient, soubresautaient. Pouvait-il me dire ce qu’il y avait à l’intérieur ? Oui monsieur, je le peux, se calma-t-il, c’est mon métier. Cela va crescendo, après le Désabusé, il y a le Sardonique, puis il y a le Moqueur, puis il y a l’Intérieur, et d’autres encore, mais nous rentrerions alors dans la catégorie des déclarables.


L’idée m’est venue que je devais sortir du magasin, ne rien acheter, car je ne ferais qu’amplifier mes tourments. Je vous comprends, a-t-il répondu à mes pensées, ce qui me fâcha. Enfin, monsieur, vous n’avez pas le droit de lire dans mes pensées, je vais me plaindre au Buro, en tant que citoyen, si j’ai des devoirs, j’ai aussi des droits.


Il y eut un silence. Puis m’est venue, comme d’un lointain nuage, une voix assourdie. Si peu de droits, monsieur, si peu pour tant de devoirs, susurrait-elle.


Nous nous sommes regardés, intensément ; j’avais entendu sa pensée, j’avais entendu ce qu’il lui était interdit de proférer dans son magasin !


Il s’est secoué légèrement, comme pour effacer un mirage, puis m’a rappelé, d’une voix posée, que si j’achetais un produit, alors je devais donner mon adresse, pour la livraison. J’étais troublé, car je n’étais pas sûr qu’il veuille mon adresse pour la bonne cause, juste pour livrer un paquet se tordant dans tous les sens, difficile à maîtriser, il est vrai, sans l’expérience d’un professionnel.


Que choisissez-vous ?


J’ai mis mon trouble de côté et j’ai choisi un sac de rire Intérieur, encore dans mes maigres moyens et pas sur la liste des dénonçables, ce qui se comprenait bien. L’intérieur dans ma vie n’était qu’une vacuité. Quel mal pourrait-il faire à la société ?


Quelle adresse ?


k.j.bi 1068, entre le 1067 et le 1069, en face du parc. Celui des miradors.


J’ai payé en comptant ma monnaie. Avant de sortir, je me suis souvenu d’une question que je voulais poser en entrant, et qui m’est ensuite sortie de la tête avec toute cette histoire de sacs de rires à se tordre.


Et les bocaux, c’est quoi ?


Des larmes, monsieur, des larmes. Beaucoup en achètent, car c’est gratuit. Ceux qui choisissent cet article peuvent l’emporter tout de suite, il n’y a pas de livraison prévue, et donc pas d’adresse à donner.


Ma boule de glace dans le ventre se transforma en une boule de neige qui dévalait toutes les parties de mon corps. J’avais les doigts gourds et j’ai eu du mal à ouvrir la porte. J’étais frigorifié.


Je sortais de la boutique, dans un état second, lorsque le vendeur me dit qu’il me livrerait en fin de journée, est-ce que je serais là ? Oui, bien sûr, tout le monde savait qu’en fin de journée je serais chez moi, dans mes quatre mètres carrés. Chacun sera dans son k.j.bi. Je sais bien, me dit le vendeur, que la question ne fait pas plaisir, mais c’est le protocole, monsieur, c’est le protocole de la poser.


Bien monsieur, à ce soir, alors. Et en refermant la porte, j’ai été attiré par son regard, nos yeux se sont vus, vraiment vus, accompagnés d’un nuage porteur d’une parole. Je viendrais avec un petit cadeau, ai-je entendu, un petit cadeau Franc. Un échantillon. Je vous assure qu’un jour nous serons assez nombreux pour rire à gorge déployée et casser les bocaux de larmes.


Puis il a cligné des yeux et le charme s’est rompu. J’ai pris le chemin de mon chez-moi avec au cœur un espoir insensé, de ce germe qui m’avait fait entrer dans ce magasin et plus je marchais, plus cet espoir grossissait. Il me devenait de plus en plus difficile de n’avoir l’air de rien, de marcher les épaules basses, je me retenais de courir allègrement la tête haute tant j’avais le cœur content. La boule de glace fondait, une chaleur inondait mon corps, mon esprit. Ce soir je saurais. Je connaîtrais le rire Franc qui délivre. Qui me donnera envie. De tout.

En moi-même, je me demandais ce que ça faisait comme impression, d’avoir envie.


Le commerçant verrouilla sa porte. Il voulait être sûr de ne pas être dérangé pendant son petit travail. Il mit dans un carton un sac de rire Intérieur, un sac très calme, peu remuant. L’homme crut même qu’il était mourant, aussi, par conscience professionnelle, il l’ouvrit précautionneusement pour s’assurer qu’il ne livrerait pas une marchandise périmée. À son grand soulagement, il constata que le rire était encore vivant, en tout cas, suffisamment pour un rire Intérieur, d’après les normes en vigueur dont on l’avait informé lorsque les Grozogres lui avait assigné la tenue du magasin.

Rassuré, il s’attela à une autre tâche. Il ouvrit un sac de rire Franc, un rire très excité qui sautait dans tous les sens. Le marchand lui parla doucement, lui murmura des mots d’apaisement, lui expliquant qu’il fallait encore être discret, que le grand jour arriverait, fatalement, à force de distribuer sous le manteau des échantillons. Le rire se calma, se laissa faire tandis qu’il lui fut prélevé un bout tout guilleret aussitôt déposé dans un petit sac, une miniature. L’homme mit ce minuscule sac au fond de sa poche, attendant maintenant l’heure de livraison.

Il s’assit derrière son comptoir, soudain lassé de la vue de tous ces sacs de rires faux, de ces bocaux de larmes. Il lui prit l’envie de les casser, d’en finir avec cette comédie, de se rebeller pour de vrai, au lieu de se contenter de semer une révolution fantôme en distribuant de temps à autre aux clients qu’il pressentait aptes des échantillons. Basta des échantillons, cria-t-il soudain au milieu de son magasin, perdant son self-control, que l’heure sonne ! Oui, que l’heure sonne de se rebeller, de vivre, que l’heure sonne, bon Dieu, qu’elle sonne, sonne !


Le téléphone sur le comptoir sonna. Un son aigrelet. Un son désagréable qui vrilla les os du commerçant qui en resta sidéré. Il fut bien obligé de répondre. Il décrocha, une voix mécanique dit simplement qu’il pouvait rentrer chez lui, au k.j.bi 10 329, où l’on viendrait l’informer des décisions prises à son encontre. Il serait remplacé d’ici une heure.

Il voulut répondre, se défendre, et c’est en bégayant qu’il le fit. Peine perdue, le son ne passait que dans un sens.


Le marchand vaincu allait reposer l’écouteur, quand on lui dit, d’un ton sec, de vider ses poches avant de partir et de déposer leur contenu sur le comptoir.


Je viens de recevoir la visite du livreur. J’ai été étonné que ce ne soit pas l’homme du magasin, j’avais compris qu’il viendrait en personne. Il m’a remis le paquet sans s’attarder. J’en ai été désappointé, car je me faisais une fête d’avoir une visite. J’ai ouvert le paquet, y trouvant un sac de rire Intérieur. J’ai eu beau le tourner et le retourner, rien d’autre n’accompagnait ce sac de rire. Pas le moindre minuscule paquet.

J’en étais là de ma déception, n’ayant même pas le courage d’ouvrir ce sac de rire Intérieur. Il venait pour moi de se transformer en rire Amer, celui sans doute qui me ferait le même effet qu’un bocal de larmes.


Je me suis assis de manière à pouvoir regarder par ma lucarne. Un crachin doux enveloppait toute chose. J’étais perdu dans mes rêveries tristes quand la sonnette retentit. C’était si rare que j’en avais même oublié le son, et pour tout dire, j’ai été très étonné qu’elle soit encore en fonction. J’ai ouvert la porte. J’ai aussitôt deviné, plus que reconnu puisque je n’en avais encore jamais vu, à leurs habits gris et à leur voix atone, deux hommes de main des Grozogres.


Veuillez nous accompagner, m’ont-ils intimé, sans l’ombre d’un rire dans la voix.


La classification du rire venait soudain de perdre tout sens. Dans la vie, on rit ou on ne rit pas.


Et c’est là, sur le seuil de mon k.j.bi, que la Révolution a commencé. Car devant mes deux cerbères, à voir leur mine si métalliquement composée pour être de fer, sans faille, distante, sans humanité, j’ai reçu en pleine figure cette vacuité qui me faisait croire que je vivais.


Alors j’ai ri.


Un rire inextinguible, un rire Franc gratuit, un rire tonitruant, puisque entre le vide et rien, soudain je choisissais, pour ce que je pensais mes derniers instants, le rire le plus pur, le plus magnifique que je pouvais imaginer. Je ne tenais plus debout tellement je riais, ça me coupait le souffle, et j’étais déjà à genoux, à la merci des menottes qu’on était venu me passer, quand j’entendis éclater deux autres rires, chacun dans une tonalité différente, mais c’était du Franc, du pur Franc. Les deux représentants des Grozogres essayaient encore de me passer les menottes, mais leurs spasmes d’hilarité les empêchaient d’actionner la clé. Alors d’un coup, d’un éclat, l’un deux jeta les menottes dans un coin du palier, et l’autre se débarrassa des clés dans le sens opposé.


Nous riions à n’en plus pouvoir, aussi différents que nous soyons.


La porte du k.j.bi 1067 s’est entrouverte, et le voisin, voyant que j’avais contaminé mes cerbères, n’a pas tardé à ouvrir grand la porte et à se joindre à nous. Les gens sont arrivés, de tous les k.j.bi alentour, et le territoire ne fut plus couvert que par un roulement de rire sonore, joyeux, vivant.


Le marchand, les doigts agrippés aux barreaux qu’on venait d’installer à sa lucarne, entendit cette rumeur de rires parcourant les habitations. C’était encore très loin, il savait que l’on viendrait le juger avant que le rire n’arrive jusqu’à son quartier, qu’il serait accusé et condamné avant d’être atteint par cette hilarité générale. Il se cramponna plus fort encore aux barreaux. La révolution, sa Révolution, était en route. Sans lui, mais il ne regretta rien. Il entendit des bruits de bottes dans l’escalier.


Il émit un petit rire de Satisfaction.


 
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   Anonyme   
14/6/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ça fait plaisir de lire une dénonciation de la morosité ambiante, voire des contraintes sanitaires (et même si, rationnellement, je ne suis pas vraiment d'accord avec le propos rebelle), qui passe par l'absurde, un absurde vigoureux, rigolard sur la fin. Foin des jérémiades ! (De ce point de vue, l'insistance sur la boule froide et dure au creux du ventre me casse quelque peu l'ambiance, je choisis de ne pas m'y attarder.)

Je pense que cette fin aurait beaucoup plus d'impact en réduisant radicalement cette partie :
Un rire inextinguible, un rire Franc gratuit, (...) un roulement de rire sonore, joyeux, vivant.
C'est la Révolution, que diantre, ça fuse ! Moi lectrice, je souhaiterais être davantage bousculée par cet élan, ressentir la hâte de vivre... La toute fin en italique, me dis-je, pourrait elle aussi avantageusement se faire resserrer. Bien sûr à vous, auteur ou autrice, de voir.

Outre l'idée de base, quelques notations m'ont bien plu, notamment
parler à quelqu’un qui existe vraiment.
Ça m'a fait penser aux innombrables robots téléphoniques avec lesquels on doit se colleter quand on cherche un renseignement...

   Anonyme   
18/6/2021
 a aimé ce texte 
Bien
C’est très bien écrit et l’idée de ces bocaux de larmes et ces sacs de rire est vraiment très originale et se lit agréablement. Mais sur la fin de cette histoire, il y a du flou, beaucoup de flou. Enfin c’est ainsi que je le ressens car j’avoue n’avoir pas vraiment bien tout compris. Dommage ! car ce texte m’a tenu en haleine en grande partie.

   ANIMAL   
21/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte très intéressant et bien mené, qui décrit une société où les humains en cage sans barreau n'ont plus même le droit de se rencontrer et de rire.

Monde de cauchemar, confiné, peut-être pas si lointain qu'on l'imagine. Mais la graine de la révolte germe malgré tout car l'humain est ainsi fait. Malgré la peur du châtiment, la curiosité engendre le courage et l'esprit de sacrifice n'est pas mort.

Vraiment une bonne nouvelle d'anticipation que j'ai lue avec plaisir.

   Myo   
22/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une société grise et terne où le rire est proscrit car source d'extravagances, où tout est contrôlé, où manque cette chaleur essentielle au bien-être de chacun.
Le début m'a fait penser au livre " le magasin des suicides" de Jean Teulé.

L'histoire est accrocheuse et originale avec de belles petites trouvailles et le style simple et efficace.

Je suis un peu déçue par la fin qui n'est pas, à mes yeux, à la hauteur de l'originalité du reste.

Mais, j'ai pris malgré tout grand plaisir à vous lire.

   Donaldo75   
11/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Jai relu cette nouvelle décalée dont je n'ai peut-être pas compris tout le sens mais qui possède une bonne dose de poésie. Je trouve que c'est une manière originale de traiter le thème, pas facile au demeurant surtout en nouvelles, et cette idée permet d'enrichir le catalogue des œuvres proposées sur Oniris. C'est comme ça que je le vois en tout cas et pour cette raison j'apprécie beaucoup cette réponse au concours; elle démontre que c'est fructueux de proposer des concours car celles et ceux qui tentent leur chance en envoyant des textes amènent de la fraicheur et de la vitalité, essaient des chemins nouveaux.

Pour ça et pour la qualité narrative, ce nuage d'idées, je ne peux ue dire bravo.

   aldenor   
12/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Brillante idée que cette révolution contre les dictatures par le rire !
La note surréaliste et le climat de folie ambiante me font penser à certains textes de Gogol.
Pour ce qui est du thème général du concours, vous y répondez parfaitement à mes yeux.

   Tiramisu   
17/7/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J'ai bien aimé votre nouvelle. Elle est originale et bien traitée et très loin d'être superficielle. J'avais lu quelque part qu'en plusieurs décennies on avait perdu un temps non négligeable de rire par jour. L'émotion dominante dans nos sociétés est la peur et sans doute la tristesse.
Inventer que le rire ne peut être vendu que sous le manteau, bien vu, et que l'on peut être condamné pour ça.
Et la vie dans les k.j.b aussi ...
Votre texte illustre parfaitement la citation.

Merci pour cette lecture.

   plumette   
19/7/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
ce texte me laisse une impression mitigée :
il est bien écrit, et l'idée de cette société où le rire est contrôlé est très intéressante et fort bien développée pendant toute la partie qui se passe dans le magasin.
on sent la solitude, la peur, le désir , tout ça est très bien rendu.
mais sur le fond, j'ai deux interrogations qui ont entravé ma lecture.
Quelle est la finalité de ce petit commerce mis en place par "l'organisation" ? Il y aurait sans doute beaucoup à dire là-dessus. Et surtout, comment le narrateur est-il en possession d’un rire Franc?
Il me manque un peu d’équilibrage entre ce qui est livré pour la compréhension et la cohérence et ce qui est laissé à la libre appréciation du lecteur.

le thème est très présent, c'est aussi un bon point.

   vb   
23/7/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Quel beau texte! Vraiment très original. Merci.

J'ai pensé à Brasil de Terry Gillian.

J'ai beaucoup aimé votre manière de traiter les dialogues. Cela donne un texte très fluide qui se lit d'une seule traite. L'idée du changement de narrateur pour les textes en italique m'a aussi beaucoup plu.

Je suis aussi satisfait de la fin douce amère. Une révolution pure et simple aurait fait trop guimauve.

   GillesP   
2/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Voilà une dystopie originale et bien menée de bout en bout ! J'avoue qu'au début de ma lecture, j'ai un peu buté sur quelques phrases manquant de naturel selon moi, mais une fois que j'ai été pris par le thème, je n'ai plus lâché le texte. Vraiment, c'est une bien belle façon d'évoquer la morosité ambiante.
GillesP.

   hersen   
10/8/2021

   Anonyme   
3/11/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Après avoir lu cette nouvelle et en avoir compris la fin, il me vient une citation énoncée par Balzac, au XIX e siècle : "On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs", autrement dit ici "on ne fait pas la révolution sans en sacrifier son porte parole".
Cela reste très difficile d'imaginer un tel sacrifice pour ceux qui ont réussi à capter, entendre et comprendre le message de ce commerçant révolutionnaire, qui veut transformer la prédominance des larmes par celle du rire, toutes sortes de rire.
Mais la satisfaction, le rire de satisfaction du commerçant, montre que son sacrifice est bien peu comparativement à ce qui le remplit de fierté et de satisfaction : la victoire du rire sur son territoire !
C'est un texte très original qui m'a bien plu, à la lecture, et qui prouve bien que le rire est un effet de groupe, un acte nécessairement collectif et social, et qu' "il est rare qu'un homme seul ait envie de rire".

Bravo pour ce texte original et merci pour la lecture :)


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