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Anonyme
20/5/2021
a aimé ce texte
Bien
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J'étais sceptique au début, les textes "épopée réaliste" ont tendance à me faire bâiller ; et les souvenirs de voyage, pour moi c'est comme être sommée d'admirer une série de photos : si je n'ai pas vécu l'événement qu'elles illustrent, cela ne m'émeut guère.
Mais, en l'occurrence, je trouve que vous avez su faire vivre votre histoire, me rendre fascinant "Nakata" (aucune idée de la référence, soit dit en passant) au comportement erratique et chaleureux. Je me dis que la fin, le narrateur figé sur la page arrachée et reconstituée de son bouquin, c'est un peu too much (que la rencontre ait marqué le narrateur je veux bien, mais j'ai l'impression qu'il n'arrive pas, littéralement, à "tourner la page", comme si l'incident avait été traumatique et non plaisamment anecdotique). J'ai beaucoup aimé le détail de la chaussette dont "Nakata" refait cadeau au narrateur, pour moi il est très représentatif du ton général. L'écriture m'a paru efficace, visuelle. Bref, un moment de lecture sympathique pour moi mais, contrairement au narrateur avec sa rencontre, je ne pense pas en être durablement marquée. |
ANIMAL
21/5/2021
a aimé ce texte
Bien ↓
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Voilà une aventure qui démarrait bien et s'annonçait dépaysante. Tout du long, j'ai apprécié l'exotisme et l'ambiance. J'attendais néanmoins qu'il se passe quelque chose qui sorte de l'ordinaire car les trains qui s'arrêtent nulle part et les bus bondés, cela est plutôt commun dans ces contrées.
Surgit tout à coup ce nom de Nakata, qui est le titre de la nouvelle, sans explication. J'ai trouvé un footballeur et un restaurant à ce nom, cela ne me donne rien de plus. Et puis la chute arrive et je n'ai aucune réponse à mes interrogations : pourquoi n'aime-t-on pas ce petit bonhomme comparé à un mystérieux "Nakata" ? Fait-il partie d'une tribu spéciale, est-il un sorcier réputé porter malheur ? Le lecteur n'en saura rien. Narrer une "aventure humaine" avec un indigène atypique sans donner les clés de l'histoire, cela ne me suffit pas. Je suis donc passée un peu à côté de cette nouvelle dont le potentiel ne me semble pas vraiment exploité. |
Donaldo75
28/5/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Cette nouvelle raconte une belle histoire d’amitié qui prend forme petit à petit, de manière progressive non sans humour. Le lecteur se demande qui est ce petit homme bavard, ce qui va arriver avec le narrateur même si on sent que ce n’est pas le mauvais bougre, ce gars qui nous raconte si bien son histoire, et qu’il ne va pas le massacrer au milieu du récit. J’ai beaucoup aimé cette phrase dont je trouve à mon goût respire l’élégance stylistique dans le procédé narratif : « J’ai tout compris sauf les mots. ». Elle évite au narrateur de rentrer dans une histoire au sein de l’histoire, de m’abreuver de contexte inutile alors que ce n’est pas le sujet et que moi, lecteur, je suis déjà sous la magie de ce récit, de cette amitié naissante, de ces personnages, et je ne veux pas casser cet instant avec le curriculum vitae de ce curieux personnage et pleins de détails inutile dont je n’ai franchement rien à battre et qui dénatureraient l’histoire. J’aime cette nouvelle pour ça, la facilité à me faire rentrer dans cette histoire, à faire vivre ses protagonistes, à rendre réelle l’émotion.
Merci pour le moment d'humanité. |
Pepito
14/6/2021
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Salut Hersen,
Une très agréable lecture, avec ce qu'il faut d'émotion et de rire pour finir le tout d'un seul trait. "le lancinant ronron du train me laisse orphelin"... pas plutôt "l'arrêt" de ce ronron ? Juste une idée... ^^ Un très joli conte sur une de ces rencontres qui justifient, à elles seules, les voyages vers ailleurs. Fallait-il ajouter la dernière phrase (et la page dans le livre) ? Je n'en suis pas sûr... mais c'est ton choix. Garder l'idée que la page vide était plus longue à lire que tout le reste... Merci pour le partage. Pepito PS : j'ai découvert la ref à Nakata, interessant. |
cherbiacuespe
14/6/2021
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Bonjour Hersen.
J'ai lu votre nouvelle en EL et j'étais bien embêté. Que dire ? Alors je n'ai pas commenté. Je me suis dit que j'allais dézinguer alors que, peut-être, je n'avais rien compris. Une histoire d'amitié qui naît dit Donaldo75. Ce serait donc ça. J'avoue pour ma part être un peu hermétique à la forme choisie. Mais en fait oui, pourquoi pas. Cependant en effet votre choix pour l'exprimer m'a laissé à côté de l'émotion générale. Ce sera pour une prochaine fois, souhaitons-le. |
ferrandeix
14/6/2021
a aimé ce texte
Un peu
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La nouvelle me paraît assez captivante, mais à mon avis le contenu n'est pas à la hauteur de l'intérêt qu'il suscite. C'est une appréciation qui peut paraître contradictiore. Tout dépend si on juge de l'intérêt qu'on a trouvé en lisant la nouvelle ou en la considérant post-lectio. Une rencontre bizarre avec un personnage qui attire la sympathie du héros, mais le personnage, en considération de son comportement, peut-il vraiment attirer la sympathie, plutôt n'attire-t-il pas l'antipathie. La nouvelle prendrait sens si le comportement étrange du personnage trouvait sa résolution, or aucune résolution ne se dégage. une autre possibilité aurait été que l'on reste sur une énigme et un questionnement, mais rien ne permet non plus délaborer une quelconque énigme. On ne peut rien imaginer de vraisemblable. Il reste l'absurde. Pourquoi pas, mais le sentiment final de nostalgie ne me paraît pas s'accorder avec cette option. Au final, je suis très dubitatif. Le ne me suis pas ennuyé en lisant cette nouvelle, mais j'ai l'impression de l'avoir lue pour rien.
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hersen
15/6/2021
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Luz
15/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour hersen,
J'aime beaucoup cette nouvelle ! On est immédiatement pris par l'histoire, avec une écriture dynamique, comme si c’était du vécu. Le texte est plus complet que celui du dernier défi. Je crois qu'il y a un bug, là : " mais il ne me semble pas que ce soit pas non plus du quechua ou de l’aymara." Ou alors c'est moi qui bugue, ça ne m’étonnerait pas... Là, c'est beau : "Je comprends tout sauf les mots." A la fin : une chaussette rouge pour chacun, un morceau de livre partagé ; c’est un texte qui donne espoir en la nature humaine. Merci pour cette belle lecture. A+ Luz |
jfmoods
17/6/2021
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I) Stranger in a strange land
1) Un occidental en quête d'exotisme 2) L'irruption d'un intrus fascinant II) Une drôle d'épopée 1) Un duo comique 2) La traversée en commun de circonstances contraires III) Un carpe diem introuvable 1) La mise en abyme du livre 2) L'attente vaine d'une révélation Merci pour ce partage ! |
Louis
17/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Intéressante, cette rencontre entre un voyageur qui déclarera, à propos du surprenant individu qu’il va rencontrer : « Je comprends tout sauf les mots », et ce que proclame Nakata, le personnage de Murakami dans Kafka sur le rivage : « Je suis une bibliothèque sans livres ».
Le voyageur, dans cette nouvelle, qui est aussi le narrateur, ne manque pas, lui, de livres. Un roman l’accompagne, et c’est celui de Murakami. Il voyage à la fois géographiquement, dans un pays d’Amérique du Sud, qui pourrait être le Pérou, et dans l’imaginaire romanesque de l’auteur japonais. Quand il rencontre dans un train un petit bonhomme « si frêle qu’on pourrait le prendre pour un enfant », se produit une interférence entre la réalité et l’imaginaire. Les deux voyages ne seront plus parallèles, mais sembleront au contraire partiellement se recouper, et converger. La rencontre est d’abord celle d’un homme-enfant bavard, il parle beaucoup, mais dans une langue incompréhensible. Il profère des mots sans cesse, alors même qu’il n’est pas compris. Il est une profusion de paroles qui n’attendent pas une compréhension, ni même une réponse ; son discours se passant apparemment d’interlocution. Cet homme n’entre pas dans le système de l’échange verbal. Il semble être plutôt dans le don des mots. Sa parole n’a pas pour fonction de transmettre des informations. Mais elle doit pourtant avoir une fonction. Elle doit pourtant être une forme de communication. La parole n’aurait-elle pas ici pour seule fonction d’assurer une communication, au sens d’un être en commun ; de permettre donc avec cet étranger inconnu un contact, un lien, dans un langage réduit à sa seule fonction « phatique », comme disent les linguistes ? N’aurait-elle pas la fonction "magique" d’englober celui qui profère les mots et celui qui les reçoit dans une unité, un lien, une proximité où la compréhension devient possible, au-delà ou en deçà de ce que disent les mots, qui ne seraient alors que le tremplin d’une compréhension intuitive plus élevée ? Et c’est bien une union qui va se créer entre le narrateur et le petit homme : « je fais équipe avec mon compagnon, le plus naturellement du monde. Nous semblons être soudés par les événements, quels qu’ils soient » Le personnage pourtant apparaît au voyageur, dans un premier temps, incompréhensible et déroutant. S’il parle beaucoup, manifestement il ne connaît ni l’écriture, ni les livres. Il semble appartenir à une culture orale, sans écriture. L’anecdote du billet de train le révèle. Il arrache une page du livre, qu’il conservera. Le papier, qu’il soit celui du billet de train, ou celui d’un livre ne fait pas de différence pour lui. Il lui apparaît comme un objet magique, un sésame dans ce monde étranger qu’il découvre, un objet aux étranges pouvoirs. Et son voisin, le voyageur, en possède beaucoup, en abondance, le roman de Murakami en contient plus de six cents. Symboliquement, le geste a son importance. Le « petit homme » prend avec lui, s’approprie, un fragment de roman, il devient une page vivante de ce roman, extérieure au livre. L’imaginaire du livre entre dans la réalité. Le narrateur finit par identifier le petit homme étrange au personnage fictif de Nakata du livre de Murakami : « Il est le Nakata de mon histoire, mon Nakata à moi » Les deux Nakata, le fictif et le réel, partagent en effet, plusieurs points communs. Celui de Murakami est un vieil homme handicapé mental et analphabète, (il l’est devenu lors de son enfance suite à un épisode mystérieux lors d’une promenade en montagne, qui lui fit perdre connaissance, sorte de coma que l’auteur appelle aussi un «endormissement »). Simplet, idiot, d’apparence, il n’a pas de savoir livresque, mais possède des savoirs et des pouvoirs extraordinaires : non seulement, il peut parler avec des chats, mais il est capable aussi d’annoncer des prodiges qui se réalisent : une pluie de poissons dans une rue commerçante de Nakano, une pluie de sangsues qui disperse, sur une aire d’autoroute une bande de voyous qui rouaient de coups un jeune homme. Le Nakata du narrateur, celui de la nouvelle, est lui aussi analphabète, idiot et simplet d’apparence. Il a des capacités, qui ne sont pas fantastiques comme celles de son double romanesque, mais adaptées à la survie et à son milieu de vie, la jungle. Les deux Nakata sont embarqués dans un voyage dont ils ne connaissent pas le sens, au sein d’un monde qui leur est étranger, dont ils ne connaissent pas les codes, qu’ils ne savent pas déchiffrer. Mais ils s’en sortent toujours, en particulier par des rencontres exceptionnelles, comme celle, dans Kafka sur le rivage entre Nakata et un jeune chauffeur routier, Hoshino, qui va beaucoup l’aider ; comme celle, dans cette nouvelle, entre Nakata et le narrateur dans le train. Tous deux, le narrateur et "son" Nakata, sont des "passeurs", l'un pour l'autre, relativement à ces "déplacés" qu’ils ont tous deux, dans leur voyage. Chacun aide l’autre au déplacement. Hoshino, déjà, chauffeur routier assurait cette fonction dans le roman. Une union, une complicité s’établit entre ces deux êtres de rencontre, pourtant si différents. Les chaussettes rouges partagées, au-delà de l’absurdité pratique du geste, indiquent que tous deux font une paire, unis malgré la distance qui les sépare. Nakata restera une page blanche dans le roman, une page sans écriture, un passage de vie où les mots ont une autre fonction que ceux écrits. Les mots des textes et ceux de la vie sont différents dans leur fonction, mais complémentaires, comme ces chaussettes rouges. C’est leur union, même séparées, même à distance, qui permet d’avancer sur la route de la vie, sans avoir trop froid et sans trop se blesser, une fois qu’elles sont chaussées. |
aldenor
19/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Je ne connais de Murakami que « Dance, dance, dance ». Une quête de l’être plutôt onirique si je m’en souviens bien. Remarquable en tous cas. Mais qu’importe, la nouvelle se suffit.
Nous sommes apparemment au Pérou, le cadre et les circonstances du voyage ne sont pas clairement définis. Tant mieux, le flou favorise la féerie. Et plusieurs trouvailles l’enrichissent : la page déchirée, l’arrêt du train en pleine campagne, les chaussettes rouges… Les deux personnages sont attachants. J’aime le dialogue au-delà du langage et des cultures qui s’établit entre eux, leur danse finale (Référence a « Dance, dance, dance... »?). Un touchant message de proximité humaine. |
Anonyme
5/11/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Ce que j'ai aimé dans cette nouvelle, c'est la simplicité de la narration, ca n'en fait pas des kilos pour nous convaincre. Cet amitié naissant d'un voyage en train m'a tout simplement ému. Bravo !
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