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Réalisme/Historique
hersen : Nue-propriété
 Publié le 08/01/21  -  17 commentaires  -  2547 caractères  -  164 lectures    Autres textes du même auteur

Vingt-quatre heures au jardin.


Nue-propriété


Hier soir, je me suis couchée avec les poules. Perchées, elles ont passé la veillée à jacasser. Plus belle la vie, tu sais, me disent-elles, aujourd'hui le ciel était bas, les hirondelles se sont gavées de moucherons, et toi, tu t'en fous, des moucherons, et pourtant, si tu savais… Non, je ne sais pas, racontez-moi…

Eh bien, il y a très longtemps, bien loin d'ici, vivait une…


Me plaire sous la mousse


me jeter dans l'eau


je veux rêver


mais déjà l'oiseau étrille ses cordes, heureux du jour qui triomphe de la nuit.


La spirale du monde aspire avec l'escargot le lombric qui, tête-bêche, retourne à la terre. Me laisser retourner dans l'humus frais, cul par-dessus tête, enivrée de l'odeur humide du ver conquistador explorant le dessous des cartes, s'affairant en nu-propriétaire de son bien meuble. Affaire à creuser…


Un hérisson poste et pique des messages fleuris de tithonia et de cosmos pour les offrir à sa belle, la grande sauterelle verte du jardin. Elle se marie au basilic, le boulotte, le gloutonne, se confond, et s'aime les graines. Volage, la sauterelle ! Tant pis, le hérisson cherche des limaces.


Hop hop hop ! C'est l'heure des jeux, les escargots sont alignés sur les gradins, mangeant quelques raisins desséchés. Ils attendent, ça mange et ça bave, sur tout, sur rien, sur les voisins. Des margoulins, les campagnols ! lâchent-ils.


Les jeux ! Chacun composte son billet et Sizy et Zyphe entrent en scène, faite d'un terreau noir et souple. Ils s'enfoncent, refont surface et enroulent leur boule. Pour ces bousiers, pas de morte-saison, je roule et je pousse, je pousse et je roule. Le geai énervé les siffle rauque, faisant fuir les limaces. À force de raconter des salades, ça leur donne faim.


Et moi, la grelinette en main, j'en ai encore abattu du boulot, à secouer tout ce monde-là !


Le ver conquistador est d'accord : à moi l'usufruit, son surplus. Des oranges des olives des amandes des kakis. Qui veut des kakis ?


Sous la tonnelle, une chaise de paille. L'ombre de la treille ébouriffée clignote de raisin doré qui grain à grain se dévore. Une eau fraîche, un puits, la vérité est limpide.


Mais c'est déjà l'heure où le jour, si vantard ce matin, faiblit. Je retourne me coucher avec les poules.


Ah te voilà ! me chantent-elles, perchées. On t'attendait parce qu'on a oublié hier de te dire : il était une fois au fond de la vallée trois ours très gentils et le plus grand était amoureux d'une biche mais elle…


Et ça caquette et ça jacasse et ça jacasszzZZ ZzzZ ZZZzzz…


 
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   SaulBerenson   
11/12/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
"La vérité est limpide", mais pas ce texte qui l'est trop, ou pas assez.
Les mots sont jetés de ci de là, mélangeant flore et faune d'un entrelac vivifiant; un ver conquistador dans un jour vantard y croise, entre autres, une sauterelle boulottant du basilic.
Bon, pourquoi pas après tout ? Mais alors" cul par-dessus tête", et après un bon pétard seulement !

   ANIMAL   
11/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Cette très courte nouvelle est pour moi une véritable curiosité. Cette façon de jouer à saute-mouton avec les habitants du jardin a son charme. Je dois dire que je me suis laissée porter par tout ce petit monde bavard et affairé.

Entre poésie et jeux de mots, c'est un bel hommage aux hôtes de la Nature. J'oserai comparer à des "haïkus de la prose".

Intéressante vision servie par ces instantanés et texte agréable à lire.

en EL

   Donaldo75   
14/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est bien déjanté à souhait, avec du rythme, de la rigolitude mais sans forcer sur les haricots qui pètent, de la déconnance placée entre poésie et craquage de neurones, le tout en mode dessin animé des Studios Aardman où des poules confinées dans un camp de concentration se mettent à craquer pour un poulet aventureux à la belle voix de Mel Gibson. Je trouve ce texte original, décalé, un peu de couleurs dans un ciel bien gris.

   Malitorne   
8/1/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
J’avais arrêté de commenter tes textes pour ne plus t’accabler de mes reproches sourcilleux mais ta profusion m’oblige à y revenir. J’ai lu avec la meilleure volonté, mis de côté mes a priori au regard de tes textes passés, las, ça ne passe toujours pas ! Mignon, sympatoche, gentillet, ce sont les termes qui me viennent d'emblée à l’esprit. Ça pourrait presqu’être une comptine pour enfants. Je crois que je ne suis décidément pas réceptif à ton univers, que je respecte mais qui personnellement ne parvient pas à me remuer. Et c’est un peu ce qu’on recherche tous en lecture, être bousculé quelque part.

   Corto   
8/1/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Que cherche-t-on dans une nouvelle: pénétrer dans un monde qui étonne, entraîne, émeut, dépayse, voire enthousiasme.
Ici rien de tout cela. Les images présentées sont gentillettes, peu originales.
Pour le style la déception est également au rendez-vous lorsque les expressions les plus banales sont utilisées.

Décidément ces poules, même jacassantes, ne m'ont pas passionné. Et pourtant en "vingt-quatre heures au jardin" j'imagine qu'il y aurait tant à dire.

Avec mes regrets.

   fugace   
8/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette nue-propriété d'un jardinier qui passe une journée sur son bien, qui d'un oeil averti sait voir les agissements de tout ce petit monde qui y vit, m'est apparue très originale. Il s'aperçoit alors que son fonds est utilisé par tant d'autres vies!
La lecture et la compréhension sont simples, à mon avis, servies en outre par de jolis jeux de mots: "le ver conquistador explorant le dessous des cartes", "les escargots... ça mange et ça bave sur tout, sur rien, sur les voisins", "chacun composte son billet et entre en scène".
C'est bref, ça met de bonne humeur quand on sait entrer dans la peau du ver de terre par exemple.

   AKIDELYS   
8/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Décontenancée à la 1ere lecture, le texte me paraissait passer du coq à l'âne, même si je situais bien le jardin et ses habitants et le narrateur, j'ai relu...
J'ai trouvé un petit monde rigolo :un jour vantard, hérisson postant messages.... fait de belles images : un ver conquistador. des sauterelles volages
Le jardinier et les poules me laissent plus sceptique, je suis peut être hermétique aux contes....

   maria   
8/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour hersen,

j'ai trouvé jolie et drôle l'observation de ce jardin où humain, animal et végétal puise ce dont il a besoin.
Et si ça fonctionnait partout et tout le temps ainsi ? Affaire à creuser...

La solitude de la narratrice qui, deux soirs de suite, se couche avec les poules est habilement sous entendue.
Elle échange avec les poules ! Soit elle a perdu la tête, soit c'est une poétesse...

Cette fois-ci Hersen, et je sais pas pourquoi, je n'ai pas trouvé ta nouvelle trop courte. Elle est à prendre en l'état.

Merci du partage.

   hersen   
9/1/2021

   Anonyme   
9/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Hello hersen,

J'ai pas bien compris à la première lecture, encore moins à la deuxième. Mais je note 'bien' parce que j'aurais le sentiment de passer pour un con autrement.

Avant, tu faisais des textes plus simples à comprendre, toujours en phase avec la nature humaine certes, mais avec un je-ne-sais-quoi qui plaisait à mon âme simplette...

Je pense qu'en bossant un peu plus ton texte, tu aurais pu le classer dans la catégorie 'récit poétique'. Là, je te trouve entre deux eaux... je ne suis pas sûr d'approuver le virage que tu prends depuis tes trois derniers textes...

Dugenou.

   plumette   
10/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Hersen,

Au départ, trop perplexe pour commenter ce texte, mais séduite par quelques images cependant.

Et puis tes explications éclairent ce dont j'avais vaguement l'intuition.

le premier paragraphe laisse penser que ce sont les poules qui racontent, puis non, la narratrice jardinière reprend la main et observe tout ce petit monde, lombric, escargots, sauterelle, limace, campagnol, geai, hérisson, bousiers.

beaucoup d'acteurs en peu de texte! avec chacun son rôle, c'est en effet bien vu.

si je comprends l'intention avec Nue-propriété, je trouve le titre ambigu puisque le nu-propriétaire est justement celui qui possède la propriété ( bizarrerie de vocabulaire mais finalement pas tant que cela, puisque c'est la propriété toute nue, sans les fruits)

ce que tu exprimes d'ailleurs dans le texte avec le ver conquistador qui accepte de céder l'usufruit !

bon, c'est le rôle des poules qui m'a le moins plu ! ces pauvres poules toujours bavardes et caquetantes, ne pourrait-on, une fois leur rendre hommage pour leurs bons oeufs?

   Luz   
10/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir hersen,

J'ai mis un bout de temps a bien m’imprégner de cette nouvelle, qui est aussi un joli poème. J'aime quand on parle des petits animaux que l'on ne remarque pas beaucoup généralement. Tout plein de belles choses. Des petites bêtes, des jeux de mots et les poules qui semblent régner au-dessus de cet univers. Cela me rappelle un peu le film "Microcosmos - le peuple de l'herbe".
Merci.

Luz

   wancyrs   
10/1/2021
Salut Hersen,

J'ai lu et je trouve qu'il faut être un mordu du jardinage pour tout comprendre, et malheureusement je ne le suis pas ; donc, pour le fond je suis un peu handicapé dans mon analyse. En ce qui concerne la forme, je trouve original l'angle d'approche du récit, une façon de narrer qui me rappelle une chanson d'Adelbert : les ani-mots... à écouter !

Merci pour le partage.

Wan

   Charivari   
11/1/2021
Salut !

Autant l'avouer, je suis un peu perplexe vis à vis de ce texte. D'un côté on a une certaine poésie, un délire un peu absurde sur le "petit monde", pourquoi pas, personnellement j'aurais aimé que ça aille jusqu'au bout et que ça prenne vraiment la forme d'une poésie - même en prose, même sans rime- Mais là, en l'état, ce système de phrases entrecoupées et de passages du coq à l'âne m'a un peu donné le tournis. Il y a matière pour un texte sympa, mais à mon avis il faudrait chercher un autre type de structure pour mieux faire passer l'idée.

   papipoete   
11/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour hersen
en voilà une imagination débordante ! passer la nuit avec les poules, en fait n'est pas extraordinaire quand on partage sa solitude avec personne... Et puis les cocottes, ça fait la conversation même une fois couchée, à messe-basse certes, mais ça tient compagnie ! Et sous les gloussements emplumés, l'héroïne s'endort... et toute la ménagerie du jardin entre en scène...
NB je vois, je vois ( dirait Mme Soleil ) des escargots qui aspirent des lombrics, avant de regarder en mangeant des raisins, du haut des gradins des jeux... une course de limaces peut-être ?
Dans ce songe où ça zigzague de toute part, un éclair de lucidité pourtant quand " le hérisson cherche ces limaces ! "
Nue-propriété ou la jouissance du plaisir provoqué par ses petits habitants...
Finalement la femme " qui parlait à l'oreille des poules " ne me surprend pas plus que cela ; ( je tentais d'arracher pour le replanter, un rosier pris chez ma mère défunte... et lui demandais pardon de le tant faire souffrir ! )
Quand madame papipoète pose des questions à Maddy notre chienne, je suis persuadée qu'elle aura sa réponse !

   Ninjavert   
15/1/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
Etant en pleine démarches notariales, c'est le titre qui m'a fait franchir le seuil de cette courte nouvelle.

Je dois avouer que ce n'est pas trop mon style de texte : indécrottable hermétique à la poésie que je suis, ce texte m'y renvoie un peu trop et manque, pour moi, d'une histoire et de péripéties.

Pour autant, je salue le principe et apprécie l'idée. On ne peut que penser au "Voyage autour de mon jardin", d'Alphone Karr qui, bien que je ne l'ai pas (encore !) lu, est une des références en la matière.
Cette petite balade au jardin est donc rafraîchissante, mais comme certains avant moi, je l'ai trouvée trop courte. Trop survolée. Il y a tant à observer au jardin, même pour un néophyte, que ces quelques lignes m'ont laissé sur ma faim.

J'ai également regretté le manque d'interactions entre tout ce petit monde. Certains s'invectivent ou s'offrent des fleurs, certes, mais globalement c'est très contemplatif et j'ai eu l'impression que chacune de ces petites scènes n'avait pas vraiment besoin des autres pour exister. Tout est pour moi trop paisible : cela va avec l'idée de laisser vivre le jardin que vous expliquez en forum, mais même le microcosme paisible d'un jardin est beaucoup plus intense : on vit, on meurt, certains en mangent d'autres, certains s'entraident, se parasitent, se... autant d'interactions complexes que je n'ai pas retrouvé ici, même si certaines sont évoquées comme la sauterelle qui "s'aime les graines", par exemple.

J'aurais aussi aimé que le rôle de la narratrice soit un peu plus développé : vous évoquez en forum "l'idée qu'on doit le laisser vivre (le jardin), comme il est dit qu'il doit vivre". Or, il me semble qu'un jardin est, par nature, un lieu qu'on ne laisse pas vivre mais qu'au contraire on le façonne, l'entretient, le soigne et le traite pour qu'il corresponde à ce qu'on veut qu'il soit ou représente. Une friche, oui, un bout de forêt sauvage oui, mais un jardin, non. (Ou alors nous n'avons pas la même notion du jardin, même si ce dernier peut disposer d'une part de liberté et de sauvagitude (sic), il reste une enclave artificielle et contrôlée.)

Vous évoquez également (toujours en forum, car je n'ai pas vraiment ressenti ces éléments à la lecture du texte) une réflexion sur notre place de destructeurs, sur la vie humaine impossible sans cette faune et flore qui nous entoure. C'est on ne peut plus vrai, et je valide cette position à 100 %, mais regrette qu'elle ne soit pas plus marquée dans le texte. Au final, quel est le rôle de la narratrice ? Montrer qu'on peut vivre en paix avec la nature ? Evoquer l'importance de lui laisser cette liberté ? Mais du coup, elle est trop survolée et donne l'impression de régner en maître sur son jardin (même si c'est un maître respectueux), ce qui me semble en contradiction avec cette idée d'une nécessité d'humilité de l'Homme face à a la nature.

Pour autant et malgré certaines frustrations, cette balade était très rafraîchissante. Certaines formules et jeux de mots m'ont particulièrement plu :

"mais déjà l'oiseau étrille ses cordes, heureux du jour qui triomphe de la nuit." Belle formule !

"le lombric qui, tête-bêche, retourne (à) la terre". bien vu !

La sauterelle qui "s'aime les graines", déjà mentionnée. J'aime aussi.

"Les escargots qui bavent sur tout, sur rien, mais quand même sur les voisins", encore un double sens bien vu et utilisé intelligemment. Tout comme les limaces et les salades racontées.

Il y a de vraies trouvailles dans ce texte, qui reste malheureusement (pour moi) trop contemplatif pour me toucher réellement.

Merci Hersen :)

   Microbe   
27/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bien léger et drôle. J'aime beaucoup.
C'est un p'tit frisson d'eau douce sur la mousse, un moment frais que j'ai bien aimé.


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