Le moine était un saint homme qui avait acquis la Sagesse par une vie au grand air, par une alimentation végétarienne et par la pratique assidue du yoga et de l'astrologie.
Il votait régulièrement Vert aux élections, se reprochait amèrement d’avoir donné sa voix à Macron aux dernières présidentielles, prônait l’alter mondialisme pur et dur, et aimait, de temps en temps, déguster une petite eau de vie biologique de sa fabrication.
Il ne détestait pas non plus, à l'occasion, fumer dans sa vieille pipe en bois une plante venue d'Orient aux effets bizarres.
Parvenu à la fin de sa vie, ce brave homme n’avait qu’un seul regret, un seul : celui de ne pas avoir mené une vie affective et surtout sexuelle plus équilibrée.
De braves sœurs l’avaient trouvé à sa naissance dans un panier en osier devant la porte de leur couvent et l’avaient confié à un monastère de Dominicains.
En fait de robes, il n'avait vu pendant toute sa jeunesse que celles de ces vénérables religieux, ce qui n'était guère, il faut l'avouer, très excitant.
Il élevait des biquettes dans les Alpes, près de Grenoble, et vivait dans sa vieille ferme à chauffage solaire, heureux et tranquille.
Le diable, son attaché-case à la main, son complet veston toujours impeccable, sa cravate toujours bien assortie, venait parfois lui rendre visite.
Le démon, quant à lui, votait bien sûr pour chaque élection Marine et de temps en temps Nicolas quand la responsable du Front national (ou d'un autre nom de parti en cours d'élaboration) était débordée sur sa gauche.
C’était un ultralibéral convaincu qui se nourrissait de plats élaborés par l’industrie agro-alimentaire.
C'est vous dire l'horreur…
Un jour, il descendit de sa Mercedes et se dirigea d'un pas résolu vers la ferme, en faisant attention de ne pas marcher sur les crottes de bique.
– Moine, dit-il en entrant, peux-tu me prêter le Dauphiné libéré de lundi dernier ! J’ai besoin de découper un article ! – Regarde dans ma bibliothèque, répondit l’ascète qui était assis, un stylo à la main. Je suis en train de faire le thème astrologique de Dieu le Père et je n'ai pas du tout envie d'aller te le chercher ! – Quelles inepties ! pensa l’esprit malin en regardant, rangés soigneusement sur les rayons, les traités de médecines douces et les revues écologistes.
Il retira d’une pile de journaux édités par Greenpeace, le quotidien qui l'intéressait.
– Quel est le titre de cet article ? lui demanda le saint homme qui était, en ce moment, bien embêté, car le thème astrologique du Bon Dieu s'avérait moins bon qu'il ne l'aurait cru. – Tiens regarde ! dit Belzébuth en pointant du doigt la 666e page du journal (qui était fort épais ce jour-là !), chiffre diabolique par excellence, tous les témoins de Jéhovah vous le diront, le regard braqué droit devant sur la Bible, surtout ni à droite, ni à gauche.
L’ermite y jeta un coup d'œil :
– Mensonges et tromperies ! Tout n’est que mensonges et tromperies ! Je te croyais moins naïf !
Soudain, le vénérable saint homme fit une horrible grimace : il y avait en effet un carré, donc un très mauvais aspect, entre Vénus et Saturne dans le thème divin.
Dieu le Père n'était peut-être pas aussi parfait qu'il le pensait ; mais allez donc savoir si Sa date d'anniversaire était vraiment exacte !
Ses coordonnées exactes de naissance étaient assez floues et, donc, ce manque de précision géographique et horaire pouvait fausser Son thème divin.
– Nous, en enfer, marchons avec notre temps ! Nous ne vivons pas dans des taudis sous prétexte de paix et d'harmonie universelle ! – L'écologie et l’alter mondialisme sont l'avenir de l'humanité ! affirma le doux vieillard qui poussa soudain un cri de joie.
Il venait en effet de repérer un trigone entre le Soleil et Uranus, donc un très bon aspect, dans le thème divin.
– Vous, au paradis, voulez retourner à l'âge des cavernes ! Moi j'ai beaucoup de bon sens et... affirma d’un ton qui n'admettait pas de réplique le vilain cornu qui fut interrompu dans ses propos blasphématoires par l'homme de Dieu. – À propos, j'ai fait aussi ton thème astrologique. Il est moins mauvais que je ne le croyais au départ. Il y a de l'ange en toi !
En ce moment, le moine, très contrarié, était en train de s’apercevoir que l'horoscope de Satan était aussi bon, ou, si l’on veut, aussi mauvais, que celui de l'Être suprême.
– Et il y a du diable dans l'ange ! ricana avec beaucoup de sagesse le prince des démons. – Je vais finir par le croire ! soupira le religieux, très déçu par l'étude du thème divin.
Il déchira rageusement la carte du ciel du Tout-Puissant.
– À propos, tu ne m’as toujours pas dit pourquoi tu avais besoin de lire cet article du Dauphiné ! – Ça, c’est mon affaire, mon petit vieux ! Tu le sauras bien assez tôt ! Je reviens dans un mois, c'est promis ! chuchota le grand cornu en sortant.
Le moine, ce mois-là, travailla dans son champ, éleva ses chèvres, fit du fromage, médita, pria, se soigna avec des remèdes bien sûr naturels, se chauffa avec des crottes de biques, passa de longues et interminables soirées devant un grand feu de bois et, il faut bien l’avouer, s'ennuya beaucoup...
Le diable, lui, pollua, mangea des surgelés, avala du Red Bull et plein d'autres saloperies, se soigna aux antibiotiques, se chauffa à l'énergie nucléaire, et, osons l'écrire, s'amusa comme un petit fou.
Quand le mois fut écoulé, l'archange déchu revint trouver l’anachorète dans sa bergerie.
– Moine, dit-il en entrant, je t'invite à venir visiter l'enfer ! – Vade retro Satanas, mon âme appartient à Dieu et à Lui seul ! – Allons ! Ne fais pas ta tête de mule ! Toi qui es si tolérant, comment peux-tu juger ce que tu ne connais même pas ! – J'ai renoncé aux pompes de Satan depuis ma naissance ! – Mes pompes valent bien ta pompe à eau qui ne marche même pas ! – Va-t'en ou je t'exorcise !
Le moine était, en fait, très intéressé par cette descente aux enfers.
Il était, en effet, très curieux de nature, et c'est vrai, l'enfer restait pour lui un lieu bien mystérieux.
– Allons ! Viens donc ! Juste pour voir ! Je te promets de ne pas te retenir là-bas très longtemps !
Le vieil homme hésita, mais pourquoi pas après tout !
– C'est bon ! Mais je t'avertis ! Je ne fais que passer ! Et puis cela me fera du bien de sortir. Depuis qu’ils ont installé pas trop loin d’ici cette putain de centrale de Creys-Malville, je n’ai pas quitté ma bergerie par peur des radiations. Je sais bien qu’elle n’est plus en activité depuis pas mal d'années, mais on ne sait jamais avec tous ces atomes en vadrouille. En plus, EDF a installé pas trop loin d'ici, cette monstruosité de pylône électrique. Depuis, je suis obligé de rester calfeutré chez moi. Un peu d’air frais me fera du bien. Je te suis !
Le tentateur l'emmena donc en enfer qui ressemblait, vu de loin, à une immense centrale EDF.
– Il n'y a pas trop de radioactivité ici au moins ? s’inquiéta l’ermite. – Ne crains rien ! Je te l'ai déjà dit : tu ne risques rien ! Tu risques juste d'avoir de lourds remords en t'apercevant que tu t'es complètement trompé sur mon compte ! Regarde !
À première vue, les lieux infernaux ne ressemblaient pas du tout à ce que le saint homme avait imaginé.
De ravissants petits champignons lumineux poussaient dans le hall d'entrée, éclairant l'endroit d'une lumière tamisée, ce qui donnait une certaine intimité à ce lieu.
Le menteur l'emmena dans le monde des ivrognes.
Il y avait là des piscines remplies de vin de Bordeaux, des fontaines de whisky, des lacs de vodka, des mers d'eau de vie.
Des diables ivrognes aspergeaient de liqueur les damnés qui riaient, qui riaient…
– Tu vois ! Ici, les gens sont heureux ! – L'alcool ne m'intéresse pas !
C'était vrai.
Mis à part sa petite eau de vie de prune biologique ainsi que son vin de messe le dimanche, il ne buvait pas.
« Je trouverai bien ton talon d'Achille, mon lascar ! Attends un peu ! » pensa le démon.
– Viens ! Je t'emmène maintenant dans la sphère des vaniteux !
On y voyait des présidents damnés décorer de la Légion d'honneur infernale des députés déchus qui gonflaient d'orgueil leur poitrine jusqu'à en faire péter les boutons de leur chemise.
– Tu vois ! Encore un monde où règne le bonheur ! – La gloire et les honneurs ne m'ont jamais intéressé !
Ça, c'était encore tout à fait vrai.
Il avait toujours refusé les interviews, mis à part de temps en temps, peut-être, pour « le Pèlerin ».
« Attends un peu ! Je trouverai bien ton point faible, mon gaillard ! » se dit encore une fois intérieurement le maudit qui l'emmena dans le monde des drogués.
Là, des diables camés injectaient dans le sang de damnés complètement défoncés de l'héroïne et d'autres produits plus dégueulasses encore les uns que les autres...
... Les toxicomanes planaient, planaient...
– Les drogues dures m’écœurent !
C'était toujours vrai.
Mis à part un peu d'herbe dans sa pipe en bois de temps en temps, le samedi soir, il ne s'éclatait pas trop.
– Drogues dures ! Drogues douces ! Tu es bien sectaire ! Entre un petit voyage et un grand, la seule différence vient du moyen de locomotion et de la longueur du parcours, mais le but reste le même, murmura avec une certaine sagesse et même avec une sagesse certaine le grand horrible.
Soudain, soudain, un vilain sourire dessina un méchant rictus sur ce qui servait de bouche à Méphistophélès.
Ça y est, il avait trouvé le talon d’Achille de son compère.
Pourquoi n’y avait-il pas pensé avant ?
L'idée qui venait de traverser son cerveau malfaisant, il ne la dit bien sûr pas au moine.
– Suis-moi ! Je t'emmène maintenant dans le monde de la luxure, du stupre et de la fornication !!! – Euh... Euh... tu crois vraiment ! hésita le vieil homme. – Mais oui ! Tu verras ! Cette visite sera très instructive !
Oserais-je l’écrire tellement c’est répugnant, mais je le fais quand même par respect pour mes lecteurs et pour mes lectrices... donc, j'ose écrire que dans ce monde abject et dégoûtant, régnait le Sexe, avec un grand S, comme Satan, Serpent, SS, CRS, Sécurité Sociale et évidemment Sarkozy.
Je ne décris évidemment pas dans ce conte qui se veut éducatif toutes les horreurs auxquelles assistaient en ce moment précis le saint... qui était très excité soit dit en passant...
Mais il ne voulait surtout pas montrer son trouble à Lucifer.
– Alors, ça te plaît ? demanda le maître de la nuit en montrant du doigt les plus jolies filles du monde qui se pâmaient en se faisant caresser par des diables satyres.
Quant aux diables mâles, n’en parlons pas, il vaut mieux...
– Ça... ça... ne... ne... m'inté... m'intéresse pas ! bredouilla l’ermite, le visage empourpré.
Mais ça, pour une fois, ce n'était pas du tout, mais alors vraiment pas du tout vrai.
– Je vois bien à ton regard que tu mens ! Alors acceptes-tu maintenant de faire partie de notre grande famille ?
Le moine réfléchit longtemps, très longtemps, se passa une main dans la barbe, leva les yeux au plafond et, finalement, répondit :
– Écoute ! Avant de prendre la moindre décision, je vais monter au ciel pour voir ce que le Bon Dieu me propose ! Je te donnerai ma réponse dès mon retour !
Il prit congé, courut jusqu'à sa ferme, sortit précipitamment une grande valise d'une armoire, en retira une auréole qu'il astiqua, la mit sur sa tête, puis il s'habilla d'une grande robe blanche.
Ensuite, il partit pour le paradis, situé au ciel, tous les astronomes et tous les amoureux vous le diront, plus précisément au septième.
... Ou peut-être plus haut, je n’en sais rien, car je suis totalement nul en mathématiques...
Saint Pierre, qui terminait son repas végétarien composé de germes de blé arrosés de sauce de soja, lui ouvrit la porte :
– Oh ! bonjour, moine ! Je suis ravi de te revoir ! Quel bon vent t'amène ? – Je voudrais visiter les lieux avant de mourir ! Tu comprends, je veux me faire une idée sur ce qui m'attend dans l’au-delà avant de quitter définitivement mon corps physique ! – Ah ! Tu veux déjà goûter aux plaisirs célestes, petit impatient ! Entre, regarde et... Enjoy ! comme on dit sur Terre dans les jeux vidéo !
Saint Pierre vivait au ciel, dans une communauté de yogis, de vieux babas cool, d’anciens beatniks, de punks attardés, de hippies des années 70, et d'autres fidèles croyant à des paradis qui sont naturels et à d’autres qui ne le sont pas.
« C’est un retour aux communautés de mai soixante-huit ici ! Les temps ont pourtant bien changé. Nous sommes au vingt et unième siècle. C'est maintenant le temps du rap, du hard rock et du heavy metal. En plus, ça pue, c’est très sale et il y a du bordel partout ! » pensa le moine avec une grimace de dégoût sans rien dire bien sûr au portier du paradis.
Il était déçu, très déçu...
– Alors ce n’est pas beau tout ça ? lui souffla saint Pierre à l’oreille.
Le moine, qui faiblissait à vue de nez dans sa foi, ne répondit pas.
– Que mangez-vous ? demanda-t-il à la cuisine après avoir léché son index qu'il avait trempé dans le contenu d’une marmite en ébullition... et après avoir fait une grimace... – Nous ne mangeons que de la nourriture biologique, évidemment ! – De la viande ?
Saint Pierre poussa des cris d’orfraie.
– Mais... enfin... que t'arrive-t-il subitement, moine ? Bien sûr que non ! Nous ne mangeons aucun produit d'origine animale ! Tu sais très bien que c’est très mauvais pour la santé de nos corps subtils ! – Buvez-vous de l’alcool ? – Tu plaisantes, j’espère ! Des extases au gros rouge, au whisky, et à la vodka, et que sais-je encore, quelle horreur ! – Et les... euh... euh... Les FILLES ?
Là, pour cette question Capitale, Cruciale, Existentielle même, si je me permets de me servir du mot « existentiel » dans le sens de Jean-Paul (celui à la grosse tête et aux grosses lunettes !), le moine croyait vraiment se faire ramasser...
Mais non !
Le chef des apôtres lui répondit très calmement et très benoîtement, les deux mains sur son ventre bien rebondi :
– Nous encourageons les âmes à se lier selon leurs affinités et selon leurs polarités, mais évidemment les corps spirituels de nos bienheureux et de nos bienheureuses appartiennent d’abord au Seigneur ! La Nature créée selon les lois divines est notre seul guide, tu le sais bien, et nous vivons éternellement selon les saints principes qui la gouvernent. – Et... si l’on désire... quelques fantaisies sexuelles... Par exemple du... du sadomaso bien hard... Et pire encore... pourquoi pas...
Voyant saint Pierre devenir tout rouge et s’étrangler, le moine préféra prendre la poudre d’escampette en faisant attention de ne pas marcher sur des yogis en position de lotus et de chanvre indien.
Il redescendit sur Terre, jeta son auréole dans la boue, la piétina, brûla sa ferme, égorgea toutes ses chèvres, et d'un pas assuré, redescendit en enfer.
– Satan ! dit-il d'une voix assurée en poussant la porte du DRH, me voilà, je suis ton homme ! – Promets-tu d'accepter sans protester la vaccination obligatoire, la carte de crédit, le portable, de te faire plein d’amis Facebook, de n’avoir pour moteur de recherche que Google, de faire tes achats sur Amazone, promets-tu d’être un fan fervent des émissions de Cyril Hanouna, promets-tu... – Stop ! Toutes ces cochonneries et toutes ces saloperies, je jure solennellement de les aimer, même mieux de les adorer et de ne plus pouvoir m'en passer, toutes !!! Excepté cependant l'émission de Cyril Hanouna ! Là, c'est trop me demander ! – Alors, tu es des Nôtres, tu es aussi CON que les AUTRES CRÉTINS DE L’ESPÈCE HUMAINE ! ricana Satan. – Le paradis est beaucoup moins attrayant que je le croyais au départ ! Il est complètement dépassé. On dirait une communauté baba cool des années 70. Vous au moins, aux enfers, vous marchez avec votre temps ! avoua le saint homme déchu à Lucifer.
Il apposa sa signature électronique en bas d’une tablette reliée au grand ordinateur central.
Ce qu’il oubliait d’avouer à son interlocuteur c’est qu’il préférait, et de loin, la sexualité épanouie et totalement débridée des démones lubriques à celle, complètement coincée, des petites angelotes frigides...
Mais le diable, hein, lui, qui est si malin par nature, l'avait percé à jour.
– Chacun est admis dans le ciel et dans l’enfer qu’il a engendré sur Terre et même au-delà ! Ce que tu as vu n'était pas le Paradis avec un grand P, mais c’était Ton Propre Paradis, celui que tu as créé de toutes pièces. C’était Ton Univers, Ta Réalité dont tu es l’Unique Créateur. L'Enfer où tu te trouves actuellement est aussi Celui créé par ton Esprit ! Tu en es aussi le Seul Créateur ! déclara le démon avec beaucoup de sagesse très sage et en énonçant, peut-être, beaucoup de vérités très vraies.
L’esprit du mal appuya sur la touche « Entrée » du clavier de l’ordinateur.
– Voilà ! Tu es maintenant enregistré dans nos fichiers informatiques ! Tu vas pouvoir t’en payer une tranche, petit veinard !
Le nouveau damné suivit Méphisto dans les couloirs jusqu’à sa nouvelle demeure...
Mais... mais... mais... soudain... soudain... en franchissant une passerelle surplombant les flammes éternelles, le prince des ténèbres, dans un grand éclat de rire, le bouscula violemment et le jeta par-dessus les rampes de la passerelle dans le feu de la grande centrale.
– Mais... mais... où sont toutes les réjouissances que tu m'as promises ? hurla le saint homme déchu, et qui se trouvait plongé dans un magma bouillant et radioactif. – Souviens-toi de l’article du Dauphiné que je t'ai demandé il y a plus d'un mois. Si tu as perdu la mémoire, moi non ! ricana le grand affreux.
Le pauvre homme réalisa alors avec effroi qu'il avait été trompé, grugé, abusé, dupé.
– Mensonges et tromperies ! Tout n'est que mensonges et tromperies, comme je le disais au tout début de cette histoire ! soupira-t-il en grimaçant de douleur car la matière radioactive commençait à ronger la chair subtile de son corps astral.
Il comprenait enfin, mais trop tard, pourquoi le maudit lui avait demandé, le mois dernier, le Dauphiné libéré où s’étalait en 666e page cet article :
« RAPPORT SCIENTIFIQUE DE NOS EXPERTS D’EDF SUR LA SÉCURITÉ TOTALE DES CENTRALES NUCLÉAIRES ! POURQUOI VOUS NE RISQUEZ ABSOLUMENT RIEN EN FRANCE ET DANS LE MONDE ! »
Satan avait tiré la substantifique moelle de ce tissu de balivernes officielles afin de connaître parfaitement les méthodes de conditionnement de l’esprit humain... ... pour savoir embellir l’affreuse réalité...
... pour ainsi savoir tromper tous les pauvres naïfs...
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