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Humour/Détente
in-flight : Faire un créneau en yacht dans le port de Nice
 Publié le 13/10/24  -  4 commentaires  -  7058 caractères  -  50 lectures    Autres textes du même auteur

L'absurde, c'est du « n'importe quoi » maîtrisé.


Faire un créneau en yacht dans le port de Nice


Avant de conclure, commençons par l'essentiel : mon épitaphe sera « œuvre d'avenir ». Cette idée cyclique de l’existence est tout à fait réjouissante. Tout est plus simple quand on a accepté l'idée que rien ne nous appartient sur cette Terre et que nous ne sommes que de passage. Ça fait plonger dans un vertige d'humilité tout en faisant germer une pulsion de vie.

Nous parlerons Côte d’Azur et manœuvres nautiques un peu plus tard, histoire de créer du lien entre vous et le titre du texte. Si vous avez du mal à suivre, sachez qu’on va commencer. Voici la liste :


• Pélagie Bonnefoi

• Gaston Rebifard

• Norman Kaprisky

• Aliénor Grisou

• Vianney Roustobal

• Rudolph Zanzibar

• Douglas Rosenthal

• Calixte Isobar

• Doug Price

• Toufik Elnasri

• Hakimoky Kikomito

• Tania Solidor

• Léo de Freitas


Avec ça, vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas.


J’oubliais :


• Hervé Lagantoise


Alors ? Toujours pas ? C’est normal, j’y viens. Mais autant vous prévenir tout de suite, il n’y aura pas d’indices car ceci n’est pas une enquête. La route n’est pas longue, mais il y a plusieurs chemins. De kilométrage inégal. Je vous accorde le fait que, pour l’instant, ce texte n’a aucun sens (à l’instar d’un casoar privé de sa corne). Comme entrée en matière de texte farfelu, j’ai écrit bien mieux, me dit-on à moi-même. Alors, je pourrais démarrer une bonne fois pour toutes avec quelques potacheries issues d’une époque surannée où la grivoiserie le disputait à la gaudriole. Au hasard : boulanger dans le pétrin cherche bonne pâte pour lui sauver les miches. Enculeur de mouche cherche bourdon pour pinailler dans les grandes largeurs. Philosophe cherche tronçonneuse pour couper des cheveux en quatre… Malgré cet esprit de synthèse pour les pantalonnades, j’en vois qui élaborent un plan d'évasion pour se tirer de mon schéma narratif. Cela me fend le cœur, obtenant ainsi une figure géométrique qui risque de froisser les profs de maths de 6e.


Reprenons la liste que je vous ai fournie. Cette liste est fascinante ! Ou plutôt, il va falloir la rendre fascinante. Et pour ce faire, il suffit de prendre un corps (n’importe lequel), ajoutez-y une tête (celle qui vous plaira) et reliez-la à un blaze de la liste présentée antérieurement. Si vous obtenez un résultat homogène et sans grumeaux, soyez certain que cet assemblage de tête, de corps et de nom dispose d’une réalité parmi les plus de 8 milliards d’individus que nous sommes en mars 2023 (sources : www.worldometers.info). Pour ceux qui ont le cerf-volant, prenons de la hauteur avec un exemple : il existe quelque part une Pélagie Bonnefoi, blonde avec des pommettes roses, disposant d’un bonnet F sur le plan mammaire et qui chausse du 38 sur le plan plantaire. En sus, j’oserais m’aventurer qu’elle est du Père Igor et de la Mère Ibel. On peut alors élargir la réflexion et conclure – de façon inexacte, mais c’est un détail – que quelle que soit la tête qu'on imagine, il faut se faire à l’idée qu'elle existe. Tout existerait donc, à l’exception du zouk autrichien ou des valses du Ghana. On me dit dans l’oreillette que concernant la country darkwave, il n’est pas exclu qu’un 45 tours bootleg ait été pondu, dans la deuxième moitié du siècle dernier.


Mais revenons-en à ce qui nous intéresse le moins : balancer une liste de patronymes saugrenus. La vraie question qu’il y a derrière tout ce cirque est : « Pourquoi je vis ? » Une question qu’elle est dure à répondre quand on sait que tout ce qui existe sur cette planète serait composé de milliards d’atomes provenant de poussière d’étoiles, elles-mêmes ancêtres du Soleil. Il faut alors se demander comment va ma poussière ? Et cette question ne fait pas bon ménage avec l’autre : « Quelle est ma place ? » Une question qu’elle est importante car le sentiment de valoir quelque chose durant notre existence est le principal facteur du bonheur ressenti. Mais une fois que tout est terminé, une fois passés le prestige et la reconnaissance sociale, se dirige-t-on au cimetière le cœur plus léger ? A-t-on la poussière plus aérienne avant de retourner dans le même état ?


Il est temps de transitionner de façon hasardeuse (c'est la mode). Comme nous ne le disions pas un plus haut dans ce texte, l'homme doit régulièrement obtenir les preuves de l'intérêt de son existence. Malheureusement, avaler un pâté de sanglier ne constitue pas toujours un motif de compensation suffisant. À ce sujet, on ne doit pas oublier qu’il existe des antipathies stomacales dans nos matérialités de ventres sur pattes ; des inimitiés remontant à des temps anciens, parfois jusqu’à la cantine de l'école où le spectre d’un roquefort cellophané va nous poursuivre jusqu’à notre vie adulte (ce qui donne des bleus à l’âme). Oubliant ainsi que certains fromages à pâte persillée sont rancuniers (ce qui donne une âme aux bleus). Raison pour laquelle il faudrait toujours songer à l’état d’esprit de nos fromages avant de les engloutir avec vigueur. Si vous trouvez que ce qui vient d’être dit n’a aucun sens, n’oubliez pas que vous vous inscrivez actuellement dans une fiction dont l’auteur n’a que faire de la suspension consentie d’incrédulité. Pour être incomplet, nous pouvons affirmer qu’afin d’obtenir des gages sur l'intérêt de notre existence et sur la beauté du monde, certain·e·s (il est temps de passer à l’écriture inclusive, au risque de paraître sectaire) se contenteront d’une bouteille de saint-nicolas-de-bourgueil et d’un saucisson savamment posé sur son petit plateau, lors d’une ripaille endimanchée. D’autres préféreront une partie de baby-foot ou une bonne vieille crise d’hystérie pour escamoter la finitude qui se profile. Pour ma part, la rédaction d’un récit absurde constitue une échappatoire permettant de cracher du verbe pour dormir enfin.


FIN


Nous voici arrivés au début.


Alors ? Avez-vous constitué un assemblage avec une tête et un prénom à choisir dans la liste fournie ? Peu importe…

Je disais donc que l'important, finalement, c'est d'avoir un ou deux lieux où l'on se sente bien, où l'on est sûr de ne pas être trop emmerdé. Il faut apprendre à être heureux, comme le disent les ouvrages de développement personnel qui encombrent les étagères des mauvaises librairies. Heureux comme lorsque l’on se tient prêt à étriper une huître à Rouperroux-le-Coquet (72110) sous une nuit d'automne opalescente. Ce type d’activité extravagante permet de rester dans l’action, évitant ainsi de sombrer dans les considérations existentielles qui obscurcissent l’esprit.


Et Nice dans tout ça ? Eh bien Nice c’est loin, de mon point de vue.


Pour les plus joueurs d’entre vous, la bonne réponse n’était pas Hervé Lagantoise, mais bien Taylor Diniz qui ne se trouvait pas dans la liste susdite. Vous pouviez à la rigueur citer Gaston Rebifard. Mais, rassurez-vous en vous disant qu’il n’y avait pas de bonne réponse, puisqu’il n’y avait pas de question.


Je vous quitte pour des terres plus aquatiques en vous rappelant que désormais ce sera comme d'habitude.


 
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   Cox   
13/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour!

Contrairement à mon habitude, je vais faire court parce que cette fois je n'ai pas vraiment analysé le tout en cours de lecture, je n'ai pas cherché une logique sous-jacente, je me suis juste laisser porter par ce délire réjouissant. C'est un texte absurde très réussi où l'absence de cohérence est largement compensée par un humour original et rythmé, qui tape juste. Ce n'est pas si souvent qu'un récit catégorisé "humour/détente" me fait sincérement sourire, mais là, vous m'eûtes: je pouffai.
C'est du résultat objectif, y'a pas débat. Un texte humour qui fait vraiment rire, c'est réussi et pis c'est tout.

Bref, c'est original et rafraîchissant, l'auteur n'en a rien à battre de son lecteur qui s'échine encore à trouver du sens, et il nous promène en s'amusant. Un style qui a ses limites je pense, mais il y a de la verve et le temps d'une petite "nouvelle", je m'amuse à vous écouter raconter n'importe quoi juste pour aboutir à des jeux de mots bien vus.
Ça m'a fait penser par moments à du Desproges, par moments à du Devos, par moments à du Ionesco.

Merci pour cette détente!

   Robot   
13/10/2024
La loufoquerie poussée à sa presqu'extrême limite. Alors pour moi pas d'analyse de texte.
La seule question est: "y a du littéraire dans ce délire ?"
A ce sujet je répondrai oui car dans l'incohérence reste le style, reste une écriture.

Alors une autre question (même si je dis ci-dessus n'en poser qu'une seule) : "L'écriture a-t-elle besoin de sens"
Des plus grand(e)s (et des plus petit(e)s)parmi les grand(e)s et petit(e)s auteurs et autrices de taille ou de talent plus ou moins à la hauteur n'ont-ils pas prouvé que l'on pouvait écrire, non seulement pour ne rien dire mais aussi pour ne pas dire qu'en ne disant pas on ne disait rien qui permette de savoir si ce qui était dit valait la peine qu'on le dise.

Voilà voilà.
Et l'appréciation dans tout ça ?
Je pense qu'en l'occurrence rien ne vaut qu'on lui accorde quelconque valeur de jugement. Je préfère résumer ainsi:
Je trouve l'écriture écrite et mon ressenti est ressenti.

   MarieL   
13/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Un bonheur de lecture !

Un texte farfelu comme on les aime, avec une vraie profondeur (dissimulée sous les facéties mais bien présente) et, somme toute, une philosophie assez allègre de la vie.

L'expression est parfaite.

   Cleamolettre   
14/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Bonjour,

Dans sa globalité le texte n'est a priori pas pour moi, en ce sens que j'aime les nouvelles qui racontent des histoires, avec des personnages auxquels j'aime m'attacher et une chute.
Mais, j'aime aussi sourire en lisant et là je suis servie.
J'ai donc logiquement peu accroché à l'ensemble mais j'ai bien aimé plusieurs passages, des phrases, des "blagues", certaines réflexions frôlant la philosophie et le sens de la vie.
Pas de déplaisir donc, d'autant que l'écriture est plaisante, fluide, agréable à lire.
Merci pour ce moment de détente.


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