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Cox
13/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour!
Contrairement à mon habitude, je vais faire court parce que cette fois je n'ai pas vraiment analysé le tout en cours de lecture, je n'ai pas cherché une logique sous-jacente, je me suis juste laisser porter par ce délire réjouissant. C'est un texte absurde très réussi où l'absence de cohérence est largement compensée par un humour original et rythmé, qui tape juste. Ce n'est pas si souvent qu'un récit catégorisé "humour/détente" me fait sincérement sourire, mais là, vous m'eûtes: je pouffai. C'est du résultat objectif, y'a pas débat. Un texte humour qui fait vraiment rire, c'est réussi et pis c'est tout. Bref, c'est original et rafraîchissant, l'auteur n'en a rien à battre de son lecteur qui s'échine encore à trouver du sens, et il nous promène en s'amusant. Un style qui a ses limites je pense, mais il y a de la verve et le temps d'une petite "nouvelle", je m'amuse à vous écouter raconter n'importe quoi juste pour aboutir à des jeux de mots bien vus. Ça m'a fait penser par moments à du Desproges, par moments à du Devos, par moments à du Ionesco. Merci pour cette détente! |
Robot
13/10/2024
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La loufoquerie poussée à sa presqu'extrême limite. Alors pour moi pas d'analyse de texte.
La seule question est: "y a du littéraire dans ce délire ?" A ce sujet je répondrai oui car dans l'incohérence reste le style, reste une écriture. Alors une autre question (même si je dis ci-dessus n'en poser qu'une seule) : "L'écriture a-t-elle besoin de sens" Des plus grand(e)s (et des plus petit(e)s)parmi les grand(e)s et petit(e)s auteurs et autrices de taille ou de talent plus ou moins à la hauteur n'ont-ils pas prouvé que l'on pouvait écrire, non seulement pour ne rien dire mais aussi pour ne pas dire qu'en ne disant pas on ne disait rien qui permette de savoir si ce qui était dit valait la peine qu'on le dise. Voilà voilà. Et l'appréciation dans tout ça ? Je pense qu'en l'occurrence rien ne vaut qu'on lui accorde quelconque valeur de jugement. Je préfère résumer ainsi: Je trouve l'écriture écrite et mon ressenti est ressenti. |
MarieL
13/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Un bonheur de lecture !
Un texte farfelu comme on les aime, avec une vraie profondeur (dissimulée sous les facéties mais bien présente) et, somme toute, une philosophie assez allègre de la vie. L'expression est parfaite. |
Cleamolettre
14/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Bonjour,
Dans sa globalité le texte n'est a priori pas pour moi, en ce sens que j'aime les nouvelles qui racontent des histoires, avec des personnages auxquels j'aime m'attacher et une chute. Mais, j'aime aussi sourire en lisant et là je suis servie. J'ai donc logiquement peu accroché à l'ensemble mais j'ai bien aimé plusieurs passages, des phrases, des "blagues", certaines réflexions frôlant la philosophie et le sens de la vie. Pas de déplaisir donc, d'autant que l'écriture est plaisante, fluide, agréable à lire. Merci pour ce moment de détente. |
Louis
18/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Un texte "sans queue ni tête", sans véritable commencement, sans véritable fin.
Le commencement se veut déjà une fin : « Avant de conclure, commençons par l’essentiel », et la fin un commencement : « Fin./ Nous voici arrivés au début. » Et "l’essentiel" se trouve, dès le départ, dans une « épitaphe », une fin de vie. L’ordre temporel se trouve ainsi complètement bouleversé. L’« œuvre » non encore accomplie est déjà jugée dans sa réalisation, en une formule d’orgueil au parfum d’auto-dérision : « Œuvre d’avenir ». Suit une digression, qui sera l’un des ressorts principaux du texte. Une digression dans un raisonnement faussement philosophique, faussement profond, et particulièrement confus. Est associée, en effet, à « l’idée cyclique de l’existence » ce qui passe, l’allégation que nous-mêmes ne sommes « que de passage », alors qu’une existence « cyclique » implique, non le simple passage, mais le retour, le perpétuel retour. Dans le « cycle », ce qui passe revient, c’est-à-dire ne passe pas vraiment. Le texte se complait dans les sophismes et les paralogismes. C’est l’un des moyens utilisés de produire un effet humoristique. Le narrateur s’adresse au lecteur. Conscient du chaos introduit dans le texte, il feint de créer un pacte nouveau entre lui, le narrateur, et son lecteur. Il feint de le guider, de lui donner les manières de lire la pseudo nouvelle, et de la déchiffrer. Une feinte tout à fait ludique. Et qui escompte l’accord tacite du lecteur à entrer dans le jeu. Ainsi le narrateur lui indique-t-il où le texte commencerait vraiment : « Si vous avez du mal à suivre, sachez qu’on va commencer ». Or ce nouveau commencement, après celui de « l’essentiel », est un recommencement. On feint cette fois l’effectuation d’un ordre cyclique. Et tout ainsi se trouve brouillé. Cette réinitialisation du texte s’avère déroutante pour le lecteur. Après la subversion des ordres temporel et rationnel, suit ici, en effet, celle de la situation initiale de la trame narrative, qui n’est pas un état de fait, mais une liste de noms de personnages fictifs, hors de tout contexte. Tout commencement se trouve ainsi escamoté. L’idée sous-tendue est que le texte est un processus sans commencement, et aussi sans fin. Le narrateur continue à s’adresser au lecteur. Il sent bien que celui-ci doit être retenu, car bientôt il sera tenté de fuir la lecture dans l’élaboration « d’un plan d’évasion pour se tirer de son schéma narratif ». Il sent que ses propos sont trop ‘déconcertants’, c’est-à-dire s’éloignent d’un accord, d’une entente avec son lecteur. Comme dit dans l’exergue, le texte se veut de « l’absurde maîtrisé ». Or le mot absurde a une étymologie tout à fait intéressante : Il vient du latin "surdus" : sourd, et du préfixe "ab" qui renforce l’idée de surdité, indiquant une idée d’achèvement ; l’absurde : ce qui est tout à fait sourd. Un terme latin proche est « absonus » : dissonant, discordant. On pourrait donc tirer de ces remarques étymologiques que l’absurde est ce qui n’entend pas. Mais n’entend pas quoi ? Une exigence peut-on penser. Une exigence qui est celle de la raison. L’exigence de sens, de clarté, de logique, l’exigence d’intelligibilité, de compréhension. L’absurde, parce qu’il n’entend pas, ne répond donc pas à notre appel, à notre demande de clarté, de sens, et de logique ; ne répond pas à l'appel de notre "entendement", qui veut pour "entendre" être entendu. Le narrateur, lui, reconnaît donc ne pas répondre à l’exigence de rationalité du lecteur : « Je vous accorde le fait que, pour l’instant, ce texte n’a aucun sens » Il feint donc, pour ne pas produire trop de surdité, de construire une nouvelle entente avec le lecteur, d’établir avec lui un pacte nouveau, et de répondre, pour ne pas le "perdre", à son exigence de sens. Que faire de cette liste initiale ? Ne pas mener une « enquête », sera-t-il prescrit, ne pas rechercher de signes tels que des « indices ». Ces personnages fictifs ne sauraient être suspects de quoi que ce soit ; il n’ y a pas d’intrus dans la liste, établie donc au hasard. Cette liste ne répond à aucune nécessité, le texte aurait pu "commencer" autrement ; au hasard s’ajoute la contingence. D’autres possibilités d’entrée en matière plus « farfelues » étaient possibles, mais le narrateur prétend vouloir éviter l’excès de « pantalonnades ». La méthode, qui n’est donc pas celle de l’enquête, sera d’imaginer existants ces personnages pourtant issus de la fiction. Il s’agit pour le lecteur de composer à sa guise ces personnages, dans une combinatoire de noms, de corps et visages. Leur composition, bien qu’imaginaire, correspondra forcément à des êtres existants, à condition d’éviter les « incompossibles », comme dirait Leibniz, non pas d’un point de vue logique, mais culturel, comme l’indiquent les exemples donnés. Mais dans quel but ? Le narrateur déçoit à nouveau l’attente du lecteur qui, outre le sens comme signification, est celle d’une histoire, celle d’événements qui surviennent à ces personnages, c’est-à-dire d’un sens comme orientation, direction prise par leur vie de personnages. Ainsi la « vraie question », le fond même de cette attente, serait : « Pourquoi je vis ? ». Si « je » ne sais pas, en tant qu’auteur et narrateur le pourquoi du vivre, comment pourrais-je faire vivre des personnages ? La difficulté d’y répondre est traitée par la dérision ; y contribue l’usage d’un langage familier, par lequel on se place du point de vue populaire, irrationnel et ignorant : « Une question qu’elle est dure à répondre ». Une deuxième question subit le même traitement, une « question qu’elle est importante » et qui se formule : « Quelle est ma place ? », sous-entendu, dans l’espace social. Dans l’incapacité de répondre à ces deux interrogations, comment donner sens et place à des personnages dans un texte littéraire en correspondance avec la vie réelle ? Le texte donc ne répond pas vraiment à l’appel du lecteur, y reste sourd, parce que le réel lui-même s’avère "sourdingue". Et les personnages sont là, pour rien. Ils n’ont ni rôle ni fonction à jouer. Nulle finalité ne les appelle, qui donnerait sens et orientation à leur existence. Ni dans le texte, ni dans la vie. Si le lecteur est sans cesse déçu des promesses contractuelles du narrateur, il se réjouit toutefois de l’effet comique produit, comprenant qu’il ne convient pas de lire le texte au premier degré, et ne pas se fier aux adresses du narrateur, qui place plutôt toute son "adresse" comme habileté dans la dérision. Le narrateur s’explique un peu, là où chacun cherche « l’intérêt de son existence » : « Pour ma part, la rédaction d’un récit absurde constitue une échappatoire permettant de cracher du verbe pour dormir enfin » Ce texte n’est donc qu’un « crachat » littéraire. Non pas un crachat méprisant sur la littérature, mais un rejet libératoire de mots qui permet de « dormir », de trouver un peu de calme et de paix, qu’empêche la conscience éveillée, en souci devant la surdité, et l’absurdité du monde. Une expectoration, comme si, avec les mots, s’évacuaient un mal de vivre. Une expectoration comme un cri, mais sans haine ; mais avec humour. Une catharsis. La fin du texte, qui est tout autant un début, semble tirer une leçon d’un parcours insensé : « L’important, c’est d’avoir un ou deux lieux où l’on se sente bien. » Pas une « place » dans l’espace social, mais un lieu géographique "calme", dans un minimum de contraintes sociales, où la vie est acceptée, malgré son absurdité. Le ton reste encore dans la dérision, mais l’on sent bien que pointe ici une part de sérieux, avant de s’en prendre avec ironie aux « ouvrages de développement personnel ». Le titre, bien sûr, n’a rien à voir avec le texte. L’absence d’entente entre lui et le corps du texte participe de cette dislocation générale de l’écrit, de l’ab surdus qui sourd partout en lui du sentiment déconcerté à l’égard du monde et de la vie. |
solinga
19/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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À lire c'est très jouissif. Merci de nous exhorter à ne pas chercher à restituer de cohérence logicienne, ni à colmater avec de la pâte de schéma-narratif, ni à débusquer du connu, du convenu.
Merci pour cette vague de digressions qui touche aussi aux ressorts de notre condition de p'tit animal humain. Merci pour cette liste en énigme dont il m'a manqué les codes pour en saisir les dessous. Mais qu'importe ! C'est la direction qui nous importe, et la houle vivifiant les coutures de ce texte atypique ! |
Charivari
20/10/2024
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Bonjour.
Un texte très bien écrit, mais j'ai tout de même l'impression que l'auteur se regarde écrire. L'idée de demander au lecteur d'imaginer, avec de simples noms, des portraits, et en général, le jeu entre l'auteur, le lecteur et son propre texte me parait brillant, mais le tout me semble confus. Je sais que c'est fait exprès. N'empêche. Je ne note pas. |