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Anonyme
14/4/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'aime vraiment la construction de votre nouvelle, cet ancrage au début de chaque paragraphe, grâce à la tasse de café, dans une phase de l'histoire racontée par touches qui demeure opaque sur bien des points : Paul serait-il parti parce qu'il soupçonnait Sunny de s'intéresser à Sanjay ? Que se passait-il au juste entre Sanjay et Ozan ?… Me reste l'idée que choses, habitudes et gens quotidiens, tout notre environnement où nous évoluons sans y penser, cachent bien des mystères insoupçonnés. Je lis :
Tous les fils partaient dans des directions opposées, tout se déliait, Il est vain de chercher à comprendre, à maîtriser. Et Sunny perdue n'a guère que son café matinal comme point de référence, incertaine qu'elle est de ses sentiments même. Une vision des choses que je trouve efficacement illustrée par la manière éclatée de dire. J'ai aussi aimé l'ambiance d'ailleurs où, me semble-t-il, baigne le récit. Avec les prénoms au début je me croyais en Inde, par la suite je penche pour la Turquie ; pas d'exotisme pour touristes, la vie quotidienne dans un pays que je ne connais pas, où les enjeux m'apparaissent subtilement décalés par rapport à mon expérience. |
David
24/4/2022
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
Une première impression, c'est que cette pauvre Sunny se fat bien balader : Son mari par et revient deux ans après, un autre l'allume et "l'aide dans son travail" de comptabilité avant d'être viré pour vol... enfin, dans cet optique, un Sanjay escroc aurait fait accuser Sunny sans doute, avant de partager le butin avec Paul. C'est quand même pas exactement ça, mais je garde un fond d'escroquerie, au moins sentimentale. Il y a cet extrait : "elle s’était retrouvée toute seule", factuellement, le mot "toute" ne sert à rien, sauf à insister sur la perception qu'à Sunny de sa solitude. Le récit finit sur : "Elle se dépêcha de boire le café pour ne pas faire attendre Paul qui devait déjà être arrivé. Le sillage laissé par Sanjay s’effacerait, peut-être." Je n'ai pas lu une histoire de tourment amoureux mais de cruelle dépendance. Tous les silences me semblent à la charge de la narratrice, qui lui coûtent des pans de sa vie, deux ans là en face d'un homme qui la paie en croissant, en prenant le sucre de son café même pour faire l'appoint, et Paul qui va et vient comme dans une garçonnière. J'aime bien la "destructuration", les passages qui mélangent des périodes de façon non linéaire, parce qu'il me semble que ça appuie ma lecture dramatique. Il manque quand même une sorte de supplément d'âme, un recul sur la narratrice par rapport à ce qu'il se passe factuellement. C'est peut-être un peu dans les évènements autour de l'entreprise et des choses un peu étrange qui semblent s'y passer que ça apparait, Sunny en proie à ses états d'âme est entouré de trucs un peu louches. AU final, l'intrique et la petite colère que l'histoire me donne en fait une nouvelle pas trop mal à mon goût. |
Donaldo75
24/4/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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J’ai trouvé cette nouvelle très intéressante à lire, déjà du fait de sa construction avec le leitmotiv de la première phrase de chaque paragraphe et la perspective narrative utilisée pour raconter une histoire. Le style est propre, formé de phrases parfois très courtes pour donner du relief au récit, pour imprimer du rythme sans en faire des tonnes. En tant que lecteur, je me suis demandé quelle était la nature de la relation entre Sunny et Sanjay, pourquoi Paul était parti et le mystère est resté bien entretenu par la manière de raconter cette histoire, l’angle de vue utilisé pour embarquer le lecteur. Je trouve la forme originale tout en conservant un style classique.
Un très bon moment de lecture. |
chVlu
12/5/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Une construction osée qui colle bien à l'introspection du personnage principal qui repasse dans un ordre non chronologique des instants de son existence, se cherchant, cherchant le sens de sa vie, les leçons à en tirer.
J'ai aimé me promener dans cette histoire cherchant de sucre en café où je me trouvais dans la vie de Sunny. J'entrevoie une morale (à la façon des fables), comme un commandement à apprécier "ici et maintenant" . Paul manque alors que Sanjay est là et inversement. J'ai aussi par moment l'intuition que Paul pouvait être Sanjay et inversement et que les disparations étaient symboliques. J'ai imaginé que ce texte pouvait parler d'une relation qui évolue, Sanjay étant l'homme désiré et Paul l'homme conquis. Même si le récit fait cohabiter les 2 hommes cette lecture n'est pas impossible, Sunny pourrait très bien avoir eu ces deux perceptions du même homme au début d'une relation qui devient une relation de couple. Tout cela donne de la consistance à la nouvelle et a fait mon intérêt à la lire. Je ne me suis jamais perdu dans mes aller retour de tasse à café en tasse à café pour me repositionner dans une frise de temps. Juste un moment où j'ai tiqué : "Depuis la disparition de Paul elle avait pu compter sur son aide, son soutien, il l’avait même fait embaucher à plein temps dans l’entreprise, les Transports Isgandarov-Uzan." "Elle prenait son temps pour dire à Sanjay qu’elle était mariée. Il faudrait le faire. Avant que tout cela ne les engageât plus loin, dans une sorte de tourbillon dont elle aurait beaucoup de mal à se dégager" Elle connaissait donc Sanjay alors que Paul était encore là et l'aide à l'embauche était faite avant la disparition ? ces deux parties du récit me paraissent se contredire.. Une petite anecdote personnelle qui m'a surement lié a ce texte, j'ai travaillé dans une société de transport dirigée par une femme et finalement je me demande si l'auteur n'aurait pas été inspiré par cette femme tellement je l'ai reconnue dans le personnage de Frederica. Une écriture qui donne une lecture fluide. Je me suis fait happé par l'envie d'en savoir plus et donc de ne pas lâcher la lecture. |
Anonyme
11/5/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Ingles,
Hummm... Comment dire pour ne pas froisser un auteur qui présente son premier texte ? C'est délicat... J'ai peur de te fâcher.... Bref.... C'est une franche réussite^^ J’ai été en présence d’un auteur qui a une plume bien taillée, c’est fluide, impeccable. Tu avances dans ton récit comme une poule qui longe un barbelé, sans jamais tomber dans le mélo, ni la romance made In USA. Cette vraie fausse love story (yes, zob in job !) de bureau est vraiment bien distillée tout en laissant le lecteur se faire une idée de Sunny et Sanjay. Ils m’ont un peu fait penser à Bridget Jones et son boss. J’aurais même pu te mettre la note maximale, si tu n’avais pas systématiquement mis ton excellent leitmotiv –cuillère-café-sucre- en début de paragraphe mais plutôt glissé dans le corps des paragraphes pour mieux nous surprendre. Qu’importe, c’est un bonheur de recevoir un novelliste de talent dont Oniris ne peut que s’enorgueillir Merci pour cette grave bonne lecture ! Anna |
Corto
11/5/2022
a aimé ce texte
Bien ↓
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Bonjour Ingles,
Cette nouvelle me laisse un goût incertain. J'aime bien la conception destructurée où la logique des événements se fait attendre, où la réalité des personnages reste floue. Serait-on passé sans le savoir dans le registre de lointains souvenirs alors que la forme reste absolument au présent ? Serait-on donc dans un flash back morcelé, aidant Sunny à conforter son vécu ? Le flou des personnages convoqués chacun leur tour est intéressant, appelant régulièrement une suite pour plus de consistance, qui bien sûr ne viendra jamais. J'ai moins aimé le systématisme excessif de la tasse de café avec ou sans sucre, qui n'apporte pas grand chose à l'étoffe de l'énigme. Trop de café nuit à la construction... Le parti pris de rester sibyllin à plusieurs niveaux m'a bien plu. J'imagine pourtant un échafaudage plus riche où le mystérieux servirait un ensemble qui se révèlerait structuré autour d'un axe servant d'aboutissement. Merci du partage. |
hersen
11/5/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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J'ai trouvé la construction intéressante, une pièce du puzzle après l'autre, mais je regrette malgré tout un côté un peu répétitif qui ne me semble pas apporter grand chose.
par contre, les personnages sont bien à leur place, et aussi bien campés, jusqu'à cette ombre de Paul qui prend chair. Il y a dans le fond de l'histoire le shéma du film "in the mood for love", je dirais traité à l'américaine. Merci de la lecture ! |
Anonyme
12/5/2022
a aimé ce texte
Bien
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Le breuvage qui prête son amertume au titre est une jolie trouvaille.
Suivant ce fil d'Ariane bien inspiré, j'ai pris les tasses de café, une après l'autre, pour des repères chronologiques situant les différentes époques de l'histoire : avant l'arrêt du sucre et après. Mais bien vite, dans cette valse des personnages qui vont, viennent, tournent, s'en vont et puis reviennent, je me suis perdue. La tasse de trop, sans doute. Trop d'imbroglio tue l'imbroglio. Dommage, car j'ai bien aimé, d'une part la ''vraie présence'' de ces personnages, puis le parfum d'un secret qui se devine plus qu'il ne se donne, créant une ambiance presque envoûtante. Je ne sais pas dire à quel moment exact j'ai décroché, mais il est certain que l'impression de tourner en rond prédomine, aux dépens d'une histoire plus ''appuyée'' qui aurait remportée ma totale adhésion. Alors, ''où était Sanjay ?'' ^^ Demeure un réel potentiel imagination et plume mêlées. Vous savez créer une ambiance. Bravo pour tout cela. Merci pour le partage. |
Ingles
12/5/2022
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Mes remerciements ici et quelques précisions :
http://www.oniris.be/forum/remerciements-pour-vos-lectures-de-comme-un-gout-amer-t30124s0.html#forumpost423357 |
Malitorne
12/5/2022
a aimé ce texte
Un peu
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Mon appréciation ne tient pas compte de l’écriture, qui a des qualités certaines, mais de l’intérêt que ce texte a suscité en moi. Déjà je ne suis pas trop attiré par les histoires conjugales, les « je t’aime moi non plus », qui grosso modo me semblent toutes bâties pareilles. Vous avez essayé d’apporter un attrait à celle-ci en juxtaposant les évènements mais n’avez réussi qu’à me perdre, d’autant plus avec des prénoms étrangers auxquels il est difficile d’attribuer un sexe. J’ai passé plus de temps à tenter de recoller les bouts pour comprendre que d’apprécier ce qui se déroulait. Bref, trop alambiqué pour ma part qui préfère les récits simples allant à l’essentiel.
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