Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Fantastique/Merveilleux
Iris : L'envol du grand oiseau blanc
 Publié le 09/06/10  -  8 commentaires  -  14316 caractères  -  107 lectures    Autres textes du même auteur

Histoire philosophique d'une toute petite fille dont le plus grand rêve était de s'envoler.


L'envol du grand oiseau blanc


À ceux qui ne vivent que pour leurs rêves.



Depuis toujours, le vent chante à l'unisson des oiseaux allègres, et peuple les oreilles des hommes fatigués. Sans jamais se lasser, il murmure ces mots si tristes qu'ils font frémir les arbres et pleurer les pierres.

Ces mots qui nous racontent l'histoire oubliée de la Dame du Vent.


Elle commence il y a bien longtemps, avant les premières machines, avant les premiers royaumes, avant même les premières lois. Alors, tout était paisible. Les hommes vivaient simplement, mangeaient à leur faim et buvaient à leur soif. Personne n'était plus riche que son voisin, car tous possédaient la même terre. Tous étaient libres.

Un regard, un sourire. Cela suffit quelquefois. Entre Sahouko et Kamori naquit immédiatement un amour éternel. Comme la tradition l'exigeait pour les nouveaux couples, il leur fut donné un foyer, pour qu'ils puissent fonder une famille large et heureuse, et un champ, pour que leur sort ne dépende que d'eux-mêmes.

Rendue fertile par le travail patient des deux amants, la terre leur offrit tout ce dont ils avaient besoin pour vivre. Elle ne demandait en échange qu'un peu d'amour et d'eau fraîche. Un beau jour, la tendresse attentionnée que Sahouko et Kamori vouaient à leur terre porta ses fruits : du sol poussa une unique rose, de la taille d'un homme. Un bouton de rose écarlate, qui sentait la vie et le soleil. La terre venait d'enfanter.

Les amants prirent soin de cette fleur plus encore que de leur terre, comme s'il s'était agi du bien le plus précieux et le plus fragile qui soit. Ils la caressaient avec tendresse, l'arrosaient d'une eau cristalline, et lui contaient des histoires merveilleuses pendant des jours entiers, sans jamais se lasser. Enfin, la rose finit par éclore. Un à un, ses pétales tombèrent sur le sol, découvrant un enfant gorgé de soleil.

Une petite fille.

Sahouko et Kamori versèrent des larmes de joie et de reconnaissance pour cette terre qui leur avait tout donné. Avec une douceur infinie, ils placèrent l'enfant dans les bras tendus de Sahouko, qui se refermèrent délicatement pour former le plus douillet des nids. Délivrée de son précieux présent, la fleur gisait inerte sur le sol marron, et ressemblait à un immense cordon ombilical. Kamori se saisit d'un des immenses pétales écarlates et en drapa sa fille.

Puis il déposa un baiser sur son front :


- Tu t'appelleras Korâ, car tu es aussi belle que l'éternité du soleil, lui murmura-t-il.


La jeune Korâ grandit donc dans cet univers heureux, continuellement aspergée par les rayons d'or d'un astre chaleureux. Son occupation favorite consistait à s'asseoir sur un petit carré d'herbe verte et moelleuse et regarder voler les oiseaux haut dans le ciel azur. Ce qu'elle aurait aimé voler ! Être si loin dans le ciel que la maison ne lui semblerait pas plus grosse qu'un grain de poussière. Pouvoir toucher la soie infiniment douce des nuages aussi blancs que le lait. Sentir un air frais et pur agiter ses cheveux, et virevolter telle une hirondelle.

Parfois, Kamori emmenait sa fille pour de longues promenades, pendant lesquelles il lui racontait l'histoire tranquille du monde où ils vivaient, telle que la lui avait racontée son père. Un jour, alors qu'ils avançaient au hasard de leurs pas, ils longèrent un lieu sinistre, à la terre noirâtre et carbonisée, piquetée de taches blanches – du sel. Les ruines à moitié effondrées d'une ancienne habitation se dressaient dans un coin de ce rectangle désolé, peuplé seulement par quelques corbeaux criards et des ombres squelettiques. Cet endroit empestait la mort et les larmes d'une terre violée.

Korâ était très inquiète. Elle n'avait jamais vu tel spectacle de désolation.


- Pourquoi la terre est-elle si sombre soudain ? Pourquoi semble-t-elle si triste ? demanda-t-elle en resserrant l'étreinte de sa petite main sur celle de son père.


Le regard de Kamori se perdit dans l'abîme calciné du champ, et sembla se voiler d'une immense tristesse. Après quelques instants, il prit la parole.


- Vois-tu, parfois, les gens oublient d'où ils viennent, ce qu'ils sont, et surtout, ils oublient à qui ils doivent tout. L'histoire de cette terre est aussi vieille que célèbre. Mon père me l'a racontée pour me mettre en garde, tout comme son propre père la lui avait racontée. Maintenant, c'est mon tour.

Il y a très longtemps de cela, une grande famille vivait ici. Une famille tout à fait respectable. Inops était leur nom. Mais un jour, après un hiver particulièrement long et rude, ils se retrouvèrent sans rien. Cette année-là, ils faillirent mourir de faim. L'année suivante, ils se mirent à demander un peu plus à leur terre, par sécurité. Et ils firent de même l'année d'après, et encore, et encore. Ils avaient perdu confiance en leur terre, et préféraient amasser de la nourriture, plutôt que de devoir souffrir une nouvelle fois les affres terribles de la faim.

Mais un beau jour, ils se rendirent compte qu'ils ne pourraient jamais venir à bout de la quantité monumentale de nourriture entreposée dans leur maison. Voir pourrir ce qu'ils avaient eu tant de mal à arracher à la terre les rendait malade, aussi décidèrent-ils de le distribuer aux autres familles. Chacun pouvait venir piocher à son gré dans la montagne de vivres et améliorer ainsi quelque peu son ordinaire. Souvent, ils apportaient un petit quelque chose en échange : celui qui savait sculpter offrait une poupée en bois pour la plus jeune des filles, et celui qui savait tisser offrait un vêtement chaud pour l'hiver. Bientôt, cette habitude devint une coutume, et la coutume devint obligatoire.

Un beau jour, un homme apporta comme présent un simple caillou. Il n'était ni très gros, ni très utile, mais était extrêmement lourd, et brillait comme un morceau de soleil. C'était, disait-il, un des nombreux cailloux qui affleuraient à la surface de son champ. La mère de cette famille trouva la pierre si jolie, que tous les autres présents qui lui avaient été offerts perdirent soudain leur valeur à ses yeux. Elle exigea que l'homme lui rapporte d'autres de ces fragments d'étoiles. L'homme s'exécuta, trop heureux d'être dispensé de son labeur quotidien. Il lui suffisait de se baisser pour ramasser quelques cailloux brillants, et il pourrait manger autant qu'il le souhaitait !

Peu à peu, les réserves, pourtant immenses, de la famille Inops diminuèrent, et finirent par être totalement épuisées. Cependant, la femme aimait tellement les cailloux brillants qu'il lui semblait n'en avoir jamais assez. Aussi, elle convainquit son mari de demander un peu plus à la terre, uniquement pour posséder un excédent susceptible d'être échangé contre les pierres. Le mari aimait sa femme, et avait pleine confiance en elle. Aussi s'exécuta-t-il.

Ainsi, une nouvelle fois, il exigea plus de sa terre. Et chaque année, sur les réclamations pressantes de sa femme, il lui demandait plus que l'an passé. Un jour, il en demanda trop.

Le sol vomit des torrents de sel, qui tuèrent tout ce qui vivait sur sa terre : les plantes tout d'abord, les animaux ensuite, n'ayant plus rien à manger. Bientôt, les Inops souffrirent de la faim, à nouveau. Une faim terrible, dévorante, plus atroce que tout ce qu'ils avaient jamais enduré. Ils réalisèrent alors que les cailloux aussi beaux que le soleil ne se mangeaient pas.

Ils tentèrent d'échanger les nombreuses pierres accumulées contre un peu de nourriture, en attendant que toute trace de sel quitte leur champ. Cela dura quelque temps, et tous étaient ravis de posséder à leur tour ces cailloux étincelants. Mais peu à peu, leur générosité se transforma en méfiance. Le mauvais œil semblait planer au-dessus de cette famille. Une à une, les portes se fermèrent.

Jusqu'au bout, ils tentèrent d'arracher leur subsistance de leur terre, mais leur sol était bien trop fatigué. Leur terre était morte. Eux aussi finirent par mourir.


Kamori se tut quelques instants, et laissa son regard errer sur cette terre assassinée pour quelques cailloux brillants. Une tristesse mélancolique l'envahit.


- Tu vois ? La terre était si épuisée que toujours rien ne pousse ici, et pourtant cette histoire était déjà très vieille du temps du père de mon père.


La fillette resta pensive un instant, ses grands yeux dorés fixés sur le sol mort. Elle se pencha, et saisit dans sa main une pierre peuplée de mille reflets dorés.


- C'est pour des cailloux comme ça que leur terre est morte ?

- Oui, pour des cailloux comme ça.

- C'est vrai qu'ils sont très jolis. Regarde, on dirait que je tiens dans ma main un morceau du soleil !

- Serais-tu prête à échanger contre ce simple caillou ton carré d'herbe verte et moelleuse ? Échangerais-tu contre une pierre notre terre couleur de limon ?


La petite leva vers son père des yeux terrifiés :


- Contre mon petit morceau d'herbe ? Jamais !


Et elle balança la pierre de toutes ses forces.


La petite fille ne fut plus jamais vraiment la même après cet épisode. Une part de sa confiance aveugle en l'avenir avait été détruite, carbonisée comme le sol noirâtre de la propriété des Inops. Elle commençait à comprendre la relation fusionnelle qui liait les hommes à leur terre, un lien si puissant que le rompre signifiait la mort des deux parties.

Dorénavant, elle regardait la terre comme une enfant regarde sa mère : avec amour et reconnaissance, mais aussi avec crainte et respect. Tout comme Sahouko, elle prit l'habitude de parler aux plantes et aux animaux. Elle leur racontait avec sa petite voix d'enfant des histoires sans fin, des histoires où un oiseau gigantesque viendrait la chercher, et où elle s'envolerait pour l'éternité du ciel d'azur.

Ce rêve fou occupait une place grandissante dans leur cœur de la fillette. Chaque jour, il prenait un peu plus d'espace, et un beau matin, il n'y eut plus que lui. Tôt dans la matinée, parfois alors même que le soleil n'était pas encore levé, elle s'asseyait sur son carré de mousse verte, et fixait le ciel de ses grands yeux mordorés, intensément.

Elle restait ainsi pendant des heures, immobile statue, à dévisager l'infini bleuté. Quelle joie ce devait être de sentir l'air battre doucement son visage. Qu'il devait être doux de dormir dans le duvet moelleux des nuages, à côté duquel le plus épais des carrés d'herbe aurait semblé aussi confortable qu'un lit de cailloux pointus. Que le paysage devait être beau, vu de si haut qu'une maison ne serait pas plus grande que son pouce.

Si haut que personne n'avait jamais osé imaginer voler.

Un jour, voyant passer un groupe d'oiseaux, elle ne put s'empêcher de murmurer.


- Je vous en supplie, emmenez-moi avec vous...


Puis, elle retourna à son mutisme obstiné, et se mit à fixer avec plus d'ardeur encore le ciel désespérément lointain.

Ce ne fut tout d'abord qu'un minuscule point dans le ciel, à peine plus gros que la moitié de son pouce. Mais ce point se mit à enfler, démesurément. Il atteignit rapidement la taille d'un petit chat, puis d'un enfant, puis d'un homme fait, puis la taille d'une vache. Et toujours, il continuait de grossir. Lorsque l'oiseau majestueux se posa, il était plus grand qu'une maison.


- Ainsi c'est toi qui préférais voler une seule seconde et périr aussitôt plutôt que de passer une vie entière clouée au sol ?

- Oui, répondit Korâ d'une voix intimidée.

- Je suis le Grand Albatros, Seigneur de tous les Cieux. Allons ! Que l'illusion de ton rêve soit plus palpable que la certitude de la réalité.


Korâ s'approcha lentement du cou du grand albatros, aussi blanc que la froide neige d'hiver. Elle déposa doucement sa main sur le duvet arachnéen de l'oiseau, pleine de crainte et de respect. Il était plus doux et plus soyeux que tout ce qui lui avait jamais été permis de toucher. Même les pétales de la rose qui l'avaient vue naître semblaient rêches et grossiers en comparaison. L'oiseau était aussi délicat qu'un nuage. La petite fille n'osait plus bouger, paralysée par la peur et le respect en face de cet oiseau magnifique.


- Aurais-tu peur ? N'est-ce pourtant pas ton rêve de fendre les cieux ? N'est-ce pas ce pourquoi je suis là ?


La voix de l'albatros vainquit les dernières hésitations de la jeune fille. Elle escalada prestement la petite montagne de plumes, et se retrouva entre les deux ailes immenses de l'oiseau. Elle s'assit, et sourit. À cet instant précis, son visage devint aussi lumineux que le plumage de l'albatros. Du bout des doigts, elle caressait l'infinie douceur de son rêve.

Au loin, elle crut apercevoir la silhouette de sa mère qui lui souriait. Elle était heureuse.


- Adieu, murmura-t-elle.


Et le grand oiseau blanc s'envola dans un grondement de tonnerre, d'un coup de ses ailes sublimes.


À genoux, les poings profondément enfouis dans la terre, Sahouko gisait, brisée. Elle ne s'était absentée qu'un instant, mais ces quelques secondes, infimes, avaient suffi à lui ravir, sans pitié, l'enfant qu'elle aimait, tant et tant. Disparue, emportée à tout jamais par un dragon difforme aux écailles noires, à la gueule béante pourvue de dents hideuses, des scies, et aux orbites vides.

Pour Sahouko, la vie perdit brusquement tout attrait. Le soleil illuminant son existence lui avait été ravi, et toutes les couleurs avec. Tout était gris. Morne. Triste. Sahouko n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle avait le teint terne, le visage creusé et couleur de cendre, et l'étincelle de joie dans ses yeux était éteinte, noyée par les larmes. Des larmes, Sahouko en versa des océans entiers. Mais bientôt, elles aussi devaient tarir, et il ne resta plus rien. Sahouko était devenue une ombre, froide, noire, morte.

Avant de disparaître à son tour, elle adressa une ultime supplique :


- Je vous implore, forces de la Nature. Écoutez ma douleur. Écoutez la souffrance d'une mère ! Je meurs brisée, mais permettez à mon dernier souffle d'accompagner ma fille éternellement, et que mon murmure habite ses cheveux jusqu'à la fin des temps. Ma fille...


Les Anciens racontent que Sahouko fut entendue, et que c'est depuis ce temps que le vent souffle sur la terre. C'est le dernier soupir de Sahouko, qui accompagne le sourire radieux de sa fille pour la nuit des temps.



Le 8 mai 2010.

Florian P.



 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
18/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Ça commence par une description du paradis... Du moins l'idée que je m'en fais. Donc, ce que j'ai relevé au fil de ma lecture :

« Entre Sahouko et Kamori naquit immédiatement un amour éternel. » : comment le savoir puisque ce n'est que le début ?

« pour qu'ils puissent fonder une famille large et heureuse » : le large ne me semble pas le plus indiqué même si on comprends l'idée exprimée.

« Rendue fertile par le travail patient des deux amants, la terre leur offrit tout ce dont ils avaient besoin pour vivre. Elle ne demandait en échange qu'un peu d'amour et d'eau fraîche. Un beau jour, la tendresse attentionnée que Sahouko et Kamori vouaient à leur terre porta ses fruits : du sol poussa une unique rose, de la taille d'un homme. Un bouton de rose écarlate, qui sentait la vie et le soleil. La terre venait d'enfanter. » : là vous versez dans le lyrisme un peu gnangnan avec l'amour et l'eau fraiche. Et puis il y a contradiction entre ce que produit la terre pour qu'ils vivent et cette unique rose.

« La jeune Korâ grandit donc dans cet univers heureux » univers heureux ou bien univers, heureuse, ?

« Sentir un air frai » frai ?

«ici les virgules rendent la lecture chaotique : « Parfois, Kamori emmenait sa fille pour de longues promenades, pendant lesquelles il lui racontait l'histoire tranquille du monde où ils vivaient, telle que la lui avait racontée son père. ».

« les plantes tout d'abord, les animaux ensuite, n'ayant plus rien à manger. Bientôt, les Inops souffrirent de la faim, à nouveau. » deux phrases, deux fois le même problème. Dans l'une on termine par «  n'ayant plus rien à manger » et l'autre « à nouveau ». Une construction pour le moins curieuse.

Idem « Eux aussi, finirent par mourir. » plus la virgule.

Pourquoi une tristesse mélancolique ? « Une tristesse mélancolique l'envahit. ». L'une ou l'autre mais les deux ? En tout cas l'un des deux me semble superflu.

« Et elle balança la pierre de toutes ses forces. » synonymes : http://www.cnrtl.fr/synonymie/balancer

« en attendant que tout trace de sel quitte leur champ. » quitte ? Ou bien un synonyme : http://www.cnrtl.fr/synonymie/quitter

« Ce rêve fou occupait une place grandissante dans leur cœur de la fillette. » leur cœur...

« et beau matin, » : et un...

Moi, grand albatros, je dis « Allons ! Que l'illusion de ton rêve soit plus palpable que la certitude de la réalité. » : un peu pompeux non ?

« s'envola dans un grondement de tonnerre » : quelque chose de plus évocateur comme le glissement des ailes soyeuses fendant l'air... Enfin, vous voyez l'idée.

Et toujours les virgules (je n'ai pas tout relevé) mais là c'est trop : « Elle ne s'était absentée qu'un instant, mais ces quelques secondes, infimes, avaient suffi à lui ravir, sans pitié, l'enfant qu'elle aimait, tant et tant. ». Idem pour la phrase suivante.

Au final, un conte un peu simpliste destiné aux enfants. Je ne me suis pas envolé mais je n'ai pas détesté non plus. Il y a encore du travail à faire sur ce texte qui débarrassé de quelques minauderies et lourdeurs devrait devenir acceptable (de mon point de vue).

Luluberlu

   florilange   
18/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Voici un joli conte, bien écrit à la manière ancienne.
Ce qui me gêne dans cette nouvelle, c'est qu'il y a deux histoires, ce qui n'est pas habituel dans le conte.
La première, celle des pierres, avait une morale. Je m'en serais contentée. Il me semble que celle du vent est une autre histoire, qui vient nuire à la précédente.
Dommage.

   xuanvincent   
26/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Merci à l'auteur pour ce joli conte !

J'ai apprécié l'histoire, également la manière dont elle est contée.

Les prénoms m'ont font penser à un conte japonais, tandis que les thèmes abordés (ils m'ont plu) m'ont fait penser à un mélange de plusieurs contes de différents pays.

Bonne continuation à l'auteur.

PS : Si je puis me permettre, je m'aperçois que ce texte semble signé (ce "PS" sera à supprimer sur l'espace des nouvelles publiés).

   placebo   
1/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
très beau texte. ceci est ma deuxième lecture, longtemps après la première, que l'auteur me pardonne si cela a ralenti le processus de correction, mais je n'avais alors rien à dire.

je trouve l'ensemble fin et élégant, le début notamment.

l'histoire contée par le père s'apparente à une fable écologique, je trouve que ce passage est à peine longuet. par exemple ils cherchent à avoir de la nourriture, puis des cailloux (de l'or ?) et puis à nouveau à avoir de la nourriture pour payer les cailloux.... ça m'avait semblé assez noir, mais finalement il convient tout à fait pour expliquer l'état de la fillette après.

la fin par contre, j'ai eu une double hésitation. d'abord sur l'albatros/dragon : c'est un dragon qui dans la tête de la fille est un oiseau merveilleux, grâce au pouvoir de l'imagination comme il le dit lui-même ?

l'autre, c'est cette phrase : ''Je meurs brisée, mais permettez à mon dernier souffle d'accompagner ma fille éternellement, et que mon murmure habite ses cheveux jusqu'à la fin des temps.'' si sa fille devrait mourir comme annoncé par l'albatros (mais ce n'est qu'une possibilité), alors je ne vois pas où sont les cheveux et la fille. elle vole peut être éternellement avec l'albatros...

bref un excellent début, une écriture qui suit, mais des interrogations à la fin. la morale : peut être qu'ils construiront des moulins ^^

bonne continuation

   littlej   
9/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Un texte bien maîtrisé.

Le style sert tout à fait l'intrigue. Il est simple, visuel, et l'utilisation des métaphores et personnifications colle très bien à ce genre de texte. La description du "lieu sinistre" est vraiment réussie (à part pour "empestait la mort et les larmes d'une terre violée", je conçois mal que des larmes puissent empester, surtout que c'est beau des larmes - bref, un choix de mots pas toujours très juste).

Maintenant le fond, principal intérêt de la nouvelle, est intéressant sauf que c'est déjà vu et revu des centaines de fois. Le lieu paradisiaque qui est finalement corrompu à cause de la bêtise humaine, plus précisément à cause de leurs désirs égoïstes, de leurs fantasmes. Elle pourrait se résumer à la phrase d'accroche : "A ceux qui ne vivent que pour leurs rêves".
C'est donc une nouvelle qui adresse un avertissement à cette catégorie-là. Mais, j'aime bien finalement la nuance faite sur le besoin de vivre ses rêves : ce n'est pas toujours beau et il faut parfois faire preuve de lucidité.

L'histoire n'est pas si original que ça, donc. On retrouve les mêmes protagonistes que dans les contes japonais (ou c'est peut-être l'idée que je m'en fais) : la petite fille innocente, le mal qui est le bien aux yeux de la jeune fille, le père sage et qui lègue les enseignements des générations précédentes, etc.

Même la fin n'est pas d'une grande originalité, ça a le goût d'une fin d'histoire pour enfant.

Par contre, le dévoilement de la vraie nature de la bête volante par les yeux de la mère est bien amené.

Un texte en somme maîtrisé, mais pas vraiment original à mon goût.

j

   brabant   
9/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Iris,

Texte agréable à lire.
Parfois didactique lorsque Kamori apprend à Korâ le miroir aux alouettes que sont les pépites d'or et la ruine à laquelle le désir de posséder conduit.
Je retrouve ici le mythe du roi Midas qui meurt de faim et de soif sur son tas d'or.

La terre comme source de vie est bien rendue, peut-être aurait-il fallu insister davantage sur la nécessité de son alliance avec l'eau (esquissée me semble-t-il).

La leçon est comprise par l'enfant.

Mais qu'est-ce qu'une vie sans rêve ? La voilà conquise par les nuages et négligeant l'enseignement de son père s'envole au dos d'un bel albatros. Ce qui entraîne la mort de Sahouko. La terre meurt elle-aussi.
Et naît le vent, souvenir de Korâ, à la supplique de Sahouko.

Voilà l'histoire, aux allures de manga. A tendance moralisatrice dans sa première partie.

Que faut-il comprendre ? La rupture obligatoire du cordon ombilical (mentionné au début du texte), l'envol de l'enfant-femme ?

Cette fille pourrait être porteuse de vie pour le reste de la terre, être un message d'espoir. Or on termine sur l'image terrifiante du dragon/mort que la mère est seule à percevoir.

Qu'est ce vent ? Le vent qui dessèche la terre ? Le vent n'est-il pas nécessaire pour apporter les nuages ? "((son)) murmure habite ((les)) cheveux ((de Sahouko))". Je retiens la fin: "... et c'est depuis ce temps que le vent souffle sur la terre. C'est le dernier soupir de Sahouko, qui accompagne le sourire radieux de sa fille pour la nuit de temps."

J'ai du mal à discerner la finalité de ce joli récit. Confus au niveau de sa conclusion. Il n'est quand même pas là uniquement pour dire joliment la naissance du vent. Que faut-il comprendre exactement à un second degré de lecture ?


Conte ou fable à imaginer en manga. Beau talent de conteuse.

   Anonyme   
10/6/2010
C'est un conte, oui, ou plutôt, deux contes en une seule histoire ; l'un des deux ressemble à une fable, avec une morale sous-jacente, et le second se rapproche davantage du mythe. Pourquoi mélanger les deux ?

L'écriture est correcte, l'intrigue se tient plus ou moins, bien qu'elle manque d'originalité. C'est mignon, délicat, ça fleure les bons sentiments à plein nez.

De quoi me faire fuir en courant- je n'aime pas du tout ce genre d'histoire poético-mielleuse bien-pensante, sur fond de ciel bleuté et de froufrou d'ailes duveteuses.

En fait, à mon goût, il manque ici quelque chose d'essentiel : la cruauté des contes.

Trop de nuances tue la nuance, et à demeurer toujours dans l'entre-deux, le précautionnieux, l'extrêmement vaporeux, on finit par se lasser. Ce n'est pas réaliste, les personnages sont fades, à peine esquissés, pauvres en couleurs - même la famille Inops est sans attraits, pourtant, il y avait matière à forcer le trait : l'avarice, la cupidité, la colère, le péché.

Je ne comprends pas l'intérêt d'avoir mélangé deux histoires sans rapport apparent.

Je ne note pas, parce que le genre "paquerettes, écologie, ballade à vol d'oiseau et tirades dramatiques" me révulse à la base, et que je ne suis donc pas apte à juger de la qualité de cette nouvelle avec suffisamment de recul.

Bonne continuation.

Edit : Je trouve que l'entame "A ceux qui ne vivent que pour leurs rêves" n'a pas grand chose à voir avec le texte, de même que le titre, mal choisi selon moi, puisqu'il ne se rapporte qu'à un détail de l'histoire et n'est pas représentatif du thème de celle-ci.

   alpy   
14/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Je ne dirais peut-être rien de nouveau en vue des commentaires précédents mais voilà mon avis :

L'écriture est correcte dans le style des contes ou légendes et se laisse lire facilement.

Je trouve qu'il y a deux contes différents qui n'ont rien en commun et dont la liaison à niveau du récit n'est pas suffisamment justifiée (je préférerais deux contes séparés chacun avec leur sens).

La transformation du joli albatros blanc en horrible dragon noir n'est pas justifiée non plus. Il faudrait peut-être rajouter quelque chose pour faire le lien.

Finalement, je n'ai pas compris l'image du duvet arachnéen.

En résumé, deux contes qu'individuellement j'aurais trouvé bien, ensemble me laissent dubitatif.


Oniris Copyright © 2007-2023