Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Fantastique/Merveilleux
irisyne : Yarie et le prodige de la planète bleue
 Publié le 19/10/07  -  4 commentaires  -  10128 caractères  -  24 lectures    Autres textes du même auteur

Yarie, une jeune étoile fière et brillante de la Galaxie d’Andromède est destinée à un avenir fabuleux. Son ami, le Soleil, lui a révélé son secret.


Yarie et le prodige de la planète bleue


À Yarie, ma filleule à Conakry…


Elle ressemblait à une étoile, la juvénile Yarie, nichée au sein d’une myriade de petits astres, véritables pépinières disséminées en un halo diffus. Le soir, en scrutant le ciel, on pouvait discerner sa douce luminosité et celle de ses innombrables sœurs célestes rassemblées par milliards dans la Galaxie d’Andromède.


La plupart d’entre elles, nées depuis des millénaires, vivaient en couples, en trios et même en groupes encore plus nombreux.


Dans l’écrin luminescent qui ceinturait la nébuleuse, Yarie se détachait de l'essaim, fière et brillante, brûlant d’un éclat particulier légèrement bleuté.


Au cours de sa jeune vie, elle avait acquis toutes les connaissances sur la science du ciel et ses merveilles, les mouvements célestes, le système solaire, son cortège de planètes et les mille secrets des galaxies. Elle connaissait l'origine du monde, l'ayant appris d'une étoile de la Voie Lactée, le Soleil, depuis le big-bang jusqu'à cette formidable expansion de l'univers qui, loin de ralentir, pouvait s'accroître indéfiniment et de plus en plus rapidement.


Le Soleil était son ami. Ce vieillard de 4,6 milliards d'années lui avait dispensé tout son savoir. Il avait tant d'énergie à distribuer. Soucieux de l’instruire, il était devenu son guide en l’initiant à l’astronomie et en lui apportant les meilleurs enseignements pour accomplir son chemin de vie stellaire.


Yarie avait appris à reconnaître les galaxies qui peuplaient l'univers, évoluant ensemble dans l'espace, leurs larges bras se déployant autour des nébuleuses. Elle connaissait les noms des étoiles dont les parures lumineuses se fondaient dans une palette de couleurs. Telles bleues se nommaient Rigel et Régulus ; d'autres comme Véga, Sirius et la belle Étoile Polaire se différenciaient par leurs teintes opalines et nacrées.


Certaines flamboyaient d'un jaune éclatant comme le Soleil tandis qu'Arcturus et Antarès incendiaient le ciel par leurs nuances orangées et pourpres.


Ces astres lumineux accomplissaient leur destinée, les plus massifs ayant une vie courte et une mort violente. Yarie avait vu les derniers jours de ces opulentes étoiles aspirées dans un tourbillon, leur lumière intense disparaissant dans de gigantesques trous noirs.


L'automne était la saison idéale pour découvrir les merveilles du ciel. Émergeant de la tache laiteuse de la Galaxie d'Andromède, Yarie contemplait les amas stellaires disséminés près d'elle, le carré de Pégase, Cassiopée et Persée.


De temps à autre, des pluies d'étoiles filantes esquissaient de petits traits lumineux dans le ciel. Après minuit et jusqu'au matin, ces gerbes d'astéroïdes jaillissant des constellations, s'embrasaient comme des feux d'artifices avant de se désintégrer.


D'autres objets célestes telles les comètes étaient propulsés dans les profondeurs du cosmos. Ces boules de glace et de poussières pourvues d'une longue chevelure et parfois parées d'une queue étincelante modifiaient sans cesse leur trajectoire, balayant l'espace sur des millions de kilomètres.


En s’approchant du Soleil, elles se réchauffaient et se sublimaient comme la comète de Halley dont le dernier passage datait de 1986. Yarie n'ignorait pas qu’après un exil de 76 ans, cet astre renommé par ses apparitions périodiques, traverserait de nouveau les galaxies.


Les nuits sans lune dévoilaient une spirale à cinq bras, la Voie Lactée et nichés au sein de cette nébuleuse nacrée, le Soleil et un cortège de planètes. Ces corps célestes ne scintillaient pas comme les étoiles mais le Soleil les éclairait lorsqu'ils tournaient, les uns après les autres, autour de lui.


La troisième planète du système solaire intriguait beaucoup Yarie. Vue depuis l'espace, après Mercure et Vénus, elle se singularisait par sa couleur bleue. Son relief contrasté présentait des bassins océaniques alternant avec des continents qui dérivaient en surface. Cette planète bleue, c'était la Terre.


Un satellite naturel argenté nommé "Lune" recouvert de fragments rocheux dont la surface avait été bombardée par des météores, gravitait autour d'elle. Du fait de leur proximité, une forte attraction s'exerçait entre les deux astres. Aussi, lorsque la Lune passait devant le Soleil, une ombre projetée sur la Terre produisait une éclipse pendant quelques instants.


En 1969, Yarie avait vu un étrange engin céleste s’approcher de la lune. Très intriguée par ce module spatial qui venait d'alunir, elle avait suivi cette épopée historique avec intérêt.


L’épisode le plus prodigieux de cette aventure était survenu lorsque la jeune étoile avait aperçu deux minuscules personnages revêtus d’un scaphandre blanc sortir de l’habitacle. Elle avait appris plus tard, par son ami le Soleil, que ces deux astronautes étaient des terriens.


Leur facilité à se mouvoir dans l’espace en sautillant par petits bonds et leur manière de fragmenter les roches lunaires avaient beaucoup amusé Yarie. Elle ne s'était pas lassée du spectacle insolite apparu sur la mer de la Tranquillité qui était devenue pour quelque temps, la base spatiale des deux mystérieux explorateurs.


Pour la première fois, des hommes venaient de fouler le sol d’une autre planète que la Terre. Après avoir accompli leur expédition scientifique, les petits terriens avaient repris les commandes de leur véhicule interplanétaire puis décollant à vive allure, « Apollo 11 » avait sillonné l'encre noire du ciel lunaire.


Yarie pensait que ces petits hommes intrépides manifestaient une grande soif de savoir. Avides de curiosité pour l'univers, ils envoyaient de temps en temps des flottilles de sondes dans le système solaire pour approcher les planètes.


Leurs techniques d'exploration de plus en plus performantes leur permettaient sans nul doute d'approfondir leurs connaissances et de reconnaître leur place dans le cosmos. Peut-être espéraient-ils découvrir des intelligences extraterrestres ?


Depuis toujours, le Soleil portait une attention bienveillante à la jeune étoile et lui prodiguait mille conseils. Il ne se contentait pas de l’instruire mais il présageait pour elle un destin fabuleux qu'il devait lui dévoiler à l'aube de ce troisième millénaire.


Yarie qui avait grandi avec cette prophétie s'impatientait de connaître son avenir. Le moment de ces révélations était venu. Ceint de sa couronne incandescente, l'astre du jour n'avait jamais été aussi majestueux.


Sublime de splendeur et flamboyant, il lança un de ses faisceaux lumineux en direction de sa protégée qui se sentit aussitôt enveloppée d'une douce chaleur. En quelques secondes à peine, il délivra son secret qui atteignit le cœur même de l'étoile.


Yarie avait eu soif d’entendre la vérité que le Soleil venait de lui confier mais au fond d’elle-même, elle en avait toujours eu connaissance.


Il était temps pour elle de quitter la galaxie d’Andromède et de rejoindre la Voie Lactée. Sa destinée devait l’emmener sur la Terre. Le voyage pouvait être périlleux. Il lui fallait éviter de se désintégrer avant son atterrissage sur la planète bleue comme les étoiles filantes qui explosaient à la fin d’une course folle. Son désir de découvrir cette planète mystérieuse était cependant si intense qu’il la libérait de toutes ses peurs.


Au moment de son départ, elle jeta un dernier regard autour d’elle. Elle contempla une dernière fois, dans le cœur de la nébuleuse, ce foisonnement d’étoiles brillantes et jaunâtres qui s’étalaient comme une tache allongée puis les milliers d’autres, plus jeunes, noyées comme elle, en périphérie, dans un liseré bleuté.


Dans un élan prodigieux, Yarie se décrocha enfin de la galaxie. Derrière elle, les constellations qu’elle connaissait si bien s’éloignaient de plus en plus vite. Leur diagramme semblait rapetisser jusqu'à devenir de minuscules points lumineux.


Le petit astre s'approchait du système solaire. Le spectacle était grandiose. Les planètes colorées défilaient une à une sous ses yeux dans un univers aussi scintillant qu’un coffret de pierres précieuses.


Yarie dépassa Saturne qui semblait virevolter dans ses anneaux de givre. Elle s'approcha ensuite de Jupiter. Ce bouclier céleste géant, criblé par des projectiles errant dans l’espace, protégeait la planète bleue depuis toujours.


Précipitée vers son destin, l'étoile traversait le ciel à vive allure. Lorsqu’elle dépassa Mars la rouge, le Soleil projeta un de ses rayons sur elle. Nimbée de lumière, elle recouvra un second élan qui corrigea sa trajectoire.


Par un étrange phénomène d’attraction, elle chutait inéluctablement vers la Terre qui enflait comme un ballon devant elle.


En plongeant dans l'atmosphère terrestre, elle ressentait l'harmonie privilégiée qui régnait entre le Soleil et la Terre et les effets de leur création résultant de cette fantastique synergie : l’existence de la vie…


L’aurore s’éveillait et peu après, le Soleil éclairait par segments, le versant d’une montagne, le feuillage d’un bosquet et le petit chemin qui serpentait la campagne. L’air était frais, vivifiant. On entendait au loin, les chuchotements d’une nature qui semblait immuable.


Yarie naquit ce matin-là en se posant sur la Terre. L’étincelle qui l’anima provenait d’un prodige que seule cette mystérieuse planète bleue pouvait accomplir.


Dans son berceau de dentelles, un bébé dormait, poings fermés. Nul ne pouvait deviner qu’il venait d’une très lointaine galaxie.


Cette jolie petite fille était un être humain semblable aux autres. Tout au long de sa vie, elle éprouverait, elle aussi, des émotions, des sentiments.


Elle connaîtrait la joie et la tristesse, les angoisses, la solitude, le plaisir, les illusions, les rêves et l’amour durant une période définie qui s’écoulerait dans un ordre établi : passé, présent, avenir.


Elle n’échapperait pas aux lois intangibles du temps : de la naissance jusqu’à la mort et aux évènements inéluctables de la vie, de la jeunesse à la vieillesse.


Et un jour, Yarie apprendrait que, comme tous les êtres vivant sur la planète bleue, elle était faite de poussières d’étoiles.


FIN


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   macalys   
19/10/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un joli conte astral. J'aime que la fin soit inversée par rapport à ce qu'on lit d'habitude au sujet des étoiles. C'était bien vu de mettre le vie en avant plutôt que la mort. Le style est très doux, peut-être un brin répétitif, mais cela donne un rythme souple au texte, et fait avancer l'histoire par vagues successives.

Quelques petites incohérences dans le récit m'ont cependant gênées. Quand Yarie dit que l'automne est la meilleure saison pour regarder le ciel, je ne trouve pas cela très convaincant vu qu'elle est une étoile. Qu'est-ce qu'une saison pour une étoile ? Même pour les hommes les saisons ne sont pas les mêmes selon qu'on se trouve dans un hémisphère ou un autre. Les dates qui figurent dans le texte m'ont dérangée également : une étoile compte-t-elle vraiment les années à partir de la naissance de Jésus Christ ? Sachant qu'en plus sur Terre il existe plusieurs systèmes de comptage des années... Si ce texte est un conte destiné à faire rêver et à informer des enfants qui partagent ton système de référence, tout cela n'est que détail sans importance. Mais de mon point de vue, je pense que ton texte perd en universalisme en employant ces références, ce qui est dommage, car tu abordes un thème très fédérateur.

   Twinkle   
19/10/2007
C'est une très belle histoire !

Pour rebondir sur le commentaire de Macalys, si tu prends un partie pris très détaché alors effectivement les références anthropomorphiques sont un peu décalées. Je trouve très belle l'idée que l'automne est une belle saison pour les étoiles mais elle suggère un style un peu différent du reste du texte. Par contre si tu développes un peu le caractère de la petite étoile et de ses compagnons, alors je pense que tu peux utiliser au maximum la personnification et les métaphores humaines.

   AnGer   
3/11/2007
je viens en pas sage vous lire, douceur de votre plume, écrire pour simplement faire ressentir à celui qui lit ce qui vit au fond de nous, pensées en envol, merci

   Anonyme   
12/11/2007
Je me suis dit aussi que l'automne vu du ciel ne devait pas être très différent des autres saisons... C'est un très beau conte. J'aime sincèrement les distinctions entre les étoiles: antares/rouge, l'etoile polaire/nacrée, le soleil/jaune... Et puis la fin était inatendue. Je pensais a quelque chose de plus spectaculaire. Le coté simple de la fin etait assez plaisant.


Oniris Copyright © 2007-2023