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Coline-Dé
17/10/2009
a aimé ce texte
Passionnément
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C'est magnifique !
J'ai commencé ma lecture pleine d'appréhensions : je n'aime guère les récits de batailles. Mais c'est bien autre chose, qui mêle érudition, fantastique et belle écriture. Merci pour ce moment de grâce, Jaimme ! |
Lapsus
17/10/2009
a aimé ce texte
Beaucoup
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Donner cœur et chair aux aigles romaines, il fallait y penser.
C'était le prétexte et l'occasion de visiter et revisiter des grands moments d'Histoire avec un luxe de détails étonnant. Des ombres naissantes de l'aube aux ombres mourantes du crépuscule, les récits successifs sont bien menés dans des styles très différents. Le mythe des dragons chevauchés y a gagné des plumes à la manière complice de Nils Holgersson. |
NICOLE
17/10/2009
a aimé ce texte
Passionnément
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C'est une lecture qui se mérite, pour moi, qui avais coutume de rêvasser prés du radiateur durant les cours d'histoire, encore plus que pour une autre. Entre le vocabulaire hermétique et les références historiques obscures (mea culpa encore une fois), j'ai bien du mal à m'accrocher.
Ensuite arrive la seconde partie. Là je me prends à trembler pour Hadrien (singulière cette orthographe, je n'aurais pas mis de H !), tellement touchant lorsqu'il prend conscience de son inutilité (« mon mouchoir sur son cou »). Dès ce passage, je sais que je ne lâcherai pas. Un petit détail quand même, juste pour faire ma pénible : combien peut il y avoir de quinquagénaires qui partent baguenauder le nez au vent dans la nature en amenant une lampe à acétylène avec eux ? Rien de grave, il y a ici tout ce que j'aime : de petites touches d'humour (« trente-cinq adolescent, un poulet géant, même combat »), le tout saupoudré de poésie. Quand l'aigle abandonne les sobriquets moqueurs pour user de son prénom (Hadrien), j'ai pensé au Petit Prince, et plus particulièrement au passage où le renard consent à se laisser apprivoiser par l'enfant. J'ai aimé que tu installe cette amitié dans la durée : une année scolaire sans se voir, et la complicité renait, comme un lien indéfectible, le fil conducteur de cette histoire, où la « fidélité » prend tout son relief. « Mon cœur courbe l'échine » , belle image, qui parle de don et d'abnégation. J'ai lu ce texte deux fois, et je sais que j'y reviendrai. Sachant que je n'aime ni les récits historiques, ni les récits de bataille, je suppose que ça veut dire que c'est réussi, non ? |
Anonyme
17/10/2009
a aimé ce texte
Passionnément ↓
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Comme je l’ai attendue avec impatience cette nouvelle. J’ai guetté son avancement, attendu sa publication. Lorsqu’enfin elle a été là, je l’ai précieusement imprimée afin de la lire au calme. Là, couchée devant ma cheminée où brûlait le premier feu de la saison, je me suis plongée dans ce récit.
Attendre quelque chose avec impatience, se réjouir à l’avance de la voir se produire fait toujours courir le risque de la déception. Mais jaimme sait me surprendre et aller au-delà de ce que je peux imaginer. J’ai été comblée. L’époque romaine n’était pourtant pas ma préférée, loin de là. Bien avant de lire cette nouvelle, comme le héros à son terme, je trouvais que « cette société était d’une violence qui dépasse mon imagination ». Les Agrippine et autres Messaline n’ont pour moi aucun attrait. Dans mon imaginaire, elles s’apparentent davantage à des dragons qu’à des femmes et à des mères. D’ordinaire, j’ai donc beaucoup de mal à me passionner pour les récits qui se déroulent au cœur de cette pourtant glorieuse civilisation. Mais AQUILA n’est pas une nouvelle sur la Rome des Augustes. C’est un récit de confiance et d’amitié, d'amour et de tendresse. Ce sont là des valeurs et des sentiments que l’on ne peut imaginer dénicher à cette période où l’empire romain, lentement, glissait vers sa fin. Cette révision de l’histoire me plait davantage que l’Histoire véritable à vrai dire. A coup de phrases courtes, diablement efficaces et très bien tournées, les mots ont pris vie. L’exercice, toujours si délicat des descriptions de batailles est ici maîtrisé à la perfection, le scénario est aussi bien ficelé que les rubans décorant les cadeaux de Noël. A cela s’ajoute l'’humour, toujours, comme marque de fabrique. Les saucisses en bannière, j'ai souvent souri. Je ne pouvais demander rien de plus. En fait, les disputes amicales entre l’aigle et notre « vieillard » (Je ne suis pas d’accord, on n’est vieux qu’à partir du jour où l’on cesse de croire à la magie de l’enfance. Notre narrateur, n’a rien, mais alors là rien, d’un vieillard !) m’ont étrangement fait penser à celle de deux troublions onirien. Reste à savoir lequel des deux est l’Aigle… A première vue ce texte est long, c’est vrai, mais il est découpé à la perfection et il file sans aucun effort sous les yeux. Il passe même trop vite, on voudrait qu’il dure encore. Absorbée, comme je l’étais, il aurait pu comporter vingt pages de plus, je n’aurais rien remarqué. Merci jaimme. Merci pour cette promenade dans ce monde de loyauté. Merci pour cette rencontre sublime. Écris encore jaimme, vite. Pour conclure, car il semblerait que je me sois encore attardée plus que nécessaire (cela devint une habitude), je n’aurais qu’une seule question, elle s’adresse au héros : la prochaine fois qu’un mur s’effondre, libérant un passage sous les montagnes, m’emmèneras-tu ? |
Selenim
24/7/2010
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Un texte ambitieux qui n'a pas réussi à me faire décoller, la faute partagée entre incohérences de l'intrigue et écriture parfois boursouflée.
La première partie nous chausse des caligae d'un légionnaire romain lors dela fameuse bataille de Teutoburg. J'ai eu le plus grand mal a trouver une aspérité sur le texte tant celui-ci est décousu, l'écriture hachée, les phrases parfois ampoulées. D'un côté on navigue dans un flou total, les ellipses sont nombreuses et étouffent inlassablement toute tentative d'ambiance. Et on voit que l'auteur est passionné par son sujet, il battit son récit avec moult détails sur les cohortes romaines, ses légionnaires, ses tactiques et équipements. Ce contraste affiché entre flou généralisé et abondance de précision m'a découragé. Heureusement, la venue des aigles a éveillé mon appétit pour l'intrigue, dans cette introduction qui m'a replongé dans un amalgame fantasmé entre la scène introductive de Gladiator et la bataille des champs du Pelennor du Seigneur des anneaux. J'ai noté, surtout dans le premier tiers du texte, des phrases alourdies à cause d'adverbes pesants. Par la suite, lors du récit de Hadrien, on se retrouve aussi en face de ce contraste flou/détails. Il y a toujours les mêmes ellipses, des éléments qui demanderaient à être développés sont traités de façon évasive. Pourquoi ancrer l'histoire à une date précise, même l'heure est donnée ; alors que la narration enchaine les phrases courtes qui sont séparées par de grands laps de temps. Il règne une espèce de chaos, le texte semble émietté, exclusivement construit d'un assemblage de fragments éparses. La lecture est difficile car il n'y a d'unité, pas de fil conducteur narratif. Après quelques heures qui m’ont rappelé à chaque pas la définition du mot « vieillard » dans mon vieux Larousse, « homme de plus de cinquante ans », je me suis accordé une pause saucisson. Alors que mes pieds s’étaient enfin décidés à me rejoindre, un bruit immense m’a heurté, laissant mon Opinel immobile à trois doigts de ma bouche intelligemment ouverte. Voici, entre autre, deux phrases ampoulées, inutilement alambiquées et empesées. Malheureusement, elles ne sont pas rares, et l'ensemble du texte, à part les passages concernants le passé Nitias, manque de naturel et de spontanéité. Quand Hadrien arrive devant la porte, l'écriture trop froide n'a pas réussi a faire chauffer l'aspect fantastique, à le sublimer. La porte a jaillit de nulle part et on s'en moque un peu. Si la porte a été dégagée par le tremblement de terre, comment Nitias a-t-il réussi à se nourrir durant son emprisonnement ? Lors de la rencontre entre Nitias et Hadrien, les dialogues sont surréalistes et en deviennent presque comiques. En quel langue ont lieu les dialogues. Latin ? Français ? Si oui, où Nitias l'a-t-il appris ? Au centre de ma bulle de lumière je m’avance dans un silence manichéen. Je n'arrive pas à visualiser ce que peut être un silence manichéen. Mon cœur rappelle son existence organique en martelant un jazz. Empesé, disgracieux. - Tant mieux ! L’aigle, Nitias, s’est arrêté de manger et un morceau de viande sanglante pendant de son bec énorme, tourne son œil gauche vers moi. Il a l’air abasourdi, c’est du moins ainsi que j’interprète son immobilité. Le « Tant mieux ! » me paraît à l'opposé d'une réaction « abasourdi » An 762 de la Fondation de Rome. Année 9 après la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ Nitias est-il Chrétien ? Par contre, j'ai aimé les passages où Nitias raconte son passé. L'écriture se fluidifie, elle gagne en spontanéité et en éloquence. Il y a dans ces moments une légèreté qui manque au reste de la nouvelle. J'ai ressenti dans ces instants le talent de conteur de l'auteur. Cette histoire est vraiment intéressante, étayée par des éléments historiques bien choisis qui rendent l'ensemble crédible. Par contre, j'ai été dérangé par la théorie de Hadrien sur la suppression des textes de l'existence des Aigles. Les autorités religieuses n'ayant pas réussi à cacher des textes apocryphes et autres manuscrits de Qumram, je vois mal comment elles auraient pu faire disparaître totalement les témoignages sur les Aigles. La bagarre dans la grotte, image de camaraderie virile sonne faux. Nitias avec son âge de Mathusalem semble bien puéril et décalé. rire aviaire Pas beau du tout. Sur la fin, on a droit à une petite louche de pathos. Je ne blâme pas l'auteur car il est très difficile de faire du sentimental sans glisser vers le tire-larme. Et surtout, ceci n'est qu'une affaire de sensibilité et sensations. Au final, je garderai l'image d'un texte décousu. L'auteur avait une idée ambitieuse en écrivant cette nouvelle. Malheureusement pour moi, ni les mots ni le ton général n'ont réussi à me toucher. Je suis resté extérieur à ce récit pendant de trop longs moments pour pouvoir l'apprécier. En toute subjectivité Selenim |
Marquisard
17/10/2009
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Commentaire qui vaut ce qu'il vaut : je n'ai pas réussi à me prendre au texte, trouvé l'écriture lourde (tournures pompeuses, vocabulaire idem, détails inutiles), mal adaptée selon moi.
Me suis arreté à : "5 avril 1959 Saint Paul sur Ubaye, France" |
Anonyme
17/10/2009
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Ce récit est riche d'un vocabulaire recherché. Le fond de l'histoire est original, les aigles romaines, il fallait y penser. Néanmoins la forme n'est pas assez "structurée", je ne saurai dire si c'est le découpage des paragraphes ou autre chose qui rendent la lecture éprouvante.
J'ai relevé une incohérence majeure : "alors que je loue ici depuis plus de vingt ans" > "mes premières vacances, en 46" = 59-46 = 13 surtout que les deux phrases sont proches l'une de l'autre. Il y a des commentaires lourds sur des lignes et puis des scènes dépeintes à la va-vite, l'enthousiasme peut-être. N'empêche j'adore l'histoire qui est dépeinte. C'est une idée remarquable, un filon à exploiter. Franchement, Jaimme, si vous y attachez de l'importance, cette nouvelle mérite d'être retravaillée en profondeur et de renaître. Courage ! |
florilange
17/10/2009
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Ce texte m'a rappelé des heures de traductions (latin & allemand), sur lesquelles j'ai transpiré pas qu'à peu près... Alors, a priori, la lecture ne m'emballait pas, d'autant que sa longueur me décourageait.
Pourtant j'ai lu jusqu'à la fin, avec intérêt. J'aime bien cette façon de réinterpréter l'Histoire, de cette manière fantastique. Vrai que le style est parfoid précieux, voire ampoulé. C'est ainsi que les textes anciens se présentent à nous, quand on tente de les traduire : les aèdes & autres poètes antiques n'utilisaient pas le langage commun mais, au contraire, 1 langage choisi. Alors, bravo. Florilange. |
Perle-Hingaud
17/10/2009
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Bonsoir Jaimme,
Je suis désolée, mais j'ai eu du mal à lire ce texte. Trop érudit pour moi, surtout dans sa première partie. Je fais partie d'un lectorat de base, les termes techniques et latins m'ont rebuté. J'ai poursuivi ma lecture quand nous sommes arrivés à la période moderne, mais le fantastique n'a pas vraiment pris. Ton écriture est toujours belle, donc je suis allée jusqu'au bout, par curiosité, pour connaitre la chute (donc, malgré tout, j'étais quand même accrochée). J'ai hésité à commenter, je ne vais pas donner d'appréciation, j'en suis bien incapable... |
Myriam
17/10/2009
a aimé ce texte
Passionnément
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Quel récit hallucinant!
Je suis transportée et bouleversée par cette histoire d'amitié rare. Les références nombreuses à l'Histoire, parce qu'elles demandent une concentration certaine à la profane que je suis, m'ont incitée à me plonger corps et âme dans la nouvelle, et l'écriture brillante, imagée, tendre et emplie d'humour a fait le reste. Dès le premier récit, je vivais la bataille avec passion. Le passage au XXème siècle, intrigant, a lancé ma curiosité sur de nouvelles pistes. Et, alors que prenait corps la rencontre improbable et magique, j'ai suivi les aventures de Nitias le cœur battant. Et puis... cette fin si belle... j'en pleurerais... Talent, poésie, tendresse, douceur et rugosité des mots, maîtrise stupéfiante du rythme, qui donne à chaque scène une musicalité différente... Exceptionnel! Merci Jaimme. |
Anonyme
18/10/2009
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Mwi, une grande ambition derrière ce texte, mais je rejoins totalement Selenim sur son commentaire... J'ai eu bcp de mal à arriver au bout, je trouve le style très doctrinal et pompeux (par moment), j'ai aussi une impression de décousu...
Puisque Sem a pris la peine du détail, je m'en dispense... |
mousange
18/10/2009
a aimé ce texte
Passionnément
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Quel récit de fantasy-historique!
Une érudition remarquable que j'avais déjà pressentie dans les textes précédents de jaimme. Et quelle belle idée de faire vivre les aigles romaines! Là je suis admirative. J'ai deux critiques. L'une de forme: les mots en latin n'auraient-ils pas été plus facilement "lisibles" en italiques? Et surtout: c'est trop court, une telle histoire aurait été plus à sa place dans un roman ou une nouvelle bien plus importante, plus détaillée, là c'est un peu frustrant. J'aime bien avoir plus de détails. Les incohérences de scénario? Je n'en ai pas vues. Oui, l'écart de temps de 13 ans. A corriger. Bravo, une fois de plus jaimme. |
widjet
19/10/2009
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Bravo déjà à l’auteur d’avoir jusqu’à maintenant reçu 13 commentaires. Sur un texte aussi long, ce n’était pas gagné d’avance d’avoir un lectorat important. Pour ma part, et bien avant la parution de cette nouvelle, je m’étais déjà demandé quel serait le prochain texte (et le prochain thème) de l’auteur après la belle réussite –belle et selon moi méritée – de ces 4 opus sur « Dieu et la rentrée des classes ».
Toujours intéressant, stimulant (peut-être aussi un peu angoissant, qu’on soit pro ou amateur) d’être un peu « attendu au tournant » après avoir été (presque unanimement) salué sur ses premières œuvres. Créer de l’attente, cela prouve qu’on n’est pas insensible à ce que fait l’auteur. Et c’est là que je me sens un peu merdeux, enfin confus. Je dois faire mes excuses à l’auteur. Je vais être franc : j’en ai lu trop peu (12 pages sur les 30 après impression) pour avoir une opinion tranchée. Disons que je n'ai qu'un début d'impression, imprécis, vague. Et peu emballante, j'avoue. La faute à qui, alors ? A moi, en partie. A mon manque curiosité (et de persévérance plus précisément). Je l’avoue : l’Histoire (avec un grand H) et/ou l'Heroic Fantasy, les grands récit d'aventures ne m’ont jamais beaucoup intéressé. L’histoire romaine (ou grecque), les grandes fresques, les épopées, les légendes, Heroic Fantasy, batailles bref, je suis pas client. C'est tout. Voilà, y’a des thèmes, des sujets de lecture (comme les biographies aussi…) qui n’éveillent en moi qu’un ennui poli. Pas de bol (pour moi j’entends), ton histoire entrait dans ce registre. Ensuite, tu as à mon sens ta part de responsabilité dans le sens où tu n’as pas réussi à me faire oublier que je n’aimais pas ça. Pour donner un exemple à la con, je hais les courgettes, mais quelquefois quelqu’un (une amie, un cuisinier inconnu) arrive en y mettant un ingrédient ou en ajoutant sa patte, son style, sa méthode parvient à me faire tolérer le légume voire même (si il met plein de fromage ou des épices) à me duper au point que j’oublie durant le laps de temps que dure le repas que je hais la courgette. Tu vois ce que je veux dire, je pense. Alors, disons que là, tu n’as pas réussi à me faire oublier que je goute très modérément à ce genre de récit. Peut-être (je dis bien peut-être) que si j’avais été happé dès le départ (comme par exemple cette première scène – d’ailleurs assez audacieuse, commencer par une scène d’action, sacré culot ! - j’ai eu du mal à la visualiser, à m’immerger dedans, à sentir l’odeur de sang, le souffle épique du conflit, bref à m’embarquer dans ce combat), peut-être aurais-je été tenté de passer outre mon hermétisme pour le genre "Merveilleux/Fantastique. Je ne sais pas, je suppute… Et puis dans cette première scène, un passage décalé, celui où l’Ambassadeur du Papa s’apprête à se tuer avec une dague, quelqu’un l’en empêche. En soit pourquoi pas, mais tu l’as exprimé d’une telle façon que ça rend le procédé sinon comique, assez déroutant (je cite ce passage : « Très vite le soulagement apparaît sur le visage du légat. De toute évidence le préfet semble avoir trouvé une alternative » . Deuxième phrase assez dispensable, d’ailleurs). Idem pour « le projettent à plusieurs pas ». Ca m’a fait rire. Est-ce que le mot « pas » avait un autre sens à l’époque car, le verbe projeter dans un caractère violent et ce « plusieurs pas » ne rend pas bien tout ça (en terme de distance, pas sûr d’être clair). Il y a aussi ce passage dramatique de la mort d’André. Après une phrase sombre (« D’abord l’André. Il n’a pas survécu. Le curé m’a demandé de rédiger le requiem pour les neuf victimes du village »), tu ajoutes celle-ci qui une fois encore me laisse perplexe et amoindri l’impact de la précédente : « Je fais moins de fautes que lui en latin et il l’a admis depuis mes premières vacances à Saint Paul, en 46. ». Personnellement, je ne vois pas ce qu’apporte ce rajout à part y ajouter un effet « léger ». Est-ce volontaire ? Idem pour « cette pause saucisson ». J’avoue que cela me trouble beaucoup car je ne sais plus comment me situer (ou situer le ton du texte, le tien en quelque sorte) en tant que lecteur et par rapport à la dramaturgie qui est en place. J’ai comme qui dirait le « cœur entre deux chaises ». Autre scène dont le rendue visuelle et dont l’intention (comique volontaire ?) m’échappe. L’affrontement avec l’aigle. Je n’ai pas ressenti de suspense, de tension. Trop vite, tu désamorces (exprès ?) le procédé. Tu commences assez fort : « Il tend une patte immense vers moi et d’un coup foudroyant me plaque au sol. Mon sac à dos protège ma colonne vertébrale, mais ma poitrine est écrasée sous ces racines inamovibles. Une serre, sans doute l’avillon qui sert à éventrer les victimes, effleure ma trachée artère. Un seul mouvement de sa part et je suis mort ! » Tu finis…par du burlesque : « Sa prise se relâche, mais ses yeux fixes me clouent au sol avec la même puissance. Si j’en avais la force et l’impudence je rirais, car je trouve qu’il louche terriblement. Il me retourne comme un mulot, d’un coup de bec éventre mon sac et, farfouillant, il a vite fait de trouver mon deuxième saucisson. Tout mon repas y passe. Un rien pour lui, ce qui semble l’énerver et mon sac est projeté dans l’obscurité. Je manque de partir avec lui, mais dans un bel acte de fidélité la courroie casse » A ce moment là seulement, j’ai réalisé que c’était CLAIREMENT intentionnel (le reste de ce que j’ai lu confirmera cela). Je me suis dit que j’avais pas compris le truc, que j'étais passé à côté, quoi. Et ce depuis le début. Ma faute encore ...et un peu la tienne aussi (lol) prouvant que ce qui précédait n'était pas évident à catégoriser, un peu comme si toi même ne savait pas trop sur quel pied danser avec ton histoire et dans quel registre véritablement l'orienter. (J'interprète et extrapole un peu - beaucoup ? -. N'en tiens pas forcément compte, c'est un ressenti perso, pas nécessairement la vérité). Ensuite...j’ai définitivement décroché (surtout toujours à cause de ce fameux ton, que je ne trouve pas pleinement assumé). Point de vue du style, j’avoue que je n’ai pas été trop séduit. Ca manque quand même de simplicité, de fluidité ; ce qui aurait donné à certains passages une force, un impact plus important et un rendu visuel plus convaincant (c'est tellement important le visuel dans l'écrit et à fortiori dans le domaine que tu abordes). Je passe vite fait sur les répétitions (par ex – j’ai compté 5 ou 6 fois – du verbe « hurler », tu pouvais trouver des synonymes - comme le mot « aigle » (« rapaces », « Oiseau de Jupiter » etc.. par exemple eut été préférables dans certains cas) ou le fait que tu sois parfois fâché avec les virgules. N’ayant lu qu’un gros tiers, je n’évaluerais pas. Mais je tiens à te féliciter pour les efforts le fait d’écrire une histoire plutot nouvelle dans nos contrées (même si en tant qu’historien, cela te parle sans doute plus qu’à nous). Merci donc W (qui attend ton prochain texte ;-))) |
Anonyme
19/10/2009
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Jaimme
Une nouvelle aussi longue et en plus qui commence par un récit épique ... Passionnant. Mais de toi j'attends le meilleur (désolée) Alors la première partie m'a déçue. Je te dirai ce qu'on me disait à cette époque bénie des traductions grecques et latines : Ce n'est pas parce que c'ets antique que ce n'est pas vivant ! Et pour moi ce récit ne l'est pas assez, je n'ai pas humé l'odeur de la peur, de la poudre (comment cela y'en avait pas ? ) de la guerre et du sang. Sauf l'urine le long des jambes au début et curieusement cela m'a paru déplacé. Bon le vocabulaire à mon goût aurait dû montrer moins d'érudition, le style être moins empesé Je pense que le défi que tu t'es lancé était trop grand pour que ton écriture ne s'en ressente pas au départ. (exemple : chthonien dont tu aurais pu faire l'économie, mon talon se terre pas aimé je ne sais pas pourquoi...) La scène de ralliement des Aigles par contre j'aurais aimé qu'elle soit plus ancrée dans le divin (ici il me semble qu'il pourrait s'agir d'une discussion de négociateurs modernes) J'aurais aimé que tu nous fasses partager ces moments magiques de l'antiquité où les dieux et les hommes étaient si proches, que tu fasse toucher au lecteur ces relations étranges que les hommes et les dieux avaient alors. (Ce sont bien des envoyés des Dieux ces aigles qui changent l'issue d'une bataille?) J'i beaucoup plus apprécié la rencontre avec l'aigle bien qu'à mon avis, les premiers instants sont trop rapides. (hum quelques adjectifs un peu trop... de temps en temps..) J'ai beaucoup aimé le moment où l'aigle commence à rire... "Trente-cinq adolescents, un poulet géant, même combat ! " ALors là non pour le coup je ne suis pas d'accord du tout et ce tait d'humour est bien dommage il me renvoie "à l'extérieur " du texte Juste la sensation que l'aigle est trop vite apprivoisé. C'ets dommage quelque part Pour le récit de Tiberium j'ai un peu le même reproche que pour l'entrée du texte : je ne sens pas assez l'odeur de la bataille , ni l'effroi quasi mystique que doivent susciter l'apparition des aigles.. J'ai beaucoup plus accroché au développement d el'amitié entre l'homme et l'aigle "J’ai éteint petit à petit mon intérêt pour le monde romain. D’une admiration naïve je suis passé à un dégoût total. Cette société était d’une violence qui dépasse mon imagination." Hum décidément le héros est bien réfugié dans l'antiquité, l'Histoire moderne nous offre bien des exemples d'abominations et il n'y a guère besoin d'imagination Pour la fin je l'aurais aimé un peu plus pudique. Nous faire sentir combien le héros est solitaire avant peut être aurait aidé à comprendre sa réaction (et puis il va pas le garder tout le temps juste pour le voir pendant les vacances scolaires nomého) Au final, c'est un texte que j'aime bien que je l'aurais préféré un peu plus long (notamment dans les descriptifs de batailles), moins pédagogue par endroit. J'aime bien le fait d'avoir octroyé à l'Aigle le statut de quasi dieu pour ensuite le rendre si dérisoirement humain (d'après mes souvenirs cela correspond exactement aux rapports qu'avaient les Antiques et leurs dieux). C'est un texte très ambitieux, avec énormément de travail. Merci Xrys |
Lylah
19/10/2009
a aimé ce texte
Beaucoup
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Une très belle histoire qui m'a emmenée loin, dans le temps hors du temps, des dialogues qui conjuguent tendresse et humour.
La rencontre avec Nitias, l'aigle qui louche, (surréaliste, dites-vous ?!) est sans doute le passage que j'ai préféré mais aussi tous les échanges entre ces deux personnages hauts en couleurs. Les récits de bataille m'ont moins accrochée, mais je me suis laissé mener jusqu'à la fin sans ennui pour autant, tant la relation entre le narrateur et l'aigle m'a enchantée. De la belle ouvrage, donc et un vrai talent d'écriture, dense et léger à la fois. Merci ! |
Meleagre
19/10/2009
a aimé ce texte
Passionnément ↓
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Bonsoir Jaimme,
Moi aussi, j'attendais avec impatience cette nouvelle. Dieu et la rentrée des classes a suscité beaucoup d'attentes ; pas évident d'être à la hauteur ! Ici, tu réussis à nous surprendre, en écrivant une nouvelle totalement différente, et tout aussi intéressante à mon goût. Cette rencontre entre le monde romain antique, violent, épique et conquérant, et le monde moderne, fait de technologies et de confiance, est très bien mené. La rencontre entre l'aigle Nitias et l'homme Hadrien (avec un H comme l'empereur romain) est savoureuse, touchante ; elle est racontée avec tendresse, émotion et humour. J'ai beaucoup aimé la plongé au milieu des combats, et cette façon de revisiter l'histoire à travers les aigles romaines. Au début, j'ai pensé à la terreur qu'ont due ressentir les Romains de Scipion l'Africain en découvrant les éléphants d'Hannibal. Mais les aigles sont peut-être des armes de guerre tout aussi redoutables. Pour le style, Jaimme, tu as rompu avec la syntaxe disloquée, hachée de "Dieu et la rentrée des classes" (phrases courtes, nominales, style parfois familier). Ici, il y a des phrases qui coulent naturellement, mélodieusement, et qui servent heureusement le récit. Quelques unes (un peu au hasard) : "Alors que l'aube anéantit nos espoirs d'une nuit sans fin, les ombres naissent au pied des chênes surpris de nous voir si nombreux." (Je n'ai compris toute la beauté et la portée de cette première phrase qu'après la lecture de l'ensemble du texte...). "Une montagne de plumes chamarrées sort de l’ombre. C’est un aigle monstrueux !" "Ses plumes m’offrent une couche divine." Mais certains passages me semblent encore à retravailler. On peut aller encore beaucoup plus loin dans l'épopée, pour rendre les combats spectaculaires, mouvementés et acharnés. Renforcer l'aspect terrifiant des combats permettrait de souligner le contraste entre ces combats et la rencontre, douce et harmonieuse, de l'aigle et de l'homme, le contraste entre la vie passée, belliqueuse, de l'aigle, et sa vie future, faite de tendresse et de confiance, ces nouvelles vertus. Moi aussi j'ai été beaucoup touché par la fin de cette nouvelle ; j'espère que mes rêves me feront voler à dos d'aigle... Merci Jaimme pour cette lecture passionnante |
Anonyme
22/10/2009
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour, Jaimme,
J'ai été passionnée, du début à la fin ! J'ai tout de même quelques remarques à faire... Mais je commence par ce qui m'a plu : j'ai lu une histoire, une vraie et bonne histoire, qui se tient, et qui se tient parce qu'elle est ancrée dans la précision historique. Avec, bien entendu, une idée géniale au départ. Hadrien (moi, j'apprécie le "H" qui ramène à l'empereur romain, et, forcément, à Yourcenar, mais j'y reviendrai) est une réminiscence, lui aussi. L'année 1959 ne m'a pas semblé anodine, puisqu'elle permet à un tel homme d'exister, de s'exprimer en latin, de vivre dans un monde encore rituel. Et il me semble qu'elle permet effectivement le revirement d'Hadrien qui délaisse le monde Antique qui lui semble soudain trop atroce... Hadrien vit dans un village, une certaine douceur émane de ce qu'il raconte de ce village et de ses habitants... Pourrait-on en dire autant aujourd'hui ? En même temps, c'est un homme moderne, ouvert, curieux, qui partage avec Nitias le fait de ne pas se sentir vieillir. Ces deux-là sont faits pour se rencontrer. L'apparition de la caverne rappelle la découverte de Lascaux, et l'aigle... (au passage, un petit souvenir : l'aigle de Malpertuis, de Jean Ray)...oui, c'est un dragon et un dieu à la fois. Immortalité "expliquée" ou pas, on est bien dans le registre fantastique. Ça me va ! Le dialogue, en français ou en latin, a priori en latin, ne me gène pas : on est aussi dans le peplum, et dans les pepli (?), on parle anglais, c'est bien connu. L'histoire, ensuite : au fond, de quoi s'agit-il ? D'amitié, de fidélité, d'apprivoisement. D'un génocide. De survivance, survivance de rites (Hadrien nourrit un Dieu, on est dans l'offrande), survivance d'une langue. Au delà, j'y vois une alerte écologique (ben oui, tiens, je peux pas m'empêcher) : diminution de la fertilité, destruction de l'animal par l'homme, morcèlement du territoire, nécessité d'une adaptation trop rapide. Nécessité de la présence animale pour l'homme, auusi. Les croyants y verront peut-être également la nécessité de la foi, mais ce n'est pas mon trip. Les petits détails qui m'ont embêtée : dans la première partie, l'explication des termes. Pas la peine. Soit on a envie de savoir, et on fait une recherche (avec internet, c'est facile), soit on se laisse bercer par les mots. Cet aspect pédagogique est le seul accroc qui m'empêche de cliquer sur "exceptionnel". Je me rappelle ma lecture des "Mémoires d'Hadrien", ado. Horrible ! Je passais mon temps dans le dico. Et puis, j'ai laissé tomber et me suis laissé porter, ce que j'aurais fait ici également. En ce qui concerne le style, rien d'autre ne m'a choquée... j'aime ton style ! J'aime les changements de registre brusques, le surgissement de l'humour. Après tout, la vie, c'est ça aussi... Ensuite, les dates qui ont déjà été relevées, mais une bidouille et il n'y paraîtra plus. Et puis, le fait qu'Hadrien laisse s'écouler une année avant d'essayer de revoir Nitias. Pas logique. Conclusion : tu as un scénario de film. Protège-le. J'attends la suivante... |
Anonyme
23/10/2009
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour jaimme
J'ai du m'y reprendre à plusieurs fois pour lire ce texte. Le début je n'ai pas aimé du tout. C'est... grandiloquent, mou, figé. Les images ne s'imposent pas mis à part le fait que j'ai vu en lisant ton texte, les premières images de Gladiator. Et Gladiator, pour moi, c'est pas rien... Ceci dit, même avec en tête Russel Crow, j'ai décroché. J'y suis retournée, parce que bon, c'est du jaimme, donc normalement c'est du solide. Comme Selenim j'ai tiqué aux mêmes endroits mais à force de relire, j'ai effectivement vu que partout où je trébuchais, une explication me tendait les bras (la faim de l'aigle, notamment, et cette année de solitude encore passée à attendre) Je n'ai pas aimé non plus du tout la description du tremblement de terre. Il n'y a pas de bruit (tu n'as jamais souffert d'otites ? jamais, jamais ? Veinard !) - oui parce que dans ce cas, la sensation de coton dans les oreilles on s'en souvient très exactement - passons. Pas de poussière, pas d'appels à l'aide, rien que des brebis et plus tard, comme entre parenthèse, neuf victimes qui auront droit à un bref requiem. Je crois, je suis même certaine, que cette nouvelle mériterait plus que 40 000 caractères. Le tremblement de terre en tout cas, n'en aurait pas souffert d'autant que, je l'ai lu en forum, tu as fait des recherches le concernant. Donc : trop court. Un détail : j'aimerai savoir pourquoi cette "montagne de tête" n'as pas de s à tête. Dans l'épisode de la rencontre, j'ai retrouvé l'auteur. Très bien vu. Très bien imagé. A partir de là, j'ai commencé à moins souffrir. Et je suis rentrée dans le récit. La fin est superbe, pleine d'humanité, de douceur et de rêves. Et d'espoirs aussi. En gros, je regrette que le texte n'ait pas été plus long, que la première partie n'ait pas su m'accrocher mais ce n'est visiblement que de mon fait. Je reconnais le travail, le goût d'écrire et d'offrir en partage une belle histoire à laquelle cependant il manque, toujours pour mon goût personnel, de l'action, des odeurs, du bruit, de la fureur, de la souffrance et peut-être... du sang ? |
LeopoldPartisan
30/10/2009
a aimé ce texte
Passionnément
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Réellement époustouflante que cette nouvelle. C'est super bien écrit et documenté, c'est très érudit. Le caractère des personnages est vraiment bien campé, l'on devine en quelques phrases qu'ils ont une histoire. J'adore aussi le côté fleuve de ce récit tout en méandre. Bravo je suis complètement fan. C'est vraiment l'une des meilleures nouvelles que j'ai lue depuis bien longtemps. Chapeau bas.
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Chene
20/12/2009
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Jaimme
Tu as de la chance que la météo particulièrement exécrable de cet après midi m'ait arraché à la confection de quelques boutures au jardin. Bref, je me suis lancé dans ma deuxième lecture d'Aquila, histoire de prendre l'air et de l'altitude d'une autre façon. De ma première lecture (la semaine dernière), je suis ressorti avec une impression très positive et la deuxième m'a convaincu d'avoir lu une nouvelle originale, celle d'un érudit qui mine de rien a rafraîchi ma mémoire sur l'histoire des légions romaines (oula, ça doit faire 40 ans que mes connaissances latines n'avaient pas été aussi malmenées). Ajouté à cela, un scénario hors du commun, et une construction qui mêle récit historique à l'épopée fantastique. Ce qui me frappe dans ton écriture, c'est l'adaptation du style à ces deux aspects : on trouve d'un côté un style emphatique quand il est question des récits historiques, transcrits (traduits du latin ?) et le style que je qualifierai d'assez romantique quand il est question de l'épopée fantastique. Si bien que, si mes souvenirs sont bons (du temps de mes 5 années de latin et des heures passées sur mon Gaffiot), j'ai retrouvé l'emphase d'un Plaute (Amphytrion), d'un Cicéron (La République) ou d'un Virgile (L'Enéide) dans ta façon d'aborder le récit guerrier. Et ce côté "antique" me plaît bien. D'un autre côté, le contraste est saisissant avec ta manière de conduire l'épopée fantastique devenue plus romantique mais toujours de façon érudite, peut-être trop... Est-ce la crainte de ne pas rendre plausible cet aspect fantastique ? Ou tout simplement pour rester dans ce contexte latin ? Que dire de plus si ce n'est qu'au fil de ma deuxième lecture je n'ai pu m'empêcher d'avoir quelques images de péplum en tête... En résumé, et sans rentrer dans les détails à la loupe, je ressors de ces deux lectures avec une perception plus que positive. J'imagine fort bien, ta nouvelle se transformant en un roman (en développant le contexte historique et en intégrant le narrateur comme témoin antique et actuel de cette épopée). Au plaisir de suivre d'autres écrits de ta plume... et pour l'évaluation "alea jacta est"... Très bien + Chene |
Nongag
1/11/2009
a aimé ce texte
Bien ↓
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Inégal, mais tout de même assez étonnant, ce long récit raconte une histoire assez captivante malgré ses imperfections. Une histoire étonnante, racontée avec imagination et érudition dans lequel l'auteur mélange connaissance historique et merveilleux avec une certaine habileté.
Mais, j'ai l'impression que malgré sa longueur, ce récit n'a pas été porté au bout de ses possibilités. La définition du personnage d'Hadrien manque de profondeur, ses choix face à sa découverte incroyable sont escamotés. Sa relation avec l'aigle est un peu plus développée mais reste tout de même un peu superficielle. Par contre l'aigle possède plus de densité, puisque son histoire est plus approfondie. L’écriture est inégale. Si je peux admettre une certaine froideur dans les « récits historiques » (ce qui donne une impression passéiste réussie), je ne l’apprécie pas toujours dans la section moderne de la nouvelle. Des phrases un peu lourdes ponctuent le récit comme par exemple : « Après maints toux et crachats dans mon mouchoir… » « Alors que mes pieds s’étaient enfin décidés à me rejoindre, un bruit immense m’a heurté, laissant mon Opinel immobile à trois doigts de ma bouche intelligemment ouverte. » Ce ton un peu pompeux donne au texte une froideur qui contraste avec l’histoire de chaude amitié qu’il nous propose. Au niveau des dialogues, là aussi je perçois de grandes inégalités. Du ton solennel qui sied bien à la première rencontre succède des remarques « burlesques » (comme le remarque justement Widjet) qui jurent totalement avec l ‘ensemble… (« - On dit « une » aigle pour les enseignes romaines, espèce de poulet géant ! ») et m’ont même fait décrocher par moment de cette histoire. Reste cet imaginaire, ce conte charmant et surprenant. Il y a beaucoup de travail déjà de fait mais je pense que l’œuvre reste à peaufiner. Il y a là, selon moi, le potentiel d’une nouvelle plus riche, plus élaboré, voir d’un court roman. Merci pour ce moment d’évasion. |
otaku
13/11/2009
a aimé ce texte
Pas ↑
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Qui moriturus te salutat, Imperator (celui qui va mourir te salut, Empereur, formule qu’adressaient les gladiateurs avant les combats.)
J’ai trouvé votre texte, Imperator Jaimme, tout à la fois prétentieux et extrêmement maladroit. Bien sûr le vocabulaire savant, garde prétorienne au plastron clinquant (souvent trop), est bien réparti sur le territoire de ces lignes, mais escorté d’expressions si malheureuses que cela m’a empêché de poursuivre très loin ma lecture. Mais bon, passons en revue les bras cassés de cette légion en déroute : Jai lu que « les chênes sont surpris », et cela m’a immédiatement paru être de la littérature facile et factice ; une bouteille bon marché de poésie ordinaire en somme, et je n’ai donc pas été surpris que « l’urine coule le long de leurs jambes nues » juste après. Mais quel contraste peu élégant ! Depuis l’oxymore de Voltaire, avec sa « boucherie héroïque », il a été démontré irrémédiablement qu’on ne peut forcer un tel mariage entre sublime et ordure sans donner naissance à l’ironie. Or ce n’est pas votre intention ! Il est possible de mélanger les registres, mais il faut préparer le lecteur, sinon cette douche écossaise ne peut que l’échauder. « Les billes de fronde » ne m’ont pas paru adaptées pour une bataille sanglante. Le mot « bille » me replonge immanquablement dans mon enfance. Me voilà parti, à la lecture de ce mot, dans une autre guerre, celle des Boutons. « à moins de trente pas de l’adversaire », et à moins de huit lignes de là vous poursuivez :« les projettent à plusieurs pas ». C’est lourd, ces répétitions ! Vous faites mentir le dicton pourtant latin : bis repetita placent (Les choses répétées plaisent). S’ensuit « mon talon se terre dans le sol », une expression qui me semble, et vous réussissez ce tour de force, tout à la fois impropre et être un pléonasme (se terrer au sol, forcément ! …) Et puis, neuf mots plus loin, comme s’il n’y avait pas suffisamment de lourdeurs, on trouve vos « genoux à terre ». Certes, ici, il s’agit d’un homophone, mais ces redites rendent la lecture rébarbative ! Dans le passage suivant, c’est la ponctuation que j’ai trouvé défaillante : « (…) dans les mollets […] face. Dans sa cuisse. Dans un ventre déjà mort. » Certains points pourraient être remplacés par des virgules, il me semble, même si cela n’est pas obligatoire. Et, parlons des « ventre[s] déjà mort[s] » ! S’ils le sont, comment se fait-il qu’ils se présentent à vos légionnaires… et à quoi bon les tuer encore…L’ensemble m’a semblé bien faible …, et c’est que, sans doute, la bouteille poétique du début a été ressortie pour l’occasion! « Tordre et ramener. Baisser le bouclier. Remonter le bouclier. Enfoncer, tordre et ramener. » Que ce passage est lassant ! Sans doute, Imperator, avez-vous voulu nous faire comprendre qu’une mécanique de guerre était en action, mais il aurait été bien de révéler la légèreté et l’efficacité de votre art dans cette manœuvre. Et puis j’ai trouvé quelques morceaux de choix dans cette partie de votre œuvre : -« Il ne faut pas que la lame reste coincée dans un os », encore une preuve flagrante de maladresse ! Faut-il prendre cette expression au premier degré ? -« les tripes de l’Orient imprègnent nos sandales [et nos pieds de cochon] », voilà un ajout que je vous propose pour rendre plus appétissant l’ensemble ! Tout ça, pour dire que j’ai trouvé cette cuisine que vous nous avez servie de très mauvais goût ! Que signifie « l’arrivée de pas géants » ? Eclairez-moi, je vous prie. Enfin « le choc mental fut si extrême » (et je ne ferai pas de remarque sur cette dernière expression pour ne pas vous exaspérer en remuant ma lame dans la plaie) que je n’ai pas pu poursuivre la campagne avec vous, Imperator. J’ai suivi votre «injonction de stopper » avec plaisir. (On pourrait faire une remarque sur le verbe « stopper » mais on a dit qu’on arrêtait…) Dans mon empressement, j'ai fait une faute de frappe "celui qui va mourir te salue", évidemment avec un -e et pas un -t! [commentaire fusionné par la modération] ----- [Passage modéré. D'une part il remet en cause les choix éditoriaux du site, et d'autre part il sort du contexte du texte pour s'adresser directement à l'auteur de manière inadéquate]<\b> |
Tchollos
30/11/2009
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Ma foi, me voilà bien embarrassé car j'ai dû mal à me forger une opinion sur votre nouvelle, nom de Zeus. C'est très subjectif, mais je crois que ça manque un peu "d'équilibre", mot dont je doute encore de la définition d'ailleurs, ehm ehm... Disons que sur la longueur, mon plaisir de lecteur était inégal, partagé entre de vrais moments d'excitations et d'autres moments d'ennuis.
Un texte intelligent, "cultivé", plein d'informations. On sent vraiment la passion de l'auteur pour son sujet. J'admire vos connaissances, et surtout le soin avec lequel vous nous les distillez. Un humour assez fin et bien réparti. Un style brillant par moment, franchement personnel. Et pourtant, il m'est arrivé de me déconnecter du texte. Sans doute à cause du sujet même, qui ne me touche pas beaucoup (et ça c'est totalement subjectif) mais aussi, parfois, à cause du style, parfois un peu "forcé", qui s'accompagne d'un rythme (stucture du texte) en dent de scie. En gros, pour faire simple, certains paragraphes touchent à la perfection en tout point alors que d'autres semblent un peu se perdrent en chemin. Un beau texte bien qu'un peu froid, un très très belle écriture, un gros boulot (j'aime ça quand on ne se moque pas de moi et quand je sens que l'auteur a pris son temps et mis son coeur). Le rythme est un peu inégal, et le style est parfois emporté par un complexité inutile. Mais le talent est plus qu'évident. |
Flupke
24/6/2010
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour jaimme,
Absolument délicieux !!! Un style impeccable, animé par un souffle épique. Ma raison s’est effondrée et je me suis laissé transporter par ces aigles fabuleux. Ambiance Stargate/Gladiator très réussie, servie par une érudition impressionnante. En vrac : Bien aimé, mon frère de couvée. Ce microcéphale de Varus sonne d’avantage grec que latin, mais bon … (olibrius peut-être ?) Sur les flancs VIRGULE les cavaliers As-tu en jpg /scan la page du vieux Larousse vieillard = homme de 50 ans stp ? Des lectures à recommander/des conseils/des liens pour écrire une nouvelle historique ? ça me donne envie… Merci pour ce superbe moment d’évasion. Amicalement, Flupke |
Maherpa
12/10/2010
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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C'est magnifique ! Dans cette nouvelle, vous marchez sur les traces de David Gemmell et de son cycle " Le lion de Macédoine"
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Anonyme
25/2/2014
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Tout est souvent plus que la somme de ce qui le compose. Ce texte est un tout en soi. Comme Jaimme. Je perçois ce dernier comme une personne complète. Rarement vu conjugué en une seule entité autant d'empathie, de simplicité et de don de soi même. Ses textes sont des brèches dans l'ego. Ils nous poussent à ouvrir notre cœur pour y laisser entrer un peu de lumière. Merci. Ne serais-ce que pour osé la vulnérabilité.
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Alcirion
25/4/2016
a aimé ce texte
Bien
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Un sujet qui me parle puisque que je suis passionné d'histoire romaine !
L'idée générale est intéressante, mais elle aurait du donner une vraie histoire à notre époque, un scnénario mystérieux par exemple. Au contraire, l'histoire contemporaine, les dialogues entre l'aigle et le narrateur, servent surtout à justifier la structure et la cohérence générale : dans ce genre en particulier, il y a beaucoup d'informations à donner, historiques notmamment et une nécessité à tisser un lien cohérent entre deux univers. De ce point de vue là, c'est réussi, le thème, l'ambiance, le style collent à l'histoire. Le ton un peu naïf me fait penser au côté aventure de certains auteurs français de SF (avant la vague cyber-punk ou apocalyptique des années 80). Bref, un projet abouti, bien réalisé, dont l'histoire m'a laissé un petit peu sur ma faim. J'applaudis plutôt l'ambition et la prise de risque parce que l'exercice est très difficile. |
cherbiacuespe
24/9/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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Une belle histoire fantastique. On tord un peu l'histoire ( les Parthes se battaient quasi exclusivement à dos de cheval ), mais j'y ai appris pas mal de choses ( sur l'armement surtout ).
L'écriture est précise, agréable, elle force également ouvrir le dico, ce que je ne déplore pas. Le plan est cohérent et le début pique la curiosité. J'ai été très intrigué du début à la fin, et c'est grâce à la qualité du récit. Un bon texte d'après moi. |