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Policier/Noir/Thriller
Jean-Luc : Je hais les ports de la Baltique
 Publié le 13/01/12  -  20 commentaires  -  2994 caractères  -  287 lectures    Autres textes du même auteur

Brève rencontre.


Je hais les ports de la Baltique


J'ai jeté mon sac sur le quai.

Je hais les ports de la Baltique.

Surtout les soirs d'hiver.

La nuit n'est pas encore tombée qu'il fait déjà nuit. Il fait froid. Du ciel invisible dégringole un mélange de pluie, de neige et d'ennui. J'veux passer la dernière nuit à terre. La clope allumée, le col relevé, j'attrape mon sac et je monte vers la ville. Le premier bar, le premier bouge, le premier point de lumière puant l'alcool fera l'affaire. Ils se ressemblent tous. Ça sent la bière, ça sent la sueur, ca sent l'homme et la fumée.

Ça pue la solitude.

J'me cale au fond, dans l'ombre, j'aime pas être dérangé. La bière est noire et épaisse. À la troisième j'recommence à espérer. J'relève la tête et l'espace d'un instant, mon regard croise le sien.

Je rêve.

Dans cet espace de brutes, de bruits, j'ai vu une prairie de montagne au printemps.

Ça sentait l'vert !

Qu'est-ce qu'ils ont foutu dans mon verre ? Je replonge le nez dedans puis le relève, et la prairie a disparu. Je cherche, j'me r'tourne, c'est quoi c't'embrouille ? La porte là-bas s'est entrouverte et, du flot de noirceur qui inonde le bistro, le rayon vert s'échappe. Je me lève, saisis mon sac et sors à mon tour. Il fait nuit noire maintenant. La bruine glaciale qui me saisit dissipe les dernières vapeurs d'alcool.

Au coin de la rue, un rayon de lumière ; mais pas la lumière blafarde du réverbère, une lumière solaire, chaude, pleine de couleurs ; du blanc éclaté.

Un arc-en-ciel.

Je me précipite, tourne et aperçois la silhouette. Même aveugle je l'aurais retrouvée. J'suis plutôt habitué aux odeurs de gasoil, de tôles rouillées et de dégueulis mais quand le printemps vous chope par le nez vous pouvez pas vous tromper.

Alors comme un clébard attiré par l'odeur des saucisses, j'ai suivi mon nez.

On a quitté le port, suivi des rues inconnues, longé de longs murs aveugles, frôlé des ruelles ténébreuses et partout, la même odeur de pisse et de mort.

Enfin, la silhouette s'est arrêtée, au pied d'un immeuble quelconque. Elle a sorti une clé, ouvert la porte, est entrée.

J'ai pas réfléchi, fallait surtout pas, j'ai suivi.


Maintenant sur ses pas je monte l'escalier.


Elle sait forcément que je suis là, j'ai presque le nez dans son cou.

Je suis rentré chez elle ou plutôt, elle m'a laissé rentrer ; elle m'avait chopé par le nez.

On a couché ensemble.

D'abord, avec ses lèvres, elle a fermé mes blessures, puis avec ses dents, elle en a ouvert de nouvelles ;

les siennes.


– Pour que tu ne m'oublies jamais.

– Je ne t'oublierai jamais.


Elle a maintenant sa tête sur mon épaule, la main sur ma poitrine.


– Tu resteras maintenant ?

– Toute ma vie je resterai. Je te le promets.


Et rassurée, elle s'endormit.


***


Dans la lueur des projecteurs éclairant le pont,

la glace file à l'horizontale.

Au-delà de l'étrave, je devine la mer qui fume, et loin,

derrière l'horizon,

l'avenir n'aura jamais été aussi noir.


Je hais les ports de la Baltique.


 
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   Anonyme   
9/1/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Ah oui, j'aime bien cet instantané à la trame des plus classiques, mais au ton bien particulier. J'aime notamment que le narrateur parte sur des verts de prairie montagneuse au printemps, des arcs-en-ciel formés de blanc éclaté, et soudain retombe dans la trivialité avec "comme un clébard attiré par l'odeur des saucisses" ; on pourrait dire que c'est facile, pour exprimer l'impossibilité de l'humain à sublimer les plus belles choses (ou son génie à les ramener au sordide), mais c'est d'une efficacité redoutable, je trouve, dans sa sobriété, et ça me plaît.
Cela dit, quand même, j'ai l'impression d'avoir beaucoup lu ce genre d'histoire...

"La nuit n'est pas encore tombée qu'il fait déjà nuit." : bien vu, je trouve.

   Margone_Muse   
9/1/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

J'aime assez bien tout le début sauf pour les apostrophes (et aussi les trois premières phrases qui ne méritent pas d'aller à la ligne à chaque fois) que je ne digère pas trop. L'écriture est imagée, avec justesse souvent.
"La nuit n'est pas encore tombée qu'il fait déjà nuit." --> J'adore.
"Ca sent la bière, ça sent la sueur, ca sent l'homme et la fumée.
Ca pue la solitude." --> Ca claque, c'est sympa.
"mais quand le printemps vous chope par le nez vous pouvez pas vous tromper." --> Carrément bien mais avec la déception que ça soit réutilisé plus bas (elle m'avait chopé par le nez).

Le passage de la prairie, avec tout le travail fait avant, est bien écrit, on comprend que c'est une fille, c'est pas déroutant.

Par contre ensuite, je trouve la nouvelle gnan-gnan à partir du pas de la porte. Dialogue un peu nunuche qui casse la finesse du début.
Et je ne comprends pas la fin.

Avis mitigé donc, mais ça reste pas mal dans l'ensemble.

Bonne continuation,
Margone_Muse

   Anonyme   
13/1/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Ben il est où le commentaire que j'ai produit en Espace Lecture ? Je ne vois vraiment pas pourquoi il aurait été censuré ! Si mes souvenirs sont bons je soulignais que ce texte à l'origine posté en prose aurait davantage sa place en Nouvelle ... et je vois que les autorités ont fait le même constat.
Une désagréable impression d'avoir perdu mon temps.

Désolé Jean-Luc, ma contrariété me coupe un peu le sifflet mais je trouve ton texte intéressant par l'ambiance qu'il induit, moins par les contractions inutiles ("l'vert, j'me r'tourne, etc.) et les répétitions ("vous chope par le nez" ), deux fois dans le texte.

   Palimpseste   
13/1/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Pas mal du tout, ce texte... Un bon rythme, une histoire simple et efficace.

Mêmes remarques que mes petits camarades, j'ai bien aimé les mêmes phrases et pas les mêmes choses (le "choper le nez", typique de le genre de bonne idée qu'on a deux fois à une semaine d'intervalle quand on écrit)...

Pour le début, y'a plein de synonymes de "puer" qui auraient été bien employés... empester, emboucanner, fouetter, infecter, schlinguer, dégager... Il y a de quoi donner à cette collection de senteurs une autre saveur...

Les contractions comme "j'me cale" ou "j'me retourne" me semblent inutiles, voire contre-productives.

La fin aurait gagné avec une phrase qui dit se qui se passe après "elle s'endormit"... L'ellipse fonctionne, mais un peu de chair autour aurait été agréable, d'autant que la nouvelle est courte et supporterait très bien quelques phrases supplémentaires.

Mais c'est bien...

   matcauth   
13/1/2012
 a aimé ce texte 
Bien
c'est un beau moment de vie, j'ai ressenti ce que le personnage (quelle que fut sa vie, son passé et surtout son futur) éprouvait, ce désarroi et cette tristesse intérieure. Bravo donc, d'autant que ce genre d'ambiance me plaît beaucoup. Evidemment, cette atmosphère lugubre ne peut en revanche pas plaire à tout le monde.

Ce qui me dérange par contre (je suis trop terre à terre?) c'est cette description d'un port de la Baltique. Ces endroits sont très différents de la description que vous en faites. Est-ce à dessein, pour ne pas dériver trop loin de l'histoire? Effectivement, le côté "perdu" des ports de la Baltique sert bien l'histoire, c'est vrai, mais il m'aurait semblé plus intéressant que vous décriviez les ports de là-bas tels qu'ils sont, immenses, sans murs ou saletés infâmes. Eloignés de la ville, des bars et des prostituées. Je généralise, bien sûr, mais le titre de votre nouvelle, généralise, lui aussi.
Je n'ai pas assez l'âme d'un poète, n'est ce pas?

L'odeur de tôle ou de vomi, je n'ai pas compris non plus : je ne vois pas quelqu'un renifler ce genre d'odeur et s'en accommoder avec le temps.

Pour le reste, c'est un bel exercice, réussi : les tourments d'un homme dans une ambiance de polar crasseux, une touche d'espoir, et puis plus rien. Les contrastes, également.

Merci

   Anonyme   
13/1/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Et le héros planta son nez au ciel
et se moucha dans les étoiles
dans le port... de la Baltique
où ça sent la bière jusqu'au cœur de la glace

Il est en définitive tellement dommage que je ne puisse m'empêcher d'entendre JB en vous lisant, à défaut de le boire.

J'ai l'impression d'avoir lu ou entendu ça mille fois.

Cependant, il ne serait pas juste d'en rester là et de négliger de vous dire que vous écrivez merveilleusement bien, que les images sont judicieusement choisies, la rythmique haletante et la poésie émouvante. C'est efficace, très efficace.

C'est là l'essentiel que je demande pour mon plaisir Mais je répète ce que j'ai déjà dit au sujet de votre premier texte : je reste curieux du prochain pour vous découvrir dans un autre exercice. Encore un port ? Ceci n'a aucune importance.

Je reste un peu, je l'avoue, sur ma faim. Repas trop frugal. Mais vous avez un lecteur acquis, c'est certain.

   Anonyme   
13/1/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Ce texte très court est à mon avis pas assez percutant. La première partie me laissait espérer une rencontre d'exception mais non, l'émotion, l'érotisme ou autres, je ne peux l'imaginer. Le dialogue dans ce couple d'occasion est figé, cliché, banal:
– Pour que tu ne m'oublies jamais.

– Je ne t'oublierai jamais.

– Tu resteras maintenant ?

– Toute ma vie je resterai. Je te le promets.

Et ce vers en final dément un peu ce qui vient de se dire:
l'avenir n'aura jamais été aussi noir.Et je me demande quel est le rapport avec le fait d'haïr les ports de la Baltique.
Désolé mais je crois que je loupe quelque chose et je ne sais pas quoi. enfin que l'auteur me pardonne ma naïveté (sourire)

   Charivari   
13/1/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte qui plante une atmosphère dès les premiers mots, et qui nous mène par le bout du nez comme des saucisses au bout du flair d'un clébard.

J'aime bien ce genre de phrase :
"Du ciel invisible dégringole un mélange de pluie, de neige et d'ennui."

Très très évocateur. Ah ! et "La nuit n'est pas encore tombée qu'il fait déjà nuit", c'est tout bonnement génial. Dommage qu'à côté de ça, on ait "il fait froid", beaucoup trop plat, quand même.

Mais le ton est parfait, ni trop vulgaire, ni trop léché...

Par contre, je trouve le texte peu original et trop stéréotypé. Bon, après tout, tant pis, j'ai pris mon pied, alors....

   widjet   
13/1/2012
 a aimé ce texte 
Pas
J’ai aimé le titre, le « D'abord, avec ses lèvres, elle a fermé mes blessures, puis avec ses dents, elle en a ouvert de nouvelles »… et puis, c’est à peu près tout.

Le reste n’est pas déplaisant (hormis les « Je cherche, j'me r'tourne, c'est quoi c't'embrouille ? » - franchement dispensable, ça fait un peu « racaille de la cité » et ce n’est pas l’image que j’ai de ce type un peu revenu de tout, désabusé - et cette image « comme un clébard attiré par l'odeur des saucisses, j'ai suivi mon nez » carrément pauvre, là).

L’auteur se fiche du tiers comme du quart des répétitions, mais ici ça fonctionne car le héros n’a pas un vocabulaire très varié donc pas de souci. C’est écrit comme ça, de façon coulante comme de l’eau, ça glisse avec de temps en temps des coups de canifs vaguement poétique, mais qui sentent la plupart du temps le réchauffé (« ça pue la solitude »). Plus de recherche n’aurai pas nui.

L’histoire ? Accessoire et c'est nullement gênant puisque tout réside (ou se veut résider du moins parce qu'à part aligner des mots comme "odeur" "pisse" "bruit" etc... - à la portée de n'importe qui donc - rien n'est véritablement mis en œuvre - pas même tenté - pour favoriser l'immersion et faire ressentir les choses) dans l'atmosphère.

Pour ma part, j’ai pensé donc à un voyageur qui revient de temps en temps au même endroit revoir sa régulière qui tente de le retenir, de résister à l’appel d’une autre maîtresse aussi indomptable : la mer.

Pas infamant, mais à des années lumières du premier opus.

W
(auteur toujours à l'Ouest)

   Anonyme   
13/1/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voilà, faire de la micro, c'est ça, ça raconte quelque chose, ça évite les mots de trop, un prologue, une chute en pente douce, concept fulgurant, qui n'en fait pas trop, qui n'en fait pas trop peu, langue précise, chaloupée, c'est sûr quand on s'y attend pas, ça surprend. Moi, je m'y attendais, au bout de deux phrases j'avais compris que l'auteur maîtrise son sujet, je veux dire, maîtrise la technique et donc maintenant je vais aller lire le fil de discussion.

"La nuit n'est pas encore tombée qu'il fait déjà nuit. Il fait froid. Du ciel invisible dégringole un mélange de pluie, de neige et d'ennui."

J'ai l'impression Jean-Luc que vous savez écrire ce genre, mais... non, vous savez... :)

   Coline-Dé   
13/1/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah oui, du tout bon ! Sur un canevas bien rapetassé, faire de la broderie en relief, c'est du talent, je trouve ! Pas des " jolis" mots, pas du style de bon élève, non : du vivant ! Du juste. Jusque dans les répétitions.
Sauf peut-être "elle m'avait chopé par le nez" qui n'est pas à sa place, il me semble...
J'aime vraiment ces textes qui vous plongent en quelques lignes directement dans l'épaisseur d'une histoire sans fanfreluches.
Je ne relève pas de phrase particulière : ce qui m'a plu, c'est la rapidité, l'économie, et la poésie que vous savez faire surgir de la banalité

   funambule   
13/1/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Il y a une atmosphère, c'est indéniable même si certaines saillies qui voudraient enfoncer ce clou là dénotent à mon sens (le pense à ce moment aux "saucisses et au chien"). Les histoires de prairies, de printemps cherchant à trancher avec la "sordidité" me paraissent trop en dehors de ce que le reste du texte m'aura laissé imaginer du personnage... même si j'entends... enfin, je pense qu'il faudrait reformuler ça légèrement à la baisse, en conservant le laconique minimalisme qui enchante le récit. Un peu plus que des détails à revoir... mais pas grand chose tout de même... Et puis ce n'est que ma subjectivité qui parle, ma projection dans ce récit qui fut un agréable moment.

   caillouq   
14/1/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Heu ... J'avais envie de suivre ce marin, mais il est un peu trop éthéré ... En fait, je crois que je n'ai rien compris. J'ai cru qu'il connaissait déjà la fille. Ca commence brut de brut mais ça vire fleur bleue. Sauf qu'à la fin, il a du se passer quelque chose, j'ai pas compris mais il y a une sacrée ellipse au moment du * * * *, non ? Ou alors le début était un flash-back ? Je crois que j'aurais eu besoin d'un peu plus de chair, enfin, de données concrètes, pas juste de la chair chair, pour pouvoir reconstituer une histoire qui soit celle de cette nouvelle ...
Sinon, ça se laisse bien lire, au bémol près des élisions systématiques du "je" qui font un peu trop genre pour mon goût. Mais ça donne envie d'en lire d'autres.
Edit après lecture du forum: bon sang mais c'est bien sûr, le ton de ce texte me disait quelque chose ... Mais "Au bout du quai ..." était plus dense.
Ah oui, et puis le "elle s'endormit" après tout ce présent m'a vraiment fait tiquer.

   Anonyme   
14/1/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup l'ambiance portuaire retranscrite ici.
Je visualise une sorte de Corto Maltese désabusé sans vraiment de passé et sans vraiment de futur.
Vaguement présent entre deux escales.
L'écriture est minimaliste (rien de péjoratif ici) et me rappelle un peu celle de Raymond Carver dans sa concision et dans son rejet de tout superflu. Dans le fait aussi qu'il s'agisse juste d'une tranche de vie sans début ni fin.
Je ne suis en revanche pas trop fan non plus des contractions (comme énoncé plus haut).
Et il y a également ce passé composé de la première phrase et le passé simple de " elle s'endormit" qui me gène un peu par rapport au fait que l'ensemble est composé au présent.
Enfin mis à part ceci, j'ai beaucoup aimé.

   Anonyme   
15/1/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
C'est un poème en prose.
Il en a la concision et la richesse des images.
J'ai adoré le coup de la prairie au printemps qui devient un rayon vert (bien connu des marins) qui se transforme en lumière aveuglante pour exploser en arc en ciel.
J'ai bien sûr aimé l'ambiance du port, bien exprimée en phrases courtes façon réalisme poétique.

A l'épilogue , le narrateur a repris la mer. Mais on reste dans le registre poétique

"Dans la lueur des projecteurs éclairant le pont,
la glace file à l'horizontale.
Au-delà de l'étrave, je devine la mer qui fume, et loin,
derrière l'horizon,
l'avenir n'aura jamais été aussi noir."

Et on retrouve à la chute, le titre (qui est aussi la seconde phrase)

Merci, et bravo

   brabant   
23/1/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Jean-Luc,


J'ai lu ce texte dès sa publication en me disant que je reviendrai le commenter. Malgré sa concision, j'avais trouvé qu'à deux ? reprises vous reveniez par trop sur l'odeur de la bière et de la pisse.

Mais j'avais été très impressionné par la façon dont vous aviez campé l'atmosphère de cette Baltique, de ce froid qui anesthésie, de cette solitude et de ces odeurs de bière, de corps et d'huile, de sueur et de pisse. De crasse. Et pourtant dans le froid glacial et l'isolement les odeurs ne sentent pas (sic). J'ai ressenti exactement ma propre perception de toutes ces choses en accord avec des quidams de cette Scandinavie que j'ai pu croiser sur ma route, en accord avec la série d'Arte sur la Suède, Norvège, Finlande, Laponie, Danemark... que j'ai dévorée à Noël, en accord avec la lecture de polars venus du froid auxquels je me suis mis pour changer un peu des policiers et thrillers anglo-saxons.

Un grand bravo pour ce texte qui m'a happé ; nous étions manifestement sur la même longueur d'onde.

Cette inconnue que le héros de la nouvelle a suivie sortait-elle d'un bouge que l'on aurait pu appeler "Der Blaue Engel" et se prénommait-elle Lola ?
Vous auriez pu appeler votre héros Unrat (clin d'oeil à Lagomys).
Jeu de dupes pleinement assumé (hypocritement ?) me semble-t-il ? Ou l'héroïne se prend-elle au jeu ? où le meilleur moment n'a cependant pas été que la montée de l'escalier. Ouf !


Encore bravo !


ps : Je m'en vais maintenant lire les autres coms et votre fil...
Ah oui ! Quelle bière servait-on dans cet estaminet nocturne ? :)

   LeopoldPartisan   
9/2/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Vraiment super ce très court texte, qui pour ma façon de voir et de ressentir les choses s'apparente vraiment à l'idée que personnellement je me fais de la poésie en prose. Une poésie qui raconte une histoire qui vous plante carrément dans le coeur son décor. Il y adans ce texte ce qui fit qu'un auteur comme par exemple Charles Bukovski est un véritable poète.

Ceci est un véritable petit conte de la folie ordinaire.

Je ne peux que dire encore...

   AntoineJ   
27/4/2012
 a aimé ce texte 
Bien
le ton et le style sont bien en ligne avec l'esprit
les images et les situations sont courtes, sobres ...
un petit cri plein de retenu
manque un peu de peps ou de débordements pour que ce soit vraiment bien

   Menvussa   
3/4/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut Jean Luc,

Une fine tranche de vie, une ambiance plus qu'une véritable histoire.
Une lecture agréable

   carbona   
5/8/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime beaucoup l'écriture qui nous permet de glisser dans la peau de ce personnage désabusé et crée de suite une ambiance.

J'adore le rythme donné de ce fait à votre texte qui se lit vraiment avec plaisir.

Je ne suis pas fan en revanche de la comparaison de la femme avec le printemps, j'aurais apprécié, dans ce contexte, une description plus terre à terre, moins "poétique".

Dans le même esprit, je n'accroche pas non plus avec le dialogue de la fin où les deux personnages se font des promesses d'amour (d'après ce que j'en comprends). J'aurais imaginé quelque chose de moins tendre, de plus cru, dans la lignée du début du texte.

Un détail : La bruine glaciale qui me saisit dissipe les dernières vapeurs d'alcool. < je supprimerais "qui me saisit".

Merci pour cette agréable lecture !


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