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jeanphi : Vote blanc [concours]
 Publié le 06/11/24  -  7 commentaires  -  2220 caractères  -  70 lectures    Autres textes du même auteur

Réminiscence spectrale ou petit traité de nostalgie…


Vote blanc [concours]


Ce texte est une participation au concours n° 36 : Des courts littéraires atypiques

(informations sur ce concours).



Me revoici devant le mur. Ici, la lumière est un filigrane de la sensation, de l'émotion aussi.


Et flottent dans le parfum de l'air et dans la lumière, toutes les peurs et tous les désirs que j'ai pu éprouver. Dix-huit ans. Dix-huit ans que j'ai eu dix-huit ans et que je n'ai plus franchi l'embouchure de cette rue, dix-huit ans que le mur n'existe plus. Ici j'ai pleuré, j'ai aimé, j'ai craint, j'ai joué et, surtout, j'ai appris et rêvé, j'ai appris à rêver. Sept heures par jour, cinq jours par semaine depuis mes trois ans jusqu'à ma majorité, j'ai traîné en ces murs tous mes espoirs et toute ma volonté.


Ma vie s'est déroulée ici dans son entièreté, et après, le vide, le noir, parsemé de quelques étoiles lointaines…


Me revoici, à l'école, donc, serrant dans la main mon petit bulletin de vote, prêt à aller rejoindre tous ses petits amis dans l'urne aveugle et sourde.


Le bonheur, la nostalgie, parfois se conjuguent, s'amalgament et puis s'annulent. Le constat qui en ressort se trouve alors être ce même sentiment qu'éprouve l'esprit déterminé à en finir avec l'existence. Une morbide ambivalence animée par une conscience indomptable.


Mais déjà mon devoir civique accompli, je me dirige vers la sortie, tentant d'accrocher du regard la moindre aspérité dans les façades et les bâtiments, rien n'a changé en ces lieux, sauf moi.


Mes pas s'accélèrent, plutôt que de rallier le transport, ils me dirigent vers le centre, malgré moi. J'essaye de leur résister mais ils sont les plus forts, je m'offusque, je me crois fou, habité par une volonté parasitaire, mes pas se succèdent en dépit de mon bon vouloir. À chaque enjambée la lutte semble impossible, je tourne les épaules, les hanches, rien n'y fait. Ayant titubé ainsi jusque sur la place commerçante, je trébuche enfin à l'intérieur d'un rade.


Un visage édenté me sourit.


– Roger, il y a dix-huit ans que je ne suis pas venu me faire servir une mousse, aujourd'hui ça sera de la triple.


 
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   wancyrs   
18/10/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Salut,

Le texte veut parler de nostalgie, mais à la fin de ma lecture je n'éprouve rien. Pourtant on m'a parlé de parfum (j'aurais aimé savoir lequel pour pouvoir en humer dans mon imagination) ; pourtant on m'a parlé de peur (j'aurais aimé avoir un exemple, un fait réel qui me fasse ressentir cette peur) ; pourtant on m'a parlé de désir (j'aurais aimé avoir une image qui réveille en moi quelque chose)... Bref, j'ai des mots, mais pas réellement de matière à m'émouvoir ; j'aurais aimé qu'on me fasse ressentir la peur, le désir, qu'on ne fasse humer un parfum quelconque que de me dire ces choses.
Au final s'il est vrai que rien n'a changé, comment le sais-je si je n'ai pas d'élément de comparaison ? Seul le visage édenté de la fin me donne une vraie image, quoique j'aurais aimé savoir quelles dents manquent à ce sourire pour avoir une image nette... Puis, un visage édenté, ou bien une bouche ou un sourire édenté ?

Bonne chance pour le concours.

   Donaldo75   
26/10/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Je ne suis pas spécialement emballé par ce texte. C'est court, certes mais sans la densité que j'attendais au vu du thème ou de la promesse de l'exergue. En fait, il y a bien un squelette, une idée mais elle n'a pas pris corps. Ce n'est pas développer dans la longueur qui pallierait ce manque de matière mais resserrer les atomes littéraires afin de laisser quelque chose de remarquable au lecteur une fois sa lecture terminée. Parce que là, en l'état, c'est vite lu vite oublié.

   Dameer   
6/11/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Hello,

L’intro est pleine de promesses : "Me revoici devant le mur. Ici, la lumière est un filigrane de la sensation, de l'émotion aussi. Et flottent dans le parfum de l'air et dans la lumière, toutes les peurs et tous les désirs que j'ai pu éprouver."

En fait de désirs, d’émotions, de sensations, le type ne semble pas avoir vécu grand-chose : il est resté au même endroit jusqu’à 18 ans, et après ça rien : "Ma vie s'est déroulée ici dans son entièreté, et après, le vide, le noir... "

Si j’ai bien compris il va voter à l’école où il a fait toute sa scolarité et dépose un bulletin blanc, preuve qu’il n’est pas plus impliqué dans la vie citoyenne que dans sa propre vie.

Finalement ses pas le conduisent en ville où il échoue dans un "rade" (= bar, bistrot ; merci google). Le terme argotique est pas mal choisi car le type est littéralement tombé en rade, il se voit dans une glace (c’est comme ça que j’interprète la scène) et voit un type édenté !

Image de vide, de page blanche, d’un alcoolique en déchéance.
Je ne peux que commisérer, car il est passé à côté de sa vie !

   Provencao   
6/11/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Bonjour,

Plusieurs lectures....c’est donc faute d’avoir percé le schème d’émotion, que la notion d’émotion poétique est en déshérence en vos vers.. Si en effet, l’émotion n’était qu'effet d’un sujet singulier face à quelque chose ou quelqu'un mettant en cause sa présence au monde, elle intéresserait le lecteur, le poète que nous sommes.
Malheureusement je n'ai pas recouvré cette perception poétique, pure dotée d’une écriture originelle, indépendante à la fois de la pure pensée et de l' esthétique à la fois émotionnelle et touchante.

J'en suis désolée.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
6/11/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
bonjour concurrent
je viens faire un tour du côté de cet endroit, où l'on dépose un bulletin dans l'urne, qui peut faire changer le cours des choses, comme de l'autre côté de l'Atlantique ce jour...
ou atterrir dans un bar ?
NB décidément, combien de textes ici déposés, ont trait à la picole ?
Il faut de tout pour faire un monde, mais cet attrait pour la boisson, cette bière de trop qui pourrait accélérer une " mise en bière "
Depuis 2013, que je suis locataire dans la maison, combien de fois aurai-je dit mon aversion pour le sujet ?
n'est que la dernière strophe, où le héros ne voudrait pas obéir à ses pas, se laisse embarquer dans une " mauvaise " direction... moi, voulant à chacun des miens leur intimer cet ordre
- un deux, un deux, un deux !
qui me fait un peu sourire.

   Robot   
6/11/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Un électeur de retour dans son école pour déposer son bulletin dans l'urne sent la nostalgie le gagner en revoyant le lieu ou il a passé ses premières années.
Un thème traité sans grande consistance qui s'oublie sitôt terminé la lecture.

   hersen   
12/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
J'aime bien ici ce qui fait la notion du vote blanc : ne pas se sentir concerné par quoi que ce soit de la vie publique.
Ainsi, la première phrase : me revoici devant le mur.
la fuite, l'évasion a sans doute été la seule opportunité de ne pas se sentir écrasé. Si le narrateur revient, c'est sans doute par nostalgie, mais je le vois plus comme un trait définitif tiré sur ses avant-18 ans.
Se retrouver face à un ancien pote, édenté, devant son éternelle chope de bière. S'il le narrateur n'a rien à regretter, comment s'impliquer dans un endroit appelé à disparaître de son esprit ?
J'ai aimé ce texte surtout par ce qu'il mélange de la vie personnelle et la vie communautaire, publique. Si les deux ne sont pas raccord, pourquoi s'impliquer ?
merci pour la lecture.


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