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Anonyme
12/2/2012
a aimé ce texte
Bien
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Jolie conclusion, et la démonstration, pour moi, est convaincante... cela dit, j'ai trouvé l'exposition un peu brouillonne. Ainsi, si je peux comprendre que, après que le narrateur s'est vu incapable de prononcer un mot, il tienne lors de son voyage à dire quelque chose pour briser cette oppression de la causalité qui constitue la question centrale du texte, je m'explique mal que, dès le retour du narrateur en arrière, Fettel soit furieux qu'il n'ait rien dit. Ou alors, c'est parce qu'il avait prévu de donner pour instructions au narrateur de prononcer "Noir" en arrivant : comme celui-ci ne dit rien, cela semble conforter la notion d'univers multiples à laquelle Fettel est opposé.
Si c'est bien cela, je trouve que le texte ne l'explicite pas suffisamment. Par ailleurs, je ne vois pas l'utilité des paroles mystérieuses de Fettel au narrateur juste avant son départ ; dans la logique du texte, qu'est-ce qui peut amener le scientifique à parler ainsi ? Et dans sa dynamique, cela ne me paraît pas indispensable non plus : l'effondrement du narrateur s'explique très bien sans. En bref, je trouve l'idée bonne mais pas assez clairement dégagée dans la narration ; le déroulement n'est pas simple à débrouiller, même pour l'amatrice de science-fiction que je suis. J'ai bien aimé la manière dont le texte est construit : l'explication du projet n'est pas donnée de manière trop didactique et raide, mais on est amené à la comprendre peu à peu au travers des interactions des personnages. C'est une bonne chose mais, comme j'ai dit, les enjeux de l'expérience m'ont paru un peu flous. Le dosage est toujours délicat en science-fiction, entre la clarté de la situation et l'écueil d'expliquer de manière trop voyante... Un bon texte au total, pour moi. |
matcauth
16/2/2012
a aimé ce texte
Bien
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S'attaquer au paradoxe temporel, voilà un ambitieux projet!
Néanmoins il me semble assez réussi ici, à part peut être la fin où vous semblez avoir peur de ne pas avoir passé le message avec suffisamment de clarté. Ce qui est bien dans cette histoire, bien écrite et avec en fait une écriture très simple, c'est que vous apportez un plus, vous nous emmenez là où on ne s'attend pas. L'allure très lente de l'histoire peu plaire ou déplaire, le manque de science fiction (du style : youpi, je suis retourné au temps des dinosaures ou de Charlemagne ! vite, une photo !) aussi. Mais c'est pour mieux servir un message, simple, concret, réaliste. La vraie déception, finalement, vient du message : alors tout est écrit? aïe, quelle désillusion! |
costic
24/2/2012
a aimé ce texte
Un peu
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Une certaine confusion à lire ce texte dont je n’ai pas vraiment compris les tenants et les aboutissants, mais en tant que fan inconditionnelle de docteur who, j’ai tendance à accepter sans tergiverser les voyages dans le temps, cependant je note un certain manque de clarté dans le fil du récit., en particulier dans sa conclusion. J'aime beaucoup l'idée d'une excursion dans le temps. Excursion dont j'attendais sans doute plus de légèreté et plus de clarté.
A l’image de « Tu vois ce que je veux dire. » en début de dialogue, je n’ai pas vraiment vu, mais l’idée reste intéressante, à éclaircir donc… |
Anonyme
25/2/2012
a aimé ce texte
Bien
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Un texte bien écrit mais dont la trame m'apparait obscure. J'ai du mal à comprendre les subtilités du voyage temporel tel que vous l'imaginez, par exemple à travers cette phrase : « Ils se matérialisaient devant nous à l’heure exacte qui avait été programmée, avant même d’être partis ! ».
La superposition du même personnage au même moment me semble très flou et à mon avis inexact d'un point de vue théorique. J'ai lu un ouvrage d'Etienne Klein sur les arcanes du temps , plutôt complexe, et j'en ai retenu que revenir dans le passé était impossible car cela contredisait la flèche des événements, l'enchainement des causalités. Ou alors il fallait emprunter un autre chemin, passer dans une dimension parallèle mais là j'avoue que j'ai lâché prise ! En tout cas le sujet est fascinant et vous ne vous en sortez pas trop mal. Malgré le scénario tortueux l'histoire reste intrigante. Par contre je n'ai pas aimé le portrait de Fettel, grossière caricature du savant exalté. J'aurais aimé plus de profondeur dans ce personnage que vous rendez inutilement antipathique. |
Jagger
27/2/2012
a aimé ce texte
Un peu
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L’idée des voyages dans le temps est un grand classique de la science-fiction et il est difficile, dès ce moment de paraître original. Ce texte, sans apporter cette dite originalité, se défend de manière assez correcte contre les clichés et les lieus communs du genre.
La question qui est prédominante dans ce genre de texte (et qui est central dans celui-ci en particulier) c’est de savoir si le passé peut être altéré ou non. En général, on se garde bien d’être catégorique dans la réponse, alors que là, la sentence est sans appel : c’est non. Je trouve un peu dommage une telle fermeture dans un style qui se veut ouvert, finalement. Sur la forme : Je trouve que le texte contient beaucoup d’auxiliaires (être, avoir) et qu’il serait aisé dans supprimer quelques-uns pour éviter cette impression de répétition. C’est particulièrement frappant dans le paragraphe commençant par « Fettel en avait été fou de rage… ». Le style est assez correct et ne souffre pas, à mon sens de gros défauts. Cependant, certaines tournures et choix de mots me laissent perplexe : « et aurais souhaité me retrouver à des années-lumière de cet endroit funèbre. » Pourquoi funèbre ? « L’œil artificiel au-dessus de ma tête se revêtit d’une aura verdâtre et fantomatique » Bof les termes utilisé ne sont pas idéales même si on comprends le sens. La fin du paragraphe est meilleur. Quelques accords de temps ne me semblent pas idéaux non-plus. Les scènes animées sont un peu molles, la faute à de trop grandes descriptions pendant les moment chargé en action. Sur le fond : La scène entre le personnage principal et Fettel juste avant le départ me semble injustifiée, avec le recul, ou mal exploitée. Et les sentiments de ce premier envers le deuxième me semble disproportionnés. Les termes comme « litanie infernale » me semblent exagérés et hors sujet. Certes, ils sont jolis mais ne se justifient pas pour autant. Il y a parfois une abondance de ce genre d’adjectif qui paraissent décalés. Comme le « funèbre » relevé plus haut. Sinon, j’ai beaucoup aimé l’idée du noir/blanc. Simple mais efficace et assez esthétique. Dans l’ensemble, si l’idée mérite qu’on s’attarde sur ce récit, le traitement manque un peu de sel à mon goût. Au plaisir de vous lire à nouveau. |
brabant
4/3/2012
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Jedediah,
J'ai lu sans difficulté ce récit de science-fiction où vous faites preuve d'une grande clarté et dont le principal mérite est d'échapper aux concepts pseudo-scientifiques fumeux ainsi qu'à des digressions pseudo-psychologiques vaseuses. lol. Vous avez choisi de faire simple d'où l'efficacité de votre texte. Un savant rationnel qui se livre pourtant à une expérimentation qui ne l'est pas. Cartésien et Thomien, on aurait malgré tout pu le complexifier sur cette seconde facette et lui accorder une once de mysticisme au sortir de l'expérience. Un cobaye au caractère plus complexe (juste ce qu'il faut) porté par un inconscient qu'il veut nier. Sensible, vulnérable et attachant. Personnage empathique bien dosé. "Le libre arbitre n'est qu'une douce chimère" : je suis d'accord. "Le passé est le passé, et l'avenir est un long passé dont nous sommes les spectateurs inconscients" : jolie formule ! Beau sujet de discussion. Sébastien en est la concrétisation ; j'aimerais pouvoir le pousser dans ses retranchements. Au plaisir de vous lire ! |
jeanmarcel
5/3/2012
a aimé ce texte
Bien
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Récit agréable, très bien mené.
La fin me laisse dubitatif, pas du tout sur la forme qui est excellente, mais sur le fond. Je trouve que l’explication est paradoxale et contient tout et son contraire. Le passé est certes immuable si on l’observe de manière statique, là j’adhère complètement, mais au moment des faits, c'est-à-dire quand le père prend sa voiture, il est tout à fait libre de ses choix. C’est le présent qui commande. Pour moi le voyage dans le passé change le présent et le futur, je ne suis donc pas convaincu par la chute : « L’avenir est un long passé dont nous sommes les spectateurs inconscients » Je trouve la formule magnifique mais je n’y crois pas une seconde. Cette démonstration de l’inutilité du retour en arrière brise peut-être un de mes vieux rêves ? C’est vraiment la seule chose qui me questionne dans ce très bon texte de science-fiction light. |
Ninjavert
14/3/2012
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Ah le paradoxe temporel !
Je suis ô combien friand de ces petites bizarreries, dans lesquelles on se plait à tenter de rendre viable une situation théoriquement complexe, pour ne pas dire impossible (en l'état actuel de nos connaissances, et bla bla bla). Je dois avouer que j'ai été moyennement convaincu par cette excursion. L'exercice était difficile (même s'il doit être amusant, ça fait un moment que je pense à m'y essayer), et il n'a pas été mal géré malgré un résultat en demi-teinte. Le style est sobre et agréable à lire. Pas toujours transcendant non plus, je rejoins la remarque de Jagger sur certains termes parfois un peu exagérés (funèbre, tout ça) par rapport à la situation décrite, mais globalement j'ai lu avec plaisir. Je suis un peu mitigé sur les personnages : autant le héros est bien décrit, avec une épaisseur rendue suffisante par son passé et le peu de son caractère qu'on voit / devine, autant tous les autres endossent clairement des rôles de figurants. Hugues est un vrai second rôle, pas de souci, mais j'ai trouvé Fettel mal géré. Soit trop décrit (au final... à part contredire la théorie des univers parallèles, à quoi sert-il ?) soit pas assez posé. Comme les autres, je trouve que son entretien avec Sébastien avant son départ est peu convaincant. La seule déduction que j'entrevois à connaître le passé de Sébastien pourrait concerner ses motivations : oui, plus que la prime on peut imaginer qu'il tente l'expérience dans l'espoir de pouvoir (si ce n'est là, un jour) revoir son père. Mais ceci établi, je ne vois pas ce que ça change ni à l'expérience... ni à quoi que ce soit. Du coup, je me demande à quoi sert cette scène, en plus d'être confuse. Un autre point qui m'a chiffonné : j'ai du mal à comprendre ce qui arrive au héros lorsqu'il revient dans le passé. Qu'il ne puisse pas parler, à cause du fait que comme tu le dis que : Quelque chose agissait contre ma volonté, quelque chose m’empêchait de changer le cours du temps, car les lois qui régissaient ce monde étaient bien plus fondamentales et bien plus inébranlables que ne l’était mon libre arbitre. Ok, pas de souci. Je ne remets pas en cause la conclusion de l'expérience, c'est ton choix d'auteur, on adhérera au message ou non, mais moi il ne m'a pas paru moins plausible qu'un autre. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi Sébastien, en regardant son "double du passé" a l'impression de regarder son père... Douze heures séparent les deux hommes, il n'y a donc aucune explication "physiologique" à la chose (il n'est pas parti 20 ans dans le futur). C'est d'autant plus troublant que Sébastien sait lui même avec certitude qu'il se regarde. Alors pourquoi cette étrangeté ? Elle colle bien au sentiment de culpabilité (le survivant) que ressent Sébastien, mais je trouve que c'est pour les lois immuables de la nature une façon étrange de "bloquer" Sébastien. Tous les phénomènes physiques (poitrine comprimée, etc.) me conviennent, mais j'ai du mal à raccrocher cette bizarrerie optique avec l'effet qu'elle produit psychologiquement sur Sébastien (qui tout troublé qu'il soit, sait pertinemment qu'il ne contemple pas réellement son père). En bref, j'ai l'impression de ne pas comprendre le mécanisme que tu as voulu mettre en oeuvre ici, et ça m'embête car je soupçonne qu'il s'agisse d'un truc intéressant. Si quelqu'un d'autre avait fait le voyage, un autre blocage aurait-il eu lieu, prenant une autre forme ? Cette manifestation physique du blocage n'est elle qu'un prétexte ? L'interprétation physique et personnelle de Sébastien de cette impossibilité de revenir dans le passé, qui se manifesterait pour autant avec n'importe qui sous une forme ou une autre ? Là encore, je soupçonne un lien étroit entre ce symptôme et l'échange préalable avec Fettel, mais ça n'est pas clair et c'est dommage. Reste les éternelles chipouilles concernant le paradoxe en lui-même : - Quand Sébastien apparaît la première fois (quand il doit dire "blanc"), on se trouve à un point de la ligne temporelle où le futur, d'où il doit partir, n'a pas encore eu lieu. Si le futur n'a pas eu lieu, il n'est pas encore parti dans le passé. S'il n'est pas parti, il ne peut pas apparaître. (surtout si comme le prétend Fettel, le temps n'est qu'un fleuve unique sans affluents) - Après s'être vu apparaître et échouer à dire blanc, Sébastien doit appliquer le protocole modifié et partir dans le passé pour dire "noir". Mais en réalité, Sébastien ne part qu'une seule fois dans le passé : que ce soit pour dire blanc ou noir, il échoue. Il doit revenir en arrière et dire "blanc". Voyant que ça ne marche pas, on lui demande de dire "noir". Mais dans les deux cas, il revient au même endroit du temps : 12h plus tôt. Au final, ça crée une boucle sans fin : Il doit partir dans 12h pour revenir dans le passé et dire blanc. Mais comme on le voit échouer, on lui demande de dire noir. Il part du coup dans le passé. Comme on le voit échouer (croyant qu'il devait dire blanc, alors qu'il devait dire noir), on lui demande de dire noir, etc. C'est sans fin. Ces "incohérences" ne sont pas des défauts de ton histoire, qui est plutôt bien ficelée, mais des éléments structurants du paradoxe temporel en lui-même. Pour autant, ton texte n'explique pas plus qu'il ne résout, ce paradoxe du voyage temporel (contrairement à ce que tu annonces au début du texte). Pour conclure, je pense que tu avais quelque chose de bien ficelé et de plutôt cohérent en tête au moment de l'écriture, mais à cause de certaines zones d'ombres et de passages pas forcément limpides, le résultat final se retrouve un peu confus. Je serai curieux de savoir plus précisément ce que tu avais en tête et si je suis passé à côté d'un élément important. Dans tous les cas, c'est un texte agréable et plutôt bien mené sur un sujet qui n'a rien de facile. Bien joué et merci pour ce voyage dépaysant ! ;) PS : Comme Jagger également, j'ai beaucoup aimé le concept du mot clé : noir / blanc. |