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jeanphi
4/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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L'histoire est très bien racontée, mais elle manque de crédibilité, même pour une allégorie. Un bureaucrate sur qualifié inoccupé dans un ministère, très courant. Un bureaucrate redoutant le burn out par surplus ou par manque de travail, hyper courant. Un employé qui s'indigne de ses conditions de travail le jour même de son entrée en fonction, régulier. Mais quelqu'un qui est à ce point lâché : trop peu crédible pour me permettre de me rattacher serait-ce même à un récit allégorique. Il faut forcément que sa fonction justifie une présence passive, technicien de réseau ou autre, qui devrait être évoquée et le ramener à un semblant de raison.
C'est très bien écrit, mais j'y perçois trop peu de crédibilité pour apprécier ma lecture. La choix de 'bulle' pour le mot phylactère est sans doute utilisé pour générer par analogie avec le mot 'gomme', l'image 'bulle de gomme' , représentant ainsi l'oisiveté à demi-mot. |
Asrya
24/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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Une idée intéressante.
Ne rien faire, un travail. Un travail qui n'est pas simple il faut l'avouer. Ne rien faire du tout, pendant des heures et des heures, des jours et des jours... il y a de quoi se tirer une balle et faire un burn-out en quelques semaines ! C'est bien pensé, c'est une belle proposition et cela donne à réfléchir. Une thématique qui ne peut donc que me plaire et emporter mon engouement. Des bémols malgré tout, notamment sur la conduite narrative et sur l'intervention du personnage secondaire. Si l'entame du récit avec de dessin et sa part de réflexion qu'il laisse apparaître est plus que plaisante, l'intrusion du collègue dans le bureau et le dialogue qui s'en suit me laisse perplexe. N'est-il pas en train de faire quelque chose ce collègue ? Lui qui n'a jamais vacillé pendant toutes ces années ? Ne se préoccupe-t-il pas du travail d'un autre et n'est-il pas en train de faire quelque chose ? Hum... cela ne ressemble pas à tant d'années de durs services dans l'entreprise ! Une incohérence à mon sens, qui évidemment sert la narration ; mais il aurait été plus cohérent de simplement faire se déplacer votre personnage dans un bureau voisin, et d'entamer une discussion pour une chose ou pour une autre. "Abus de pouvoir", le choix du titre m'apparaît peu satisfaisant, tout comme son utilisation sur le dessin qui paraît peu spontané. Cela sent l'artificialisation du récit et c'est légèrement dommageable. Ceci-dit, c'est brillamment repris sur la fin et l'idée que votre personnage devienne à son tour l'artilleur de cet abus de pouvoir a un certain potentiel jouissif en terme de réflexion. C'est donc une piste très pertinente, mais qui manque de subtilité à mon sens. A nouveau, le fait que le collègue apporte une gomme à votre personnage principal me laisse dubitatif ; où se l'est-il procurée ? Pourquoi lui amène-t-il ? N'avait-il pas déjà fait suffisamment de choses hors du règlement ? (aller dans un autre bureau, discuter et mettre en garde un nouveau collègue, griffonner une bulle autour de "abus de pouvoir"...) Je n'arrive pas à être raccord avec la démarche narrative, et cela me navre car j'avais tant de plaisir à suivre l'idée que vous énonciez que cela rend mon approbation de votre texte plus délicate. Emporté par les sentiments que votre intention me procure, je ne peux qu'apprécier. Ceci dit, alors que l'écriture est de qualité, je ne rejoins pas la démarche que vous avez choisie. Merci pour le partage, Au plaisir, A. (Lu et commenté en espace de lecture) |
Donaldo75
3/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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J’ai vraiment aimé cette nouvelle. La situation décrite n’est évidemment pas réaliste – je le dis pour les commentateurs qui aiment le réalisme et pensent que sans ça point de salut – même pas dans une administration centrale ; elle est juste kafkaïenne. Et dans cet esprit, elle est très bien servie par cette narration à la première personne du singulier, par ces dialogues parfois ahurissants qui dans mon référentiel propre me semblent à des années-lumière de ma réalité. Et c’est là que réside la force de cette nouvelle ; elle éclaire un sujet d’une manière presque ubuesque, dans un univers qui tangente la caricature de l’entreprise ou de l’organisation du vingtième siècle ronronnant. J’imagine le narrateur dans un bureau de la SNCF, la Mairie de Paris ou la Sécurité Sociale en milieu des années quatre-vingt. Un sociologue de l’époque avait théorisé sur l’entreprise du troisième type, un peu comme une allusion au film de François Truffaut. Ici, c’est dans la quatrième dimension que je situerais l’entreprise et c’est ce que la narration aboutie réussit à exposer. Je ne débattrais pas du fond parce qu’il y a mille et unes opinions possibles sur le sujet et que ça me les brise d’office d'en parler ici mais je pense qu’il vaut le détour et qu’il n’est pas trahi ni par le style ni par le déroulement de la nouvelle. Et je ne vais pas chercher la petite bête pour minimiser un texte largement au-dessus de tout ce que j'ai lu ici depuis une semaine.
Bravo ! |
Alfin
30/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bravo à l'auteur.e d'avoir pu rendre tout le non-sens des budgets alloués et qu'il faut dépenser pour ne pas perdre de subsides l'année suivante !
A la façon de Terry Gilliam, cet journée ubuesque est très bien rendue. L'écriture est claire ! Merci ! En EL |
cherbiacuespe
3/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Un boulot bien payé ou l'on ne fait rien, je connaît une palanquée de copains qui en rêve.Côté écriture c'est assez simple, avec des mots justes et donc facile à lire, ce qui est appréciable.
J'adhère au parallèle constant, sans être une obsession, entre le noyé et l'employé qui sombre (déjà) dans l'ennui. Ceci dit, les entreprises ont parfois de curieuses façons de procéder ou des logiques qui échappent à l'entendement. Le fond, tracé d'un trait grossier, ne me surprend guère, finalement. Et avec l'arrivée de l'artificiel, mon instinct me dit que nous n'avons pas fini de rire... |
Disciplus
4/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Style alerte menant à une lecture aisée et agréable
L'auteur(e) sait écrire. Les personnages restent abscons pour servir l'énigmatique non-travail de cette société. Une entame originale et plaisante. Dialogues courts et directs (A éviter : - Quoi ? lui répondis-je...). La chute manque un peu de "peps". Le sujet choisi amène inéluctablement à une réflexion du lecteur. Bien vu. Y-a-t'il un message, une situation vécue, une allégorie de la société de consommation, un vœu pieux...Intéressant. Suggestion pour la cohérence, le collègue ne devrait pas se déplacer. Seul le personnage enfreint les règles qu'il ne connaît pas. Œuvre bien travaillée et réussie. |
Vilmon
4/6/2023
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
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Désolé, je n'ai pas été charmé. D'abord par le titre qui, je trouve, ne représente pas le sujet central de l'histoire. L'absurdité ici n'est pas l'abus de pouvoir, mais plutôt qu'on exige de ne rien faire au travail et d'en être rémunéré. "Farniente forcé" aurait pu mieux représenté le récit. Une histoire linéaire sans vraiment de surprise originale. Une âme dévouée qui veut à tout prix de façon altruiste éviter les pépins à notre "héros" dans un monde centré sur sa propre performance et sa survie, ce qui ne colle pas. Peut-être s'il y avait une relation comme, par exemple, son parent ou son meilleur copain qu'il l'a introduit à ce travail, on aurait mieux sentit la dévotion de ce personnage de vouloir sauvé le héros. Je n'ai pas compris dans ce monde comment on pouvait punir un travailleur qui travaille au lieu de rien faire. On le renvoie chez lui à ne rien faire ? On le condamne au travail forcé ? Ce qui serait un peu l'objectif du héros. La logique est un peu défaillante et mal ficelée. Je ne vois pas non plus comment le dessin d'une personne engloutie par les flots colle à la réalité du héros alors qu'il est introduit au début du récit, avant même que le héros soit submergé par cette absurdité qui l'entoure et qui l'étouffe.
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Angieblue
4/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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ça n'est pas la première nouvelle que je lis de vous, et je réalise que vous avez un vrai style. Des histoires qui se passent à huis clos dans un décor minimaliste, et qui tiennent en haleine en raison d'une certaine étrangeté, d'une tension psychologique.
Vous interrogez la condition humaine, l'utilité de chacun de nous dans cette société hiérarchisée. J'ai apprécié votre nouvelle qui m'a captivée et angoissée. Elle reflète notre propre angoisse existentielle. C'est très fort symboliquement l'image de ce bras de noyé qui dépasse de l'eau comme un appel au secours. On aurait aimé qu'il se raccroche à quelque chose pour être sauvé, mais, en effet, nous ne sommes que des pantins soumis rêvant de liberté, mais n'ayant pas le courage de se révolter car ça serait en vain. On est obligé de fonctionner avec ce système qui nous écrase, sinon l'on deviendrait des sortes de paria. En somme, un récit fin et intelligent qui angoisse et donne à réfléchir sur notre condition. |
Jemabi
9/6/2023
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Cyrill
24/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Jemabi,
J’arrive un peu après la bataille mais j’ai aussi le plaisir de relire plus attentivement cette histoire. Je l’ai bien aimé, le parallélisme fait entre le pouvoir de la direction qui contraint ses employés à ne rien faire et le pouvoir qu’a le dessinateur de sauver ou non l’homme de son dessin. De là à parler du pouvoir sur son desTin, il n’y a qu’une consonne de différence et je la substitue allègrement, parce que c’est la question qui est posée, en somme, dans ce récit assez kafkaïen et drôle à la fois. Les situations auxquelles le narrateur est confronté confinent à l’absurde et je me suis particulièrement régalé du dialogue qui débute par : « Es-tu fou... » : du Devos ! J’ai eu l’impression quelquefois ( au moment de la gomme : pourquoi ce collègue prendrait-il cette initiative ? ) que c’était à la limite du ‘trop’, peut-être parce que j’aurais aimé trouver une certaine logique dans cet absurde. Or il n’y en a pas et je dois accepter ce choix d’auteur si je veux continuer à me laisser guider. La dernière partie ( les deux derniers paragraphes ) consacrée aux réflexions du narrateur soulève pas mal d’interrogations, tant à propos de l’administration où il n’est pas rare d’être confronté à l’absurde, qu’à propos plus largement du libre arbitre et du pouvoir que chaque individu détient sur son destin. Merci pour la lecture. |