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Jemabi : Conte à rebours
 Publié le 09/04/23  -  8 commentaires  -  10645 caractères  -  56 lectures    Autres textes du même auteur

La sortie de l'enfance est toujours un peu brutale. Quelles que soient les formes qu'on y mette, c'est la fin des illusions.


Conte à rebours


Enfant, j'étais doux et terrible. Doux, parce que je pouvais rester des heures dans mon coin, sans déranger personne, au point que mes parents se demandaient parfois si j'étais toujours dans ma chambre. Terrible, parce qu'il y avait un point sur lequel j'étais intraitable et peu enclin à pardonner le moindre manquement, c'était ma ration de bonbons. Ma préférence allait aux gommes, en particulier celles dont la forme carrée ou ronde frise la perfection géométrique. J'en avais une multitude, je les classais par taille et par couleur, j'érigeais de petites montagnes appétissantes que je m'empressais de détruire en une bouchée. Tel un milliardaire amoureux de son or, je venais les admirer, les sentir, les compter. Que ce soient celles que je laissais mûrir au fil des semaines ou celles dont je profitais dès le premier jour, toutes étaient appelées à finir dans mon estomac. Agréable certitude !

Les gommes… Rien que prononcer ce mot me faisait saliver. J'en mangeais le jour, j'en rêvais la nuit. Les rares après-midi où je recevais des amis, j'enfermais mon trésor à double tour afin qu'aucun d'entre eux ne soit tenté de me dépouiller. Je me souviens des heures passées à me regarder dans le miroir du salon en train de mâchouiller ces merveilles. Ce qui me fascinait, c'était de voir diminuer la grosseur de mes joues au fur et à mesure que mes coups de mâchoire prenaient une tournure moins soutenue. L'instant suprême, c'était quand les gommes fondues sur ma langue vivaient leurs dernières secondes et ne formaient qu'un amas de minuscules boules rondes et douces, malléables à merci. Une fois la bouche vide, je tirais la langue pour contempler mon œuvre, mélange inédit de couleurs pourtant familières. Je replongeais la main et le manège recommençait. Par ma volonté, ce moment devenait un délice sans fin. Persuadé que ce but était celui de ma vie, je me voyais déjà m'y consacrer ma vie durant. En faire mon métier, oui mais comment ? Tout ceci est si loin, me disais-je, j'ai bien le temps de trouver. En attendant, je continuais de me régaler. De ce fait, et malgré l'importance de mes réserves, mon stock devait constamment être réapprovisionné. Chaque matin ou presque, j'établissais une liste des différentes couleurs dont j'avais l'absolue nécessité, puis je la remettais à mon père qui devait me ramener ma commande en fin de journée. Les rares fois où il ne s'exécutait pas, j'étais capable de la pire colère. Je lui désignais la porte pour lui signifier une mission inaccomplie. Lui regardait ma mère, et dans ce regard passaient en bloc la fatigue, la lassitude, l'exaspération, le remords, la compassion, le regret de m'avoir déçu et la crainte de me décevoir de nouveau, mais aucune rancœur. Ces soirs-là, seule une excuse de taille réussissait à me faire fléchir.

Je peux dire avec précision quand et comment mon comportement a subitement changé. Du jour au lendemain, ma passion immodérée pour les gommes s'est tarie à jamais, et mon côté doux et craintif l'a emporté sur mon côté terrible.

C'était un soir comme tant d'autres où, ayant chargé mon père de me ramener mes bonbons favoris, je n'en pouvais plus d'attendre. Il tardait, l'idée même m'était insupportable. Il tardait, et je sentais confusément que ce retard avait quelque chose d'inhabituel. Ma colère, d'abord rentrée, commençait malgré moi – car je n'avais pas encore appris à me maîtriser – à exploser. J'allai trouver ma mère, assise dans le séjour devant un livre de prières, et j'exigeai une explication. Ce n'était pas possible ; il avait dû la prévenir d'un empêchement qu'elle m'aurait caché pour éviter mes reproches éventuels. Pourquoi n'était-il pas là ? Comme si mon angoisse lui était indifférente, elle ne répondait pas et restait concentrée sur sa lecture. Il fallut crier pour qu'enfin elle daignât me parler.


– Que Dieu lui vienne en aide ! se contenta-t-elle de dire sans lever la tête.


Qu'est-ce que Dieu venait faire dans mes histoires de bonbons ? Révolté par une réponse aussi évasive que résignée, conforté aussi dans le sentiment que je devais me battre pour assurer mon quotidien de gommes, je lui arrachai le livre des mains et le jetai par terre avec toute la violence dont j'étais capable à l'époque.

Tandis que je l'observais, redoutant une mesure de représailles, je fus stupéfait de la voir demeurer calme.


– Viens ici, finit-elle par me dire.


Elle se poussa pour me faire une place auprès d'elle sur le sofa.


– Tu es en âge de comprendre, maintenant, ajouta-t-elle en me caressant la chevelure. Il est temps de te dévoiler la vérité. Ces gommes que tu prends un tel plaisir à mâcher ne sont pas vendues dans le commerce, contrairement aux bonbons ordinaires. Ainsi, lorsque tu ordonnes à ton père d'aller t'en acheter, il acquiesce gentiment pour ne pas te contredire mais ne se rend pas pour autant dans un magasin puisque, comme je viens de te le dire, aucune transaction n'est faisable. Il faut les acquérir, ce qui est bien différent. C'est ce qui fait leur valeur, ce goût inimitable dont tu ne peux te passer, et c'est aussi ce qui nous tourmente, ton père et moi, car à chaque fois il doit louvoyer pour te maintenir dans la croyance qu'il y aurait, quelque part, un endroit merveilleux où peuvent être achetées par n'importe qui ces fantaisies uniques en leur genre dont tu raffoles.

– Au fait, maman, au fait ! coupai-je avec impatience.

– Tu me diras : si un tel magasin n'existe pas, où se les procure-t-il ? C'est sur ce point que je désire éclairer tes connaissances. Ton bonheur a un prix, mon enfant, et ton père qui t'aime tant n'osera pas t'avouer qu'afin d'honorer chacune de tes commandes, il est contraint de s'aventurer au risque de sa vie. C'est à la force du poignet qu'il doit conquérir les gommes bleues, noires ou grises qui feront ton régal par la suite. Selon les couleurs de ton choix, il doit affronter tel ou tel monstre chargé de les garder aussi précieusement que des trésors sacrés, sources de bien des sollicitudes. Ces monstres à têtes de dragons sont si belliqueux qu'il ne les défie jamais sans son armure de chevalier. Ce n'est que muni de son épée qu'il peut espérer les vaincre, ou au moins les obliger à reculer le temps de s'approvisionner. Parfois, il revient blessé comme après une vile bataille, il voit ton bonheur et il en oublie ses plaies. Et il se tient prêt à repartir. De mon côté, je crains pour sa vie, je pressens qu'il arrivera un jour où il ne reviendra pas vainqueur. Peut-être en ce moment est-il déjà trop tard.

– Quel conte de fées me chantes-tu là ! m'exclamai-je. Tu aurais pu trouver une autre excuse à l'inexplicable retard de mon père.

– Détrompe-toi, mon enfant ! Le conte de fées, tu le vis ici tous les jours. Et la vraie vie, c'est celle que je viens de te décrire en tentant d'utiliser les mots les plus doux pour ménager ta sensibilité. Combien de fois ai-je supplié ton père de tout te révéler, afin que cesse cette dangereuse mascarade. Toujours, il me répond que tu es trop jeune pour comprendre. Il invente toutes sortes de ruses pour te cacher ses blessures. Selon lui, il vaut mieux, pour ton équilibre psychologique, te laisser croire que le monde est aussi sucré que tes bonbons et que dehors aussi les problèmes se limitent à un régulier approvisionnement de couleurs. C'est sa façon à lui de te protéger. En réalité, le monde est cruel et dangereux, bien pire que dans tes pires cauchemars. Chaque chose se mérite, mais, avant de l'obtenir, il aura fallu combattre les puissances du mal, dont on ne sait jamais à l'avance l'apparence qu'elles peuvent prendre. Autant dire que rares sont ceux qui réussissent, et, si ce n'était l'amour que te porte ton père, il y aurait bien longtemps que lui aussi…


Elle se tut, la voix coupée par l'émotion.

J'avais beau la suspecter de quelque stratagème visant à m'ôter ma passion pour les sucreries, sans doute coupable à ses yeux de faire grossir et de donner des caries, synonyme aussi de trou dans le budget familial, je ne parvenais pas à trouver une parade qui remettrait mes pendules à l'heure. Pour la première fois, je demeurais sans répartie, privé de la moindre argumentation face à la violence de sa révélation. Je m'apprêtais à lui demander des preuves de ce qu'elle avançait – sans savoir au juste comment formuler ma question – lorsque la sonnette retentit. Ce devait être mon père, enfin de retour. Au lieu de courir lui ouvrir, comme j'avais l'habitude de le faire quand il tardait, je demeurai assis sur le canapé, abattu.


– Dieu merci, il est en vie ! fit ma mère en se levant.


La sincérité de sa réaction m'accabla davantage. Mes paupières se faisaient lourdes, comme prises de panique à l'idée de devoir bientôt plonger dans une autre réalité. La seule pensée que le bonheur à domicile pût un jour prendre fin contrariait mes projets d'avenir, à court et long terme. C'était comme si un voile de brume venait soudain obscurcir mon horizon.

Mon père entra et me présenta des sacs correspondant aux gommes que je lui avais commandées. Il les balançait avec fierté devant mes yeux devenus inertes. Je crois qu'il souriait. En conclusion, il dut me dire :


– J'espère que tu es content, maintenant.


Le bruit sec d'une goutte de sang tombée sur le carrelage me ramena parmi les vivants. Imaginant le pire, je n'eus pas le courage de regarder mon père, et je m'en voulais de n'avoir rien voulu voir auparavant. Pour toute réponse, je courus me réfugier sous une table, la première que je trouvai, et refusai de me montrer. La peur s'était emparée de moi et ne devait plus me lâcher. Dans ma grande naïveté, je croyais qu'en me cachant ainsi, j'avais une chance de ne pas être vu par celle dont je découvrais à peine l'existence et dont j'appris plus tard qu'on la nommait la Grande Faucheuse. Dans ce jeu de cache-cache si proche du jeu de massacre, elle allait épier mes moindres faits et gestes et se tenait prête à me provoquer en utilisant tous les moyens à sa portée, à commencer par mes points faibles, ou plus exactement mon point faible. Quelques gommes aux couleurs chatoyantes devaient suffire à m'attirer dans ses filets. Le piège était trop gros, trop prévisible, et pour qu'il ne le fût pas, il me fallait dès à présent me détacher de cette passion aussi dévorante que dérisoire. D'ailleurs, ce n'était plus mon stock de bonbons qui me préoccupait, non, mes soucis prenaient une tout autre ampleur.

Recroquevillé sous la table, les paupières closes, les dents serrées, je priais de toutes mes forces pour n'avoir jamais à me retrouver face à cette nouvelle ennemie. J'ignorais que cette bataille-là, nul ne pouvait y échapper.


 
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   Asrya   
13/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
Le texte est bien écrit.
Dans l'ensemble, c'est fluide, on se laisse prendre facilement, on suit les aventures de votre personnage avec plaisir et la part de mystère qui s'y immisce est appréciable.
On ne sait pas si on flirte entre le réel et le fantastique, cette "goutte de sang" en est la meilleure preuve, et c'est ce qui est potentiellement déroutant.
Si cette dernière s'avère réelle, alors on entre dans une dimension fantasque qui me fait complètement perdre la cohérence de la narration. S'il s'agit d'une métaphore, d'une image, alors peut-être que je suis prêt à lui accorder plus de crédit.

J'ai aimé la qualité de l'écriture. Hormis les dialogues qui m'apparaissent trop fabriqués, qui manquent complètement de réalisme tant sur le niveau de langage de l'enfant, que sur la spontanéité de la mère, je n'arrive pas à m'y projeter. Pour le coup, c'est purement subjectif, j'aime quand les dialogues collent aux personnages, j'aime qu'ils apparaissent spontanés, et surtout simples dans la bouche d'un enfant. Les dialogues n'ont, à mon avis, pas de vocation à chercher l'éclat littéraire, mais à sonner vrai. Sauf si l'on est dans un registre humoristique, ou complètement décalé ; ce qui n'est pas totalement le cas ici.

Le sujet m'a plu, mais la manière dont vous l'avez traité me laisse extrêmement perplexe.

Un texte qui je l'espère plaira à d'autres, car il n'est pas sans qualité.

Merci pour le partage,
Au plaisir de vous lire à nouveau,
Asrya.

(Lu et commenté en espace de lecture)



PS : Les gommes ? N'y a-t-il pas meilleur ?

   Perle-Hingaud   
17/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,
J'ai aimé cette histoire. J'ai eu du mal à entrer car j'ai trouvé l'écriture un peu formelle, mais finalement adaptée au registre du conte classique. Chez moi, les gommes sont uniquement faites pour effacer, donc je me suis demandée assez longtemps si le narrateur parlait métaphoriquement (en mangeant des gommes) ou s'il parlait de bonbons. Mais l'idée est originale et la réflexion bien amenée.
Merci pour cette lecture !

   Anonyme   
9/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
J'apprécie le symbolisme angoissant de cette histoire, la simplicité dépouillée des personnages qui, selon moi, convient bien à l'allégorie ; mais je regrette, le dialogue entre le narrateur enfant et sa mère m'apparaît très artificiel, beaucoup trop « rédigé ». Exemples :
– Tu me diras : si un tel magasin n'existe pas, où se les procure-t-il ? C'est sur ce point que je désire éclairer tes connaissances. (…)
– Quel conte de fées me chantes-tu là ! m'exclamai-je.
J'entends bien que, dans un conte, les personnages n'ont pas à s'exprimer comme dans la « vraie » vie, que la solennité du style participe au dépaysement (du reste elle ne m'a pas gênée dans la narration), mais dans ces répliques je pense qu'elle présente l'inconvénient de me tenir moi lectrice à distance, de me retenir d'entrer en empathie avec l'enfant narrateur découvrant soudain sa condition de mortel alors que, hein, dans le genre universel difficile de faire mieux.

Une mention pour la description fouillée de la mastication des gommes et des sentiments et sensations qu'elle éveille chez le narrateur, là il me semble que la précision attentive de l'écriture convient au propos.

   Donaldo75   
9/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J’ai bien aimé cette nouvelle ; déjà, elle est bien écrite et le style travaillé, littéraire, s’inscrit dans l’exigence de qualité que j’attends des écrits publiés sur Oniris. Ensuite, la parabole, le conte philosophique, est très intéressante, poétique, originale. Et c’est ce qui rend la lecture agréable. En lisant cette histoire, j’imaginais bien le gamin ; et c’est ça aussi la réussite d’une nouvelle, incarner alors que c’est un conte philosophique. J’aime la remarque du gosse sur Dieu. Elle est courte mais efficace. Les dialogues longs résonnent comme dans un théâtre ; ils sont écrits de manière littéraire et donc loin de la réalité, ce qui est à mon goût intelligent vue la teneur de la philosophie et le format employé dans la narration, et permettent encore plus l’incarnation comme sur une scène avec de longues tirades.

   Cyrill   
9/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Une histoire tout à fait plaisante, elle m’a mis en joie, vraiment !
La description de la lente transformation des gommes dans la bouche m’a réjouie et paru très réaliste. Bien vue aussi cette importance que l’acte revêt dans l’esprit d’un enfant. Tout le paragraphe est une grande réussite, je trouve.
L’observation est fine et je me revois tout à fait, enfant, à m’occuper de choses d’une telle importance. Je déplore un tout petit rien, madame la Marquise : « prenaient une tournure moins soutenue ». Pour des coups de mâchoire, ce n’est pas une expression très adéquate à mon sens.

Cette histoire abracadabrante pour illustrer le moment où l’enfant dessille et donc sort de l’enfance pour réaliser sa finitude et celle de ses parents est menée tambour battant, le style est un régal pour moi avec son petit côté pince-sans-rire et ses dialogues très soignés, façon conte.

Je vois comme une allégorie tout à fait ad hoc la fonte des gommes dans la bouche, elle représente les croyances de l’enfant dans la permanence des choses. Elles fondent de la même façon, à la manière d’un ballon de baudruche, après avoir nourri son imaginaire et l’avoir construit. Acte toujours recommencé jusqu’à l’autre étape qui s’ouvre alors à lui, où la pensée magique est remise en cause.

Bravo et merci Jemabi pour le partage. Signé : un grand enfant.

   Disciplus   
10/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Style maitrisé. Histoire distillée pour garder l'intérêt du lecteur. La métaphore de la fin de l'enfance et de la grande découverte de la mort, au travers du prisme des gommes à mâcher, est osée mais plaisante. C'est réussi. Évidemment, ça passe mieux si on a vécu la chose.
Ah... la petite boite verte et bleue en fer blanc, pleine de "Pastilles Valda" à la menthe... Une le matin après la cuillerée d'huile de foie de morue, pour faire passer le goût ... Puis quatre ou cinq, prestement subtilisées, distribuées entre frères, pour agrémenter la marche jusqu'à l'école. Sans compter celle que l'on découvre, fondue, ratatinée, collée dans un pli de la poche de la culotte courte revenant du lavage... De bons souvenirs...
Merci bien Jemabi.

   Jemabi   
20/4/2023

   Geigei   
21/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Un homme se souvient de son rapport compulsif, minutieux et rituel qu'il avait avec les gommes.
Ce fils unique était, sinon tyran, voire capricieux, pour le moins autoritaire, au point de commander à son père l'achat de ces gommes dont la couleur était, elle aussi, exigée.
Lorsque son père tarde, il ne s'inquiète pas mais se met en colère. Il pense que sa mère lui cache quelque chose. Après la lecture de l'introduction, il aurait pu aussi bien se souvenir qu'il ne percevait jamais rien, implicitement, des émotions des autres et donc de la contrariété de sa mère. Un enfant différent, dirait-on.
Le manque l'angoisse. Il crie. Il violente sa mère.

Jusque-là, je lis un traité de psychologie.

Le texte bascule ensuite dans un moment initiatique, quand l'enfant passe des pastilles Valda à la conscience de sa mort.

C'est bien écrit. Les mots sont rangés comme les gommes. Rien ne dépasse. La forme et le fond sont cohérents.


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