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Cox
16/7/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour
J'ai pris du plaisir à parcourir ce texte assez kafkaïen qui explore une psychose du quotidien et nous place avec expressivité dans un esprit malade de plus en plus dévoré par ses hallucinations. J'aime le fait que le personnage reste essentiellement rationnel dans ses réactions (il sait que tout cela n'est pas vrai, il tente encore de faire bonne figure, il analyse son obsession correctement...). Le décalage que ça crée avec sa folie apporte une touche tragique au tableau. La froideur et la banalité des échanges avec sa femme viennent renforcer cette ambiance glaçante ou tout paraît enlisé dans une ambiance morte et oppressante. Y'a-t-il une portée symbolique à son délire? Julien angoisse-t-il de sentir le train de sa vie en mouvement constant, sans jamais pouvoir le ralentir? Craint-il d'avoir raté les gares où il aurait dû s'arrêter, lui qui se retrouve dans un mariqge qui ne lui correspond peut-être pas? Est-ce qu'il a perdu le contrôle de sa vie dans ce train fou lancé à tout allure, qui laisse son propre foyer se faire envahir de voyageurs inconnus? Ou craint-il la lumière au bout du tunnel, cette destination finale à laquelle sa psychose le destine? Je ne sais pas, je pense que j'extrapole... En tout cas cet aspect n'est pas fortement exploité dans le texte, mais le symbolisme peut suffire à soulever ces questions. J'ai également apprécié le mélange des points de vue de Jeanne et Julien à la fin. J'y lis une annonce d'un cercle vicieux: la folie de Julien est contagieuse, elle a atteint Jeanne jusque dans ses rêves et va peut-être ronger son esprit comme celui de son mari? Peut-être est-ce la maison elle-même qui a cet effet pervers sur ses habitants? En tout cas un final qui m'a paru intéressant parce qu'il s'ouvre sur des possibilités. Merci pour cette lecture! |
Perle-Hingaud
16/7/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour,
J'ai apprécié ma lecture. C'est une bonne histoire, bien écrite et avec une mise en scène intéressante du drame, mais j'ai trouvé la fin un peu en dessous. Pourquoi ce sentiment ? Le passage du point de vue focalisé sur Jeanne, peut-être ? il y a un désaccord entre les faits que l'auteur décrit (elle chancèle, se débat...) et l'analyse qui semble froide et rationnelle dans la dernière phrase, qui n'est peut-être plus du même point de vue, ceci dit. Ou alors je n'ai pas compris. Ce n'est qu'un détail, le récit est bien maîtrisé et divertissant. Merci pour cette lecture ! |
Cyrill
16/7/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Savoureux titre et incipit qui prennent tout leur sens dans le développement de l'histoire. Les passages descriptifs de l'angoisse sont excellents je trouve. Le texte est étonnant car il commence par des considérations exposées sur un ton assez posé, on continue avec une scène de la vie conjugale ( le train-train, oui), puis ça dérape - déraille devrais-je dire – allègrement dans la panique que les divers mouvements et bruits du train figurent très bien, et sa symbolique existentielle m’apparaît excellemment exploitée.
Un bémol pour le dernier paragraphe où le point de vue de Jeanne semble s'emmêler avec celui de Julien. Fait-exprès ? ... Après relecture je suis finalement convaincu par cette contagion hallucinatoire, comme une rencontre de deux esprits en proie à des tourments ontologiques jusqu'à leur paroxysme. La vie, quoi ! l'image du pantalon de pyjama qui tombe n'est pas très opportune dans le contexte, LOL ! Je chipote, d'accord ;-) Bravo et merci pour la lecture. |
jeanphi
30/7/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour,
Je discerne pour ma part dans cette nouvelles plusieurs petites ombres au tableau qui viennent m'empêcher de l'apprécier à sa juste valeur, la plupart de ces points relèvent de ma subjectivité propre. D'un bout à l'autre du récit, je m'interroge sur sa raison d'être. Les deux personnages me paraissent un brin impersonnels, l'ensemble très factuel ne réserve aucune place au débordement des émotions. Les explications quant à la condition du personnage suicidé arrive un peu inopinément, dispersées tout au long du récit, sans pour autant que cette mise en forme donne l'impression de participer de façon précise à la direction donnée au récit. Des explications s'ajoutent à la conclusion dans lesquels nous apprenons une série de détails, détails qui ne donnent pas davantage d'indications sur le traitement choisit par l'auteur (Pathos ? Absurde ? Fait divers ? Acte manqué ? Message de sensibilisation romancé ?..) Et enfin, cela est tout à fait personnel, je regrette qu'une histoire contenant finalement fort peu d'éléments de fiction, ou du moins, peu de rebondissements dans le scénario, amène le lecteur à un tel constat de tristesse et d'impuissance. Excusez-moi si je suis fort dur dans mon jugement, c'est aussi que je sais l'auteur capable de me passionner, alors qu'ici je reste un peu sur ma faim... |
Jemabi
3/8/2024
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Cleamolettre
4/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Bonjour,
Je suis restée un peu dehors de cette nouvelle, peut-être un ton un peu trop clinique ou sage, pour parler de folie, ou bien un manque de surprise ou de suspens, puisque le décès du personnage est annoncé dès le début, début qui m'a empêchée d'entrer directement dans l'histoire de ces personnages et d'être en empathie avec eux, un défaut d'émotions provoquées en somme, pour ma part du moins. Mais je commente quand même pour deux raisons (positives) : l'écriture, agréable et fluide, le tout se lit bien et plaisamment. Et puis l'originalité finale : la contagion de la folie. Voilà sans doute ce que j'aurai aimé voir plus développé, je trouve l'idée forte, qu'on puisse partager sa folie dans un couple, comme son amour ou sa routine finalement. Ou bien carrément faire monter d'un cran le surnaturel : non plus une contagion, mais bel et bien le lieu qui est possédé et absorbe les esprits humains sains. Peut-être que pour plus d'effet surprise, j'aurai aimé commencer de suite par les dialogues, voir plus vite la folie de Julien, qu'il a déjà sombré mais préserve les apparences, par lucidité, sans remarquer que Jeanne est déjà un peu atteinte. Et puis quand ça s'emballe pour lui, peut-être une narration un peu plus désordonnée, avec un autre rythme pour me faire ressentir son angoisse, sa maladie, me mettre dans sa peau, et enfin une Jeanne déjà atteinte qui n'arrive pas à aller ouvrir la porte, comme si en mourant, il lui avait transmis le mal. Mais ce n'est que mon humble avis plus en accord avec mes gouts personnels de lecture. |
MarieL
14/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Un récit impressionnant et très bien mené, le lecteur est emporté par ce train infernal qui finit pas anéantir le personnage principal.
La tension monte peu à peu et la diversité des plans est maîtrisée superbement : un portrait cubiste dans le style de Picasso, maître dans l'art des dimensions multiples du réel. La vie dans tous ses états (de concience) et toutes ses strates. C'est du grand art. |