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Jemabi : L'ai-je bien descendu ?
 Publié le 14/08/23  -  9 commentaires  -  8500 caractères  -  46 lectures    Autres textes du même auteur

Le moment que je préfère, quand je prends l'autobus pour rentrer chez moi, c'est quand il s'arrête à ma station et que je descends.


L'ai-je bien descendu ?


Le moment que je préfère, quand je prends l'autobus pour rentrer chez moi, c'est quand il s'arrête à ma station et que je descends. Mais je ne descends pas n'importe comment, non, je me jette littéralement vers la sortie comme si je me jetais d'une fenêtre. Sous la violence du choc, je m'écrase sur le trottoir et je gémis en suppliant les passants de m'aider à me relever. Aucun ne réagit. À vrai dire, je ne me fais guère d'illusions sur ce monde et je crois qu'il me le rend bien. Ces peaux de vache trouvent toutes sortes de prétextes pour me refuser leur assistance. Peut-être croient-ils que je plaisante ou que je veux à tout prix me faire remarquer. Moi, j'ai réellement mal, et je me remets à marcher avec la certitude d'avoir gagné dans l'affaire des bleus supplémentaires. Qu'y puis-je ? J'attends tellement cet instant où je peux enfin libérer mon énergie que je ne sais plus, maintenant, descendre du bus autrement.


Si au moins cette manie absurde et masochiste ne se limitait qu'aux bus, j'aurais tout le loisir d'éviter ce moyen de transport. Hélas, le métro est pire pour moi car il regorge de couloirs d'où peut à tout instant surgir un escalier dont la hauteur m'attire inexorablement. Qui dit hauteur dit plongeon, et j'y vois aussitôt la promesse d'une sensation forte, celle qui manque tant à ma vie de tous les jours. Combien de fois, du haut d'un escalier, ai-je supplié un voyageur de me pousser ! Certains ouvrent de grands yeux et passent leur chemin ; d'autres, je le sens bien, seraient tentés de le faire, et puis au dernier moment ils déclinent ma proposition qui ne les engageait pourtant en rien. Le poids des habitudes, sans doute, la peur d'être accusés à tort, ou tout simplement l'égoïsme, les font se détourner et me laisser seul face à mes responsabilités. On ne peut compter sur personne, et ces anonymes des sous-sols le resteront pour l'éternité. Tels des moutons vaquant à leurs occupations, ils s'enferment jour après jour dans un individualisme forcené. Tant pis pour eux, ils ne rejoindront pas la grande aventure à laquelle je leur proposais de participer. « Prenez l'escalator ! » me lance-t-on parfois en conclusion. Non mais, ils m'ont bien regardé, ceux-là ?


Il m'en a fallu, du courage, pour m'élancer la première fois dans le vide comme en terrain hostile, sans l'aide de personne, certain d'atterrir en piteux état. Entre-temps, j'aurai quand même vécu une sensation intense, ce qui n'est pas donné à tout le monde, et sûrement pas à ceux dont le virtuel reste l'unique terrain de jeux. Ils n'ont pas toujours été comme ça. Il y a longtemps, je me souviens qu'au jardin d'enfants il y avait la queue et on se battait pour profiter des joies du toboggan. En grandissant, tous ont trahi leurs rêves de jeunesse, c'est classique. Aujourd'hui, ils en arrivent à interdire à leurs progénitures de faire « comme le monsieur ». L'abrutissement par écran interposé a ravagé leur cerveau. Moi, le jour où j'ai décidé de quitter la maison familiale, mon géniteur m'a mis devant le fait accompli en me donnant un coup de pied au cul qui m'a fait dégringoler les marches quatre par quatre. Mes reins lui en ont voulu, certes, mais ils ont retenu la leçon. La liberté a un prix, et si celui-ci peut sembler excessif, il est aussi source d'accomplissement personnel.


Il serait plus exact de dire que mes exploits dans le métro resteront sans lendemain. J'ai compris maintenant que c'est un endroit à éviter, pour ne plus être tenté de me prendre pour un roi invincible accomplissant un miracle devant son peuple médusé. En vérité, j'ai arrêté de fréquenter ce mode de transport après m'être cassé une jambe à la station Denfert-Rochereau, dans une chute pourtant objectivement réussie du haut d'un très bel escalier d'époque. Fait troublant, la veille de mon accident, j'eus le pressentiment que mon destin me condamnerait à mourir à cet endroit-là. Mieux valait donc arrêter. Durant ma convalescence, j'eus le temps de réfléchir à cette accoutumance prise à la légère au début et qui était en train de me détruire à petit feu. Certes, j'en retirais sur l'instant une indéniable jouissance semblable à celle de l'athlète accomplissant sa performance, mais ces quelques secondes de bonheur se payaient cher à l'arrivée. Valaient-elles vraiment le coup de se casser le cou ?


Durant cette même convalescence, je compris qu'il ne servait à rien d'aller chercher mon bonheur dans les profondeurs parisiennes quand je pouvais le trouver chez moi, devant ma porte. Il suffit en effet que je referme celle de mon studio et que je délaisse l'ascenseur pour me retrouver face à un petit escalier qui, par sa proximité, est vite devenu mon terrain de sport préféré. Mais ce n'est qu'au moment de sortir que je me lance, étage par étage, et, si je n'ai pas la nécessité impérieuse de mettre le nez dehors, je ne vois pas l'intérêt d'aller m'amuser à la manière d'un gamin laissé sans surveillance. C'est que je prends très au sérieux ce rituel désormais bien rodé. D'abord, je vérifie qu'aucun bruit de voisinage ne viendra troubler ma concentration. Ensuite, je ferme les yeux, tête baissée, épaules rentrées – quiconque me verrait à cet instant précis croirait à coup sûr apercevoir un fidèle en pleine prière. Enfin, je peux m'élancer en suivant une trajectoire définie à l'avance. Celle-ci m'évitera, dans la mesure du possible, de heurter à la fois le mur et la rampe, ce qui relève de l'exploit, et je suis assez fier les jours où je parviens à les éviter l'un et l'autre.


Il serait plus exact de dire que ces performances sont également à ranger au rayon des bons souvenirs. J'ai arrêté d'emprunter mon escalier chéri le jour où, après m'être vaillamment projeté dans le vide, ma tête est venue heurter un obstacle qui, dans un monde parfait, n'aurait jamais dû obstruer mon parcours. Je n'ai rien entendu ni vu venir. Ce vieux machin – il n'y a pas d'autres mots – n'avait rien trouvé de mieux que de monter à pied, empiétant sans vergogne sur mon espace réservé, s'exposant par là même au danger imprévu redouté par tous les champions. Ce fut le grain de sable venu enrayer une machinerie parfaitement rodée. La simple malchance, diront les plus terre à terre. Sur l'instant, je ne saisis pas la gravité du choc, non pas pour moi qui en sortis indemne, mais pour le pauvre gâteux qui ne s'en releva pas. À son odeur fétide, je reconnus l'emmerdeur du quatrième étage, celui qui ne voulait jamais qu'on monte avec lui dans l'ascenseur, du temps où je le prenais encore. Quel gueulard ! Désagréable comme pas deux, il semblait ne supporter personne, et encore moins se supporter lui-même. Sans attendre de remerciements pour l'avoir aidé à se débarrasser du pesant fardeau de sa vie, j'enjambai non sans peine son corps inerte et pris la fuite, pas peu fier de jouer à mon tour les indifférents aux malheurs d'autrui. Arrivé au rez-de-chaussée, je remarquai un écriteau posé sur l'ascenseur et informant les résidents qu'il était momentanément en panne. Ceci expliquait donc cela.


Avec ce mort sur la conscience, je ne peux plus regarder l'escalier avec la même ingénuité, c'est logique. Et mon petit jeu, bien qu'anodin, me laisse désormais un goût amer. Afin que personne ne puisse un jour me soupçonner d'un crime même involontaire, j'ai repris le chemin de l'ascenseur. Autant les montées se déroulent bien, autant les descentes provoquent en moi une bouffée de nostalgie. À me voir dans le miroir, si propre et bien mis, j'en arriverais à me persuader d'être rentré sagement dans le rang. Il n'en est évidemment rien. Quand on a une passion, on l'a pour la vie. Depuis, et tant qu'aucune loi n'interdit de descendre du bus autrement qu'en mettant un pied devant l'autre, je me paie un saut à chaque fois que j'en ai l'occasion, histoire de garder la forme. Loin des hauteurs de jadis, la prise de risque est limitée mais, ayant déjà fait l'amère expérience de l'inconscience des gens, j'ai toujours peur de les heurter. C'est qu'ils en arriveraient presque à me gâcher le plaisir, même s'ils ne pensent pas à mal. D'ailleurs ils ne pensent pas, ils se contentent de vivre pour vivre, sans idéal. Ils font comme si tout allait bien dans leur vie, alors qu'en réalité ils sont perdus et croient que leur Smartphone les aidera à se repérer. L'espèce de dingue qui prend son élan pour se projeter hors du bus ne les dérange pas tant qu'il ne renverse pas leur maudit instrument. Sauf que par habitude, lui sait que plus dure sera leur chute.


 
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   Disciplus   
19/7/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Espace lecture -
"Manie absurde et masochiste", les multiples chutes mènent la vie du personnage jusqu'à l'accident fortuit avec un tiers.
Peu expert dans l'étude des cas de schizophrénie morbide je ne m'étendrais pas sur la pathologie. Chacun sa croix...
L'écriture est fluide, la lecture aisée. Le texte est bien construit.

   jeanphi   
15/8/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour,

Je serais tenté de dire que l'écriture manque de richesse littéraire dans la mesure où votre texte se cantonne à développer son idée de base - une histoire supporte les formes simples, pour un speech comme celui-ci mieux vaut fignoler l'écriture - mais je comprends trop votre personnage pour insister lourdement sur son franc parlé.
Je ne peux m'empêcher de lui trouver quelques traits de caractères mal dégrossis, mais aurais-je fait mieux. Non.
Le fait qu'il regrette davantage sa descente d'escalier que son homicide involontaire me projette contre l'univers des hyperactifs, après eux les poules, comme on dit. De machin et machinerie, je ne conserverais que le second, car vous forcez, par ce premier, un peu trop le trait pour que votre personnage reste entièrement crédible en tant que hyperactif, selon moi.
Dissertation me paraît être une choix assez étonnant, je vois plutôt une forme d'humour dans cette nouvelle.

ÉDIT. : Avec le recule, je m'aperçois que l'écriture est à l'exact opposé du manque de richesse littéraire, je prie l'auteur de bien vouloir excuser mon manque de discernement. Il faut que je remettre en cause ma qualité de commentateur non littéraire et mes jugements. L'histoire me dérange peut-être trop pour que j'en apprécie la qualité rédactionnelle. Hem ...

   Cyrill   
15/8/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Salut,
D’abord, le titre : je le trouve amusant et trompeur. Je m’attendais a priori à la descente d’un verre d’alcool, va savoir pourquoi.
Je découvre ensuite une nouvelle tout à fait originale dans l’idée et le ton. Je fais la connaissance au fil de ma lecture d’un personnage dont l’obsession est par lui-même décrite et analysée avec une minutie quelque peu loufoque. On reste comme deux ronds de flan devant le dérisoire de cette manie confinant à l’absurde. Un gardien de but ne ferait pas mieux en parlant de la technicité de ses gestes. Le narrateur/sujet de son étude va jusqu’à historiciser avec tout le sérieux de l’exercice intellectuel l’évolution de ses propres gestes au fur et à mesure qu’il apprend de ses déboires.
On est stupéfait devant le ton toujours mesuré même lorsqu’il s’agit de relater la dramatique conséquence d’une descente d’escalier, le protagoniste songeant avant tout à adapter son comportement pour éviter ce genre d’ « incident ».
Ce récit m’a passablement interloqué et c’est un compliment. Nous avons affaire à un bonhomme sur lequel un psy aurait tôt fait de poser un diagnostic mais je préfère rester dans un flou plus littéraire et philosophique quant à ces aberrations qui demeurent davantage le fait d’une plume bien aiguisée et d’un imaginaire peu conventionnel que d’une étude de cas.
Je dois dire aussi que cette nouvelle m’a dérangé et je m’en réjouis. Probablement parce que le coco n’a absolument rien d’attendu. Il se questionne sur l’utilisation abusive des smartphones et semble répondre à cela qu’il juge comme étant un fléau par un comportement qui n’a rien pour lui d’extravaguant puisqu’il tend à confirmer l’infirmité de ses congénères et leur incapacité à voir le réel. En même temps, il ne s’embarrasse pas de beaucoup d’empathie, songeant plutôt à s’éviter tout désagrément.
Je suis curieux d’en savoir plus sur tes intentions d’auteur, supputant que peut-être je n’ai pas su décoder toute l’ampleur du propos, ni tirer l’intégralité du fil qui motive les pensées de cet apprenti misanthrope loin de l’archétype, et la complexité de ses contradictions. Un humain, quoi. Toujours est-il que je soupçonne dans ce récit une dimension allégorique que j’ai du mal à toucher du doigt.
Pardon pour le pavé et bravo Jemabi !

   Corto   
16/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Désolé mais ce n'est pas l'enthousiasme.
Le choix du thème me parait relever d'un pari fafelu sans souci de se faire applaudir.
Le narrateur parait doué pour une auto satisfaction sur un sport ou plutôt un 'toc' qui ne dépasse guère son nombrilisme. A moins que ces manies ne soient que la répétition transfigurée évoquée par "mon géniteur m'a mis devant le fait accompli en me donnant un coup de pied au cul qui m'a fait dégringoler les marches quatre par quatre."

En tant que lecteur je me demande pourquoi l'auteur n'a pas mis son talent réel sur un sujet plus finaud.
A moins que je sois passé à côté du bon saut.?

Bonne imagination !

   papipoete   
22/8/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
bonjour Jemabi
J'en ai marre de cet anonymat où je suis, or je n'ai rien dans mon attirail corporel qui puisse me mettre en surbrillance ! Ma vie ne fait pas recette ; si je mourrais peut-être que je ferais la Une dans un journal, aux informations... mais pour périr, il faut que je m'pousse... dans l'escalier par exemple, mais j'ose pas !
NB il faut parfois du courage pour vivre, ou survivre quand la nature fut amère avec nous ; quand aucun attrait autre que mocheté, ou super-looser nous accable !
C'est pas moi qui le dis, c'est le héros !
Mais ne serait-ce pas plus simple de se distinguer, par une dose de talent, un brin d'amuseur, une main tendue vers celle qui supplie sans rien dire ?
Que ne fait-on pas rire l'audimat, en montrant toute sorte de chute, à s'en tordre les boyaux ?
pas moi !
Il n'en demeure pas moins une certaine qualité d'écriture.
Aussi, le thème évoqué par l'auteur ne m'emballe-t-il aucunement...

   cherbiacuespe   
8/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Je suis énergiquement hostile! D'abord parce qu'un vieux gâteux n'est pas un véritable obstacle, ensuite parce qu'une aventure, une vraie, serait d'être attendu, plus bas, par une armada de piques bien pointues qu'il faudrait éviter à tout prix de toucher, vu qu'elles sont toutes souillées de poison. VOILA une aventure une vraie! Non mais sans blague...

C'est une dissert/réflexion bien composée, écrite, claire, vite lue sans effort. Sur le fond, Qu'est-ce que c'est cette obsession de se jeter dans le vide ? Mettre un coup de pied au derrière d'un policier en le traitant d'andouille, rouler à 170 à contre-sens sur une autoroute en pleine nuit, là, oui, quelles sensations ! M'enfin, faire un saut du haut d'un escalier, elle est bonne celle-là... Mais, ... ne jugeons pas son prochain. J'arrête là, je dois aller me promener en forêt déguisé en sanglier, une chasse est prévue, je crois.

   Salima   
25/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une nouvelle très bien écrite qui fonctionne. J'apprécie ce voyage dans la tête de quelqu'un qui "pense différemment". Est-ce qu'on a pas plus ou moins tous un domaine où on "pense différemment"?
Elle fonctionne, parce que l'auteur introduit juste une petite anormalité dans un quotidien des plus banals, débutant par une scène de violence familiale et derivant au gré des réflexions du locuteur, puis l'auteur file le coton, et file et file jusqu'à l'accident sans retour.

C'était pour moi une lecture-plaisir, je ne relève rien à commenter ou disséquer.

Merci.

   Pouet   
1/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

un texte qui se lit vraiment bien. Chaque paragraphe se déroule sans encombre, j'ai lu cela d'une traite avec une grande distraction. Le tout est est d'un réalisme surréaliste du meilleur aloi, vraiment très divertissant. Un de mes passages préférés est lorsque notre voltigeur décanille le papy et se relève sans attendre du mort de remerciements....

Il y a sans doute dans ces sauts dans le vide un arrière plan métaphysique.

Voilà je n'ai rien d'autre à ajouter si ce n'est que j'ai pris grand plaisir à lire ce texte anticonformiste.

Si peut-être la fin avec son histoire de smartphones etc ...un peu attendu, un peu moraliste ne m'a guère convaincu, surtout que cela etait déjà largement induit avec brio tout du long de la nouvelle. Un détail. Qui n'engage que moi.

Mais pour le reste chapeau (à bien attacher).

   Silere   
21/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
C'était donc qu'une pulsion innocente... On aurait songer que ça dégénère - comme dans cette nouvelle de Pessoa où le perso sombre dans la folie à force de céder à l'obsession de "mettre un petit coup de pied dans la porte" - du coup, cette retenue/sagesse inattendue ajoute de la légèreté et de l'originalité au récit; mais il persiste quand même, en fin de lecture, un sentiment de manque... C'aurait, sans doute, pu aller plus loin, mais vers où ? Dans la culpabilité ? La psychologie ? Le saut ? Le vide ? Un saut dans le vide, peut-être...


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