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Donaldo75
10/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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L’exergue m’a intrigué. L’idée de départ de cette nouvelle est intéressante ; au fur et à mesure de ma lecture, l’exergue prend du sens. La progression dramatique est réussie ; je ne m’attendais pas à ce développement et encore moins à ce dénouement. Je trouve que l’ensemble est écrit et raconté avec élégance, sans mettre les petits plats dans les grands ou marcher avec de gros sabots dans des explications narratives pour répondre à une éventuelle question du lecteur du genre « pourquoi les fleurs poussent et le soleil se lève ? » alors qu’il suffit juste de se laisser porter. Ici, je me suis laissé porter par le conteur, surtout avec l’usage de la première personne du singulier qui permet de mieux le voir, le comprendre, l’assimiler ; la nouvelle a pris une coloration presque fantastique tout en restant profondément romanesque.
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Cox
11/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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Bonjour,
Je n'ai pas été convaincu et je le regrette. C'est un texte que j'aurais aimé aimer. Je pense que c’est une nouvelle ambitieuse. On met rapidement en place plusieurs éléments intrigants qui donnent envie de comprendre la logique : - Le dédoublement à la Dr Jekyll & Ms Hyde - L’ubiquité - Le fait que la fille affirme n’être jamais avec le narrateur - Le double thème de l’infidélité (la fille l’accuse de la tromper avec elle-même, puis on apprend qu’elle a un amant) Jusqu’au matin d’anniversaire, j’étais enthousiasmé. Le dialogue absurde m’a bien plu aussi même s'il est un peu circulaire, mais surtout parce que je pensais qu’il mettait en place un mystère qui piquait ma curiosité et que l’auteur allait résoudre. L'énigme s’annonçait originale et construite, les pièces du puzzle étaient en place. Seulement, quand vient l’épisode principal, je trouve que tout devient soudain très brouillon, confus. Au sortir du texte, le dénouement me laisse perplexe. Il est très possible que j'aie raté quelque chose, mais pour ce que j'en ai compris, la logique du texte me paraît branlante et assez mal exposée. Ce qui m'ennuie, c'est que le récit peut être interprété de 23 façons différentes, et qu'aucune d'entre elles ne me paraît vraiment convaincante ou aboutie: 1) Prosaïquement, on peut simplement lire l’histoire d’une fille dédoublée. Hyde trompe le narrateur alors il décide de filer des jours heureux avec Jekyll. Mais ce serait finalement une conclusion assez peu palpitante. D’autre part, elle n’utilise pas les éléments qui ont été mis en place : pourquoi est-ce que la fille prétend n’être jamais là avec lui par exemple ? Cette résolution me semblerait assez embrouillée et décevante si c’est le cas. Dans ce cas de figure, la moralité me paraît bizarrement formulée: « je vais me mettre avec la dépressive chiante en plan B, parce que personne n’en veut; alors qu’avec la fille qui me plaisait vraiment, il y a trop de « concurrence » ». Mouais, je suis pas sûr que ce soit des bases très saines pour une relation 😄 2) Peut-être que le gars lui-même est dédoublé à l’instar de la fille, et que l’amant qui passe est l’autre version de lui-même. Dans ce cas de figure, peut-être que les allusions au fait que la fille n'est jamais avec lui séxpliquent parce qu'il n'est que "le double", et que le "vrai lui" est toujours avec l'autre version de sa copine. Oui, mais on suppose qu’il l’aurait remarqué. Et d'ailleurs, pourquoi la fille serait au courant de son dédoublement mais pas lui? 3) Peut-être que cette fille est une amie imaginaire, auquel le gars a inventé 2 facettes pour soutenir ses besoins ou ses insécurités du moment. L’ubiquité, l’insistance sur le fait qu’elle n’est jamais là avec lui, suggèrent qu’elle n’est pas réelle. Pas très satisfaisant comme conclusion d’un mystère qui s’annonçait plus original, mais c’est sans doute la plus cohérente. Quid de l’amant dans ce cas ceci dit, une autre hallucination ? 4) Ou alors seule la dépressive existe et il invente l’autre, mais ça ne colle pas avec le fait qu’elles aient une mémoire partagée et qu’elles prétendent toutes deux être dans l’autre maison. 5) Peut-être que c’est le gars qui la trompe depuis le début (comme le suggère la fille), et qu’il s’invente cette histoire de dédoublement pour ne pas admettre qu’il se tape une autre fille moins chiante. Le dénouement serait une vision de lui-même inspirée par sa bonne conscience pour lui faire comprendre que c’est pô bien ? Ça colle au thème de l’infidélité présent en doublon, pas à la mémoire partagée. 23) etc... Voilà. Grosso modo, c’est le lecteur qui se retrouve obligé d’essayer d’écrire une histoire cohérente et satisfaisante à la place de l’auteur. Et moi, je ne suis pas fan. Je trouve que ça relève d'une facilité d'auteur, d'un texte mal fini. « La clarté est la politesse de l’homme de lettres », disait Jules Renard. Pas polie, cette nouvelle :p L'écriture, que j'ai trouvée correcte dans l'ensemble mais parfois un peu lourde, se fait particulièrement approximative et confuse au moment du dénouement : - « Devant la porte, au moment de frapper, je m'aperçus que celle-ci était entrouverte, comme si mon amie, déjà levée, prête à sortir, manie qui m'exaspérait au plus haut point » -> manque un verbe je pense. Il y a trop d’incises, c’est assez indigeste. - Je n’ai pas bien saisi tout le passage sur l’arroseur arrosé où il « comprend » (à tort a priori) en plein milieu de rien que la fille a dû le voir venir. C’est long, le langage s’y fait ampoulé et lourd, et je ne vois pas ce que ça apporte. - Pas compris non plus pourquoi il est « glacé » quand elle répond « ah, c’est toi mon chéri ». Est-ce qu'elle a vraiment cru que c’était le concierge parce que c’est lui son amant ? 😅 La phrase paraît normale et innocente. Pas très clair pour moi. Ceci dit! C'est un texte original et stimulant d'une certaine façon. Il prête à débat. Après hésitation, je note "j'aime un peu", même si le verbe aimer n'est pas des plus justes; c'est plutôt pour dire que le texte a piqué mon intérêt. Il m'a fait réfléchir un peu parce que j'ai voulu y croire. Et même si je ressors indéniablement déçu, il faut reconnaître que j'ai été investi dans ma lecture. Ça compte pour quelque chose! |
hersen
1/7/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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J'ai bien aimé passer d'un appart à l'autre, représentant la dualité du narrateur. Un narrateur dans le déni et qui va se réfugier dans le côté sombre d'une relation que peut-être il n'assume pas, dans laquelle il ne trouve pas réellement sa place.
Ce texte a un côté surréaliste qui me plaît beaucoup parce que le lecteur, pas plus que le narrateur, ne sait pas toujours où il en est de l'histoire. En ceci, il épouse les hésitations et questions de ce narrateur. l'écriture accompagne bien l'idée du texte et c'est pour moi un texte fort réussi ! Merci pour la lecture. |
Jemabi
4/7/2024
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solinga
21/7/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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J'adore l'idée de la dualité des demeures, ainsi que l'exergue au seuil.
Le texte rassemble des matériaux propices à d'infinies variations. Peut-être que dans ces conditions, l'imaginaire du lecteur est fatalement un peu déçu par la détermination d'une direction de récit qui ni ne tranche ni ne dissipe, et pourtant claque la porte d'une malle à possibles. Mais les narrations ne sont pas là pour complaire aux horizons immédiats des lecteurs, alors malgré moi merci d'avoir choisi les voies d'un dénouement qui aboutit in fine à la belle dissonance d'une frustration gaiement froissée d'implicite. |