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Humour/Détente
jensairien : L'employé modèle
 Publié le 22/03/09  -  17 commentaires  -  3675 caractères  -  92 lectures    Autres textes du même auteur

Les déboires d'un employé.


L'employé modèle


Mon psy est un salaud. La dernière fois, quand je suis entré dans son cabinet, il était nu. Tout nu. Il m’a dit :


- Aujourd’hui on paie en liquide.


J’ai dû lui uriner dessus. Il était aux anges. Moi par contre, en sortant, j’étais déboussolé.

Heureusement je n’ai pas que lui dans la vie. Je suis allé voir le docteur Geignard, ancien interne aux hôpitaux de Paris.


- Ne vous frappez pas qu’il me fait, tenez, avalez ça.


Je me suis retrouvé attaché à une chaise. Il m’a roué de coups.


- Je pense que cette fois-ci vous aurez compris.


Il me jeta dehors.


Au bureau, Henri, le seul collègue à qui je me confie un tant soit peu, m’avoua qu’il était inquiet pour moi.


- Tu n’as pas l’air bien en ce moment.


Disant cela il me pinça le bras au sang.


- Arrête ! fis-je, tu me fais mal.

- Tu devrais prendre des vacances. Va au club.


Et il saliva sur mon épaule.


Le midi, le croisant à la cafétéria, je lui concédais qu’il avait raison. Et puis le club ce n’était pas une mauvaise idée.


Il était assis avec Henriette, aussi belle que méchante. Il fit mine de ne pas comprendre. Moi je comprenais bien qu’il ne voulait pas paraître faible aux yeux d’Henriette. Un collègue compatissant, ce n’est pas vendeur. Je fis mine de m’être trompé de personne.


Je pris une semaine de congés. Les hôtesses étaient charmantes et l’avion atterrit et décolla, mais dans l’autre sens. Le capitaine de bord avait la tête sur les épaules.


Ma semaine au club se passa plutôt bien. Je rencontrais même une femme. Elle venait tous les matins faire le ménage dans ma chambre. Elle me dit :


- Je trouve bizarre que vous ne sortiez jamais.


Et puis, étendant un nouveau drap, elle ajouta tandis qu’il retombait amplement :


- Finalement je vous aime bien.


Je revins en grande forme, gonflé à bloc. J’avais pris de grandes résolutions. Personne ne s’aperçut de la transformation. Au bureau Henri, quand il me croisa à la cafétéria, m’étrangla presque en riant. Serré dans l’étau de ses bras, j’étouffais.


- Mais tu as pris des couleurs, fit-il, me lâchant en rigolant, tu es tout rouge.


Il avait parfois un sens de l’humour particulier, mais au fond c’est un brave type. Jamais il ne m’a balancé à la direction quand j’arrivais en retard.


Enfin j’avais dû choper un virus, une colique persistante.


Le docteur Geignard demanda à voir mes selles. Il me fit passer dans un petit cabinet de toilettes et m’y laissa tout le week-end. J’avais beau tambouriner, il m’avait oublié. Quand il arriva le mardi suivant (le cabinet est fermé les lundis) il s’excusa de sa distraction.


Enfin il me dit :


- Pour vos selles, j’espère que vous n’avez pas utilisé la chasse d’eau.


Au bureau ce n’était plus vraiment ça. Tout le monde parlait de dégraissage. Henriette, la belle Henriette à qui jamais je n’avais osé adresser la parole, s’ouvrit à moi, un jour que nous nous trouvions coincés dans l’ascenseur.


Mon cœur battait à tout rompre quand elle me tira par la manche. Visiblement elle venait de pleurer.


- Toi au moins, renifla-t-elle, tu ne risques pas d’être viré, ils t’ont pour rien.


Mon psy ne va pas mieux. L’autre fois il était habillé en fille, en jupe courte.


- Je vais vous aider à dépasser le phénomène du transfert, me fit-il, laissez-vous faire.


Mais ça ne m’a pas plu.


Il faudra que je trouve un autre analyste. Il faudra que je change de médecin. Il ne faudra plus que je me laisse faire au bureau. Il faudra que je sois moins timoré avec les filles. C’était tout cela mes grandes résolutions. Il ne me restait plus qu’à les mettre en pratique.


Car en attendant, ma vie est sens dessus dessous.



 
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   Selenim   
22/3/2009
Ce texte, fondé sur l'absurde, ne m'a pas vraiment convaincu.

Cet enchainement de mini saynètes m'a rappelé les textes de Devos dans la structure.

Pour l'humour en lui même, je ne saurais dire exactement ce qui ne fonctionne pas.
D'habitude, les maîtres du genre mettent une distance, utilisent un phrasé plus soutenu.
Le style naïf ne me semble pas approprié pour ce genre de contenu.

Mais la perception de l'humour est tellement subjective que je me garderai bien de noter ta nouvelle.
Il paraitrait même que des personnes rient aux blagues de Bigard...inconcevable;-)

Au plaisir de te lire.

Selenim

   Menvussa   
22/3/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Perso, j'accroche pas du tout. Vision de cauchemar, rêve sous l'effet d'une drogue, symbolique dont les clés n'auraient pas été données au lecteur, bref ça ne me plaît pas du tout.

Désolé.

   widjet   
22/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je ne le cache pas. Les derniers textes – courts – de JSR ne me convainquent guère. Snif.
Avec « L’employé modèle », c’est un peu le même ressenti : ça sent l’écrit à la va-vite. Pourtant ça commence bien et l’auteur démarche pied au plancher avec une première phrase qui donne le ton !
Mais ensuite, ça manque de peps, de saveur. Et puis c’est trop explicatif et pour un humour absurde, je trouve ça regrettable.

Pourtant, j’aime beaucoup l’absurde, mais ici il n’est pas vraiment mise en valeur avec un style trop propret. Alors, je vois bien que JSR a voulu jouer la carte de la réaction « brittish », mais tout ceci est vraiment trop sage, le style trop impersonnel et finalement je n’ai pas sourit.

Widjet

   Anonyme   
22/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Les interventions du psy pervers m'ont amusé.
J'ai également apprécié le ton détaché du personnage qui se laisse bouffer à tout niveau, comme si cela lui paraissait naturel.
Par contre certaines scènes me paraissent superflues, ou alors pas assez étoffées. Je pense à la semaine au club et l'intervention de la femme de ménage.
Le personnage qui soi disant est remonté à bloc ne semble pas plus enjoué par la suite. Le ton reste le même.
une lecture agréable dans l'ensemble.

   solidane   
22/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
oui le côté déjanté m'a bien plu dans un premier temps, il avait la légèreté indispensable. Pourtant quelque chose me manque et je n'arrive pas à savoir quoi. Peut-être une chute sur le même ton qui me fasse tomber de ma chaise. Un moment agréable malgré tout.

   Anonyme   
22/3/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Pas glop pour moi.

j'ai pas compris le but, j'ai pas trouvé la clé.
J'ai juste eu un peu mal au cerveau à chercher un sens à tout ça.

Désolée mais pour moi c'est désordonné, pas clair, insensé mais pas vraiment insensé contrôlé, plutôt insensé tout court.

Désolée.

   Anonyme   
22/3/2009
J'aime bien Jensairien mais là, franchement, j'ai rien pigé.
Bon, je vais prendre une aspirine.

   Anonyme   
22/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'aime bien ce qui est loufoque, fou-fou, un peu barré .......donc j'aurai du trouver ce texte génial.
Mais: si j'ai vraiment apprécié le personnage du psy (et de ses inversions), si j'aime beaucoup l'antihéros (et si je lui trouve un côté woody Allen), j'ai eu du mal avec le reste.

Pas la faute au style impeccable, mais peut être à la surcharge de trucs "étranges".

C'est dommage parce vraiment il y avait de quoi être profondément .mort de rire.

   Anonyme   
22/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai pas compris grand-chose non plus.
Mais j'ai aimé ce que j'ai compris…
Et adoré ce que je n'ai pas compris.

Je crois pouvoir dire que la solution est dans le titre.
Et aussi dans la première phrase.
Et aussi dans la dernière.
Et aussi dans toutes celles qu'il y a entre.

Citation :
Il m’a dit

- Aujourd’hui on paie en liquide.

J’ai dû lui uriner dessus. Il était aux anges. Moi par contre, en sortant, j’étais déboussolé.


J'ai aimé.

Citation :
Les hôtesses étaient charmantes et l’avion atterrit et décolla, mais dans l’autre sens. Le capitaine de bord avait la tête sur les épaules.


J'adore !

Citation :
Ma semaine au club se passa plutôt bien. Je rencontrais même une femme. Elle venait tous les matins faire le ménage dans ma chambre. Elle me dit :

- Je trouve bizarre que vous ne sortiez jamais.


Là je ne sais pas si c'était censé être drôle, mais en tous cas j'ai ri en le lisant.

D'autres choses aussi.
Heureusement qu'il y a des textes comme ça pour sortir de la norme.

Merci Jensairien.

   Anonyme   
22/3/2009
J'ai en vain cherché l'humour et n'ai même pas trouvé la détente !
Vous avez dit absurde ? Je crois que c'est le qualificatif qui convient, enfin... jensairien ! Désolé l'ami ! Une fois prochaine, peut-être...

   Flupke   
22/3/2009
Bonjour Jensairien,

Certains passages m'ont fait sourire, mais il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée. Soit une histoire soit qqchose de déjanté comme l'engrenage, mais là c'est ni tout à fait l'un ni tout à fait l'autre donc je reste un peu sur ma faim. La mayonnaise n'a pas très bien pris pour moi. Je suis perplexe et il m'est difficile d'évaluer.

Amicalement,
Flupke

   Azurelle   
23/3/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Je pense que cet écrit aurait pu être étoffé, cela manque de matière pour moi, c'est dommage. Certains moments sont déconcertants, mais le manque de matière rend le lecteur dubitatif. Il se croit comme dans un zaping enfin c'est ce que j'ai ressenti. Il y a trop d'actions qui s'enchaînent sauf la scène du club qui, j'en avais l'impression était un peu plus développée. C'était à la première impression, mais en fait en relisant je vois que c'est de même longueur. Peut-être parce que j'ai davantage imaginé cette scène.lol Tu gagnerais beaucoup à les allonger... Désolé mais je n'ai pas vraiment accroché.

   kullab   
23/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai adoré ce texte.
Je pense qu'il n'y a pas que de l'humour là-dessous. Tout est poussé à l'extrême : le mal de vivre, le mal au boulot, les vacances en solitaire, le psy qui nous oblige à revivre des moments difficiles... Superbe.

   Nongag   
24/3/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Je ne me suis pas du tout amusé... C'est absurde, oui, mais inefficace sur moi. L'absurde demande un dosage très précis. C'est probablement un des genres d'humour les plus risqué.

En lisant j'avais l'impression qu'il manquant d 'information que tout était systématiquement raccourci à l'extrême. Aucune situation n'est développée à fond et j'ai "rebondi" d'une anecdote à l'autre sans plaisir.

Désolé.

   Anonyme   
25/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Y a de l'idée je trouve... Je me suis marré au tout début. Après un peu moins. Mais bon ça se lit, sans plus.

   liryc   
29/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Beaucoup de passages sont effectivement très drôles.
Mais dès la deuxième lecture l'intérêt diminue, s'efface, car je crois qu'il manque un vrai fil conducteur, une histoire. Certains passages mériteraient d'être plus développer dans ce sens.
Et pas toujours a contre-sens ;-)

   Raoul   
29/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien
… Pas si absurde que ça, j'ai trouvé ça très bien observé.
Un rire jaune est toujours un rire.


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