Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Policier/Noir/Thriller
joanbelfort : Le bras droit du boiteux
 Publié le 06/03/17  -  10 commentaires  -  16785 caractères  -  98 lectures    Autres textes du même auteur

Une nouvelle noire, à cinq pattes.

L'on y découvre que la médecine par les plantes n'est pas toujours la plus efficace pour apaiser certain désir de vengeance.


Le bras droit du boiteux


Les digitales forment le genre Digitalis, environ vingt espèces de plantes herbacées. Le nom provient du latin digitus c’est-à-dire « doigt », et se réfère à la facilité avec laquelle la fleur de Digitalis purpurea peut s’adapter à l’extrémité d’un doigt humain. Ces plantes peuvent être très toxiques. L’absorption d’environ 8 g de feuilles s’avère létale sur un sujet humain de corpulence moyenne.

Encyclopédie Wikipédia



Le sentier qui grimpe au refuge de la Hache était désert. Au croisement d’un chemin forestier qui montait en pente douce vers le lac vert, apparut soudain un gros chien. Les oreilles en alerte, la bête s’immobilisa un instant ; c’était un berger allemand à la robe toute noire. Il devait avoir flairé un lièvre, voire un plus grand gibier ; peut-être un cerf, comme on en aperçoit parfois dans les Vosges en été.


– Viens, Magnus ! appela sèchement l’homme surgi dans son sillage sur le chemin.


Aussitôt, quittant sa posture de chasseur, l’animal embraya le pas de son maître, qui avait poursuivi l’ascension sans s’arrêter. Celui-ci, malgré sa jambe raide, s’aidant d’un bâton, se hissait avec aisance sur le raidillon pierreux bordé de fougères. À travers la ramure d’un hêtre, le soleil fit une apparition, sans dévoiler les traits du randonneur ; un vieux feutre marron ombrageait son visage. À sa ceinture, un couteau pendait, dans sa gaine en cuir : il le tenait de son père. Hormis ces deux accessoires, il n’emportait en randonnée guère plus qu’un léger sac à dos, contenant son dîner, frugal, la nourriture du chien, et un sac de couchage pour la nuit au refuge, souvent déjà fraîche en septembre. La source qui coulait en aval du chalet subviendrait à leurs besoins en eau.


Passé le ru auquel Magnus s’abreuva goulûment, la montée s’adoucissait. On accédait à un replat sur lequel le sentier allait s’élargissant ; le promeneur et son chien avançaient maintenant sur un chemin d’herbe tendre, troué ça et là de flaques profondes, entre des haies de hauts sapins. À l’odeur du sol âcre, qui venait se mêler aux senteurs de fruits rouges des sous-bois, le boiteux sut qu’il approchait. Une centaine de mètres plus loin, en effet, un faisceau de rayons lumineux perçait le flanc de la forêt, et l’horizon s’ouvrait tout à coup sur une vaste tourbière. Quittant le chemin principal, le randonneur fit un détour par cette clairière. Il lui semblait en effet que c'était là, tout au fond, près d'un endroit où l'épaisse couche de terre le cédait à la roche, qu'ils les avaient vues la dernière fois. Levant les yeux vers le lointain, il contempla le grand tapis de sphaignes parsemé d'aulnes et de bouleaux. Un léger vent balayait les hautes herbes, modulant les nuances du camaïeu de vert de la plaine. Il dégaina son couteau ; se détachant sur le fond gris d'un massif rocheux, du côté nord de la tourbière, des touches violacées signalaient la plante qu'il venait cueillir : des dizaines de digitales avaient déployé verticalement leurs hampes garnies de grappes pourpres.

Quelques jours plus tôt, il était allé voir la vieille guérisseuse, sur la haute chaume. Elle l’avait aussitôt reconnu, bien qu’il y eût presque vingt ans qu’elle ne l’avait pas vu. Sans lui poser aucune question – elle connaissait trop bien son histoire –, elle lui fournit les indications qu’il était venu chercher. Quelques feuilles suffisaient, lui avait-elle dit. Il n’aurait qu’à les faire sécher une semaine. Et, tout en lui donnant ses recommandations, elle s’affairait à ses bocaux. Cependant, au moment où il quittait sa ferme, elle n'avait pu s'empêcher de l’accompagner du regard en se marquant d’un signe de croix.

Le boiteux, suivant ces instructions, cueillit une dizaine d’échantillons sur une tige, les glissa dans son sac et repartit. Durant toute la cueillette, Magnus, juché sur un gros caillou, avait scruté la plaine sans broncher.


Cependant, le ciel s’était assombri. Arrivant du nord-ouest, de lourds nuages s’accumulaient au-dessus de la montagne. Il fallait se hâter d’arriver au chalet avant l’orage. Magnus et son maître regagnèrent le chemin, abrité du vent par ses grands arbres, dont les cimes pointues se mettaient à osciller. Ils étaient en vue du refuge lorsque la pluie se mit à tomber, d’abord en grosses gouttes compactes, qui faisaient des taches éparses sur les pierres de granit grisâtre. Une puissante odeur de terre envahit l’air. Soudain, un éclair zébra le ciel noir en même temps qu’un craquement terrible ébranlait la montagne. Le chien s’immobilisa un instant, puis reprit sa course placide ; le maître, quant à lui, continuait d'avancer, insensible aux intempéries.

Enfin ils arrivèrent. Un auvent les protégeait de la pluie désormais, et Magnus s’ébroua vivement. C’était un vieux refuge rustique de pierre et de bois, meublé seulement d’une longue table et de deux bancs. Un stère de bois sec jouxtait une vieille cheminée noircie et l’homme se mit à préparer le feu. Dehors, l’orage s’éloignait vers la plaine, et l’on n'entendait déjà plus que quelques semonces lointaines. La nourriture du chien versée dans un grand bol, le randonneur déposa son chapeau sur un coin de table. Il paraissait la quarantaine, le visage sec, grignoté par une barbe rase. Des brindilles crépitaient dans l’âtre, et les premières flammes allumèrent des étincelles dans ses yeux couleur de charbon. Il entama son dîner : quelques tartines de pâté découpées dans un pain de campagne. Le berger allemand, enfin rassasié, s’était allongé près du foyer et séchait tranquillement, couché sur la dalle de pierre qui chauffait doucement. Cette nuit-là, tandis que son maître grimperait par une échelle sous les combles du refuge pour se coucher, il aurait la charge de garder l’entrée du chalet contre les rôdeurs ou les bêtes trop curieuses.

Pour l’heure, l’homme avait terminé son repas ; il retira une flasque de la poche latérale de son pantalon et continua de se réchauffer en avalant une première lampée de kirch. Aussitôt, l’alcool fort finit d’engourdir son corps fatigué, ensommeillant les douleurs provoquées par la marche dans sa jambe. Peu à peu, il s’abandonna aux rêveries que fait naître la contemplation des flammes.

Dehors, sur le chemin de crête, se détachant sur le fond du ciel crépusculaire, la silhouette d’un grand cerf passa, tandis qu’un hurlement rauque emplissait le jour finissant.


Ce devait être un jour de janvier ; il se souvenait qu'il avait beaucoup neigé les jours précédents. C’était la guérisseuse, passant par là avec son âne, qui les avait trouvés. Son père gisait au pied d'un chêne, le crâne auréolé d’une tache de neige rosâtre. Le coup de chevrotine ne lui avait laissé aucune chance. Au procès, les accusés plaidèrent l'accident de chasse, chargeant la victime, qui s'était camouflée en blanc pour braconner. Accroupie pour relever un collet derrière un sapin, on l'avait prise pour un lièvre. Deux ans avec sursis, ça avait été la peine prononcée par le jury. Convoqué par le tribunal en qualité de premier témoin, il n'était pas parvenu à articuler seulement un mot. Du reste, la parole d'un gamin de dix ans eût-elle été d'aucun poids ? Pris de fièvre après « l'accident », il avait dû rester alité près d'une semaine ; son témoignage eût été mis sur le compte du délire. Aussi, depuis ce procès bâclé, ruminait-il sa propre vérité, attendant l'heure où la justice l'emporterait enfin.

Ce jour-là, il accompagnait son père, guide dans les montagnes vosgiennes, dans son repérage d'un sentier de randonnée enseveli sous la récente couche de neige. À l'heure de la pause, il s'était un peu éloigné pour contempler la vue depuis un surplomb rocheux situé en amont. Juché sur son promontoire, il avait tout vu : le petit homme ajustant froidement sa cible, puis son acolyte forcer le guide à endosser une parka de couleur claire. Du bref échange entre son père et l'assassin, il n'avait retenu qu'une bribe, assénée comme une sentence :


– Je t'avais prévenu de t'éloigner d'Agathe.


La violence de la détonation l'avait cueilli sur son rocher, au point de le faire chuter de plusieurs mètres, lui fracturant une jambe. Deux longues heures s'étaient écoulées avant que la vieille ne les emporte sur son tombereau…


Sa mère les avait quittés depuis longtemps pour refaire sa vie dans la vallée. Sans nouvelles de sa part, il avait été placé dans une famille d’accueil d’un bourg voisin. Il traîna son adolescence au collège, et sa patte folle, sous les quolibets d’autres campagnards qui s’estimaient mieux lotis. Enfin, à seize ans, il retrouva sa montagne, avec une place d'apprenti dans une scierie. De l’aube au crépuscule, on le voyait s’échiner sur des tronçons de bois, écorcer et tronçonner les grumes. Il finit cependant par économiser suffisamment pour s’installer dans un chalet voisin. Longtemps plus tard, son patron, prenant en pitié sa solitude boiteuse, était venu par un matin de printemps le gratifier de la compagnie d’un chiot. Depuis ce temps-là, il arrivait qu’on aperçût Magnus et son maître aux abords du village, dans la vallée voisine, où ils venaient se ravitailler en denrées variées. C’était là, un beau jour qu’il avait dû se rendre à la pharmacie pour son chien, patientant derrière une cliente, que le passé s'était rappelé à sa mémoire. L’apothicaire, un vieillard sans âge vêtu d’une blouse élimée, dont le regard perçant avait vu défiler des générations de malades, disait à sa cliente :


– Respectez bien la posologie, Agathe ; les complications en cas de surdosage sont très sérieuses avec la digitoxine. Les accidents ne sont pas rares.


Puis, passée cette mise en garde, il lui avait remis une boîte de médicaments rose avec un sourire qui se voulait rassurant. La femme, une blonde à la cinquantaine apprêtée, dont la mise dénotait dans ce pays un peu arriéré, le remercia en ramassant sa prescription et quitta l’officine avant de s’engouffrer sur le parking dans un puissant 4x4. Un petit homme brun, nerveux, accoudé à la portière, cigarette aux lèvres et verres fumés, l’attendait au volant. À travers la vitrine, le boiteux n’avait rien perdu de cette scène. Durant les jours qui suivirent, ses douleurs au genou n'en finirent plus de le torturer.


Une semaine s’était écoulée depuis la nuit au refuge. Durant ces quelques jours, une bise noire s’était mise à souffler sur le flanc des montagnes, masquant le ciel d’une chape sombre. Le froid humide qui s’était installé signait la fin de l’été. Le boiteux et son chien, qui venaient de gravir d’une traite une rampe escarpée, faisaient une halte en lisière d’un bosquet d’épicéas. Fidèle à son habitude, Magnus semblait guetter les éventuels indices de présence hostile que le vent d’est lui rapporterait. Équipé d’une paire de jumelles, son maître, dissimulé par les branchages avec sa veste de chasseur, scrutait la façade d'une ferme auberge à trois cents mètres en contrebas. La saison estivale venait de s’achever, et l'établissement était désormais fermé au public. Renseignements pris au village, le boiteux avait découvert que l’aubergiste profitait chaque année de ce moment de creux dans la saison pour s’absenter quelques jours et refaire son stock de vin chez les vignerons de la vallée. Sa femme, Agathe, s’occupait alors de la bâtisse solitaire. Au rez-de-chaussée, la lueur d’un feu vacillait derrière les carreaux d’une fenêtre, signalant dans la nuit tombante aux créatures de la montagne une présence humaine. Or, sur la chaume déserte, hormis deux ombres à couvert des sapins, tous les êtres vivants s’étaient cachés, pressentant les heures sombres d’une tempête à venir.

Quelques minutes s’écoulèrent ; la voie paraissait libre. Le boiteux s’engagea à découvert sur le coteau arrière de la ferme, talonné par son chien. La femme pouvait bien l'apercevoir ; ses heures étaient comptées. D’emblée, son désir de vengeance s’était fixé sur son mari, cet assassin impuni qui prospérait outrageusement. Puis, le temps polissant cette impulsion brute, il lui parut bientôt que la femme n’était pas moins coupable, elle qui avait trahi la mémoire de son père en épousant son meurtrier. La faire disparaître, c’était non seulement la punir, mais surtout laisser vivre son mari dans le deuil de celle par qui le meurtre était arrivé. D’ailleurs, c’était elle que le hasard avait placé sur sa route, en même temps qu’un moyen pratique de régler son cas ; il connaissait bien les vertus des digitales, qui hantaient les vieilles histoires d’empoisonnement. Il suffirait d’inciter la malade à ingérer une petite décoction pour qu’on crût à une erreur dans le dosage de ses médicaments. Peu à peu, comme un vieux vin se bonifie au fil des ans, sa vengeance s’était ainsi affinée, se déportant sur une victime plus innocente, sans que son effet lui parût moins douloureux. De cette manière, l’assassin aurait à connaître la vie de solitude qu’il avait eu à endurer lui-même.

Et tout en marchant sur le coteau devant son chien, le boiteux palpait dans le fond de sa poche un nouet de feuilles séchées.


Il était maintenant accolé à la façade bardée de zinc du bâtiment. Le vent, ayant forci, empêchait de rien entendre des bruits de l’intérieur. Cependant, comme il approchait de l’angle du mur, faisant un pas dans le carré de lumière projeté par la fenêtre, son chien eut un brusque mouvement d'arrêt, se mettant même à grogner. S'immobilisant à son tour, son maître scruta l'obscurité, en quête d'un animal égaré sur la chaume, mais de lourds nuages noirs défilant dans le ciel enveloppaient à présent la montagne. Son regard fut pourtant attiré par deux points lumineux, en mouvement, sur la route en lacets qui serpentait jusqu'à la ferme : progressant à grande vitesse, un véhicule gravissait la pente.

Il était déjà trop tard pour reculer ; le boiteux empoigna Magnus par son collier et s'accroupit dans un renfoncement prodigué par une barrique d'eau de pluie contre le bâtiment. Cette position incommode lui laissait l'avantage de pouvoir épier par un interstice entre le chéneau et le mur la scène du terre-plein vis-à-vis l'entrée de l'auberge. Précisément l'endroit où, quelques secondes plus tard, le 4x4 de l'aubergiste vint terminer sa course dans un dérapage brutal. Ouvrant précipitamment la portière, le patron bondit du véhicule, brandissant dans sa main droite un fusil de chasse. Il se dirigeait d'un pas énergique en direction de Magnus et son maître. De leur côté, le boiteux faisait tous ses efforts pour retenir son chien, dressé sur ses pattes arrière et grognant de plus belle, prêt à bondir ; il hésitait encore à lâcher la bête, misant sur l'effet de surprise car le vent soufflait trop fort pour que leur assaillant ait pu entendre ses grognements. Il maintenait Magnus de toutes ses forces, passant son bras autour du cou de l'animal qui, debout, faisait presque la taille d'un homme, tout en serrant de l'autre main son couteau. Il desserrait déjà son étreinte autour du chien lorsque, comme il atteignait le auvent de la porte d'entrée, l'aubergiste bifurqua brusquement pour entrer avec fracas dans la masure. Suivirent de violents éclats de voix, dont le boiteux ne parvint pas à percevoir le sens. Puis, soudain, une détonation violente, suivie d'un hurlement de femme, avant un deuxième coup de feu.

Ce premier coup de fusil les avait paralysés ; le second les délivra. Magnus et son maître, sans comprendre encore tout à fait la situation, perçurent qu’ils ne couraient plus aucun danger. Quittant le renfoncement où ils s'étaient cantonnés, ils pénétrèrent tous deux lentement dans la maison.

D’abord, le boiteux n'aperçut qu'un corps : c’était un homme assez jeune, à moitié nu ; un trou béant laissait échapper de son thorax un sang brunâtre et fumant. La femme, plus âgée et pareillement dénudée, gisait non loin ; la deuxième balle, qui l’avait atteinte en plein visage, la rendait méconnaissable. Contemplant, hébété, le résultat de son carnage, leur assaillant s'était laissé tomber sur un fauteuil, le regard vide. Entre ses jambes repliées, l’aubergiste avait dressé son fusil, debout sur sa crosse, laissant peu de doute au boiteux sur son intention. Dans son état de stupeur, l'arrivée de ces deux intrus ne l'avait pas même interpelé. Déjà, il avançait machinalement le menton vers le bord du canon, tandis que sa main prenait position sur le pontet. Un cri terrifiant retentit ; le boiteux refusait que le suicide de cet homme le privât de sa vengeance.

L'aubergiste n'eut pas même le temps d'appuyer sur la gâchette : en un bond, le grand chien noir s'était rué sur son bras droit, et la balle qui partit se logea dans une poutre.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
12/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime bien l'ambiance générale de l'histoire, les descriptions de la montagne, la manière efficace et lapidaire dont est posée la situation.
J'aime beaucoup moins la fin en forme de grand-guignol ; que l'aubergiste ait la gâchette facile, on le sait, mais que son passage à l'acte se fasse précisément au moment où le boiteux vient se venger, cela est trop "littéraire" pour moi, trop arrangé, et casse le réalisme général du récit.

L'écriture me plaît, par sa nervosité, sa sécheresse. Mais cette fin, vraiment, pour moi c'est trop "gueulard" et ouvertement gore dans cet univers où tout se passe par en-dessous, y compris la vengeance projetée du boiteux.

   plumette   
12/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
j'ai passé un très bon moment avec cette nouvelle.
j'étais intriguée que l'auteur fasse le choix de nous éclairer sans détours sur les intentions du boiteux et je ne m'attendais pas au retournement de la fin.

j'ai beaucoup aimé l'ambiance du début qui installe tranquillement le personnage grâce à une écriture de qualité. Cet homme à la quarantaine solitaire, son chien, cette randonnée dans la montagne pour cueillir des digitales, et la compréhension progressive, par une effet de flash back, de ce qui a fait de cet homme un boiteux avec un grand désir de vengeance.

l'écriture est vraiment bonne car elle laisse pour un second temps les éventuelles interrogations sur la crédibilité de l'histoire! Je pense sincèrement qu'un gosse de 10 ans qui assiste à un assassinat est capable de faire confondre l'assassin!

A vous relire sûrement

Plumette

   Donaldo75   
17/2/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

C'est une histoire intéressante, racontée tranquillement, sans se presser. Il y a quelques aller retours dans le passé, sous formes de flashback, pour la rendre moins linéaire.

Cette histoire de vengeance parait un peu tirée par les cheveux; par exemple, un lecteur tatillon pourrait se demander comment le boiteux allait faire ingurgiter sa décoction de digitaline à Agathe.

La progression dramatique souffre de ces incohérences, parce qu'on y croit pas trop à cette vengeance.

La chute n'est pas très crédible non plus, dans la même veine que le coup de la digitaline. Et elle est trop courte, ne laissant pas au lecteur autre chose qu'un goût d'inachevé.

Il y a néanmoins du potentiel dans cette histoire; il manque seulement un ressort dramatique plus tendu, moins de justifications via des flash-backs et un peu plus de cohérence.

Merci pour la lecture,

Donaldo

   silvieta   
6/3/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une écriture maîtrisée, naturelle, agréable et beaucoup de savoir faire dans la manière dont le récit est conduit presque jusqu'à la fin . Le fait de débuter par une définition est très habile et sait susciter la curiosité, les flashbacks sont convaincants, le funeste projet est crédible etc.

J'ai surtout adoré la force évocatrice de ce paysage de montagne. Lire de telles description vaut en évasion les plus vivifiants des voyages.

Sur la fin j'ai ressenti quelques petites longueurs et le dénouement avec son hécatombe est beaucoup trop providentiel ( y a-t-il une raison particulière pour laquelle l'assassin du père du personnage principal décide au bout de plusieurs décennies de tuer épouse et "jeune homme" , juste au jour J et à l'heure H où le personnage principal vient accomplir sa vengeance ) ?

L'auteur a beaucoup de souffle et de métier quoi qu'il en soit et je l'imagine volontiers écrivain de romans.

   PierrickBatello   
6/3/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Joan,
J'ai beaucoup plus apprécié ce texte-ci que votre précédent "Un parfait inconnu". Il y a un véritable effort de raconter une histoire originale.

Mais le style est trop scolaire à mon goût et par moments, il y a du remplissage: tiens, je décrirais bien le chemin maintenant, ou le zinc sur la façade, inutiles. Trop de nuages gris dans le ciel annonçant le drame... On n'a pas le droit d'assassiner par beau temps? Les descriptions paysagères ne collent pas vraiment avec l'ambiance noire autour du vengeur.

Le scénario n'est pas mal du tout mais la fin amenée de façon trop abrupte je pense. Une idée qui me vient: le vengeur fait le guet devant la maison d'Agathe en attendant son retour. Il attend patiemment, rumine une dernière fois sa vengeance, les heures passent. La nuit tombe. Il se décide à pénétrer dans la maison ou plutôt à l'inspecter. Il pousse la porte et découvre les cadavres d'Agathe, de son jeune amant et de l'aubergiste dans les positions que vous avez décrites.

Bonne continuation,

Pierrick

   Tadiou   
6/3/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Récit bien construit, avec une progression maîtrisée ; les informations arrivent lentement, au fur et à mesure, ce qui permet d’entretenir savamment le suspense : la montée au châlet, les digitales, la découverte du père mort et du fils blessé etc….

L’écriture est fluide, précise, légère avec des indications de bruits, d’odeurs, de couleurs, de ciels, de vents… Cela permet de bien appréhender les différents tableaux, ambiances, paysages.

Le boiteux est dépeint sans descriptions de souffrances, d’émotions particulières ; seulement de la pudeur pour décrire une froide détermination et une vengeance élaborée : cela donne de la force au personnage qui préfère, à la fin, que le meurtrier reste vivant pour que la vengeance en soit plus forte.

La chute est évidemment inattendue : merci « La Providence ».

On eût aimé avoir quelques détails sur Agathe, le couple, les infidélités à répétitions : ainsi à peine esquissé, cela semble un peu artificiel et enlève de la force et de l’humanité au récit.

Quelques faits me posent problème (peut-être déjà relevés par d’autres, je n’ai pas encore lu les autres commentaires) :

**Les deux meurtriers ne se sont-ils donc pas rendu compte de la présence de l’enfant, témoin du crime ?

**Si l’enfant était trop ému pour s’exprimer lors du procès, n’a-t-il donc pas été interrogé par les gendarmes vosgiens lors de l’enquête ? Ne s’est-il pas exprimé plus tard, auprès de sa famille d’accueil, ses copains… ????

** « son acolyte forcer le guide à endosser une parka de couleur claire » : cela n’a pas pu se produire sans résistance de la part du guide, d’où des traces de coups, de sang… Les gendarmes vosgiens chargés de l’enquête étaient-ils vraiment si nuls ???

**Comment le boiteux comptait-il inciter Agathe à boire son poison, un soir d’automne, dans son auberge fermée au
public???

Cela constitue beaucoup de faits peu plausibles : pour un thriller court, cela empêche, à mon sens, le(la) lecteur(trice) à bien croire à l’histoire. Dommage !!!

Le titre est intrigant : la justification du « bras droit » est donnée à la dernière phrase, ce qui aura bien fait durer le suspense

   hersen   
7/3/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Il me reste à la fin de ma lecture plus une impression de randonnée en montagne que celle d'un thriller.

L'action ne ressort pas vraiment et les flash back, si cela s'avère être un bon moyen d'informer le lecteur, peut être à double tranchant. J'ai un peu perdu le fil et à vrai dire, quand je suis arrivée à la fin, je me suis dit que j'avais sans doute raté un §.

Je m'interroge sur le bras droit : est-ce que l'aubergiste va perdre l'usage de son bras tout comme le boiteux a gardé de lourdes séquelles à la jambe ?

Il y a un souci du détail dans l'écriture qui serait très agréable sur une histoire plus longue où on aimerait prendre son temps. Ici, elle ne me semble pas concorder avec le format, d'autant plus que l'action, au final, est un peu mince.

Merci de cette lecture,

hersen

   vendularge   
7/3/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Je pense qu'il y a pas mal de travail dans ce texte, en particulier dans la première partie où les paysages sont décris avec minutie, c'est d'ailleurs la plus grande partie de l'histoire (en mots) et c'est plutôt réussi. Mais je crois que c'est cela qui donne uni impression de déséquilibre. Le flash back est du coup un peu rapide, et l'action elle-même manque de matière. Soit le texte est trop court et aurait du se poursuivre sur le même mode soit il est trop long et devrait être aéré (ce qui serait dommage) dans sa première partie.

Merci du travail
a vous relire
vendularge

   Anonyme   
13/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Au delà de la nouvelle, votre écriture fait naître un tableau, j'étais bien sur le sentier.
Peut-être aurais-je préféré un peu plus d'action et surtout une chute plus étoffée.
Merci pour cette lecture

   YvanDemandeul   
21/7/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
J'apprécie votre style. Les descriptions de la nature sauvage, des changements météorologiques, des émotions des personnages, de l'ambiance dans le refuge sont délectables. La chute est étonnante. J'aurais bien voulu savoir comment le boiteux aurait procédé pour empoisonner sa victime désignée. Mais peu importe puisque le voilà vengé et en plus sans aucune conséquence juridique. Vous avez un réel talent. J'ai hâte de lire vos prochains écrits.


Oniris Copyright © 2007-2023