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maria
15/12/2019
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
La narratrice témoigne de la violence qui règne dans son pays, où "tout peut arriver après". "Pas vraiment de projets d'avenir." "Travailler juste à se remplir la panse, dans l'immédiat. Sa mère, "ma véritable force", l'éloigne des zones de combat. A Kinshasa, où "à la place des obus, des bars", elle s'abandonne au sexe et à l'alcool. Elle est désespérée à l'annonce de la mort de sa mère. Passive jusque là, où trouvera t-elle la force pour affronter "le vieux Mukoho" dans un pays en guerre permanente ? L'histoire est poignante. Mais trop d'histoires sont concentrées dans cette nouvelle. Ce qui donne un ensemble flou, on se perd un peu, dans tous ces passés. Même si le rythme rapide retient l'attention du lecteur. Merci pour le partage et à bientôt. Maria en E.L. |
Corto
21/12/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Cette nouvelle est d'une force exceptionnelle. On s'y retrouve plongé dans l'horreur de l'horreur, la misère de la misère, celle qui n'a aucune raison de prendre fin.
Et pourtant c'est avec des mots simples, même pas exagérés que le personnage principal Moseka nous raconte cette existence ordinaire qui n'a de vie que celle qui a juste échappé à la mort. Une vie qui ressent son absence d'horizon, juste parce qu'elle se vit là où il n'y a pas d'horizon. Ressentir cette nouvelle ce sera pour moi en retenir quelques phrases exceptionnelles car ils serait imprudent dans ce contexte de dire 'magnifiques': "En finir avec cette horde de souvenirs nocturnes qui me font insupporter l’éclat de la lune." "Je dois vivre pour ma mère. C’est elle ma force. Ma véritable force." "Le temps ça change les gens. Les gens aussi ça change les gens." "Il y a des souvenirs qui ne disparaissent jamais. De vraies taches dans l’âme." "Comment être forte quand ma force, mon unique force a succombé face à la rudesse du fer ?" Grand merci à l'auteur. |
Donaldo75
5/1/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Jocelyn,
J'ai trouvé dans ce texte un ton, un contexte, une lecture sociale. La narration donne de l'ampleur à ce ton; on peut dire de cette histoire qu'elle est racontée et pas n'importe comment, au point d'être incarnée. Et c'est ce qui la rend d'autant plus intéressante car elle ne surjoue pas, cette narration, et oblige le lecteur à tenter de comprendre à travers les lignes, dans un contexte qu'il ne maîtrise probablement pas mais dont il peut comprendre les tenants et aboutissants s'il décide de ne pas ménager ses petites cellules grises. Ce n'est pas un texte de grand styliste, certes, mais c'est plus qu'une simple tranche de vie. Bravo ! |
Raoul
5/1/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
Une nouvelle forte, un flot de pensées et de rencontres (brèves, les rencontres) dans un monde en cours d'effondrement. On y sent la violence, elle est partout, sourde, elle n'est nulle part, tapie pourtant, elle est condensée dans le fracas d'une porte. Le fil de la mémoire se déroule, avec ses incises et ses coq à l'âne. Très bien rendu, avec un cours naturel, un style qui ne cherche pas à reconstituer. C'est le texte d'une narratrice qui soliloque sa vie. Un texte très réaliste et très réussi parce qu'il ne cherche pas à trop en faire. Merci pour cette lecture. |
Anonyme
6/1/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Dans un réalisme et une écriture sans apprêt, la narratrice a greffé des symboles qui lui sont chers : le caractère sacré des liens l’unissant à sa mère, mais aussi l’absence de la figure paternelle, et puis il y a l’amour aussi, précaire, mais vital.
Le mérite de cette histoire est d’avoir su lui conférer une déchirante humanité, grâce notamment à la simplicité des mots que l’auteur(e)) déploie pour décrire la triste vie de Moseka, hantée par l’horreur de ses souvenirs. C’est tout simplement le désastre d’un destin fracassé par l’Histoire, en marche vers la fatalité. Car il n’y a pas de remède pour sortir de cette vie ; il n’y a qu’une certitude : le malheur d’exister dans un monde où il n’y a pas d’espoir, mais seulement de la souffrance et un désespoir profond. Cette nouvelle donne un aperçu de quelques réalités du monde d’aujourd’hui, du malheur d’un grand nombre de personnes et de leur détresse, face à la guerre, aux massacres et à la cruauté. Un grand Merci ! pour cette belle lecture. |
Alfin
6/1/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Jocelyn,
Merci beaucoup pour ce partage passionnant. Votre écriture est fluide et parfaitement à propos, ou comment montrer l'horreur d'un quotidien dangereux avec les mots d'une situation connue, qui ne semble rien avoir d'exceptionnel. L'histoire de ce village "Beni" qui n'en porte que le nom est à la fois terrifiante et tellement ordinaire dans la narration. Je pense que vous devez aller plus loin. Je ne sais pas si vous avez déjà été publiée, mais vous avez là le sujet d'une histoire au long cours, qui témoigne d'une situation d'exactions inacceptables, mais silencieuses au niveau international. Votre connaissance de la République Démocratique du Congo doit être plus exploitée. Mettre en avant la situation de la population et la condition de la femme, que ce soit dans le pays ou à Kinshasa, ville tentaculaire et anarchique. Enfin, j'imagine que Mukoko est le père de Moseka, il faut donc écrire l'histoire de leurs confrontations douloureuses, mais qui à un moment seront salvatrices pour l'un ou pour les deux, ils ne sont pas liés sans raison, elle doit lui apprendre à être autrement. Il doit lui apprendre à gagner sa place. Soyez vous-même dans votre écriture et un roman me semble non seulement nécessaire, mais surtout déjà existant. Au plaisir de vous lire, Alfin |
plumette
8/1/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai trouvé que L'accroche du début, avec cette question crue est un excellent moyen d'intéresser le lecteur.
La narration est très réussie, qui mêle pensées de la jeune fille et évocation du passé dans une trame qui parait très fluide et cohérente. De petits moments dialogués donnent au texte une bonne dynamique . J'ai pu intégrer sans peine les personnages assez nombreux sur un texte si court : Moseka, James, Mukoko, Tante Leïla et ses enfants,la mère et même ... le père qui est sans doute Mukoko à moins que l'auteur n'ait semé des indices pour une fausse piste... Je me suis posée la question de la fin: Fallait-il faire une fin dramatique? Le lecteur a bien compris les risques de la vie à Béni! J'ai bien apprécié l'écriture:la voix de Moseka est très singulière et pleine d'images ( celle du fil qu'on coupe pour parler de la mort- quelques expressions fortes comme " se coltiner le trépas dans leur train de vie" " les tâches dans l'âme") Je me suis tout de même posé la question de l'âge de Moseka, de son avenir aussi. Cherche-t-elle du travail? ou est-elle en âge de faire des études? Je me suis suffisamment attachée à elle pour avoir envie d'en apprendre plus. Marci pour ce partage |
tatanlongi
29/1/2020
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Modéré : Commentaire trop peu argumenté.
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thierry
28/1/2020
a aimé ce texte
Bien
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Une histoire forte qui ne craint pas la percussion. C'est vrai, il y a des pistes et des non-dits, des allusions qui frôlent la confusion, peu importe, j'ai bien aimé voyager dans la tête de cette fille perdue.
L'évocation de la guerre qui ne finit jamais est très prenante... Côté style, je suis partagé : quelques erreurs : "projet d'avenir" est l'exemple même du pléonasme, " Seulement qu’eux" est moche "J’imagine que quelque chose de tragique avait dû lui arriver" est bancal mais ces imprécisions sont balayées par de jolies images et des pensées fortes : " Le temps ça change les gens. Les gens aussi ça change les gens." est remarquable, le genre de sentence qui montre combien cette fille est solide dans son esprit. Enfin, que ses pensées aillent de-ci de-là me va bien, c'est le propre de l'ennui comme de l'inquiétude de nous faire prendre des chemins détournés. La chute est réussie. L'inimaginable arrive encore à surprendre, on ne s'habitue pas à la douleur, le texte le prouve bien. Merci ! |