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hersen
5/7/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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C'est une nouvelle très touchante.
Quelques expressions surprenantes ne font que renforcer une vérité qui en ressort. je n'ai que très peu à dire, car des phrases qui frappent comme par exemple : "Un camp n’est rien d’autre qu’un prolongement moins cadavérique de la guerre" le texte en est truffé. le déroulement de l'histoire est très bon, il arrive que des questions me viennent en cours de lecture, et plus loin, j'ai la réponse. Comme si l'auteur connaît si bien son sujet qu'il n'en sort que l'essentiel. L'humain. |
plumette
6/7/2019
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Ce texte me laisse une impression mitigée.
Le thème n'est pas en cause car écrire sur l'exclusion me parait être une nécessité absolue. Le parcours de cet homme, avec son neveu, pour enfin pouvoir se reposer de toutes ces fuites, est touchant. Peut-être que le texte veut trop "tout dire"? Je trouve habile le point de départ du récit, cette remontée dans le temps faite par le narrateur à partir de son image dans le miroir et de la comparaison des regards ( le sien, celui de Roger, celui de son frère) je trouve aussi intéressant qu'il s'adresse à son neveu sous forme de monologue, cela nous prépare à la chute ( carrément plombante! était-ce nécessaire d'en rajouter?) Mais, j'ai décroché par moment, comme si le narrateur n'arrivait pas vraiment à choisir entre un récit général et un récit intimiste. On passe des états d'âme du narrateur à des récits plus factuels dans lesquels il y a beaucoup d'informations. Du coup, pour moi, le texte manque d'unité. Bonne continuation Plumette |
poldutor
14/7/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Terrible monologue d'un émigré "noir"...
Il cherche un point de chute, un logement, mais la couleur de sa peau le met au ban de la société... Il a cependant un rendez-vous pour une visite et met tout son espoir dans ce rendez-vous... Il se remémore sa vie en Afrique, au Congo, avec sa famille et particulièrement son frère jumeau, père de Roger... Puis leurs fuites du fait de révolutions politiques auxquelles il ne comprennent rien... Les camps, les différents camps, avec une superbe et terrible phrase : "Un camp n’est rien d’autre qu’un prolongement moins cadavérique de la guerre" Il conte sa solitude morale, sa lassitude de la vie à laquelle seul Roger le rattache. Enfin leur point de chute en Europe, en Norvège pays civilisé s'il en fut...mais même là le poison du racisme a frappé : grave blessures de Roger... Terrible injustice pour ce continent, gaillardement pillé par les peuples dits civilisés, et qui subit sans cesse des soubresauts politiques obligeant sa population à un exode vers des contrées où on ne veut pas d'elle... Belle nouvelle, remplie d'humanité. poldutor E.L |
Robot
5/8/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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J'ai trouvé de l'humanité dans ce récit. Je veux dire par là qu'il est charnel, vital, ancré dans la peau du narrateur.
Ce récit est plus qu'une odyssée, c'est à la fois une fuite permanente et une recherche jamais achevée. Au long des pérégrinations successives, le récit nous montre combien les blessures morales peuvent marquer l'esprit mais aussi le corps. J'ai trouvé la construction du récit particulièrement réussie. A partir de cette énième recherche d'appartement l'auteur nous introduit dans les souvenirs douloureux de la quête "d'un endroit" pour continuer à vivre alors que les séquelles de la violence ne sont pas encore effacées - et ne le seront peut être jamais. Le récit nous laisse sur l'espoir et le doute. Vont-ils enfin trouver à Aubervilliers, le lieu où se poser sans craindre de nouveau le rejet. |
senglar
5/8/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour Jocelyn,
Une nouvelle où l'on se dit qu'il n'y en a qu'un qui palabre - en se disant aussi qu'il parle pour un autre, Roger - au point que je me suis demandé s'il n'aurait pas fallu intituler cette nouvelle "MBUYI" Mais les deux lignes qui concluent le texte sur une adroite pirouette (façon de parler sans ironie aucune) viennent me prouver que j'ai tort. Et puis quel beau titre : "AUBERVILLIERS" jadis la Ferme d'Aubert, une villa (villanus) pour qui vénère son village africain J'ai relevé trois passages des plus remarquables et/ou pertinents qui montrent la qualité/profondeur de pensée/d'observation de l'auteur : "Des spécimens en voie d'apparition "Ton admiration était plus manifeste que celle que tu exprimais à la vue de Kinshasa "Un camp n'est rien d'autre que le prolongement moins cadavérique de la mort J'ai relevé un cheminement géographique pour prouver qu'on ne perd pas le Nord tout en se disant qu'il se trouve plus au Sud : Bergen Oslo Boler La Suisse La Belgique La France J'ai relevé le focus, l'objectif que l'on met au point en balayant et resserrant l'image : L'Ardèche Le Vaucluse La Savoie Et puis... AUBERVILLIERS et ROGER QUI VEUT RENAÎTRE ROGER : LE LIVRE DE CHAIR-E-, LA VRAIE MEMOIRE, L'ORALITE L'AFRIQUE Magistrale cette nouvelle ! Je m'apprêtais à dire Druidique... Y a-t-il une telle différence entre un druide et un griot ? Car Mbuyi est un Sorcier contrairement à ce qu'il veut nous faire croire. Le sage c'est lui, pas son frère "ce héros au regard si doux" ! Merci Jocelyn Senglar |
Vincente
6/8/2019
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Le seul instant, où j'ai senti poindre un appui à peine trop marqué, a été dans les toutes premières lignes, quand l'oncle tient à préciser au bailleur avant la visite qu'ils sont noirs. Il m'aurait semblé plus "adroit" d'employer une expression un peu plus "en demi-teinte" (si je puis dire). Mais en fait, tout le début du récit est en parfaite cohérence avec cette "maladresse" toute relative puisqu'au contraire elle émane d'individus qui, tout en marchant sur des œufs dans leur recherche de logement, ont pris le parti de ne pas se cacher. Ce sera ma seule petite gêne, indue donc comme je le comprendrai très vite par la suite.
L'auteur a su introduire et développer un récit à la fois très touchant, d'une vérité très crédible dans le style direct de la confidence, sans chichi, parlant avec authenticité, et "efficace" dans le message, la prise de recul, l'humanisation très poussée de ses personnages. L'écriture est facile à suivre bien qu'élaborée (parfois, je me suis entendu penser cette réflexion : le parlé de l'oncle en particulier est peut-être un peu trop construit, mais c'était sans me rappeler que les africains, par leur culture pleine d'oralités, s'expriment souvent de façon assez châtiée.). J'ai été séduit par l'ensemble de l'échange qu'a initié cette recherche de logement, qui a permis à l'auteur de nous plonger dans l'ampleur de la problématique des personnages, il y a beaucoup de maîtrise dans cette posture d'écrivain, et je le redis, une crédibilité sans équivoque s'impose à la lecture. Je n'entrerai pas dans le détail des différentes séquences narratives et de leur charge sous-jacente et surplombante, le propos s'en charge très bien. Je voudrais juste marquer d'une appréciation toute particulière ces quatre moments forts de la lecture : " Quelque part je donnerais tout pour échanger mes souvenirs contre du vide. Mais cela reviendrait à perdre à jamais ton père et tous les nôtres. Ils vivent à travers nous à présent. À travers chaque souffle que nous renvoyons dans l’atmosphère. Chaque regard évasif. Chaque goutte de larme fugitive. Chaque silence..." " "Un camp n'est rien d'autre que le prolongement moins cadavérique de la mort" "C’est ça le poids de la vie Roger. Tout le poids de la vie. C’est quand on ne respire plus qu’on peut éventuellement avoir le temps de réfléchir. J’espère que tous ceux que nous avons perdus en chemin réfléchissent pour nous. Nous on a plus que nos yeux arides pour inconditionnelle compagnie. Plus que nos yeux arides." " Ils ont payé ta vie par le souffle de leurs narines charrié par des vœux plus forts que le trépas.". Je pourrai en citer d'autres, mais lisons à nouveau l'ensemble, la prégnance de l'émotion y reste indélébile. Cette nouvelle pleine de qualités aurait même pu se passer de son épilogue où l'on apprend que Roger a été handicapé suite à une altercation avec d'autres migrants. Je ne veux pas dire qu'il fallait s'en dispenser comme s'il n'avait pas "d'utilité" dans le développement, non c'est une chute qui assoit la configuration générale de l'aventure humaine évoquée, elle en forme un point qui n'est – merci à l'auteur ! – par forcément un point final. Bravo pour tout ceci. J'ai aussi beaucoup aimé "l'idée" jumelant l'oncle et le père, ainsi que le champ immense et ambivalent qu'il insuffle au narrateur. Le cas de figure est à la fois confus et véridique, la charge dramatique en est très nourrie. Et ce regard de l'oncle face au miroir, etc… oui très forte mise en propos ! |
Anonyme
8/8/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour Jocelyn,
Un texte très fort, devant lequel on ne peut rester indifférent. On suit, impuissant ce long monologue, sans décrocher, car l'écriture est solide. Après ma première lecture, je suis allée fouiller un peu le net pour comprendre toutes les évocations d'événements réels. J'ai beaucoup aimé toutes les nuances de caractère des personnages présentés. J'ai aimé aussi cette errance dans les propos de cet Oncle qui correspondent tellement à son vécu. Cet éparpillement de sentiments et de souvenirs. La construction est remarquable, à mes yeux. Partir d'un dialogue (monologue plutôt, mais on le comprend plus tard) autour de cette visite d'appartement, puis entremêler les passés, le proche, le plus lointain, pour éclairer les raisons de ces premières lignes. Bravo et merci du partage. Éclaircie |
maria
11/8/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour Jocelyn,
J'ai écouté, attentive et triste, l'oncle raconter sa vie. Quelle misère, quelle cruauté ! Ces sujets ne sont jamais taris, surtout lorsqu'on emploie les mots justes : pas besoin de coups de gueule, ici. Il veut un logement pour arrêter de COURIR, avoir enfin la liberté de REFLECHIR. Les handicapés ne sont ils pas prioritaires dans l'octroi d'un logement |
thierry
17/8/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour,
Une impression de réel trop réel me fait hésiter devant ce texte bien équilibré, avec de beaux sujets bien évoqués "Le silence y fait office de vestige propre au royaume des disparus.", c'est très fort. De quoi réfléchir et développer. Mais on n'est pas à l'abri de quelques clichés dans la forme "Le soleil me rappelle toujours l'Afrique" et dans le fonds : le présupposé racisme des bailleurs, hélas validé par tant d'expériences détestables. "Ce n'est pas la province" me laisse songeur, on est souvent moins raciste dans les villes moyennes. En gros, le sujet est traité de façon plus journalistique et factuelle que romanesque. C'est le propre des témoignages, poignants mais qui nous exonèrent des réflexions que devraient proposer les questions soulevées. J'attends plus de profondeur et moins de pathos, ce dont vous êtes évidemment capable ! |
BlaseSaintLuc
6/9/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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un continent découpé à coups de règles , la ligne droite qui fracture , les idées encrées dans les têtes aussi, fracture les peuples , Roger en est resté meurtri dans sa chair , pendant que son oncle espère encore ,qu'il palabre tout seul à ressassé le passé qui sans cesse remet ces avatars sur le chemin , fuir , peut on fuir des craintes , peut on fuir des haines , mbuyi à l'espoir qui le fait tenir debout , cela à toujours été le cas , même s'il n'as pas d'illusions , il n'as pas totalement perdu son amour de l'humanité , même si les hommes ne connaisse pas ce mot , à Aubervilliers retrouvé une tribut , puisque ce n'est pas la province , puisque là-bas ,il y à des noirs , comme si la garantie était dans la couleurs , en vérité il ne faut pas se tromper de tribut , ne pas se marié avec une fille Ndande ou une rhega. Nous sommes tous les enfants de LUCY, mais qui le sait aujourd'hui.
Être né quelque part, pour celui qui est né C'est toujours un hasard. (Nom'inqwando yes qxag iqwahasa) Texte sublime, magnifiquement écrit, un auteur qui s'interroge, qui doute, qui observe, qui s'efforce de ne pas juger. Une belle écriture, un auteur avec un grand A. |
Alcirion
14/9/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
Un bon récit, bien construit, bien écrit. Connaissant un peu l'Afrique, je suis souvent déçu des histoires écrites par les occidentaux qui la prennent pour cadre. Il faut toujours qu'il y ait du pittoresque, des noms de plantes ou d'animaux tropicaux... Ici au contraire, le ton est sobre, moderne et agréable. Quelques longueurs sans doute, et une intrigue un peu légère mais une qualité d'écriture qui incite à aller au bout. |