|
|
Anonyme
10/12/2011
a aimé ce texte
Un peu
|
Bon. Je vous prie de ne pas prendre en mauvaise part ce que je vais vous dire. J'ai détesté votre texte mais reconnais que cela vient probablement de mes propres choix esthétiques.
Sur le fond, j'aime qu'on me raconte une histoire. Là, j'ai l'impression de me retrouver face à une connaissance dépressive qui me détaille par le menu ses états d'âme, se concentre passionnément sur son nombril et, dans l'ensemble, est trop pleine d'elle-même pour imaginer que le moindre mouvement des boyaux de sa tête ne puisse fasciner les foules. La narratrice, donc, me paraît d'un nombrilisme extraordinaire et ce qu'elle a à dire ne m'intéresse guère. Sur la forme, il se trouve que j'ai beaucoup de mal avec ce style alternant phrases travaillées, avec pléthore d'adjectifs (souvent trois par substantif), et phrases nominales courtes pour appuyer le propos et marquer une progression. Je trouve le procédé ici des plus voyants et, surtout, mécanique. Du coup, j'ai l'impression d'une tentative maladroite car trop insistante et uniforme de manipuler mes émotions, ce qui m'aliène le texte. Mais, je le répète, cela relève essentiellement de mes préférences de lectrice en matière d'intrigue et de style. Dans son genre, le texte me paraît travaillé. Quelques remarques au fil de l'eau. "Le sable dur et piquant qui vole, s’entortille et s’abandonne entre les bras d’un vent frais et fuyant" : les bras du vent, je trouve l'image à la limite du burlesque, mais il est vrai que les images qui mettent en jeu des parties du corps me font facilement tiquer. "Pas un humain en vue tout le long du rivage. Pas même une âme." : là, je trouve l'image incongrue dans la mesure où il arrive assez souvent qu'on équivaille une âme = une personne (ex. : "Un village de trois cents âmes") ; dans ce cas, que peut signifier cette remarque ? "le soir ne va pas tarder à venir prendre possession de tout ce qui m’entoure. Je prends la première à droite" : je trouve dommage les deux occurrences si proches du verbe "prendre". |
Coline-Dé
12/12/2011
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
|
J’ai été subjuguée par cette belle écriture, me demandant où elle allait m’emmener jusqu’à
"Hier soir, lorsque j’ai effectué ce trajet pour me retrouver à cet emplacement précis, j’ai senti ses yeux enregistrer mes mouvements" Là j’ai eu un flottement, hésitant à croire l’océan doté d’yeux ! Puis j’ai réajusté, bon, il y a un « il »… L’écriture continue à être riche, souple, chatoyante, pourtant imperceptiblement je décroche. Je ne saurai vous dire ce qui s’est passé à ce point précis, mais quelque chose casse, ici, pour moi. La suite n’est pas inintéressante, loin de là, mais l’histoire entrevue se mue en une histoire plus banale, une rupture, bon, on connaît… Un peu trop de tergiversations, un brin de nombrilisme… je suis déçue. Mais je reconnais que c’est moi, que l’attente que j’avais ne pouvait être satisfaite que par un miracle d’adéquation éxtrêmement improbable, et cette nouvelle demeure à mes yeux un très bon texte. Je serai ravie de vous lire à nouveau, pour tâcher d’approcher de façon moins subjective une écriture qui me plaît beaucoup. |
Perle-Hingaud
22/12/2011
a aimé ce texte
Bien ↓
|
J’aime le thème de ce texte, les sentiments développés par la narratrice, sentiments très (trop ?) détaillés, chronologiquement, presque calmement. La complexité du personnage est bien rendue dans cette succession de certitudes et de questionnements.
Le passage de l’homme qui se lève et quitte la pièce après les paroles de la narratrice pour allumer la radio m’a paru criant de vérité, bien davantage peut-être que le début de l’histoire. La narration au présent des premiers paragraphes est sans doute la cause de cette sensation d’artificialité. En effet, j’ai trouvé l’écriture parfois trop travaillée. Elle se regarde trop, détaille au lieu de vivre. J’aurais préféré comprendre au travers des actes de la narratrice une partie de ses sentiments, plutôt que de les lire, analysés, décortiqués. Dans les bémols d’écriture (à mon avis) : Un vocabulaire peut-être trop recherché par moment : « cette sensation que je cherchais si avidement ces jours derniers n’est pas aussi analeptique » Des propositions qui s’enchainent : « entre les deux dunes qui trônent quelque cinquante mètres devant moi et où se niche ma maison, si petites et si frêles face au vent déchaîné qui ne commence qu’à se calmer que je les trouve pleines d’humilité. » Trop de phrases commencent par « et », surtout en début de paragraphe : « Et toute tension disparaît, Et ce matin, Et il est parti dans la nuit, Et une fois encore j’ai failli, Et pour commencer… » |
jaimme
24/12/2011
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Je vais être franc: d'habitude ce genre de texte m'ennuie.
Là non. Oh non. Pour deux raisons: l'écriture est de grande qualité. Riche et surtout soutenue ou sous-tendue par quelque chose à dire, de vraies amours, de vraies souffrances. C'est la deuxième raison. Au début je me suis dit: allez, encore un auteur qui écrit sur un auteur qui souffre de sa page blanche, de son amour rompu... et puis, assez rapidement, une expression, des réflexions justes. Oh, oh, là faut que je sois attentif! J'ai mis "alcaline" de Bashung, chanté par Christophe et... tout a explosé. J'ai adoré! Oui, quelques scories. Mais quel volcan n'en a pas? |
matcauth
2/1/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
|
j'enchaîne sur cette deuxième nouvelle et j'y vois le fruit d'une progression sur la façon d'appréhender le texte.
Ici, on ressent la souffrance du personnage qui a un nom : l'ennui. L'absence terrible d'émotions dans sa vie et en même temps un quelque chose qui empêche le personnage de prendre des décisions radicales. Quoi? elle ne le sais pas et s'enferme alors dans un cercle vicieux qui a pour effet de prolonger le texte, encore et encore. Voilà ce que j'ai compris, et cela m'a beaucoup plu. Un seul bémol à cette belle écriture sans fioriture: la difficulté à pénétrer dans les sentiments du personnage à travers les mots. c'est un exercice d'une complexité inouïe. On a parfois l'impression que "quelque chose" rend l'introspection hermétique. Merci pour cet ambitieux récit qui me parle beaucoup, voilà peut être pourquoi je l'ai tant aimé. A vous relire, prochainement j'espère. |
Palimpseste
2/1/2012
a aimé ce texte
Un peu ↑
|
Je ne sais pas trop comment le dire, mais je me sens hermétique à ce texte maniéré.
Les mots encadrés par des points sont un style que certains aiment beaucoup, moi pas. Du coup, j'ai de la peine à entrer dans l'histoire et les images ne me touchent pas: la tempête vengeresse, l'impatience exacerbée qui mène à la déception de l'inachevé, lair frais (...) qui douche mes poumons de l'intérieur, etc. Autant de phrases qui sont objectivement plutôt réussies (et il y en a plein comme ça) mais qui ne m'émeuvent pas. Tout ce qui précède est purement personnel et je ne doute pas que ce texte saura séduire d'autres lecteurs selon le principe que "on ne peut pas plaire à tout le monde". |
appolline
5/1/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonjour Karimu,
Tout d'abord bravo ! J'ai passé un agréable moment en lisant ta nouvelle. Honnêtement, je l'ai lue un peu par hasard car le titre ne m'a pas d'emblée réellement emballé ! Et puis dés les premiers mots, les premières phrases je me suis envolée. Emportée moi aussi par les bras d'un vent frais et fuyant. Où allait-il m'emmener ? ....quelques longueurs...mais au bout du compte je n'ai pas été déçue. Cependant j'aurais apprécié davantage de mouvement moins de descriptions d'un sentiment qui finalement reste toujours identique tout au long du texte. Un moment de mieux, d'exaltation et de nouveau l'ennuie, la tristesse et le désespoir qui refont surface. L’héroïne de l'histoire part complètement à la dérive pour finalement venir s'échouer au milieu des glaces de l'antarctique....Brr! Glaciale ! J'aime les personnages qui dérivent mais j'apprécie aussi lorsque dans un dernier effort ils parviennent à rejoindre le rivage à la nage... Mais tout ceci n'est qu'un point de vue personnel et cela n'enlève rien à ta qualité d'écriture. J'adore ton style qui est réellement agréable à lire et j'aurais plaisir à te lire de nouveau.... |
karimu
5/1/2012
|
|
Anonyme
24/1/2012
|
Récit très sincère qui décrit minutieusement une âme souffrant du vide, de l'échec, et de l'abandon.
La description de l'état d'âme mêlée à des scènes vivantes font que le lecteur concerné s'y projette et voit sa souffrance et ses faiblesses, dont il a peut être honte, partagées et admises. La fin qui demeure mystérieuse, dénouement (rencontre), résignation (navire) ou auto-destruction (glace impitoyable) laisse à l'imagination de chaque lecteur sa piste. J'ai bien aimé ton récit. Merci |
Nachtzug
30/1/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Voilà enfin une langue comme une brise qui porte un monde. Les observations sont fines, justes, moi j'ai aimé cette narratrice. J'ai aimé, cette ambiance douce et mélancolique de bord de mer. et puis qu'est-ce que c'est agréable de lire en texte sans pathos, sans niaiserie ampoulée! Ici, il n'y a aucune lourdeur, juste une poésie lancinante.
Je regrette juste un peu les derniers paragraphes, un trop convenus, à mon avis, alors que justement la nouvelle ne l'était pas. |
Anonyme
10/2/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Ce texte m’a beaucoup plu, et m’a interpellée dès le premier paragraphe que j’ai trouvé très poétique avec sa “danse minérale”. J’aime beaucoup le style de l’auteur et j’apprécie le rythme du texte avec ses phrases sans verbe.
Tous les sens sont bien mis en avant, avec les odeurs, la vue et même “le sable dur qui pique”. J’ai un peu de mal avec le paragraphe qui amène le second personnage, “il”, j’ai dû le relire une seconde fois, pour comprendre de qui l'on parlait. Mais peut-être que c’était l’idée du personnage que l’auteur voulait donner, en ne lui donnant pas d’entrée en scène on ne lui donne pas d’importance. La phrase qui commence par « Et il est parti dans la nuit… », et celle qui suit me paraissent un peu lourdes, avec la répétition de "après" et les trois adverbes "immédiatement", " auparavant " et "finalement ". Pour reprendre la phrase que j’ai le plus aimée (" Je n’ai jamais su parler aux gens, alors à la place je souris ") : ce texte m’a parlé et j’ai souri. |