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Sentimental/Romanesque
kicks : La Porte Bleue
 Publié le 11/08/07  -  6 commentaires  -  3205 caractères  -  15 lectures    Autres textes du même auteur

Un sentiment en me baladant dans Sidi Bou Said


La Porte Bleue


Je suis devant la porte bleue. Je la contemple et ce bleu me fascine.

Le blanc du mur qui l'entoure s’est transformé en auréole, trop de contrastes.

J'ai l'impression de regarder un ciel sans vie et ce bleu m'envoûte.

Qu'y a-t-il derrière cette porte ? J'hésite.

Si je la touche, elle me résistera et mon désir est qu'elle m'engloutisse comme un nuage.

...

Je suis de l'autre côté. Le paysage semble irréel. Le ciel, trop lumineux, se dépose sur un tapis d'or fin, à perte de vue, de l'or si fin.

Le paysage se transforme imperceptiblement. Les dunes dansent au rythme lent d’une légère brise.

Je reste immobile.

C'est une mer dorée qui m'accueille. Je suis prête à m'y noyer.

Le silence est sourd, troublant, apaisant. Le vent caresse mon visage.

Pas un bruit, pas un mouvement. Juste le mouvement d’une mer à l’écume ombrée par un soleil pesant.

...

Un bruit vient polluer mon antre de silence.

Je me retourne. Il se tient près de moi. Le blanc de sa tunique m’aveugle, plus encore que le soleil, je distingue à peine son visage brun et ridé. Il est perché sur une monture dont la fourrure, telle la peau d’un caméléon, s’harmonise au décor.

Il me sourit, propose de m’emmener.

Il me cède sa place pour me laisser naviguer sur cette barque du désert. Elle tangue en cadence et force mon corps à balancer sans contrainte.

C'est agréable.

...

J'aperçois, au loin, quelques blocs, blancs, légèrement déformés par la chaleur brûlante.

Une colonne se détache des bâtiments devenus plus précis. Nous arrivons au village. Le minaret de la mosquée domine les habitations.

C'est jour de marché.

La rue principale est devenue un immense souk.

Les vendeurs se pressent pour vendre leurs articles : narguilés, tapis, djellabas, sacs, chameaux en peluche, épices aux senteurs et couleurs diverses....

Tout est à vendre, tout est à acheter.

La traversée du marché est longue et le brouhaha me saoule. Je réponds sans cesse par la négative à leurs offres. Les prix baissent comme par magie pour attirer le visiteur dans les cavernes d'Ali Baba.

C'est une ambiance hors du commun, parfumée, colorée, bruyante, puissante.



La traversée me conduit au cœur du village, la médina, ce labyrinthe aux maisons et ruelles identiques. J’y sèmerais bien quelques cailloux…

L’impression de tourner en rond me rend ivre.

Quelques chats maigres traînent ça et là.

Des enfants jouent et rient, inventent un jeu fait de quelques bois et de pierres. Ça résonne dans la médina, ça résonne dans ma tête.

Mes pas se pressent. Cet endroit va me piéger, le temps semble être figé.

Est-ce agréable ou effrayant ?

...

Je cherche mon chemin pour quitter cette prison blanche.

Une femme âgée m’indique la direction d’un doigt déformé par une vie trop rude, en prononçant quelques mots d’arabe et de français

Elle a fait de son mieux. Elle me sourit de ses lèvres fines et craquelées, cachant péniblement ses rares dents jaunies.

Elle a voulu m'aider.

...

Il se fait tard. Le soleil mue le bleu du ciel en un orange aux nuances de safran.

Un dernier regard avant de fermer les yeux sur un souvenir intense.

Soudain, un claquement de porte.

Je suis devant la porte bleue…



 
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   Jeser   
12/8/2007
J'ai lu, je suis convaincu...
C'est très bon.
Bravo. Tu peux commencer à mettre du mouvement, un échange de phrases prononcées et tu obtiens d'abord un essai puis, pourquoi pas, un roman.
A toi de faire mignonne !

   Pat   
14/8/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très poétique... J'aime beaucoup ces impressions toutes en demi-teintes, en sensibilté... On a l'impression d'un voyage un peu hors du temps... Un beau voyage en tout cas... Très bien écrit, un rythme agréable....

   guanaco   
14/8/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une aventure enivrante faite de parfums, de couleurs et d'exotisme. On se laisse endormir , lové dans les courbes des dunes. C'est un récit que je trouve très......caressant (c'est le seul mot qui me soit venu à l'esprit, va savoir pourquoi? Tu as peut-être une explication après tout?)

Le seul élément qui me gêne, c'est cette chose géométrique, rigide et souvent utilisée: la porte. Je suis sûr que tu es capable de produire d'autres rêveries de ce type en utilisant -why not?- un procédé cinématographique comme le fondu enchaîné...;)

   Anonyme   
17/8/2007
Wow alors là je découvre chez toi, ma meilleure amie, un talent bien caché. Franchement, ce que tu as écrit me plait beaucoup. C'est très fin, subtil, ... Vivement la suivante !
Biz

   Anonyme   
25/2/2008
Texte très beau et très évocateur : je me suis retrouvé cinquante ans en arrière à Marrakech avec ma propre perception de l'Afrique.

J'ai eu également l'impression d'un voyage dans le temps, au-delà de la porte, au-delà du miroir...

Merci pour cette carte postale.

   Anonyme   
23/12/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je n'ai pas été emballé par ce récit dont la volonté poétique m'a semblé trop évidente et assez platement réalisée. Tout reste sur le même niveau d'émotion, alors que le passage dans les souks aurait dû à mon sens éclater de couleurs, d'odeurs et de sentiments divers, fort différents du ressenti devant la porte bleue.
J'ai eu l'impression d'ouvrir une enveloppe vide qui n'aurait gardé que le fade parfum d'une lettre d'amour...


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