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Fantastique/Merveilleux
kirrika : L'atelier du Père Noël
 Publié le 25/12/24  -  3 commentaires  -  17349 caractères  -  16 lectures    Autres textes du même auteur

Un frère et une sœur trouvent un igloo étrange en jouant ensemble et se voient dévoiler un secret qui va changer leur vision de Noël.


L'atelier du Père Noël


Les flocons se collaient peu à peu sur la fenêtre. Kendra se rapprocha au plus près des carreaux, son nez se frottant au froid de la glace. Elle pouvait ainsi admirer les exploits de Dame Nature. Ces petites étoiles minuscules, parfaitement géométriques, magnifiques, aucun homme n'aurait pu les imaginer, tant elles étaient parfaites. Les flocons se déposaient plus loin, un peu partout, de manière purement anarchique, formant plein de petits et grands tas. Le désordre et l'ordre dans un même amas blanc. Comblée par la vue, la jeune fille ferma lentement les yeux et avala sa dernière gorgée de chocolat chaud. Elle se concentra sur les sons alentour : le vent qui sifflait doucement, les volets en bois qui claquaient délicatement, le craquement léger des branches alourdies par la neige et le feu qui crépitait dans la cheminée du salon. Le grincement de la porte du couloir la sortit de sa torpeur, suivi des pas lourds et précipités de son petit frère. Elle songea à se cacher derrière le fauteuil mais elle était si bien enchevêtrée dans sa couverture qu'elle n'en eut pas le temps.


– Tu viens faire un bonhomme de neige ? lui proposa Isaé.

– Il fait froid, tu ne préfères pas qu'on se fasse un jeu de société ?

– Une bataille de boules de neige ?

– Euh non encore moins.


À ses trépignements, Kendra comprit vite qu'il ne la laisserait pas tranquille. Elle eut une idée.


– Et si on faisait une partie de cache-cache ?

– Dehors ? Les yeux du garçon s'agrandirent de pur bonheur. OK !!! C'est toi qui comptes ! Tu ne me trouveras jamais !


Et il repartit en courant, avant qu'elle ait eu le temps de le retenir.


– Isaé, attends, non pas dehors !


Mais la porte avait déjà claqué et elle le vit déguerpir en moins d'une minute par la fenêtre. Elle hésita quelques instants à le laisser revenir de lui-même. Elle se maudissait de son idée devenue stupide, le connaissant il était capable de rester des heures entières sous la neige. Elle se leva et commença à se préparer. Elle avait déjà froid des pieds à la tête en s'imaginant dehors, alors elle rajouta des couches supplémentaires. Au moins, avec son bonnet rouge, son frère serait visible assez rapidement.


Finalement le froid n'était pas si mordant que ça, et le vent la réveilla pour de bon. Le nez lui piquait mais la sensation restait agréable. Ses pieds s'enfonçaient à chaque pas dans la neige, laissant un chemin bien net derrière elle. Kendra se dirigea vers la boîte aux lettres, avant de suivre la piste de son frère. Au moins, elle ne serait pas sortie pour rien. Il n'y avait pas de courrier, seulement une décoration de sapin de Noël : une petite étoile bleu marine accrochée à un fil argenté.


« Comme si on n'en avait pas assez », maugréa-t-elle. Son frère avait la fâcheuse tendance de tout ramener à la maison. Et comme leurs parents trouvaient trop encombrants les petits trésors qu'Isaé trouvait à droite à gauche, ils s'en débarrassaient aussitôt. N'empêche que ce dernier s'évertuait à les faire entrer en douce dans la maison.

La jeune fille se dirigea vers l'ouest de la maison, un peu en contrebas, en suivant la piste que son frère avait laissée derrière lui. Quelques dizaines de mètres plus loin, les traces de pas disparaissaient au niveau des buissons. N'ayant aucune envie de s'agenouiller et de ramper dans la neige, Kendra appela son frère. Mais ce dernier avait décidé de jouer la partie jusqu'au bout et se tenait religieusement silencieux.


– Décidément… Je te jure, dès que je t'attrape, on rentre à la maison !


Et sur ces menaces, elle commença à ramper à moitié enfoncée dans la neige. Mais à peine eut-elle commencé à passer de l'autre côté, qu'elle se mit à glisser, lentement d'abord, puis de plus en plus vite. Elle tenta bien de s'arrêter mais il n'y avait rien autour d'elle qu'elle pût attraper. Pourtant, il y avait bien une forêt tout autour de leur maison. Alors pourquoi ne voyait-elle que du blanc ? Sa glissade dura bien trop longtemps à son goût, pour elle qui n'avait jamais apprécié les toboggans. Enfin, elle put ralentir, et s'arrêta à quelques mètres de son frère. Ce dernier sautait dans tous les sens, les bras en l'air.


– Kendra !!! Tu as vu ma cachette ? Elle est géniale hein ?

– On est où ? lui demanda-t-elle en se relevant péniblement.

– J'en ai aucune idée, je voulais me cacher derrière les buissons, et j'ai glissé jusqu'ici. Mais… regarde comme c'est beau ici !


En effet, ils étaient dans une petite clairière. La neige recouvrait les rochers et les souches d'arbres, leur conférant un aspect bien moelleux. Une rivière qui serpentait d'un bout à l'autre s'était figée en plein travail. Un petit pont en pierre la traversait. De l'autre côté du pont, un saule pleureur immense surplombait de toute sa largesse les pourtours de la clairière. Les microstalactites qui s'étaient accrochées dans ses lianes reflétaient les pâles rayons du soleil d'hiver. Le tableau était tellement merveilleux. Kendra resta un bon moment silencieuse. Sous l'arbre, un peu caché mais un peu visible, elle aperçut un monticule de neige aux formes étranges.


– Isaé, lui demanda-t-elle en le pointant du doigt, c'est quoi là-bas ?

– Je crois que c'est un igloo mais on peut pas entrer.

– Pourquoi ?

– Ben y a pas de porte !


Les deux enfants se dirigèrent vers le fameux igloo. Kendra était curieuse de découvrir ce que c'était et Isaé voulait prouver à sa sœur qu'il était impossible d'y entrer. De plus près, effectivement ça ressemblait à une demi-sphère toute blanche, pas de fenêtre, pas de porte, seulement une demi-boule de neige immense. Ils essayèrent de gratter un peu la surface, d'écouter à travers, et même d'escalader mais rien n'y fit. La neige était bien trop dure et trop lisse pour tenter quoi que ce soit d'autre.


– C'est quand même super bizarre, marmonna Kendra.

– Je crois que c'est un passage secret pour le Père Noël… Regarde en bas, il y a un trou en forme d'étoile de neige !

– Comment ça ? demanda Kendra en s'agenouillant à côté de son frère.


Il lui indiqua un minuscule interstice, creusé à même la neige et effectivement en forme d'étoile.


– Il faut avoir la clé du Père Noël, décréta en toute logique son petit frère. Oh, tu crois qu'on peut essayer d'en fabriquer une ? Oh ! J'en ai ramené une à la maison !

– Tu parles de ça ?


Et la jeune fille sortit la décoration de Noël qu'elle avait récupérée dans la boîte aux lettres.


– Génial ! s'exclama son frère, et avant qu'elle ait pu dire quoi que ce soit, il lui prit des mains le petit objet scintillant et l'inséra dans la fente.


Aussitôt, un rayon de lumière argenté emplit la clairière. Ils furent éblouis durant quelques secondes, et le sol trembla un peu. Une zébrure apparut juste à côté de l'emplacement et se mit à grandir encore et encore, jusqu'à être suffisamment grande et large pour faire entrer une personne. Isaé s'engouffra directement à l'intérieur tout surexcité d'avoir enfin trouvé un passage.


– Attends-moi, intervint sa sœur, et elle le suivit.


Une fois à l'intérieur, ses yeux s'arrondirent de surprise. C'était comme s'ils étaient entrés dans une galaxie. La pièce absorbait toute la lumière extérieure. Ils auraient été plongés dans le noir le plus total, s'il n'y avait pas eu toutes ces petites étoiles qui planaient tout autour d'eux. Elles brillaient toutes d'un éclat différent : argent, bleu, rouge, doré… C'était magnifique et irréel. Les étoiles se mouvaient lentement, comme si chacune avait conscience de l'existence des autres. Ils ne pouvaient les toucher, à chaque pas dans cet océan, elles se dispersaient tranquillement dans toutes les directions. Pourtant, elles semblaient aussi leur indiquer un chemin.


– On dirait comme un tunnel qui descend, indiqua Isaé, Je crois même que c'est un toboggan !

– Doucement, Isaé ! intervint sa sœur, on ne sait pas du tout ce que c'est et où ça va !

– Tu as peur ?

– Non mais c'est pas la question, ça peut être dangereux !

– Pfff, n'importe quoi, je suis sûr que le toboggan va chez le Père Noël. Sur ces paroles, le garçon prit son élan et se jeta dans le passage. Youhouuuuuuu !

– Isaé !!!


Mais il était trop tard, et son frère avait déjà parcouru plusieurs mètres. Kendra ferma les yeux, prit une grande et peut-être dernière inspiration et se laissa glisser sur le toboggan.

La descente dura une très longue minute. Elle chutait rapidement sans que ce fût inconfortable. Il faisait noir mais elle pouvait apercevoir les virages à la lueur des étoiles qui l'avaient accompagnée. Elle traversa des nuages argentés, une brume dorée et un brouillard bleuté. Enfin, elle se sentit ralentir de plus en plus doucement. Elle entendait au loin comme des sons de carillons.


– Kendra ! Par ici !


Son frère l'attendait au bout du tunnel, mais il était partagé entre le fait de patienter tranquillement jusqu'à l'arrivée de sa sœur et ce qui se passait derrière lui. Il lui tendit la main et l'aida à se relever. Un énorme sourire lui fendait le visage.


– J'avais raison, c'est l'atelier du Père Noël !!! chantonna-t-il et enfin Kendra put observer ce qui se passait autour d'eux.


Ils étaient arrivés dans une sorte de hall immense, au plafond immensément haut. Plusieurs lustres en descendaient, ils étaient richement ornementés de cristaux en tous genres, si bien que la lumière qui en ressortait était parée de mille couleurs. Les reflets caressaient les murs alentour et les tableaux de toutes dimensions représentant toutes sortes de paysages : des montagnes, des forêts, des déserts, des rivières… Tandis que les vitraux, aussi hauts que larges, représentaient toutes sortes d'édifices et de monuments. Des lianes et des cordes parcouraient l'espace et se mouvaient seules ou accompagnées des petits individus qui grouillaient également au sol. Ils ressemblaient à des lutins, enfin selon la représentation que l'on s'en faisait dans les contes. Ils devaient mesurer 70 cm au grand maximum, d'une allure rondouillarde, dotés de pieds et d'un nez immense au vu de leur taille minuscule. Un long bonnet pointu de couleur verte, bleue ou violette leur descendait jusqu'aux oreilles. Ils couraient dans tous les sens, leur longue barbe virevoltant loin derrière eux. L'un d’eux se dirigea vers eux, à son allure nonchalante, on pouvait supposer qu'il s'agissait de leur chef.


– Pouêt ?

– Pardon ? s'excusa Kendra, qui pensait avoir mal entendu.

– Pouêt ?! répéta le lutin en chef.

– Pouêt ! s'exclama Isaé en acquiesçant.

– Pouêt Pouuuêt ! conclut le lutin et il partit en courant.


Kendra se tourna vers son frère.


– Tu as compris ce qu'il disait ?

– Pas du tout mais c'était amusant, rigola-t-il.


Ils avancèrent vers le fond de la salle où trônait un gigantesque sapin.


– Il est super joli ! s'écria Isaé.


L'arbre était décoré d'une multitude de boules de Noël, certaines étaient minuscules, d'autres énormes. Elles brillaient toutes d'un éclat intérieur, et étaient parcourues de mille couleurs. Elles tournaient doucement sur elles-mêmes, en produisant un sifflement léger mais persistant, comme le vent qui s'engouffre dans une forêt. Kendra et Isaé s'approchèrent au plus près de l'arbre. À y regarder de plus près, ils remarquèrent que les boules de neige n'étaient pas simplement colorées, elles reflétaient des visages, des visages d'enfants, d'adultes, de personnes plus âgées, et même d'animaux. Mais les visages n'étaient pas totalement figés puisqu'on pouvait les voir cligner des yeux.


– Comment trouvez-vous nos boules de Noël les enfants ? demanda une voix grave et posée.


Kendra et Isaé sursautèrent et se tournèrent vers l'individu en question. Il était très grand et tout en rondeur. Il portait une longue barbe grise qui descendait jusqu'au sol, ses cheveux bouclés sortaient d'un bonnet en laine rouge écarlate. Il s'avança vers eux en boitant légèrement dans ses rangers noires, et se planta entre les enfants et l'arbre, ses mains dans les poches de son veston vert sapin.


– Vous êtes le Père Noël ? demanda Isaé sans préambule.

– Je crois bien que c'est comme ça qu'on m'appelle, répondit ce dernier avec un sourire chaleureux et il leur tendit deux tasses de chocolat chaud fumant qu'un des lutins venait d'apporter. Pour le froid, rajouta-t-il.


Le breuvage était parfaitement chocolaté, et juste assez sucré pour être gourmand sans être écœurant.


– Merci, il est vraiment bon, complimenta Kendra. Vous êtes vraiment le Père Noël ?

– C'est vrai qu'à ton âge, on doute, n'est-ce pas ?

– Ben…


Kendra n'osait pas exprimer le fond de sa pensée. La veille encore, son frère étoffait sa liste de Noël.

Le vieil homme semblait avoir perçu le fil de sa pensée. Il se pencha vers les deux enfants.


– Qu'est-ce que vous savez exactement du Père Noël, mes enfants ?

– Tu regardes si on a été sages, et si on l'a été, tu nous ramènes des cadeaux à Noël, répondit religieusement Isaé. Et tu manges des gâteaux, rajouta-t-il en fronçant les sourcils.


Le Père Noël sourit et se tourna vers le grand sapin.


– Ce n'est pas tout à fait ça, répondit-il, ce sont tes parents qui t'achètent et emballent tes cadeaux, fiston. Mes lutins et moi-même travaillons et offrons quelque chose de bien plus précieux. Approchez-vous de l'arbre et décrivez-moi ce que vous voyez.


Les enfants s'approchèrent du sapin, si près que leur nez frottait les branches.


– Qui sont ces gens ? demanda enfin Kendra.

– Des fils, des filles, des pères, des mères… Ces petites boules renferment des souvenirs, les souvenirs les plus précieux de chacun. Le Père Noël décrocha une des boules de l'arbre et la tendit à la jeune fille. Regarde celle-ci, que vois-tu ?


La jeune fille poussa une exclamation de surprise : elle avait reconnu ses parents et ses deux frères en premier plan. En second plan, elle reconnut également ses grands-parents, ses amis, et le chien qu'elle avait eu toute petite.


– Retourne-la, invita le vieil homme.


La jeune fille s'exécuta et lut son propre nom gravé à l'arrière.


– Cette boule est pour moi ? Tout le monde en a une comme ça sur l'arbre ? demanda-t-elle.

– Certains en ont deux mais oui, tout le monde possède des souvenirs précieux. Tiens, Isaé, voilà la tienne.


Le jeune garçon prit la boule entre ses mains et l'observa sous tous les angles. Même si elle était plus petite que celle de sa sœur, au fur et à mesure qu'il l'examinait, il percevait d'autres visages. Il reconnaissait également toute sa famille.

– Elle est très jolie, commenta-t-il, mais du coup, tu les gardes toutes sur le sapin tout le temps ?

– Oui, confirma le vieil homme, notre travail est de prendre soin des souvenirs, de les garder au plus près du cœur, pour que les gens se souviennent des meilleurs moments partagés avec ceux qu'ils aiment. Parfois on se contente de les conserver, d'autres fois on doit les aider à se souvenir.


Pendant qu'il leur expliquait, les enfants tournaient autour de l'énorme sapin. Il y en avait vraiment partout. En fait, le sapin semblait se dérouler à l'infini.


– Comment vous faites pour retrouver les bons souvenirs ? demanda Kendra.

– Ça c'est de la magie, répondit le Père Noël, il suffit de penser très fortement à la personne. Tu veux essayer ?

– Je ne sais pas trop à qui penser… hésita-t-elle.

– Tu es certaine de ne pas avoir une idée ? insista le vieil homme en lui faisant un clin d'œil.


Kendra réfléchit un instant et sa pensée alla directement à son grand frère, Hasan, qui était parti à l'étranger depuis cinq ans et dont ils n'avaient des nouvelles que de manière très occasionnelle. Aussitôt, en face d'elle apparut une boule de Noël qu'elle reconnut rapidement, puisqu'il y avait son visage à l'intérieur.


– Elle est à qui ? demanda Isaé qui avait également reconnu son propre visage. Y a aussi papa et maman !

– C'est celle d'Hasan, lui répondit Kendra.


Tous les deux se terrèrent quelques instants dans leurs pensées. Jusque-là, ils s'étaient persuadés que leur grand frère, loin de sa famille, s'était déjà construit une tout autre vie dont ils étaient bannis.


– Certaines personnes sont maladroites pour exprimer leur affection et d'autres ne l'expriment pas de la même manière, n'est-ce pas ? Le secret est de savoir que dans une même langue, nous avons tous des langages différents. On utilise les mêmes mots, les mêmes expressions, mais pour dire des choses différentes. Tout en parlant le Père Noël fit signe à un des lutins d'approcher. Qu'en pensez-vous les enfants ?

– Il faut qu'on l'appelle, hein Isaé ? questionna la jeune fille, les yeux tout humides.

– Oui et on lui enverra un dessin ! rajouta son petit frère.

– Je ne vais pas vous retenir plus longtemps alors, décréta le Père Noël, lutins ? Bien, bien… Pouuêt Pouêt !


Sur ces derniers mots, le lutin sortit de sa poche un petit flacon pour faire des bulles. Il souffla si longtemps que deux bulles énormes pouvant contenir les enfants apparurent. Ces dernières d'ailleurs les enveloppèrent et ils flottèrent quelques instants dans les airs avant de s'envoler par le long tunnel. Les lutins et le Père Noël eurent à peine le temps de leur souhaiter un bon Noël. Les bulles passèrent au-delà de l'igloo, remontèrent la longue pente et les déposèrent tout en douceur dans leur jardin.

Puis dès qu'ils mirent pied à terre, ils se précipitèrent sur le téléphone de la maison.


 
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   Dameer   
7/12/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Hello,

Ce récit débute comme un conte de Noël traditionnel : Noël blanc, opposition entre le confort douillet de la maison et le froid du dehors. Opposition entre les 2 enfants : la sœur ainée Kendra et le petit frère Isae : l’une veut rester au chaud à la maison et l’autre jouer dehors dans la neige. Bien entendu il finit par l’emporter.
Jeu de cache-cache, et c’est à ce moment que la magie opère : glissade de Kendra qui me rappelle celle d’Alice, qui rejoint Isae jusqu’à un igloo, l’atelier du père Noël.

Mais si la situation est traditionnelle, Lutins travailleurs, Père Noël débonnaire, ce qu’ils fabriquent l’est beaucoup moins : des boules renfermant des personnes familières, évocatrices de souvenirs.
Et les deux enfants se souviennent de Hasan, leur frère, parti de la maison depuis cinq ans. Ils vont lui téléphoner.

Conte de Noël revisité, qui sur les codes traditionnels bâtit quelque chose d’original : Noël est l’occasion pour la famille de se rassembler, de se souvenir les uns des autres, surtout ceux qui ont quitté le cocon familial.

Les prénoms choisis pour les enfant visent à l’universalité du conte : Kendra prénom anglais, Isae plutôt chrétien ou juif, Hasan prénom musulman.

   Cleamolettre   
15/12/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour,

J'aime bien les contes de noël et celui-ci est plutôt bien raconté, les deux enfants ont des personnalités différentes qu'on retient assez vite, les décors sont bien décrits et représentent bien l'idée qu'on peut se faire d'une féérie de noël, et j'ai bien aimé le sourire déclenché par le langage pouet des lutins.

J'ai aussi apprécié l'idée des boules de noël souvenirs, qui renferment la mémoire des gens. Et le fait de l'incarner en la personne d'un grand frère absent.

Mais plusieurs éléments m'ont enlevé un peu du plaisir de lecture.

Tout d'abord les dialogues et les réflexions intérieures des enfants qui m'ont semblé d'un niveau de langage trop soutenu pour que je vois et entende réellement des enfants, surtout pour Kendra, même si elle est certes plus âgée. Les réactions d'Isaé sont déjà plus naturelles et crédibles.

J'ai regretté l’utilisation du toboggan par deux fois, j'aurai aimé que le passage entre l'entrée galaxie et l'atelier se fasse différemment, peut-être avec un peu de magie, comme pour la clé étoile (bien pratique mais bien implantée avant avec une raison crédible). Ou bien que l'arrivée dans la clairière avec l'igloo soit différente, un monceau de neige qui leur tombe dessus et quand ils s'en extirpent ils découvrent ce lieu intrigant qu'ils ne connaissaient pas alors que c'est prés de chez eux ?

Il me manque une réaction du petit garçon lorsqu'il découvre que les cadeaux sont achetés et emballés par les parents. Même si je trouve chouette qu'au moins on ne casse pas son rêve de l'existence du père noël.

Mais je regrette surtout deux choses :

- que le grand frère n'arrive qu'à la fin, un peu comme un cheveu sur la soupe, je pense que ça aurait été plus logique de l'implanter avant, par exemple au début, que Kendra évoque son souvenir et sa peine qu'il soit loin et qu'elle n'ait pas de nouvelles. Je comprends que l'idée était de ménager un effet de surprise, et la surprise joue mais n'apporte rien pour moi, justement parce qu'on ne fait que survoler le sentiment des enfants par rapport à la situation, donc ça me coupe de l'émotion que ça pourrait engendrer.

- la morale et les bons sentiments de la fin. Oui, c'est un conte de noël donc ça respecte le genre, mais je me suis un peu dit "tout ça pour ça". Probablement à cause de mon point précédent.
En implantant un conflit, un dilemme, des regrets concernant ce grand frère, peut-être même ceux des parents, parler de leur tristesse, ou des noëls un peu gâchés depuis son départ, etc. Ou au moins en abordant le problème des souvenirs, par exemple que son visage s'estompe dans leur mémoire, qu'ils peinent à se rappeler du passé et des bons moments avec lui, ou bien qu'ils ne savent plus comment ils jouaient avec lui, par exemple, je crois que ça aurait donné plus d'impact à la fin, ça aurait fait résolution joyeuse d'un souci particulier au lieu de faire un peu morale universelle. Et ça m'aurait sans doute semblé plus original et un peu moins convenu.

Heureusement, la magie finale de la bulle qui enveloppe les enfants pour les ramener chez eux, pure image d'animation déclenchée dans mon esprit, m'a permis de terminer ma lecture sur un moment très joli.

   Donaldo75   
18/12/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J'ai trouvé ce texte réussi, autant dans la tonalité que dans l'idée et la narration. Le langage m'a bien fait marrer, je l'avoue, il s'est même inséré dans ma mémoire le long de cette lecture. J'ai eu du mal à récupérer après tant de rigolade. Pourtant, le conte m'a également plu et j'ai retenu cette dimension par ce qu'elle a de poétique.

Bravo !


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