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Réalisme/Historique
kullab : Le grand jour
 Publié le 25/12/08  -  5 commentaires  -  17022 caractères  -  28 lectures    Autres textes du même auteur

C’était le grand jour, le jour des résultats. Papa et maman voulaient venir avec moi mais j’ai refusé. J’ai dû les supplier, même, de pas venir...


Le grand jour


C’était le grand jour, le jour des résultats. Papa et maman voulaient venir avec moi mais j’ai refusé. J’ai dû les supplier, même, de pas venir. Ç’aurait été trop de pression de les avoir près de moi à ce moment-là. J’ai préféré aller au Lycée avec Hakim, mon meilleur pote, qui a déjà son permis. Pour être pris dans la prépa que je voulais, il me fallait quatorze minimum. Je pouvais pas compter sur mon dossier : avec onze de moyenne sur l’année, j’étais tout juste bon pour la fac. La fac. Impensable. Quatorze au bac, c’était tendu, mais c’était réalisable. De toute façon, les dés étaient jetés depuis longtemps et on allait bien voir.

Hakim est venu me chercher à la maison juste après le déjeuner. J’ai dit ciao à mes parents et ma mère m’a dit : « Tu nous appelles dès que tu as les résultats, Doudou. » Mais je savais qu’elle m’appellerait bien avant. Elle ne pourrait pas résister. En temps normal, il suffisait que je m’absente plus de dix minutes pour qu’elle m’appelle. Alors avec le bac… Moi, j’ai préféré faire un câlin à mon chien avant de partir, parce que c’est le seul dans cette baraque qui ne me demande jamais rien. Rocky m’a suivi jusqu’au bout du jardin et j’ai dû l’abandonner à la porte. « Si t’avais un phone, c’est toi que j’appellerais en premier ! » Je lui ai dit. Et je suis sorti.


Hakim m’attendait devant la maison, avec mon gardien. Il lui montrait des trucs sur le tableau de bord de la A4 de sa mère.


– T’as pas pris la Cayenne ? je lui ai dit, déçu.

– Non, mon père n’a pas voulu. C’est pas grave, je lui taxerai ce soir. J’ai un plan de taré à Bouznika pour ce soir.


Hakim, dans la voiture, il était en pleine forme. Ça m’énervait. Faut dire qu’il a toujours eu de bonnes notes en classe et qu’il était sûr d’être pris où il voulait, quels que soient les résultats.


– Je stresse trop ! il m’a dit. Les boules !


Je lui ai lancé un regard blasé.


– Arrête tes conneries, tu me gonfles.

– Non, non, je te jure, je suis certain d’avoir foiré les maths !

– Tu dis toujours ça…

– N’importe quoi !

– Regarde, je lui ai dit : moi j’ai pas arrêté de dire que j’avais réussi et je parie que je vais à peine avoir la moyenne. Toi, tu dis tout le temps que t’as foiré et tu vas encore avoir dix-huit. Épargne-moi tes conneries.

– Dis pas ça, mec, je suis sûr que tu vas avoir une bonne note. En plus, c’était pas trop dur, cette année.

– Ah ! Espèce de sale menteur ! Tu vois bien que t’as réussi !

– Merde ! Arrête de dire ça ! Tu vas finir par m’attirer le mauvais œil !

– T’as réussi, t’as réussi, t’as réussi !


Sans prévenir, il a pilé sec. Je me suis cogné contre le tableau de bord et le type qui roulait derrière nous a failli nous rentrer dedans. Hakim a ouvert la porte sans regarder, il a traversé le boulevard en courant jusqu’au terre-plein central et il est allé toucher le tronc d’un bouleau, du bout des doigts. Il est arrivé tellement vite sur ce pauvre arbre que les gens qui passaient à côté ont eu peur et y a même une femme qui a crié. Et puis il est revenu, toujours en courant, et il est remonté dans la voiture. Ça klaxonnait de partout autour de nous.


– Pauvre con, il m’a dit.

– T’es vraiment qu’un pauvre taré, j’ai répliqué. J’arrive pas à croire que des mecs comme toi puissent réussir leurs études. Quand je te regarde, je comprends mieux pourquoi le monde est si tordu.

– Tu me causes plus des exams, maintenant, t’as compris ?

– Pauvre con toi-même.

– Écoute, mec, j’ai un plan de taré, pour ce soir, je t’ai pas dit ? Une soirée de oufs, chez Nasser. Et devine quoi ? Devine quoi ? Y aura… Y aura… Y aura qui ?

– Fais pas chier…

– Y aura Sabrina ! Côt côt côt côt côt !


Il a commencé à se marrer et je lui ai dit que j’étais vraiment pas d’humeur. Surtout si ça foirait, avec les résultats. Et puis mon téléphone a sonné. C’était maman. J’ai décroché.


– Maman, mais c’est pas vrai ! On n’est même pas encore arrivés !

– C’était juste pour te dire que je t’aime, mon bébé. Et papa aussi, il t’adore. On est sûrs que ça va marcher. On pense à toi. Bisous !

– Bisous.


Je me suis tourné vers Hakim.


– Ils me font chier, à m’appeler tout le temps !

– C’est normal, mec, c’est tes parents, ils stressent…

– Ils stressent plus que moi, tu trouves ça normal ? Des fois je me demande si c’est pas eux qui me stressent, je te jure !

– Tu crois que les miens ils me stressent pas ?

– Au moins ils t’appellent pas tout le temps.

– C’est juste que moi j’suis pas con comme toi. Je l’ai éteint, mon phone.

– T’es ouf. Si je l’éteins, ils vont me tuer.

– Dis pas qu’ils te font stresser, alors.


Quand on est arrivés, y avait tellement de monde à l’entrée du lycée qu’on a dû se garer à au moins deux kilomètres. On était à la bourre et si on se bougeait pas, on allait tout rater. En chemin, Hakim a maté mes pompes et il m’a dit :


– C’est quoi ces shoes de merde que t’as ?

– C’est des Kickers.

– Des Kickers ? C’est quoi cette daube, sérieux. Tes parents ils vivent sous un pont, ou quoi ?

– Ça va ! C’est juste des shoes de merde que je mets pendant les vacances. Fais pas chier.

– Je te jure, mec, j’ai honte pour toi. Tu t’habilles pareil que mon gardien. Mohammed ! Oh, Mohammed !

– T’es vraiment trop con, je te jure tu me fais de la peine.

– C’est toi qui me fais de la peine, mec.


Quand on est arrivés, les grilles du Lycée étaient ouvertes. On s’est faufilés à l’intérieur. Dans la cour, c’était noir de monde. Ils avaient tous ramené leur père, leur mère, leurs frères, leurs sœurs et leurs cousins. Toute la famille. On a quand même retrouvé les copains dans la foule. À part Hakim, ils avaient tous les traits un peu figés. Quand on est arrivés, y avait Karim, un pote qui a des parents vraiment très riches, qui était en train de dire aux autres :


– Moi, mon père m’a dit que si j’avais mon bac il me paierait une A3. La nouvelle, qui vient de sortir. On a vu la pub hier à la télé.

– Sans déconner ! a répondu Youssef, un autre pote.

– J’te promets.

– Rien que pour ton bac ? Dix de moyenne et c’est bon ?

– Dix de moyenne et c’est bon. Putain, j’te jure, je stresse. J’en ai trop marre, déjà, de la Golf. Si j’aurais su je l’aurais déjà vendue.

– On dit « si j’avais su », pauvre cloche, lui a dit Youssef.

– Tu peux pas demander à ton père s’il lui reste une vieille paire de shoes à filer à Redouane ?a demandé Hakim. Il me fait pitié.


Les mecs ont maté mes pompes et ils ont commencé à se marrer.


– Tes parents ils exercent en Somalie maintenant ou quoi ?

– C’est que des godasses de merde, pour les vacances, j’ai répondu.

– Ou alors peut-être qu’ils se sont reconvertis ? Ils préfèrent soigner les chèvres à la campagne, maintenant ?

– Allez, allez tous vous faire foutre.


Ils se sont mis à bêler comme des chèvres, ces cons, et à ce moment-là, on a entendu le haut-parleur siffler. Ils ont tous fermé leur gueule d’un coup.


« Chers élèves du Lycée Lyautey de Casablanca, chers parents d’élèves, Mesdames et Messieurs, bonjour. Dans quelques instants, nous allons procéder à l’appel des candidats retenus, par section, en commençant par les élèves les mieux notés. Les élèves appelés sont invités à se rendre directement au secrétariat, bâtiment H, afin d’y récupérer leur diplôme. Bon courage, et bonne chance à tous. »


– T’as demandé quelle prépa ? m’a demandé Youssef.

– J’en ai demandé plusieurs. Mais il me faut au minimum la mention bien pour la moins cotée. Et toi ?

– Moi, j’ai demandé prépa HEC et Louis le Grand, c’est tout.

– T’es malade ? a gueulé Hakim. Ils te prendront jamais ! Tu t’es battu toute l’année rien que pour avoir la moyenne !

– On verra, a répondu Youssef. Mes parents, ils m’ont dit que HEC et Louis le Grand, c’est le top. Même mon prof de math particulier, il me l’a dit. J’ai un cousin qui a fait Louis le Grand et maintenant il bosse dans la finance. C’est la fierté de la famille.

– T’es vraiment trop con. Même moi j’ai pas demandé Louis le Grand, a rétorqué Hakim. Même si j’avais de bonnes chances d’être pris, j’ai pas demandé. Tu sais comment ils te font bosser, là-bas ? Pendant trois ans, t’as plus de vie. Tu pourras jamais tenir ! Ce que tu peux être con, putain…

– Moi aussi j’ai demandé, j’ai dit. Ça coûte rien d’essayer.


Hakim nous a regardés tous les deux avec de grands yeux, et puis il s’est tourné vers Karim.


– Toi aussi, t’as demandé Louis le Grand ?


Karim, ça l’a fait marrer. Il nous a répondu que lui de toute façon son père l’enverrait au Canada, dans une école privée qui coûtait la peau du cul mais où tout le monde était sûr d’être diplômé.


– Si y en a un qui est partant, il nous a dit, faites-le-moi savoir, parce que ça me ferait pas mal chier de me retrouver tout seul là-bas. Je pourrais demander à mon père si y a moyen que je ramène un pote.

– Arrête tes conneries, on lui a dit, blasés.

– Non, sérieux, ça se tente…


À ce moment-là, j’ai observé la foule et j’ai vu que les gens avaient les yeux rivés sur le haut-parleur, comme s’ils s’attendaient à en voir surgir un truc hallucinant. Et puis le compte à rebours a commencé.


« Filière scientifique : Allouch, Anas : dix-huit virgule onze, tableau d’honneur ; Abdelali, Youssef : Dix-huit virgule zéro trois, tableau d’honneur également… »


Dès l’annonce des premiers noms, la foule a commencé à applaudir. Et puis, quand on a commencé à descendre vers des notes plus raisonnables, les gens se sont calmés. Hakim, son nom est arrivé très vite. Il a obtenu dix-sept de moyenne. Je voyais bien qu’il était un peu déçu de ne pas avoir eu le tableau d’honneur. « Je suis sûr que c’est à cause des maths », il m’a dit, après que je lui aie demandé s’il était content quand même.


Le haut-parleur débitait de plus en plus vite et les notes plongeaient doucement. À chaque fois qu’un nouveau nom tombait, ma moyenne en prenait un coup. À côté de nous, les groupes hurlaient quand leurs potes étaient appelés. On est passé rapidement sous la barre des seize, puis des quinze. Moi, il me fallait la mention bien mais j’attendais toujours. Je sentais mes mains qui tremblaient et qui transpiraient alors je les ai planquées dans mes poches. Et tout à coup, mon nom est tombé. Quatorze et demi ! Les copains, ils en revenaient pas ! Moi non plus, d’ailleurs. J’ai tout de suite sorti mon téléphone pour appeler maman. J’ai vu qu’elle avait essayé de me joindre trois fois depuis tout à l’heure, mais avec tout ce bruit j’avais rien entendu.


– Maman ! Maman, j’ai eu quatorze !


Je l’ai entendu crier et dire à mon père :


– Chéri, il a eu quatorze !


Alors j’ai entendu mon père lui dire quelque chose et elle m’a dit :


– C’est la mention bien, alors ?

– Oui, oui, c’est la mention bien. Quatorze et demi, j’ai eu !

– Il a eu quatorze et demi ! elle a crié à mon père.


Et elle s’est mise à rire et à pleurer tellement elle était contente.


– Passe-le-moi ! a dit mon père. Mon fils, tu peux pas savoir comme je suis fier de toi !

– Merci papa, merci.

– On va voir, maintenant, pour médecine.


Les gens criaient autour de moi, par moment, et je n’entendais pas très bien ce que mon père me disait.


– De quoi ? Parle plus fort, papa.

– Je t’ai dit qu’on allait voir, maintenant, pour médecine.

– Quelle médecine ? Je t’ai déjà dit que je voulais pas faire médecine…


Tous mes copains ils vont faire prépa à Paris. J’veux faire prépa, moi aussi !

– Ne fais pas ton âne. T’es têtu comme un âne bâté, pire que ta mère. Avec ta mention je peux te faire rentrer en médecine à Montpellier. C’est la meilleure de France.

– Mais papa… Écoute, de toute façon c’est trop tard pour les inscriptions.

– Non, c’est pas trop tard. Je t’ai déjà inscrit. Je t’ai inscrit au mois de février.

– Tu m’as inscrit à la fac sans rien me dire ?

– C’est pour ton bien. Pour que tu sois médecin. Je suis fier de toi, mon fils.

– Mais… Et la prépa ? Papa, tu m’as bien inscrit en prépa, comme je t’avais demandé ?

– La prépa, mon fils, c’est pas pour toi. Tu seras mieux en médecine. Comme ta mère et moi.


Ça m’a tellement rendu fou que je lui ai raccroché au nez, sans réfléchir aux conséquences. Les copains, ils étaient consternés.


– Putain, Redouane, c’est quoi ce plan qu’il te fait, ton père ?

– J’sais pas, merde !


J’en avais les larmes aux yeux.


– C’est trop tard, maintenant, pour s’inscrire en prépa ? Je leur ai demandé.

– Ah ouais, mec, c’est fichu maintenant. Tu parles que c’est trop tard, m’a dit Hakim.

– Si tu veux, on peut voir si je peux pas te filer ma place, m’a dit Youssef.


Avec mes notes pourries, de toute façon, je serais jamais pris.


– Ferme ta gueule, Youssef, a dit Hakim. Tu lâches vraiment que des conneries. C’est pas le moment !

– C’est foutu, je leur ai dit. Ou alors je leur demande de me prendre l’année prochaine ? C’est possible, ça ?

– J’en sais rien… Je pense pas…


Mon téléphone a sonné. C’était encore ma mère.


– Réponds pas ! m’a dit Hakim.

– Allo, maman ?

– Doudou, ne t’inquiète pas, rentre à la maison. Ton père veut te parler.

– J’ai plus rien à lui dire, maman. Et toi, tu savais tout et tu m’as rien dit ! J’arrive pas à croire que tu m’aies fait ça !

– Chéri, rentre à la maison, on va discuter. Tu vas voir : médecine, c’est pas si…

– Je veux pas en entendre parler ! T’as compris, maman ? Je veux pas en entendre parler ! Et dis à papa que je veux plus le voir !

– Rentre à la maison et on discutera tous les deux, sans ton père. D’accord, Doudou ?

– Je sais pas. Je réfléchis et je te rappelle.

– À tout de suite, mon Doudou, on t’attend.

– Pas « on », maman, « tu » !


Je me suis tourné vers les potes :


– Qu’est-ce que je vais aller foutre tout seul à Montpellier ? C’est le bled, là-bas ! Je vais me retrouver paumé avec des pauvres cons de paysans ! Montpellier, c’est loin de Paris ?

– Plutôt pas mal, ouais, m’a répondu Hakim. Mais je pense pas pour autant qu’y ait que des cons de paysans…

– De toute façon je veux pas faire médecine. Y a pas moyen. Y peut toujours se gratter, mon père.

– Qu’est-ce qu’on fait, du coup ? Je te ramène chez toi ?

– Y a que ça à faire, non ?

– J’crois bien.

– Alors trace.


On a dit ciao aux potes et on est retournés à la voiture alors que le haut-parleur débitait toujours. On était presque arrivés à la maison quand j’ai commencé à cogiter et au dernier moment, je me suis ravisé.


– Tu sais quoi ? j’ai dit à Hakim. Qu’ils aillent se faire foutre. Je vais me casser au Canada avec Karim. Amène-moi chez lui.

– Sérieux !?

– J’ai l’air de déconner ?

– Tu crois vraiment que son père va te payer une école au Canada ?

– Ça coûte quoi d’essayer ?

– Tu planes complet, mec.

– Mais putain, Hakim, t’as entendu comme moi ! Karim a bien dit qu’il pourrait faire venir un copain, non ?

– Il a dit ça pour se la péter ! Arrête de délirer, Redouane ! Tu planes complet, je te jure !

– Il est pété de tunes, son père ! Et moi, ça me coûte quoi d’essayer ?

– Comme tu voudras. Moi, je suis sûr que c’est pas une bonne idée.

– Eh ben on verra.


Hakim a changé de cap et on a pris la direction de chez Karim. On disait plus grand-chose. Moi, j’étais tellement énervé que j’avais envie de chialer. On s’est garés devant l’énorme baraque et on a remarqué que la bagnole du père de Karim était déjà là.


– Comme ça, on sera fixés tout de suite, j’ai dit.


On a sonné à la porte et le gardien nous a fait entrer. Il faisait une drôle de tête.


– Qu’est-ce qu’il a celui-là ? j’ai demandé à Hakim.

– Va savoir.


On a traversé le jardin, et puis on a voulu entrer par la porte principale mais elle était fermée. Alors on a fait le tour et on est passés par la porte de la cuisine, qui est toujours ouverte à cause des domestiques. Je suivais Hakim dans le long couloir qui mène au salon et tout à coup, il s’est arrêté net.


– Écoute !


Dans le salon, ça gueulait sec. On s’est avancés encore un peu parce qu’on ne comprenait pas tout, mais on faisait bien gaffe à pas se faire prendre. C’était le père de Karim qui gueulait après lui. J’avais jamais entendu personne gueuler aussi fort. Il avait une grosse voix qui faisait trembler les murs. C’était terrible.


– Tu sais où je vais t’envoyer, petit con ? il criait. Je vais t’envoyer au Sahara ! À l’armée ! Comme ça peut-être que tu finiras par apprendre ! Tu sais ce qu’ils font, là-bas, aux petits cons dans ton genre ?


Entre deux engueulades, on pouvait entendre Karim pleurnicher. On est restés longtemps comme ça, figés, à écouter le papa de Karim qui semblait avoir au moins autant d’imagination que d’argent, et puis au bout d’un moment, on est partis.


Dans la voiture, on s’est trouvés bien bêtes. On avait pensé à tout, sauf à ça. Faut dire qu’avec le coup que m’avait fait mon père, on avait quitté le lycée bien vite, sans attendre l’annonce des derniers résultats. Dès que mon nom avait été donné, on s’était cassés. Karim, faut bien croire que le haut-parleur ne l’avait jamais appelé. La A3, le Canada, l’école qui diplômait tout le monde… Tout ça, c’était bel et bien fichu.


 
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   studyvox   
25/12/2008
J'ai trouvé ce texte "faible".
L'accumulation de phrase du langage parlé, ne suffit pas pour faire une nouvelle qui se tienne!
Ce n'est pas ma tasse de thé, mais ce n'est qu'un avis personnel.

   jensairien   
25/12/2008
je trouve ce texte pas si mal que ça. C'est plutôt bien écrit et les dialogues sont bien rendus. Peut-être que j'ai été surtout séduit par le petit côté exotique, Casablanca et tous ces fils de riches et leur univers étriqué. Disons que si c'est une nouvelle c'est assez raté car la fin tombe a plat. Comme exercice c'est plutôt bien, comme passage d'un récit plus long je trouve ce texte tout a fait acceptable. Reste à voir si l'auteur sait prendre de la distance par rapport à son récit.

   Nobello   
28/12/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Des dialogues presque crédibles, mais un peu profus à mon goût. J'ai quand même bien aimé lire ce texte, et regretté l'absence d'une fin convaincante. Mais c'est un parti-pris, parce que je ne suis pas attiré par les "tranches de vie". Mais beaucoup de lecteurs aiment ce type de nouvelles, et l'auteur ne doit pas prendre cet avis comme un conseil formel.

   Flupke   
26/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Déjà j'ai apprécié l'exotisme de l'ailleurs. Perso, je pense qu'on pourrait alléger le récit de quelques « t'es con » ici et là qui font un peu répétition, style méditation transcendantale, mais l'auteur a choisi le langage parlé, donc faut faire avec.
Autrement c'est réaliste et ça m'a bien plu. Agréable divertissement. Merci Kullab

   Anonyme   
13/2/2009
Hé bien, tout comme le héros, j'ai pas pensé à attendre les résultats de Karim. Et je suis tombée de haut, parce que je voulais y croire moi aussi, au Canada.

Je ne vais pas me répéter. J'aime le style, les personnages, l'histoire, tout. Tout est mené de main de maître.
Ca me plait beaucoup alors je vais embrayer sur les autres nouvelles.


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