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Dugenou
8/2/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour KURT,
Un homme à la vie sans éclat, sans histoire, bien qu'orphelin, se découvre une mère - par courrier - laquelle entreprend de lui faire découvrir sa 'préhistoire', sa génèse pourrait-on dire. Soit... bien qu'une question se pose : comment est-elle sûre qu'il est bien son fils, si elle a accouché sous X ? Mais bon, sans lettre expliquant sa situation familiale (le déshonneur d'être enceinte jeune, et hors mariage, typique d'une mentalité pas si lointaine) au moment d'accoucher, pas de prétexte au déroulement de l'histoire. C'est bien écrit, avec toutefois une broutille dans l'initiale du personnage principal, à la fin du troisième paragraphe, "Arthur D." au lieu d'"Arthur K." |
jeanphi
8/2/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour,
La réalité que vous décrivez est très forte, l'attention extrême de Arthur pour autrui, sa misogynie latente, son besoin de préserver une vie intime, le retour de sa maman tel une héroïne qui n'a pas forcément conscience de la destruction qu'elle a fait subir à son enfant. La lecture est triste et accompagne très bien le lecteur dans les aspects émotionnels, en cela je rejoins le commentaire précédent, c'est bien écrit. Les effets de cassure du récit, avec un côté fractal, marquent bien la distance entre les personnages. |
Malitorne
8/2/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
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Un peu court pour réussir à faire quelque chose de consistant, de crédible surtout. J’ai du mal à croire en cette mère qui adresse un manuscrit à son fils abandonné, puis le coup de fil en conclusion. L’idée n’est pas mauvaise mais aurait mérité d’être traité avec plus de profondeur, avec plus d’éléments qui maintiennent l’ensemble dans une histoire solide.
Le style est également déstabilisant, alterne sans raison phrases courtes et phrases longues, avec trop de répétitions pour un si petit format : « Arthur K. rougit de curiosité / les joues seulement rougies par le froid, Arthur K. s’était construit sur le néant. / Vers le néant sans doute. » Bref, un sentiment d’inachevé. |
AMitizix
10/2/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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J’ai plutôt bien aimé cette nouvelle.
Tout d’abord, le style est agréable, la lecture est fluide et sans anicroche, malgré le ton brusque et saccadé, qui est bien réussi pour instaurer l’ambiance de l’histoire. J’aime bien ce narrateur guilleret qui allie rapidement les idées qui défilent, cela permet de donner un ton agréable et vif à un sujet pourtant peu réjouissant. De même, les extraits des écrits maternels, dans le même style que la narration, sont bien composés et insérés dans le texte ; ils rendent agréablement cette aventure parallèle à l’intrigue et sa découverte. J’ai apprécié le fond de la nouvelle en général, l’idée n’est pas mauvaise, les quelques “tableaux” décrits sont agréables à lire (la salle de classe, la découverte de la lettre, par exemple). En revanche, je saisis moins l’intérêt de certaines scènes, notamment celle du rêve – peut-être n’était-il pas nécessaire d’introduire un élément aussi déroutant pour simplement signifier le passage du temps. Ou alors peut-être aurait-il été possible de le faire plus délicatement… en le liant avec la description du caractère de notre personnage principal par exemple ? Ou peut-être est-ce la mise en scène d’un caractère assez lubrique, mais je ne vois pas alors comment cet aspect s’inscrit dans l’histoire, quelle est son utilité – bref, cette scène m’a parue assez gratuite, même si la verve du narrateur la soutient tout de même un peu. Enfin, il me semble que la mise en scène de ce fils abandonné qui reçoit cette dernière lettre de sa mère aurait pu être un peu plus poussée, mieux décrite, plus longuement, en mettant plus l’accent sur les sentiments du narrateur aussi, pour que la nouvelle gagne en tension dramatique. Car, dès le sixième paragraphe au plus tard, si ce n’est vers le quatrième voire le troisième, le lecteur se doute assez bien du pourquoi de ces lettres et de la chute de la nouvelle, qui souffre alors d’un petit manque de suspense, de vivacité. Le dialogue qui prend place dans les dernières lignes de la nouvelle est assez irréaliste. Certes, on ressent bien cette atmosphère pesante, vaguement inhumaine, froide ; mais peut-être l’auteur va-t-il un peu trop loin dans l’exagération, car l’échange en devient, je le disais, inimaginable. En tout cas, j'apprécie la formule de la "préhistoire". Dans l’ensemble, j’ai tout de même apprécié ma lecture : on ne s’ennuie pas, le style est agréable, l’histoire est correcte. La chute est ironique, dans la continuation du reste de la nouvelle ; pourquoi pas ? L’humour noir est bienvenu. Merci pour cette lecture ! |
Skender
10/2/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Bonsoir,
Un texte très intéressant, à l'écriture puissante et maîtrisée. Le procédé qui consiste à entrecouper le récit du présent par des citations extraites du manuscrit envoyé par la mère, qui sont autant d'instantanés de sa vie passée, est astucieux et très efficace. Arthur K. que l'absence de nom de famille complet (à l'instar du héros du Procès de Kafka) semble condamner à la dépersonnalisation, fait soudain face à l'intrusion dans sa vie de cette mère qui l'a abandonné, peu de temps après sa naissance semblerait-il et qui lui raconte des épisodes de sa vie. J'insiste encore une fois sur la qualité de l'écriture avec beaucoup de formules fortes, "L'errance ne commencait pas, elle m'avait toujours habitée. Si j'avais su que l'orgueil nous isolerait une vie entière, j'aurais pris un plus grand sac à dos." J'ai simplement trouvé la fin de la nouvelle un peu abrupte, on peut comprendre la rage qu'Arthur ressent face à cette mère qui resurgit juste avant sa mort cependant celle-ci ne tente ni d'excuser l'abandon ni de demander une faveur quelconque à son fils, seulement de lui transmettre un témoignage car comme elle le dit, c'est tout ce qu'elle peut lui offrir. L'absence presque totale de compassion d'Arthur m'a paru un peu extrême mais cela ne modifie pas mon impression globablement très agréable vis à vis de cette nouvelle. Merci, Skender. |