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cherbiacuespe
13/1/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Voilà une histoire originale.
Le ton est monotone comme il est nécessaire. C'est raconté comme une sorte de témoignage, c'est un bon choix car on reste concentré sur le sujet, on veut savoir. Et à la fin on est pas déçu. On reste ainsi dans le mystère. Est-il interné pour garder le secret ou est-ce un halluciné qui a rêvé toute l'histoire. Beau travail sur les LTP que je ne connaissais pas. J'aime ces histoires d'après faits réels ou l'on remarque que les auteurs ont aussi fait un boulot d'enquête et de recherche afin de coller à la réalité (travail fastidieux et long généralement). C'est très peu remarqué, jamais signalé et encore moins félicité. Félicitation donc. Cherbi Acuespè En EL |
maria
14/1/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
même si j'ai trouvé le narrateur trop bavard sur sa vie familiale, je crois que l'auteur(e) a eu raison de la mettre en parallèle à son travail de scientifique. La lecture du texte est moins ardue pour les profanes à "la recherche physique et structure". J'ai trouvé la scène dans la chambre d'Angie, particulièrement bien écrite, poétique et visuelle. Le narrateur a été écarté des recherches parce que, me semble t-il, il a trouvé, en analysant les débris, "une gigantesque plume". Les autorités craignent qu'il ne dévoile la dangerosité de "cette guerre psychologique et sensorielle". Verrons-nous, lors de prochaines "collisions accidentelles", ces "petites orbites bruyantes" ? Pour que "la destruction de l'humanité se fait en silence" n'aie pas lieu, continuons donc à respecter "le pacte" avec les oiseaux ! J'ai trouvé cette nouvelle remarquable par la qualité, la justesse de son écriture, et par l'imagination de l'auteur(e) partie de connaissances scientifiques qui ne me semblent pas erronées. Merci pour le partage et à bientôt. Maria en E.L. |
Louison
27/1/2020
a aimé ce texte
Un peu
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La longueur de ce texte m'a vraiment rebutée, je n'avais pas envie de le lire.
Je l'ai lu tout de même et plusieurs fois. J'ai trouvé l'histoire intéressante, mais je pense que des coupes sont nécessaires. Trop d'informations inutiles à mon avis, qui n'apportent rien au récit. Bien sûr, l'auteur décide et reste maître de son œuvre, je n'émet qu'un humble avis. Louison en EL |
Mokhtar
4/2/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Donc pour ces volatiles venant d’ailleurs, le but final serait d’éliminer les humains de la terre. À mon humble avis, lesdits humains sont assez grands pour faire ça tout seuls. Les choses sont en route, grâce à quelques zoziaux à haut-de-forme qui oeuvrent avec ardeur.
Quant à considérer l’homme comme « définitivement nuisible à la galaxie »…c’est défendable. Il suffit de voir l’état de notre planète pour s’inquiéter de nos velléités à pousser le bouchon du côté de Mars ou Vénus pour y fourguer nos nuisances expansionnistes. Sont évoqués « les mauvais charmes et les perfides envoûtements » de ces êtres doués de capacités surnaturelles, mais on ne dénombre pas de victimes. On invoque des raisons majeures au silence des dirigeants politiques, tous d’accord (quelle utopie) pour se taire, mais rien ne permet d’évaluer ces raisons. Je ne m’accommode de l’irrationnel qu’en poésie ou dans l’art en général. Et la SF est pour moi une spécialité littéraire qui m’est aussi étrange qu’étrangère. Aussi je m’interdis d’émettre un avis définitif, et même je me sens obligé de bien noter ce texte d’un genre qui n’est pas ma tasse de thé. Nous sommes sur un site d’écriture, et il faut admettre que l’auteur rédige de façon très agréable, et qu’on suit aisément le développement de son affaire. La progression des faits sait habilement conditionner et intriguer le lecteur. Ma flèche réductrice concerne quelques longueurs un peu hors sujet comme l’immixtion dans l’histoire de sa belle-sœur agonisante et de la femme malade, dont je cherche en vain la raison (à moins que l’auteur se divertisse à lancer son lecteur sur de fausses pistes). Et je demeure maudissant mon esprit obtus qui m’empêche de donner sens à la scène lazarienne qui voit Angie marcher comme par miracle. Ne serait-elle pas (ou plus) de ce monde ? Mokhtar, en EL(si,si). |
plumette
4/2/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Une nouvelle remarquablement écrite, dont le soubassement scientifique est sûrement très documenté, mais trop loin de mes goûts et connaissances pour que je puisse le goûter comme il se devrait.
Dans la construction, l'alternance entre la vie personnelle de Chadwick et sa vie professionnelle m'a permis de reprendre ma respiration. Je suppose qu'il y a un lien entre les malheurs qui écrasent cette famille et cette guerre sensorielle, sinon comment comprendre cette accumulation? En écrivant cela, je me rends compte que je donne crédit à la réalité de cette surveillance des oiseaux-lunes et au complot. Ou alors, est-ce cette accumulation qui entraîne ce scientifique dans une sorte de délire? Il me semble que vous ne choisissez pas ! Et que vous laissez votre lecteur se dépatouiller avec cette histoire terriblement anxiogène. je em suis demandée le sens de ce "Bonjour" au début. A qui s'adresse le narrateur? Je crois que le texte est contemporain ( se passe en 2020) et j'ai été un peu surprise que le narrateur parle de carrière pour un cursus qui n' a commencé qu'en 2011. Mais c'est un détail!! beau travail! |
Anonyme
4/2/2020
a aimé ce texte
Bien
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l'idée d'une guerre d'un autre temps d'un autre lieu est originale...Votre style a quelque chose de charmant et légèrement suranné, vous racontez à la manière des auteurs fin du XIXème. et cela ne déplaît pas de le remettre au goût du jour. Le récit est long à se mettre en place cependant avec moult détails, beaucoup de phrases longues où le " et " " et" vient marquer la régularité et inviter au temps de respiration : en gros il manquent des virgules et des points dans certaines phrases. On pense à Hitchcock et ses oiseaux, Edgar ( sans d ) PoE et si le narrateur avait étudié à l'université de Miskatanovic, on aurait perçu quelque chose de Lovecraftien dans tout cela.
Dans l'ensemble et mises à part ces quelques remarques d'un humble non spécialiste de la littérature, on ressent une certaine maîtrise de l'écriture et je vous dis bravo pour ce moment. |
Tiramisu
4/2/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour,
Le fond est intéressant, crédible par son vocabulaire scientifique, par les aspects politiques également. On peut effectivement imaginer que face à un tel danger extraterrestre les politiques cacheraient ce risque au commun des mortels. Il y a une bonne montée du suspense que je trouve malgré tout assez tardive. Il faut en effet prendre son souffle pour commencer et continuer cette nouvelle, car le début est longuet. On commence par un bonjour sans savoir à qui il s'adresse. Peut être faut-il faire le lien avec la fin avec l'infirmier qui apporte un courrier. Le narrateur serait-il interné, et passerait son temps à écrire des courriers sans réel destinataire ? Ensuite, la biographie du narrateur, la liste des lieux, des services etc donnent sans doute une forme de crédibilité au texte mais renforce la lenteur à rentrer dans le vif du sujet. Donc, le suspense commence tard mais me tient en haleine. OVNI ou autre en tout cas ça y est, je suis captivée. L'histoire des oiseaux-lunes est originale et nous sort du chemin tout tracé des soucoupes volantes et autres aéronefs. Cela fait écho à l'état de notre Nature si maltraitée. Une forme de Nature serait plus forte, les oiseaux en forte diminution sur terre, auraient des grands frères féroces ...Pas mal du tout comme idée. La scène avec Angie somnanbule face aux oiseaux dans la nuit est superbe. Pour le reste, l'écriture pourrait être allégée, les phrases sont un peu longues ou répétitives, il me semble. Une question que vient faire la mort des parents d'Angie, la soeur dans le coma ? En quoi cela sert l'histoire, sont ce les oiseaux lunes les coupables ou bien toutes ces morts auraient contribué à déséquilibrer la psychologie du narrateur ? Merci pour cette lecture |
ours
6/2/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour
Voilà une nouvelle qui a du demander un sacré travail de recherche. Même si je vous avoue que l'entame ne m'a pas attiré : le MIT, les diplômes... Je me suis dit que l'auteur allait devoir tenir la route question connaissances scientifiques pour que le personnage reste crédible. Mais dans l'ensemble tout semble assez cohérent si ce n'est parfois la naïveté du personnage. Ce que j'ai le plus apprécié dans votre nouvelle, c'est l'incursion du fantastique particulièrement à la fin du récit qui donne un vrai élan presque lyrique me plongeant dans la psychologie du personnage et son interprétation du phénomène. Tout n'est pas dit explicitement, de fait je ne sais pas si le narrateur affabule, divague ou perd complètement la tête. Ce contraste avec le côté pur SF m'a plu. Dans l'ensemble j'ai passé un agréable moment de lecture même si j'ai parfois eu le sentiment que le récit pourrait être allégé. J'ai parfois eu l'impression de lire un roman dans le sens où il y a beaucoup de détails et d'informations qui ne servent pas directement l'histoire. Mais cela est affaire de goût. Bravo pour ce beau travail et merci du partage ! Edit : revue de l'appréciation, cela m'arrive quand un récit traîne un peu dans mon esprit et me fait réfléchir bien après la lecture. |
Anonyme
5/2/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour Monsieur Chadwick,
J'ai lu votre histoire. J'ai lu cette nouvelle à sa parution. Une très longue nouvelle, comme aime les écrire l'auteur. ^^ Comme tout texte riche, il faut s'en imprégner pour apprécier sa juste valeur. Car il ne s'agit pas d'une nouvelle de gare, vite lue et tout aussi vite oubliée, comme nous avons trop pris l'habitude d'en lire. Normal, me direz-vous dans cette société où le fast-consumérisme a été élevé au rang d'évangile. Ici, votre histoire, Monsieur Chadwick, est prenante et construite selon les règles de l'art pour préparer la chute glaçante. La première partie plante le décor d'une vie, comme celle que j'imagine chez les cadres sup' de la société américaine, immuable depuis au moins les années 50 (1950). Des études dans une université de bon aloi, un mariage heureux, un avenir professionnel et familial qui se dessine conforme à ce qui est attendu d'une vie, en quelque sorte banale, au mécanisme bien huilé. Un décor idéal en somme, comme pour mieux mettre en exergue toute l'horreur de la découverte qui va suivre. Et tout doucement, moment charnière du récit, au fur et à mesure que l'on découvre avec le narrateur la nouvelle mission qui lui est confiée, l'univers se met à basculer... La deuxième partie, à partir du coup de fil qui va entraîner le héros dans les incroyables découvertes de sa nouvelle mission, l'escalade des événements, quasi imperceptible, monte dans un crescendo subtil. - A ce propos, je salue le travail de sape bien mené par l'auteur qui nous entraîne subrepticement vers l'horreur finale. D'autant plus horreur, qu'elle est fort plausible. Comment ne pas, après avoir lu cette nouvelle, se mettre à regarder les oiseaux avec un relent d'inquiétude ? Elle est superbe la scène de la nuit où Angie se lève et marche comme envoûtée par les harpies. Harpies que découvre Edgar Allan (joli clin d’œil au Maître!) perchées sur les branches. Elle est le clou du spectacle pour moi. Une scène ou la Poésie se fond dans le Fantastique pour une hallucinante danse macabre. Ce que j'apprécie dans cette nouvelle, en plus d'applaudir la somme considérable du travail de documentation qui a été nécessaire pour rendre crédible ce récit, c'est la, ou plutôt les portes ouvertes offertes par l'auteur afin que chaque lecteur se laisse aller à toutes les hypothèses et déductions que son imagination plus ou moins débridée voudra bien échafauder. Pourquoi ne pas s'imaginer que les oiseaux-lune, ces oiseaux de malheur vivant parmi nous depuis si longtemps ont pris les rênes de nos destinées. Ainsi, l'accident des parents d'Angie, sa sœur miraculée mais dans le coma, la maladie d'Angie, elle-même... jusqu'à cet infirmier qui ressemble à un pigeon-ramier, et l'avenir de Monsieur Chadwick, à jamais obsédé par la réalité... L'histoire est prenante. Je la porte dans la tête depuis ma première lecture, hier matin, et à chaque fois que je regarde s'ébattre les oiseaux de mon jardin... Après une relecture, je vois d'un œil amusé, Rosie, la vieille perruche de maman, enterrée au fond du jardin de la maison familiale. Comme un léger appel du pied qui dirait ''attention, il va être question ici d'une histoire de plumes... '' et qui annoncerait le renversement de situation final... La SF n'est pas mon univers de prédilection, sauf lorsqu'elle s'immisce dans la réalité au point de donner des frissons, et surtout lorsqu'elle est, comme c'est le cas ici, menée par une plume de qualité. C'est toujours cela, une belle écriture, qui, ajoutée à la curiosité entraînera mon plaisir à la découverte de nouveaux horizons. Pour cela, et pour le reste, merci Lari. Cat |
Babefaon
6/2/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un texte assez long et bavard qui m'a un peu fait peur au début, je dois bien l'avouer. D'autant que je suis un peu hermétique à ce genre de sujets. Je me suis pourtant laissé embarquer sans difficulté au fil des lignes, car le sujet hormis qu'il soit très documenté est habilement mené. Rien à dire sur sa construction. Le texte très aéré et les allers-retours entre la vie personnelle et professionnelle du narrateur permettent de souffler un peu et de sortir un temps de l'intrigue principale. J'avoue aussi être un peu passé en accéléré sur certains passages, trop explicatifs à mon goût, ce qui m'amène à penser qu'il pourrait peut-être être allégé à certains endroits, mais cette réflexion n'engage que moi et il est possible que je me trompe, car je sais combien il est difficile parfois de trouver l'équilibre recherché. Merci pour ce bon moment, et au plaisir de vous lire à nouveau...
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Louis
7/2/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Deux lignes narratives sont suivies dans ce récit fantastique : l’une relative à la vie privée du narrateur, dans la dimension d’une histoire personnelle, l’autre relative à sa vie professionnelle, dans une dimension sociale et collective. La ligne d'une singularité, et l’autre celle d'une universalité.
Elles ne sont pas indépendantes l’une de l’autre, et l’on sent bien que l’une entraîne l’autre. Mais laquelle ? Laquelle est ligne directrice ? Le texte joue sur une ambiguïté, qui permet de donner la préséance soit à l’une, soit à l’autre. L’histoire est celle de corps célestes. Une histoire d’astres, une histoire d’oiseaux. Les oiseaux et les astres ont en commun de présider, selon les croyances traditionnelles, au destin des hommes. Dans les idées superstitieuses, dans l’astrologie, le destin de chacun serait gouverné par la position et le mouvement des astres. Quant aux oiseaux, ils étaient vus comme des signes qui augurent une destinée : « oiseaux de mauvais augure » : dit-on encore aujourd’hui. Les auspices se chargeaient d’observer le vol et le chant des oiseaux, et les augures lisaient l’avenir dans les entrailles des volatiles. La vie adulte du narrateur semble avoir commencé sous les meilleurs « auspices », et sous une « bonne étoile », elle prend fin quand des astres, précisément dans un ‘’désastre’’, deviennent oiseaux de mauvais augure. Dans la première ligne narratrice, le narrateur se présente en insistant sur la culture scientifique dont il est nourri, l’université parmi les plus prestigieuses qu’il a fréquentée ( le MIT de Cambridge), les diplômes supérieurs qu’il a obtenus ( ingénieur en géologie spécialisée dans l’aérospatiale ; doctorat en physique et géologie appliquée). On ne pourrait guère voir en lui un farfelu extravagant, fantasque et délirant, crédule naïf et irrationnel. Il est un astrophysicien, pas un astrologue. Sa carrière s’est faite dans un domaine scientifique élevé, on ne pourrait le soupçonner d’être un esprit faible et sans rigueur. Il est averti des « théories du complot », et ne confond pas science et science-fiction. Il donne ainsi des garanties de fiabilité : ce qu’il va découvrir, dans le cadre même de son activité professionnelle, doit être considéré comme fiable, véridique et authentique. Il lui faut ces garanties, car ce qu’il va relater n’est pas facile à croire, pas facile à admettre. Son récit, en effet, va se teinter de fantastique pour devenir tout à fait stupéfiant et incroyable, étrange autant qu’invraisemblable. Ainsi le plus fiable finira-t-il par engendrer l’incroyable, le plus crédible par insinuer le plus douteux, le plus rationnel par se mêler à l’irrationnel. Il fait le récit d’une découverte effarante, qui bouleverse l’identité même des choses, plus particulièrement des oiseaux : ces animaux volatiles ne sont pas ce qu’ils paraissent, ils sont des êtres extra-terrestres, voire même surnaturels ; ils n’ont pas la terre pour origine, mais un ailleurs indéterminé ; la gaieté de leur chant et leur allure inoffensive cachent des intentions hostiles, belliqueuses et destructrices. La « guerre des mondes » entre les oiseaux extra-terrestres et les hommes a déjà, selon lui, commencé depuis longtemps, mais sous un aspect inattendu, très éloigné des images qu’en donne la fiction : « la guerre ne se mène pas comme dans les films de science-fiction, à coups de pistolet ou de sabre laser. La destruction de l’humanité se fait en silence, aux yeux de tous, sans que personne ne s’en aperçoive. Dans notre réel, elle se déroule dans la douce discrétion et la douce illusion des gazouillis ». C’est tout un regard sur la réalité quotidienne qui se trouve bouleversé : l’ailleurs n’est pas au loin, à des années-lumière révélées par un télescope, mais ici ; l’autre est dans le même, et l’étrange dans la banalité du quotidien ; le drame se dissimule dans le doux et léger gazouillis des oiseaux. Tous les volatiles sont sur le modèle de ce corbeau du poème d’Edgar Poe, celui qui ne connaît qu’un seul mot : « Nevermore. » : « Jamais plus. » Les corps célestes, météorites, astéroïdes ou géocroiseurs se confondent avec ces autres corps vivants planant dans le ciel : les oiseaux. Tous sont des « oiseaux de malheur ». « Prophète ! — dis-je, — être de malheur ! oiseau ou démon ! toujours prophète ! » : s’écrie le narrateur de Raven, traduit par Baudelaire. Les astres étudiés par l’astronome rejoignent les astres de l’astrologie, et les oiseaux des ornithologues ceux des auspices et des augures dans une même fonction : annonciateurs de malheur, à la différence que les oiseaux-lunes ne sont plus seulement des signes, mais les causes mêmes du malheur qui survient. Comme un renversement du monde : le ciel était le lieu du parfait et de l’immuable, le « supra-lunaire » ; il campait le lieu du divin et le séjour des anges, il cède désormais la place aux profondeurs de la terre, à ce monde chtonien qui cache des êtres maléfiques et des enfers ; le dessous a pris la place du dessus, l’au-delà de l’ici-bas. «Être de malheur, oiseau ou démon ! ». Les événements de la vie privée du narrateur, dans ces conditions, ne sont pas indépendants des découvertes faites par le docteur Edgard Allan Chadwick, avatar à la fois d’Edgar Allan Poe, et du physicien James Chadwick, celui qui a découvert le neutron dans le noyau de l’atome, et participé à l’élaboration de la première bombe atomique, à Los Alamos, dans le cadre du projet Manhattan. Ces événements malheureux ne relèvent pas du pur hasard, mais sont provoqués par les "oiseaux de malheur". Il s’agit d’empêcher Chadwick de connaître la vérité et de la dévoiler. Leurs manœuvres d’intimidation vont jusqu’à tenter de ravir son épouse, après avoir provoqué la maladie qui l’empêche de marcher, et tentent de la transformer en oiseau, elle dont le nom sonne comme celui des anges : « Angie », confirmant le basculement entre le céleste et le chtonien. La rédaction et la diffusion de la lettre que le narrateur rédige, - adressée à tous et à chacun, une lettre aux humains - et qui constitue le contenu du texte, apparaît dès lors comme un acte héroïque, qui demande beaucoup de courage et de clairvoyance. C’est l’écriture elle-même, dans ces circonstances, comme porteuse de vérité, qui est un acte de pur héroïsme. La seule arme contre le fléau qui menace se trouve dans les mots, et la lumière qu’ils prodiguent, la prise de conscience qu’ils permettent, quand les autorités politiques, elles, ont choisi le silence, et voudraient aussi faire taire le narrateur. Si l’on accorde, en revanche, un primat à la deuxième ligne narrative, celle de la vie privée et de la subjectivité, alors le texte se lit autrement, et le rapport entre les deux lignes s’en trouve changé. Les malheurs qui s’abattent sur la famille du narrateur sont le fait du hasard. Ils n’ont pas de sens, mais le narrateur développe un délire interprétatif de type paranoïaque, dans lequel ils reçoivent une signification. Sa vision du monde change et s’introduit dans ce délire, quand le ciel cesse d’être « éternellement bleu », et apparaît « comme cousu d’étoiles déjà mortes, des étoiles très noires qui venaient obscurcir à jamais notre existence et tuer dans l’œuf tout espoir d’insouciance et de sérénité » ; quand les étoiles se transforment à ses yeux en oiseaux, et n’expriment qu’un Nevermore. La subjectivité délirante du scientifique a des conséquences sur l’interprétation des objets de sa recherche, et Chadwick se retrouve interné dans un hôpital psychiatrique. Le texte relève indéniablement d’une esthétique fantastique, même si le « genre fantastique » résiste à toute définition stricte. Pourtant, il possède une dimension sociale et politique. Chadwick, même s’il délire, sent bien que ce qui lui arrive déborde son cas personnel et les limites de son individualité. Par son nom et ce qu’il évoque, on peut penser que les oiseaux noirs qui planent sur l’humanité, menaçant de la détruire, ne sont autres que les armes nucléaires ; que la rationalité du monde portée à ses extrêmes par les technosciences n’engendre pas nécessairement le progrès, mais peut entraîner l’humanité à sa perte ; que l’imagination laissée à la seule raison génère des monstres (le peintre Goya avait titré l’une de ses œuvres : « Les Songes de la raison engendrent des monstres ») Le fantastique joue sur la gamme de la peur. Pourquoi cette peur ? Le récit fantastique n’a-t-il d’autre propos que de divertir le lecteur, de provoquer en lui peur, effarement, surprise, et toutes sortes d’émotions fortes, ce battement de cœur supplémentaire qui déloge l’homme de son quotidien, bien qu’il soit confortablement installé dans son fauteuil ? N’a-t-il pas aussi à nous faire peur, pour provoquer, hors texte, une réaction salutaire contre ce qui produit les « monstres » ? Merci Lariviere pour ce beau texte fantastique. |
Malitorne
7/2/2020
a aimé ce texte
Bien
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Il n’y a pas de doute, je vous préfère comme auteur de nouvelles que poète. Sur cette histoire j’ai pu vous suivre, au contraire de votre dernière poésie qui m’avait semblé bien abscons. J’ai beaucoup aimé les trois quarts du récit, l’imbrication entre science-fiction et vie quotidienne m’a apparu judicieuse. Si j’en crois les ressorts de l’intrigue les deux sont mêlés, mais c’est bien aussi de ne pas se focaliser que sur un genre, d’introduire du commun à côté du fantastique.
L’apparition des oiseaux-lunes dans l’espace est captivante, leur description, l’étrangeté du phénomène. C’est après, à mon avis, que ça se gâte. Vous n’avez su tenir l’originalité jusqu’au bout et êtes tombé dans trop de poncifs : le complot des gouvernements, des créatures extraterrestres donc forcément hostiles, la possession des esprits humains et animaux confuse. Tout s’embrouille, tout perd de sa clarté – le narrateur a-t-il perdu la raison ? – on dirait que vous avez eu du mal à finir l’histoire. Je regrette que vous ne soyez parvenu à conserver cette excellente idée de ptérodactyles cosmiques, incompréhensibles, pour la ramener vers un scénario somme toute banal. Malgré quelques phrases pesantes, le style est agréable et se parcourt sans difficulté. |
Robertus
7/2/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Lariviere
Comme beaucoup j'admire le travail de documentation, beaucoup de mots auraient dû cependant être explicités à mon avis mais comme il s'agit d'une lettre ç'aurait sûrement brisé l'effet voulu. Il y a déjà beaucoup de ce que je penses qui ont été dit dans commentaires précédents je ne vais donc pas m'appesantir. Je suis quelqu'un de très visuel et je voulais juste faire remarquer certains détails dans la scène très particulière avec Angie et la harpie. Vous la décrivez, au tout début de ce long paragraphe, comme étant " debout devant la fenêtre béante ", puis plus loin vous nous expliquez qu'elle marche lentement. Dans ma tête quelque chose s'est bloqué et je l'ai imaginée buter contre la fenêtre. Le choc initial aurait pu être de la voir d'abord marcher doucement pour arriver devant la fenêtre béante. J'imagine que visuellement, il était plus joli de commencer la description comme vous l'avez fait, mais à mon avis cette légère incohérence aurait pu être évitée. Un peu plus loin vers la fin, toute cette partie recèle quelques erreurs, à mon avis, d'ordre visuel encore : " C'est à ce moment que j'ai brusquement remarqué sur les branches du vieux chêne qui surplombait la terrasse les yeux énormes d'une espèce de harpie féroce qui fixait Angie intensément. " [ On arrive à un moment où le narrateur remarque " brusquement " les yeux d'une harpie " féroce " qui fixait ANGIE intensément ( sa femme ! ). Pour moi, le début de la phrase qui suit ne dépeint pas assez la gravité. Les termes utilisés sont trop lents à mon avis. ] ..." Tout autour , en regardant de plus près ou parce que mes propres yeux commençaient à s'habituer aux ténèbres, je constatai soudain que ce que j'avais pris pour de petits scintillements d'étoiles… " [ " en regardant de plus près " pour moi casse totalement le rythme et la tension, comme s'il ne semblait pas plus alarmé par ce qu'il avait vu avant. Je penses que commencer directement par " Je constatai soudain que ce que j'avais pris pour de petits scintillements d'étoiles… " aurait été plus judicieux.] [ Dans la même phrase plus loin le terme " orbites brillantes " est assez paradoxal. Déjà, je n'ai compris que plus tard que ces orbites étaient des orbites d'yeux. Je n'avais pas compris comment une orbite qui était un verbe de déplacement en astronomie pouvait être matériel. Puis, même comprenant cela, j'ai essayé de comprendre la suite : ] " ...sur les différents reliefs du sol étaient en réalité des milliers de petites orbites brillantes d'où couvaient dans un calme inquiétant autant de yeux d'un feu luisant, pointés en direction de la chambre à coucher… " [ déjà " de yeux " c'est difficile à lire ^^, ne dit-on pas " autant d'yeux " ?. Ensuite j'ai eu du mal à comprendre à cause du " sur les différents reliefs du sol " que les yeux étaient en fait à la fenêtre, c'est seulement trop loin qu'on voit " pointés en direction de la chambre " qu'on comprends que ça vient de l'extérieur. ] Enfin voilà, des chipoteries visuelles, qui servent peut-être, au final, à donner encore plus un aspect surréaliste à scène. Bravo pour cette nouvelle ! |
Pepito
9/2/2020
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Hello Larivière !
Style : débute façon curriculum vitae... et continue de même. Le tout bourré d'annotations d'école célèbres (aux US, bien sûr, parce que les E.T. ils atterrissent toujours aux US, c'est bien connu ;=) et galimatias scientifique. Pour les émotions, merci de prendre la file d'attente. Je dois avouer que je me suis ennuyé ferme et j'ai sauté la fin. Une histoire de zoziaux ? Le genre de SF qui fait détester la SF à ce qui ne connaissent pas la SF. "qui flottaient dans l'espace sur un plan horizontal." voilà une phrase qu'elle est drôle. ;-) Une autre fois surement. ^^ Pepito oiseau de mauvais augure... cui_cui_cui |
hersen
11/2/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Le point fort de cette nouvelle est certainement le flottement en guise de chute et c'est un aspect que j'aime beaucoup.
Car même après quelues temps, je me demande, même si je reste penchée du même côté. Un petit air de complot, assez bien posé, le vide autour d'un chercheur. et cela n'a rien d'irréel. on se demande beaucoup au sujet de ses recherches. Et découvrir en fin une obsession des oiseaux de malheur qui engendrent tout est bien vu. Qui veut abattre son chien l'accuse de la rage. Dans la narration, même si je peux comprendre pourquoi, la nouvelle trainaille un peu trop dans la description rigoureuse de la vie de ce couple. Il me semble qu'il y avait moyen de faire un tantinet moins long, car finalement, ce n'est pas une partie si captivante. En tant que lectrice, je reste trop longtemps dans l'expectative. La catégorie, c'est l'éternel problème. En choisissant l'une ou l'autre, SF ou fantastique, l'auteur y laisse malgré lui quelque chose, et c'est un peu dommage, comme c'est toujours le cas pour les textes qui peuvent entrer dans deux catégories. Mais aucune ne serait usurpée. Donc, un intérêt qui s'est accru au fil de ma lecture. merci de la lecture ! (mon éval tient compte d'une trop longue attente en début de texte) |