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Réalisme/Historique
larmerouge : métamorphose
 Publié le 16/05/07  -  8 commentaires  -  5540 caractères  -  85 lectures    Autres textes du même auteur

Juste le court texte d'un portrait un peu différent.


métamorphose


Je me rappelle d’une photographie que ma mère exhibait toujours, lorsqu’elle dînait chez des amies. La photo était comme enchaînée à sa main. Elle devait en être très fière. Je pense que je devais avoir deux ans. Le décor ? Une rue de Haute-Savoie.

Dessus, je n’étais pas encore gracieux, ou alors pas totalement. Ma mère avait toujours apprécié les cheveux longs. Même en étant un garçon j’y eus le droit. J’avais de belles boucles blondes, presque des anglaises. Chez les jeunes enfants, le blond rime avec le bleu. Et je ne dérogeais pas à cette règle. Mes yeux étaient bleus mais prenaient une douce nuance de gris. J’avais un visage rond, angélique comme l’on dit et une taille délicate.

Sur cette image, ma mère m’avait vêtu d’un petit ensemble blanc qu’elle affectionnait particulièrement, avec de jolies petites sandalettes marron.

C’était la belle époque, pleine d’insouciance, d’innocence, et d’inconscience. Je dus changer au fil du temps, comme tous. Jusqu’à mon arrivée au collège…


Cette période me transforma radicalement. Je passais du petit garçon sage et au regard d’ange, à un presque adolescent qui voulait entrer « dans les normes ». La sixième et ses tristes souvenirs, l’un des pires moments de ma vie (comme les trois années qui suivirent).

J’échangeai ma coupe de cheveux pour une très courte et en brosse. Cela inhiba le peu de charme que je détenais. J’étais devenu, avec le temps, trop maigre, trop chétif. Durant toutes ces années mon visage s’était allongé. Je perdais mes derniers traits d’enfant, et devenais un vrai ado, avec toutes les crises qui en découlaient.

Lors de la dernière année, j’avais grandi en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Pourquoi et comment je ne sais pas, mes parents étant tous deux petits. Mais n’allons pas chercher à comprendre les gènes ! Mon poids était devenu raisonnable. D’après ma mère, je rentrais dans les 18 nécessaires. Ce qu’étaient ces 18 je n’en savais rien.

Je pris la peine d’accompagner cette taille fine par une légère musculation au niveau des biceps, triceps, abdominaux, fessiers. Il ne me fallut pas énormément de séances pour obtenir le résultat escompté.


Arrivé aux grandes vacances, j’eus enfin une sorte de mini illumination. Je me rendis enfin compte que je suivais des règles aveuglément, et que ces dernières ne me correspondaient pas. Alors, au cours de ma première année de lycée, je laissais de nouveau mes cheveux devenir longs. Avec le temps leur couleur avait pris une teinte blond foncé, presque châtain.

J’entretenais du mieux que je pouvais mes boucles. J’étais enfin moi. Un androgyne. Mais je ne me trouvais que partiellement beau. Je remarquais encore mes traits d’adolescent trop gros. Mon front était large, j’essayais de le cacher au maximum derrière des mèches. Mes sourcils me semblaient épais, deux ou trois épilations s’imposeraient bientôt. Mes yeux n’avaient pas encore choisi leur couleur définitive. Le centre marron, le tour gris et entre deux du vert. Mon nez quant à lui était énorme. Enfin je le voyais énorme. L’on me faisait remarquer qu’il paraissait être cassé. Ce que j’appréciais le plus chez moi à cette époque, restait ma bouche, mes lèvres et ma langue, car elles plaisaient autant aux femmes, qu’aux hommes. Mon corps me satisfaisait pleinement, à part peut-être mes mains, fort striées.


Dans ma vie j’aurais encore deux visages différents. Celui de l’âge adulte, où toutes mes lignes seront devenues fines, mon gros nez aurait disparu grâce à la chirurgie. Oui, elle fait vraiment des miracles ! Mes yeux auront opté pour le gris. Mes cheveux se seront assombris pour devenir acajou comme ma mère-grand. Ils seront défrisés et lissés quotidiennement. J’aurai gardé ma taille plaisante. Je pourrai même, si l’envie me prend, devenir une femme. Une robe, un peu plus de maquillage accompagné d’un soutien-gorge rembourré.

Je trouverai cette période la plus belle de ma vie. Je serai à mon paroxysme, le plus beau. Androgyne à souhait, je plairai aux regards des hommes.


Mais le temps passera, les années s’évanouiront dans le passé. D’abord la venue de la cinquantaine et ses premières rides, puis sept décennies de vécu. Je serai là, regrettant le passé. Mélancolique de mes beaux jours. Cela fera longtemps que je ne me regarderai plus dans le miroir. Je n’y prêterai plus attention et de toute façon je ne me reconnaîtrai certainement pas. La vieillesse aura apporté avec elle son lot de rides et de kilos. Mon visage aura perdu sa douceur. Le temps aura passé et aura également marqué mon corps par des millions de rides. Je me laisserai pousser la barbe qui accompagnera mes longs cheveux blancs. Je jouerai au père noël pour mes petits enfants, si j’en ai.

Et malgré le peu de sport que j’essaierai de faire, la peau de mon ventre tombera en lambeaux ainsi que celle de mes fesses.

Je ne serai pas un homme à me lamenter. Je décrirai simplement cette réalité.


Si j’avais été un homme, j’aurais été celui là.

Je sais, très chère psychologue, que vous ne pensiez peut-être pas trouver un journal intime comme celui-ci. Vous auriez aimé que je me lamente sur moi-même tout en faisant des mini autoportraits journaliers. Pour que vous sachiez comment je me regarde. Je n’ai pas pu. Me transformant en homme pour vous faire mon autoportrait idéal. J’espère juste ne pas avoir détruit votre pauvre analyse de moi.


LE 10/03/06 de 20h30 à 22h50

Dans un jardin sous la pluie

(Je suis homme)


A rendre pour le 11/03/06 à 9h


 
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   Tchollos   
16/5/2007
Je suis insensible à ce genre de récit et pourtant j'ai lu jusqu'au bout. Pourquoi? Je ne sais pas trop, parce que c'est bien écrit, oui, c'est évident, mais aussi parce qu'il y a quelque chose de captivant, de profond. Une longue description de traits physiques, pfff, ça ne devrait pas me toucher, j'ai toujours détesté ça, et pourtant votre sensibilité rayonne, envoûte presque, la fin du texte justifie les moyens ;)

Ce n'est pas parfait mais on pressent le talent, la complexité de l'imagination. Vous êtes plutôt jeune si j'ai bien compris, et même si il y a encore du boulot, vous méritez des encouragements. Un grand Bravo.

   Aliceane   
16/5/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Moi je n'aime pas trop la caricature : la mauvaise psy, le hors "norme" qui se situe forcément dans l'être mi homme-mi femme, soit le côté androgyne, le bisexuel surtout à tendance homo.
Je n'ai pas non plus apprécié la description de la vieillesse tellement "violente" dans le vocabulaire et surtout naïve, ceci dit j'ai bien en tête qu'il s'agit d'un récit subjectif alors ça passe.

J'avoue que je me suis demandée ce que voulait exactement nous faire passer ce récit (notamment les passages de la fin incompréhensible, cf "à rendre le..."; s'agit-il d'un devoir ?), même si je n'ai pas de réponse et que ce récit-portrait n'est pas tout à fait de mon goût (sur le fond), je dois dire que c'est assez bien écrit.

Par contre, attention aux temps. Je sais que conditionnel et futur ont malheureusement été confondus.

   Ninjavert   
16/5/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↓
L'idée d'un autoportrait visionné à travers le temps est originale mais je dois avouer que je n'ai pas vraiment accroché non plus... Pourtant c'est bien écrit malgré quelques maladresses ici ou là, le texte est fluide et très imagé. On visualise parfaitement le visage du narrateur au fil du temps, ce qui est pourtant un exercice de style assez délicat.
Peut être les clichés que j'ai également trouvé pesants (Aliceane les a bien résumés) ou le fait que je n'ai pas bien perçu la finalité de la chose (s'il y en a une) m'ont rendu un peu hermétique à la sensibilité du récit qui est malgré tout présente.
Pour résumer, je dirais que la forme est très encourageante, mais que j'ai trouvé l'ensemble trop "transparent" pour en être vraiment touché...

Bon courage en tout cas, il y a un réel potentiel !

   passiflore   
24/5/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Le thème de l'évolution de l'être à travers le temps a souvent été exploité en littérature mais interpelle toujours autant. Le sujet était donc difficile à traiter. C'est peut-être voulu par l'auteur, mais l'atmosphère du texte est un peu trop triste à mon goût, en tout cas, le personnage ne semble pas forcément heureux dans ses choix et l'idée de la photographie, au tout début, aurait pu être exploitée,à nouveau, au cours du récit. J'ai été intéressée par le devenir du personnage à travers son histoire et le temps.Bonne continuation d'écriture!

   Ten   
4/6/2007
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Mon opinion sur ce texte a fait une pyramide. Oui, une pyramide, il est peut-être tard mais j'ai encore toute ma raison. =)

Le début m'a semblé banal et sans grand intérêt, jusqu'au moment où le narrateur parle de lui comme il se verrait. Ce passage m'a semblé vraiment intéressant car je pensais qu'il était rédigé au futur, et non au conditionel. Ca rendait la scène dramatique et ça m'a plu. Jusqu'au moment où je me suis rendue compte qu'il s'agissait d'un compte rendu pour une psy. Tout est retombé, c'est dommage. Je pense que si le texte était revu, il pourrait être très bon.

Le pire, c'est lorsque j'ai remarqué que mon passage si plaisant était finalement au conditionnel.
C'est là que ma pyramide est devenue une ligne.
Des petites choses à revoir, car l'idée est bonne.

   Ama   
8/6/2007
Je ne fais pas de longs commentaires parce qu'ils l'ont très bien dit et que ça rejoint à peu près ce que j'ai ressenti. Je croyais aussi qu'il s'agissait de futur. Sur la forme, ce n'est pas mal du tout, c'est clair et on ne trébuche pas souvent. Mais pour le fond, c'est bizarrement triste et surtout, trop rempli de clichés. Comme "C’était la belle époque, pleine d’insouciance, d’innocence, et d’inconscience." (qu'est-ce que j'exècre entendre dire ça ^^ Freud a dit : "l'enfant est un pervers polymorphe", je crois qu'il nous en faut prendre de la graine) ou comme l'image du psy qui est révélée par le texte.

Enfin, voilà, peut-être que ton écriture gagnerait tout à un sujet plus adapté à ta plume. C'est une hypothèse, mais peut-être que ce sujet-là t'es soit éloigné, soit, au contraire, trop proche.

   Maëlle   
10/6/2007
Bon. Là, pour moi, on a un personnage en quéte d'histoire. Il a un avantage énorme: une vie presque compléte, de l'enfance à la vieillesse, quand la plupart des personnaeg n'habite que le présent. Gardez le, précieusement, et un jour vous trouverez l'histoire qui est la sienne. Il ne restera qu'a l'écrire.

   Anonyme   
22/12/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Pas séduit du tout par ce texte.
Je n'ai pas aimé l'écriture et je n'ai pas compris l'intention de l'auteur. Je suis resté complètement en dehors, sauf à voir à la fin, une manifestation de mauvaise humeur d'un adolescent en quête d'identité.
Mais ça n'a pas suffi à m'intéresser et je n'ai pas trouvé dans l'écriture de quoi me convaincre.


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