Salut,

Un texte expérimental qui montre encore que quelque soit la disposition des lettres d'un mot, si la première lettre et la dernière sont à leur place, le cerveau peut le lire sans avoir besoin de les mettre en ordre.

Voici votre texte à l'endroit :

Ils sont loin les beaux jours, attendons le printemps.

Le thème du concours invite au dérapage

Et ma plume ose encor griffonner une page

Pour sonder un ami, le pourrai-je longtemps ?



Avec toi chacun sait, jamais de contretemps.

Une idée évoquée et hop ! sans babillage

Tu règles les accrocs, jamais de cafouillage.

Pour nous les paresseux, nous en sommes contents.



Ton savoir surprenant comble notre ignorance

Tu réponds aux tracas toujours avec aisance

Soit ! mais ton cerveau gauche est-il bien réceptif ?



Si tu lis ce sonnet et le comprends sans peine

Et s’il est retenu, alors là, quelle aubaine !

Ce serait m’a-t-on dit un test très positif.



Ce n’est qu’un canular, certains diront :« foutaise » !

Mais si tu réussis… j’en retiens l’hypothèse,

Je serais clairement fier et admiratif.





Ecrire un texte court de mille caractères

Je l’apprends sur le tard, c’est inhabituel ;

Et me voilà contraint pour plaire au rituel

D’inventer un quatrain fortuit dans mes repères.

Voilà ; rien de nouveau sous le soleil !

Merci pour le partage !

On comprend vite le côté "atypique". C'est demandé par le thème du concours. Après, pour faire du littéraire (demandé aussi) avec des lettres en désordre, c'est difficile.

Je n'ai pas adhéré.

Désolé. Il paraît que l'ordre des lettres n'empêche pas la compréhension. Certes. Enfin, c'est bien possible. Mais l'esthétique en souffre.

Je trouve que ce texte va bien dans l'esprit du concours. Il me rappelle la théorie sur la capacité du cerveau à réorganiser les mots même si les lettres sont placées différemment.

La première strophe remise dans l'ordre donne le ton:
"Ils sont loin les beaux jours, attendons le printemps.
Le thème du concours invite au dérapage
Et ma plume ose encor griffonner une page
Pour sonder un ami, le pourrai-je longtemps"

La suite vaut la lecture, parce que justement le texte va jusqu'au bout de son délire et que finalement, l'impression graphique rend ce texte cubiste.
C'est joueur.

L'exercice est connu certes, mais la découverte de ce texte de bon matin est fort sympathique.
Le plaisir qu'a pris l'auteur à écrire se partage en tant que lecteur et les pointes d'humour sont distillées avec justesse (lecture globale, rimes, quatrain supplémentaire).

Cimer bouceaup ourp vetro extet.
(Pas besoin de bien placer la première et la dernière lettre si on a le contexte)

Je rejoins ici les commentaires de Wancyrs et Donaldo : mon cerveau n'a eu aucun mal à déchiffrer le texte !
Sans pour autant la trouver particulièrement inventive, je salue la démarche d'écriture singulière et vraiment inhabituelle.
Mais surtout, ce qui m'a le plus mise en joie, c'est d'imaginer le sourire malicieux qui a dû se dessiner sur le visage de l'auteur (ou auteure) au fur et à mesure de la rédaction.
Canular, peut-être, foutaise, non. C'est juste roublard et j'aime beaucoup.
(D'ailleurs rien que pour le cocasse du titre...)

bonjour concurrent
décidément la recette fait des émules, et ce vocabulaire que l'on retrouve dans des exercices pour la mémoire, me surprend plus qu'il me déplaît.
NB en fait, plutôt facile à déchiffrer, mais comment juger du résultat ?
on sourit souvent, à la vue de ces drôles de mots ( ftousaie ), mais je ne saurais noter.
Il n'en demeure pas moins un sacré boulot, dont le fruit entre bien dans le thème.

Je ne commenterai pas tous les textes du concours, mais il faut bien que j'en choisisse quelques-uns sous peine de passer pour un déserteur! Je prends d'abord celui-ci parce qu'il illustre bien les écueils qui ont fait sombrer pas mal de ces courts dans les méandres de l'oubli pour moi.

Je ne vois pas ce que le procédé apporte au texte. Les questions que je me pose pour essayer de déceler l'intérêt de la proposition sont: en quoi est-ce que ça rend la lecture plus prenante, plus intéressante ? Quel sens ça pourrait apporter ? quel symbolisme ça pourrait construire? etc...
En l'état, c'est de "l'originalité" pour l'originalité. C'est faire de l'atypique juste pour rentrer dans les cases, ce qui est quand même paradoxal. Proposer quelque chose d'inhabituel peut être intéressant et novateur, à condition que cela serve un but. Ici, c'est juste une démonstration d'un fait déjà connu sur la plasticité cérébrale: oui, un texte "mélangé" se lit sans trop de difficulté à condition de préserver la position des premières et dernières lettres de chaque mot. Si c'était une découverte de l'auteur, bien sûr, j'applaudirais des quatre membres.

Mais ce qu'il manque au texte pour moi, c'est une façon de se servir de cette constatation plutôt que de se contenter de l'afficher assez platement. Quelques exemples de ce qui aurait pu en faire une proposition intéressante pour moi, juste pour illustrer mon propos:

1) Jouer sur le réarrangement des lettres pour suggérer d'autres mots qui étofferaient le texte de manière pertinente et enrichiraient la symbolique (ex: "miroir"-> "moriir" permettrait de colorer un reflet d'une sonorité évoquant maintenant la mort). Voire des phrases entières à doubles sens. Pas facile.
2) Se servir du mélange pour multiplier les assonances ou créer d'autres jeux intéressants sur les sonorités. En l'état, le texte réécrit est imprononçable et j'ai du mal à voir en quoi c'est une plus-value.
3) Se jouer des règles classiques (dont le poème original se revendique peut-être). Il aurait été intéressant par exemple de faire exception à la règle de mélange, mécaniquement respectée, pour "s’il est reetnu, aolrs là". Mélanger la dernière lettre de "retenu" permettrait de lever le hiatus original. User de ce genres de procédés pour créer des élisions, changer le nombre de pieds, corriger des "fautes" de prosodie etc... pourrait être un clin d'oeil amusant.
4) Une adéquation entre le fond et la forme. Le procédé resterait léger à mon goût mais serait au moins un peu soutenu par un poème qui parlerait de maladie mentale, de sénescence, de chaos, d'entropie, ou que sais-je encore. Dans cet ordre d'idée, le mélange pourrait apparaître par gradation, pour suggérer une déliquescence par exemple.
5) Aboutir à une renversement avec un vers final "in-mélangeable" fait exclusivement de mots de 3 lettres ou moins (du genre "Et je le dis, en un cri sec: à bas cet art!")
etc...

Tous ces exemples sont là simplement afin d'essayer d'illustrer ce qui manque à ce texte pour être littéraire selon moi: il aurait fallu qu'il se serve du mélange pour exprimer, pour créer quelque chose. Autrement le procédé paraît un peu automatique et gratuit.

Autre aspect qui me paraît assez symptomatique de ces textes concours: le poème original n'est pas très abouti (à mon avis du moins). C'est plutôt un exercice de versification formel qui se contente de parler de sa propre conception et de son rejet probable. Il ne présente pas beaucoup de poésie en soi et je ne peux m'empêcher de penser que ce concours a peut-être un peu été perçu comme la catégorie "rebut" à la fois des nouvelles et de la poésie.

En bref, je trouve que c'est un texte un peu faible sur lequel on a surimposé un artifice assez gratuit pour pouvoir le qualifier d'atypique, sans que ça n'apporte de rélle plus-value pour un lecteur. Du coup, je lis sans bien comprendre le projet.

Je ne connais pas l’intention de l’auteur, mais le poème montre en premier lieu que le changement de l’ordre des lettres au sein d’un mot n’affecte pas radicalement la compréhension, surtout lorsqu’il est placé dans le contexte d’une phrase, d’un vers (C’est donc ça la typoglicémie !). Mais la musique du mot est chamboulée et le dessin qu’il produit sur la page, sensiblement différent du mot-source, lui confère aussi une charge émotive différente. Aussi le sens n’est-il pas tout à fait identique. Dans le « piretmps », j’entends : pire temps. Dans « grioeffnnr », j’entends « grief ». Dans « jruos » je crois lire jurons… je pourrais continuer, mais tout plaisant que soit ce procédé, les exemples que j’ai donnés n’aboutissent à rien de construit dans le contexte.
Je lis aussi dans le corps du texte une autocritique : « Puor nuos les prssaeeux, nous en somems coentnts. » (déjà en germe dans le titre : « bête », que je lis dans le sens d’idiot). Les « prssaeeux » = paresseux ? Tiens, j’ai cru voir voler des passereaux phraseurs ! J’aurais bien voulu en savoir davantage à leur propos mais mes élucubrations tombent à plat, dommage.
J’ai remarqué également que le correcteur automatique est capable, autant que moi, de remettre les lettres dans l’ordre. C’est un peu la limite du texte et ma grosse réserve : il se traduit trop vite et je n’ai pas lu dans sa globalité un autre poème que cette traduction.
Après ce pavé bien trop sérieux, je tiens tout de même à dire que ma lecture a été ludique avant tout. Je découvre que ma dyslexie galopante s’accommode très bien de cette écriture. Et les cacophonies de consonnes m’ont été particulièrement agréables à la prononciation.
Merci pour cette participation au concours.

Hello,

Désolé si je suis négatif, mais je n'ai pas trouvé grand intérêt à cette lecture.
L'exercise linguistique proposé par l'auteur de Experquision d'outremarge était pour moi beaucoup plus enrichissant intellectuellement, car il s'apparentait au défrichage/déchiffrage d'une langue étrangère.
Ici non, l'exercice est vite résolu, et le propos est mièvre, il n'a pas ce côté mordant et revendicatif de l'autre..

Je suis plutôt habile pour déchiffrer les textes dans lesquels les lettres sont mélangées ; l'idée est brillante, c'est du laborinis à l'état pur. Ce texte est original, audacieux, rempli de petits défis là où c'est nécessaire !

Un cerecixe dont j’erogni la levaru réttairile msai dont je sisu qu’il est stradiyant.
Un sumatement de bno natmi c’est rujutorso nbo à nepred.
J'imae nebi.

Tirascel

Bravo pour l'expérimentation!

le concours invitait clairement à aller dans cette direction.

Mais , pour moi c'est illisible ( bien que lisible objectivement!) , du moins je n'ai pas envie de faire le moindre effort pour reconstituer le mot dont les lettres sont en désordre.

j'espère que vous vous êtes amusé à ce jeu!

Bonne chance pour le concours!