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Sentimental/Romanesque
Louie : To the moon and back
 Publié le 11/05/18  -  13 commentaires  -  2800 caractères  -  195 lectures    Autres textes du même auteur

Une nuit d'été.


To the moon and back


Mais pourquoi te raconter tout cela ?


C’est un soir sans lune et sans étoile. Une nuit comme il y en a souvent. Une nuit bleue parée pour tout éclat de celui du réverbère du trottoir d’en face. On est couchés. Moi dans tes bras, toi dans les miens. Une de ces étreintes où les bras s’emmêlent et l’on ne sait plus où commence l’autre et où on finit. Je te dis « je me sens seule ». Tu me réponds « désolé ». Mes yeux piquent. La fenêtre ouverte pousse jusqu’à nous ses bruits de rue, comme pour s’en débarrasser. Le ronronnement mécanique au loin, mix de voitures, d’avions, d’éoliennes et de toutes les machines de l’humanité. Le vent aussi, qui souffle ses chansons pour qui souhaite l’entendre. Les ronflements du voisin, visqueux et aspirés. Il y a des morceaux que l’on n’oublie pas. Les murs sont fins et le silence épais.

Je te parle de l’odeur de la nuit. Mon odeur préférée. Je la sens dans mes cheveux, je la sens dans le pelage d’un félin nocturne. Elle est fraîche, ambrée, caverneuse. Toujours la même, face à la mer iodée ou au cœur de la cité. En hiver ou en été. Douce, fraîche, une odeur de liberté. Tu réponds juste « hmm ». Un M allongé qui ne traduit aucune pensée. Un M que tu dis souvent, ces derniers temps. Le regard ailleurs, tu es déjà loin. Je ne sais pas pourquoi te raconter tout cela.


— Je me sens seule.


Le silence étouffe. J’ai chaud. D’un coup d’un seul. Une bouffée qui a éclos dans mon ventre. Une vague de chaleur qui se propage, mes joues, mes hanches, mes pieds, mes reins, mes mains, partout j’ai chaud. Je repousse la couette. L’air est frais sur ma peau nue, salvateur. Je suis en nage et la sueur coule dans mes yeux, qui débordent.


— C’est la sueur. Ça pique.

— Je sais.


Moi je ne sais pas si tu réponds à ma première ou ma deuxième phrase. Mais ça je ne te le dis pas. J’ai peur. Ça non plus je ne le dis pas. Je me sens lâche. Pleutre. Comme si les années avaient gommé mon armure, émoussé mon courage, élimé mes envies.

Alors ça je te le dis. En vrac. Dans tous les sens. Je prends une grande inspiration. Je ne sais pas si j’ai envie de me battre. Si j’en ai la force. J’ai peur. Je me sens seule. Tu es loin. Tu n’es pas là. Pas avec moi. « Je ne t’aime plus », c’est ce que me disent tes yeux. Ton corps. Tes étreintes sont mécaniques. Résiduelles. Je ne comprends plus tes Mmm. Les ai-je vraiment compris un jour ? Je dis tout et toi rien du tout. Seuls tes yeux grands ouverts, si blancs dans la nuit, trahissent ton attention. J’aurais pu croire que tu dormais. Ta poitrine se soulève à peine et tu retiens ton souffle. Et puis, je le remarque. Cet éclat humide au coin de ton œil. Et tu me racontes tout. Sans filtre. Ta voix déraille mais tu continues. Tu me racontes, mais moi, je ne le raconterai pas. Pas ce secret-là.


 
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   plumette   
16/4/2018
 a aimé ce texte 
Pas
Quand je lis ce genre de texte, j'ai l'impression qu'il ne m'est pas destinée , à moi lectrice, mais qu'il fait partie d'une histoire intime que la narratrice n'a pas vraiment envie de partager.
C'est un petit instant, peut-être un instant de vérité pour les amants dont il est question, mais je n'y comprend pas grand chose.
Oui, on peut se sentir seul(e) dans les bras de l'autre, il est des étreintes qui ne rapprochent pas , oui, c'est assez bien retranscrit ici, mais cela fait-il une histoire? Cet instantané me laisse perplexe, car je n'arrive pas à l' interpréter cet ne sait pas à quoi le raccrocher. Il se termine sur une note un peu dramatique ( une révélation et un secret gardé) qui pourrait être le début de l'histoire.

Je vous encourage à développer pour que le lecteur se sente un peu plus concerné.

Bonne continuation

Plumette

   PierrickBatello   
23/4/2018
 a aimé ce texte 
Pas
C'est l'introduction d'un texte. Car ce que j'ai envie de lire, c'est justement "ce secret-là". C'est un peu facile de s'arrêter là. Dommage.

Car j'ai noté quelques jolies phrases: les murs sont fins et le silence épais. On sent une volonté de faire intervenir les 5 sens: l'odeur de la nuit et de la sueur, les bruits de la rue et le silence, la chaleur de la peau... ce qui est très bon. Dommage. Un peu de courage, racontez-nous ce secret la prochaine fois!

   Jean-Claude   
25/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Une petite tranche d'émotion si vraie avec une fin... en suspens.
J'avais peur d'un texte "Sentimental/Romanesque", très court de surcroît.
Mais j'ai été entraîné.
Et je n'ai donc rien à dire de plus.

Au plaisir de vous (re)lire
JC

   Robot   
11/5/2018
 a aimé ce texte 
Pas
D'abord je cherche l'utilité du titre anglais ? Quelle est sa justification littéraire ?

Ensuite, une grande frustration aprés la lecture d'un texte qui ne raconte rien, l'impression d'avoir été entraîné (trompé) sur la marchandise. Un peu comme si on m'avait donné une pochette surprise dont on aurait retiré le contenu.

Hors de la description d'une ambiance avec des images et des impressions qui ne dépassent pas ce qu'on lit dans de nombreuses nouvelles, j'aurais apprécié de savoir pourquoi la narratrice se sentait seule malgré cette relation intime.

J'ai l'impression d'une intro, un peu comme l'extrait qu'on peut lire sur la quatrième de couverture pour appâter le lecteur.

   in-flight   
11/5/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
"Tu me racontes, mais moi, je ne le raconterai pas. Pas ce secret-là."

Je pense qu'il faut en conclure que le type passe à table (il avoue sa tromperie) et que la narratrice elle ne veut pas se livrer sur sa faute.

Il y a une belle économie de moyens pour nous faire sentir l'ambiance pesante (je me sens seul.. Désolé / Et puis, je le remarque. Cet éclat humide au coin de ton œil) mais aussi quelques tournures maladroites (mix de voitures, d’avions, d’éoliennes et de toutes les machines de l’humanité / Une nuit bleue parée pour tout éclat de celui du réverbère du trottoir d’en face.)

Évidemment c'est bien trop court pour que le lecteur puisse avoir une quelconque empathie pour les personnages.

   Donaldo75   
11/5/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Louie,

J'ai beaucoup aimé ce texte finement ciselé à coups d'émotions retenues.

Il y a de la prose poétique dans le début.
Puis, le dialogue lance le sujet.

C'est fort parce que réaliste.
Minimaliste.
Pourquoi en faire des tonnes ?

"Alors ça je te le dis. En vrac. Dans tous les sens. Je prends une grande inspiration. Je ne sais pas si j’ai envie de me battre. Si j’en ai la force. J’ai peur. Je me sens seule. Tu es loin. Tu n’es pas là. Pas avec moi. « Je ne t’aime plus », c’est ce que me disent tes yeux."
Tout est dit, non ?

Bravo !

   Perle-Hingaud   
11/5/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ce court texte contient beaucoup pour moi.
Pour résumer: bien écrit, poétique, des tas de non-dits, une fin légèrement mystérieuse (est-elle malade ? y a-t-il autre chose ?).
J'ai lu en EL, mon commentaire était le suivant:
Je trouve ce texte poétique: "Une nuit bleue parée pour tout éclat de celui du réverbère du trottoir d’en face." : je visualise très bien et ça me plait, ça m'évoque des ambiances de romans japonais.
Il y les bruits, bien présents, qui sont intéressants.
Les odeurs.
Le "mmm": je trouve cette réponse très réaliste de la part d'un amant qui s'intéresse, mais pas trop.
La vague de chaleur est intrigante: est-elle débordée par ses hormones, malade, ou a-t-elle simplement chaud ? Si elle est malade, ça renvoie à la fin du texte, le secret qu'elle ne dira pas.
J'aime bien l'idée qu'elle se demande à quelle phrase il répond: là aussi, je trouve cette partie bien vue, ce n'est pas une pensée toute plaquée.
"Pleutre": quelqu'un qui utilise "pleutre" dans un texte a d'emblée ma sympathie, c'est un mot peu courant.

Je ne comprends pas trop bien la fin, c'est pour moi un bémol. Lui parle, elle non.

Le lecteur est un peu tenu à distance, mais le narrateur a une vraie existence, la scène pour moi "vit". J'aime bien aussi, je crois, parce que le rythme convient à ce qu'elle évoque, calme, lent.

Merci pour cette lecture, Louie !

   Synoon   
11/5/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai beaucoup aimé le début. Bien écrit, on se laisse prendre à l'ambiance, la solitude, la tristesse, ce silence des intervenants comblé par des descriptions hachées. J'en ai laissé mon esprit vagabonder pour créer ma propre fin, pour m'approprier l'histoire, la rendre plausible dans la continuité de celle de ma propre vie.

Est-ce pour cela que je n'ai pas vraiment apprécié la fin proposée ? Ou parce qu'elle n'explique pas grand chose ?
Aussi, je trouve que l'enchaînement entre le silence et le monologue du "tu" est manqué. Ce "et" ("et tu me racontes tout") ne retranscrit à mes yeux pas bien la transition. Le fond me fait imaginer une explosion de paroles, libérées d'un coup après avoir été trop longtemps retenues, là où ce "et" me fait penser plus à une transition fluide, hésitante, réfléchie.
Enfin, même s'il n'est pas raconté, un petit indice pour savoir quel genre de secret c'est serait vraiment bienvenu. (il l'a trompée ? Il ne l'aime plus et en est triste ? Elle est malade (comme dit dans un autre commentaire) ? Il est malade ? Etc.) Comme dit dans les autres commentaires, le lecteur n'a pas l'impression qu'un secret est pudiquement conservé, mais plutôt qu'on le jette (le lecteur) parce qu'on n'a plus besoin de lui.

   Lulu   
12/5/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Louie,

J'ai été sceptique au départ, du fait de la brièveté du texte..., mais j'ai aimé parcourir l'ensemble, tant l'instant décrit est empli de silences bien retranscrit. On devine aisément la scène, sans précision, pourtant, sur le décor.

J'ai bien aimé, à ce titre, ce dialogue hésitant entre les deux personnages et le dénouement que j'attendais, s'agissant d'une nouvelle, avec une surprise... et n'ai pas été déçue, pour ma part. En effet, j'imagine tant de choses dans ce que révèle le compagnon de la narratrice. J'imagine des choses graves sans forcément de rapport avec elle... Et pour moi, cette ouverture sur l'imaginaire du lecteur, est une force de cette forme d'écriture, toute tracée dans l'implicite.

J'ai juste buté sur "Moi dans tes bras, toi dans les miens", au début du texte. Il m'a semblé que c'était mal formulé, ou que cela aurait pu être plus recherché. J'aurais bien vu juste "Enlacés." Enfin, je ne sais... A vous de voir...

Quant au titre, il ne m'avait pas attirée. Je ne le comprenais pas, et ne suis toujours pas sûre de le saisir, bien que j'aie jeté un œil sur les traductions proposées sur Internet. J'aime assez l'anglais, mais je n'en vois pas ici la pertinence. S'il y avait eu une allusion ou une référence dans le texte même, cela aurait été plus logique, mais là je ne vois vraiment pas pourquoi vous avez fait ce choix.

Enfin, j'aime assez cette écriture simple. Le texte étant court, on se rattache à son efficacité.

Mes encouragements pour la suite.

   GillesP   
12/5/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une jolie écriture d'un moment d'intimité qui n'en est pas un, en réalité. J'aime bien la fin ouverte, quand l'homme raconte à sa compagne ce qu'elle sait déjà avec ses sens. Il ne l'aime vraisemblablement plus, c'est ce que j'imagine qu'il lui dit. Il a quelqu'un d'autre, peut-être, et la honte d'avoir été remplacée empêche la narratrice de dévoiler ce secret. C'est ce que mon imaginaire se plaît à mettre sur le non-dit. Sans doute que chaque lecteur peut combler l'implicite comme il l'entend.
Il y a de la délicatesse dans ce texte, dans la manière dont il est écrit.

En revanche, certains éléments me semblent un peu convenus, comme la façon dont l'environnement est évoqué (les bruits de la rue, le voisin qui ronfle...).

Je n'ai pas compris le titre.

Au plaisir de vous relire.

   Bidis   
13/5/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Beaucoup d'atmosphère dans ce petit moment d'incommunicabilité entre un homme et une femme. Qui se suffit à lui-même et pourquoi pas ? Je verrais bien cela dans un recueil de moments de vie, entre joie et solitude, entre petits bonheurs et grands malheurs...
J'ai beaucoup beaucoup aimé l'image : "La fenêtre ouverte pousse jusqu’à nous ses bruits de rue, comme pour s’en débarrasser". Ce n'est pas facile de trouver le moyen d'exprimer une sensation. Cette phrase est une bonne trouvaille, je trouve.
Par contre, une petite chose m'a gênée :
- "et l’on ne sait plus où commence l’autre et où on finit" : j'aurais préféré "où commence l'autre, où l'on finit" ou plus encore : "où commence l'autre, ou finit l'un". De toute façon "é ou on", triple hiatus, ce n'est pas joli. D'où la restriction dans mon évaluation.

   Anonyme   
13/5/2018
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,
Trop court ou trop peu d'informations, cette nouvelle est quelque peu ennuyeuse, et la vie ne semble pas y être réellement. Juste des mots, même collés les uns aux autres harmonieusement, ne font pas forcément une histoire. Là, on ne sait pas bien qui est qui, où l'on veut en venir, et ouf, heureusement en fait que c'est très court car l'attention se serait rapidement carapatée.
Et puis, il y a un petit truc qui m'a interpellé, ou que je n'ai pas compris: "... bruits de rue... ronronnement mécanique...mix de voitures, d’avions, d’éoliennes et de toutes les machines de l’humanité.... Le vent aussi, qui souffle... Les ronflements du voisin..." Et après cette énumération de sons, on parle à peine plus loin d'un "silence épais". Moi comme "silence", j'appellerais plutôt cela des nuisances sonores.
Désolé.

   Anonyme   
20/5/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Bonjour,

Mon premier commentaire pour dire que j'ai trouvé ça extrêmement réussi.

Je crois que cela fait un écho particulièrement criant en moi, et n'est ce pas au fond la vocation de n'importe quelle histoire sentimentale que d'appeler le lecteur à ressentir en lui-même les échecs et les soubresauts amoureux, puisque l'amour nous le vivons tous au moins une fois, même seul(e).

Je ressens ce petit texte comme une description de l'inégalité entre deux personnes qui s'aiment, inégale sensibilité, inégale manière de se battre pour l'autre, frustration, très profonde tristesse. Quand l'amour fait plus de mal que de bien. Quand il est la promesse du tragique, et qu'il n'apporte que le silence, les "mhmm" et la lassitude du temps qui lutte contre la poésie amoureuse.

Au plaisir de vous relire,

Antoine


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