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ANIMAL
7/3/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Le monde du narrateur, agrémenté de mots, décoré de phrases, bâti de confusion mentale, nous emporte au gré de cette nouvelle qui se lit avec grand plaisir.
On ignore quel est le vécu de cet homme pour qu'il se soit égaré dans cet univers étrange et attachant, pour qu'il ait totalement perdu le contact avec ses semblables et la réalité. Et je dois dire que je tremble un peu pour cette femme si elle est réelle et qu'il la retrouve au hasard des rues. Car je m'attendais à ce que la folie douce du narrateur se transforme en folie meurtrière et qu'il plante vraiment son couteau pour voir si du sang coule ou s'il s'agit d'une créature de papier. Folie, quand tu nous tiens... Une belle histoire d'écorché vif contée dans un langage choisi. Je serais bien en peine de citer un passage préféré car chaque phrase se savoure à sa façon. Si j'ai une critique à faire, c'est la longueur. Après la scène forte de la tentation de tuer, j'aurais vu une chute plus brève et plus brutale (par exemple au lieu de rester passif et d'attendre son retour la chercher activement). Je verrai bien ce texte dans la nouvelle rubrique "récit poétique" car ici il y a beaucoup de poésie, c'est incontestable. |
maria
10/3/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour,
Je me suis tout de suite sentie bien dans "cet appartement meublé de mots". Et la description qu'en fait celui qui "écoutais l'existence entre substantifs et adjectifs" est savoureuse. J'ai lu le texte lentement, sans ennui ; j'ai souvent écarquillé les yeux d'étonnement. Ce fut une lecture très agréable. Les phrases sont belles, poétiques. L'auteur(e) joue avec le sens et le son des mots. Il n'y a pas de temps mort, l'image cherche le mot, et vice-versa. "J 'étais en rature" : a priori cela ne veut rien dire, et pourtant, c'est avec ces mots que je définirai le personnage. Il l'a vue, Elle, "de sa lucarne entre les mots", il devait "se cogner au monde" pour "attester sa vie". Je n'ai pas voulu donner de la réalité, de la vraisemblance à son escapade, car comme lui "mes yeux hallucinés me firent voir une scène étrange", a laquelle j'ai été ravie d'assister. Mille mercis à l'auteur(e) pour beau dépaysement littéraire. Maria en E.L. |
Pouet
3/4/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Bjr,
comme Diogène d'Oenanda qui fit graver sur les murs de la ville la philosophie d'Epicure... Comme une prémonition où un rêve enchaîné en cliquetis de sentiments s'écrira malgré lui sur les feuillets d'Hypnos. Et ainsi, comme l'envers des pages de ce livre envolé - ce Marietta de grâce- le tourbillon de l'âme: "Enfonce-toi dans l'inconnu qui creuse... Oblige-toi à tournoyer..." Il faudrait écrire le réel. Il faudrait. Marcher vers. Enfouir le Monde au fond des mondes, se fondre en un bourdonnement universel: le miel des maux coulant au sucré de la solitude. Même si les mots ne sont pas l'être. L'éblouissement est une vision, la fugacité éternelle aux battements du coeur, demeure le souvenir en cendre lumineuse. Plus que la trace: le glissement. Mais l'existence ne s'efface pas avec une gomme. Les murs ont des oreilles qui susurrent des yeux: les sens n'ont de constance que dans l'aller-retour. Tout ce qui doit être écrit ne doit pas être lu. La perception de soi dans le tissu de l'autre s'habille d'espérance et de petits bonheurs. Quand une femme se fait flamme de son autodafé. L'évidence évidée... (La liberté existe, la preuve: je peux l'écrire.) ............................................................ Bravo pour ce texte ciselé, cette écriture riche et évocatrice, excavatrice: ces perceptions multiples de l'intériorité. |
Anonyme
3/4/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour Louis,
J'ai adoré votre nouvelle : la maison des mots est une idée fantastique, fantastiquement évoquée, on aimerait y vivre; en revanche, l'idée de perforer le réel ou l'irréel avec un couteau fait froid dans le dos... Vous créez un univers poétique dans lequel il fait bon se glisser. Vos phrases sont élégantes, vos références ( Malévitch ) donnent envie de voir mieux. Vous avez su créer un style neuf, très différent de celui du " saut", texte que j'avais aussi bcp aimé. Vous avez su " faire parler le monde." Merci pour ce voyage |
plumette
4/4/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour Louis
je suis entrée avec gourmandise dans cet appartement meublé de mots, toute la première partie du texte où le narrateur se crée un monde avec les mots a trouvé un très fort écho en moi. Et puis, il semble que cet univers a ses limites, qu'il lui faut emprunter un chemin ( oenada) pour aller à la rencontre de l'autre. Une femme qu'il fait exister par les mots mais qui se dérobe au point de le sortir de son refuge et de le confronter à l'extérieur. Ce voyage a la rencontre de Marietta passe encore par les livres, sur cet aspect de votre texte, j'ai été un peu moins conquise. Il y a cependant une magie de la langue, soutenue, avec des phrases charnues. ce qui me frappe, c'est que vous arrivez à donner chair aux mots, qu'une sensualité ce dégage de cette rencontre éthérée. surprenant! envoûtant! un texte que je relirai, que je pense devoir déguster à petites doses pour en apprécier toute la saveur. Merci pour ce partage Plumette |
Vincente
4/4/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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J'allais écrire : ce poème m'a emporté dans son maelström enchanteur… En fait, je ne sais plus trop où j'en suis à la suite de ces mots microcosmiques qui redessinent une langue ineffable. Car sur le papier, pas de poème… pas plus que de maelström, mais alors pourquoi cet enchantement ?
L'emprise sur le lecteur est poétique, dans ce monde où le mot va faire sang et sens. Ici l'immatérialité théorique de la langue construit pourtant une réalité physique de lettres ; quand le narrateur déclare : " Cet appartement, je l’avais meublé de mots… Je logeais au coin d’une longue phrase. " ou " Par-delà les paroles emmurées, figées, hiératiques, grouillait une vie dans une agitation incessante, tumultes et turbulences dont je m’étais écarté, en retrait de tout. " (fascinante inflexion de l'auteur proposant l'explosivité de ces "mots emmurés"). Ce qui fascine dans ce récit, c'est la fusion/confusion entre celui qui ressent la présence des lettres et le pouvoir qu'elles ont sur lui ; comme si la situation habituelle s'inversait, le géniteur du verbe devenant en quelque sorte le dépendant de celui-ci, comme sa conséquence et non sa source. Cependant celui qui pense et écrit est bien celui qui les fait vivre, mais elles ne sont rien sans lui et lui rien sans elles, il serait plus logique de parler d'interdépendance. Pourtant, pourrait-il vivre sans elles, son dépouillement semble tellement insoutenable… ? La progression narrative affirme une adroite maîtrise où l'on se sent happé d'un paragraphe à l'autre. J'ai adopté sans réserve les enchaînements des différentes séquences, et à part dans deux passages où j'avouerais avoir senti poindre un trop, celui du couteau pour faire saigner la femme… ! un peu excessif tout de même, et celui-ci " Je me voyais dans un vertige, alpiniste d’un nouveau genre, escaladeur de lettres,…/… d’une bulle à l’autre d’univers. ", je n'ai eu qu'à me laisser porter, et même plutôt à me laisser tirer, attirer. Quelques passages d'incises parmi les plus savoureuses : " Je logeais au coin d’une longue phrase." "Je m’attardais chaque jour devant cette fissure entre les mots, cette ouverture dans l’inachèvement du discours. " "Chez moi, dans ma demeure, tout me causait en permanence, je n’habitais pas le silence." "…un chemin pas très long pavé de mots, …" "…elle se glissa derrière le paravent de mes mots emmurés." "Le soir, je l’observais en écriture, et elle dansait sous mes yeux, corps et graphie d’une valse orthographe, cœur et graphie d’une émotion, …" "J’étais en rature. Tous les mots barraient mon corps, l’emprisonnaient derrière des barreaux. De mille traits, je m’étais biffé. Il fallait tout corriger dans ma vie, et il fallait encore se rebiffer. Je me suis glissé hors des paroles murales désormais rayées…" "… le verre de cognac était vide, solitaire sur la table du bar, dérisoire cristallin laissant entrevoir les reflets des passants dans les vitrines du café-bar,…" Je suis impressionné par la posture magicienne de l'auteur. Magicienne mais sans artifice. Car tout se tient dans cette attitude, bien plus que crédible, l'expression est fantastique, au sens insolite, incroyable mais pourtant si accessible qu'elle en est perceptible de façon "quasi" réaliste. Ainsi je vois un magicien mais aussi un jongleur capable de faire virevolter les "quasi". |
Donaldo75
4/4/2020
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Louis,
Autant le dire tout de go, je ne suis pas un fan de ce type de texte dont l’écriture est un long exercice stylistique. Cependant, j’applaudis des deux mains devant le résultat qui démontre une maîtrise de la langue, de l’écriture et un style peu communs sur Oniris. Contrairement à d’autres, je ne la verrais pas dans la nouvelle catégorie « récit poétique » et je pense que ce n’est pas ton intention. Elle tire sa force de sa narration qui ne raconte pas une histoire, en tout cas pas dans le sens traditionnel porté à ce genre qu’est la nouvelle. Elle est plus intérieure, un peu comme un dialogue, à l’instar de ce que Dostoïevski donnait à méditer à ses lecteurs dans certains intermèdes de ses longs romans. Cette narration décline une réelle tonalité, avec l’usage de formules presque poétiques mais surtout stylisées qui en renforce la matière, la rend très littéraire et pas seulement narrative. Ce n’est pas l’histoire ou le ressort dramatique qui porte cet ensemble mais l’écriture. C’est le point fort de cette nouvelle mais également – à mon goût, je ne suis pas détenteur de la vérité ultime – son point faible. Merci pour le partage. |
Anonyme
11/4/2020
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Bonjour Louis,
Pas de note pour moi car l'exercice stylistique m'a, bien que mené avec virtuosité et brio, dérouté...je m'explique... Combien de fois les mots "mur," ( cinq fois dans les sept premières lignes) "fenêtre", "livre", "rue" etc...sont répétés...? On frôle l'overdose par moment et l"étouffement/suffocation pour cette âme confinée matériellement et psychologiquement dans son livre monde, une prison aux accents Kafkaiens pas vraiment libératrice et cloisonnée où la folie guette le narrateur. On comprend où veut aller le narrateur/auteur qui se délecte, de venelles en venelles, tel un virtuose génial, de métaphores en allégories en passant par la rue des oxymores et des "chiaro oscuro", des allusions, avec des effets de répétitions, (répétitions qui deviennent lourdes) à l'image de la recherche de l'être aimé, quête qui semble obsessionnelle, compulsive, quasi maladive, désespérée... Pesez par exemple ceci: "Mes murs se lisaient, pareils aux feuillets d’un livre ouvert"... Quelques redondances : " Déçu puis dépité..." Ce n'est pas pareil? Utilisations tantôt du passé simple tantôt de l'imparfait... J'ai l'intime conviction subjective,que l'auteur se livre à un exercice, amusant et divertissant certes qui consiste au travers d'un texte, à intégrer coûte que coûte, tous les mots du lexique et champ lexical de la littérature/poésie/ponctuation...parfois, on le sent, à coups de marteau et de burin...obstinément, comme un exercice qu'on s'impose, à l'instar d'un vers en poésie auquel on veut 12 pieds, pas un de plus ou de moins...sinon c'est raté; tant et si bien que le texte manque de naturel... Personnellement je le ressens de manière excessive, le travail d'agencement des mots, l'acharnement...une recherche trop méticuleuse...pour causer des effets. Les mots s'enchaînent causant une ivresse, une euphorie hallucinatoire du lecteur/lectrice difficile à maîtriser, un voyage vertigineux dans le tunnel et les couloirs de la septième dimension, entre les frontières du réel et du virtuel, d’où l'on ne sort totalement indemne. N'est ce pas là justement le problème, le grand péché de ce texte, en envoyer un peu trop...? Votre mérite pour ce texte travaillé tel un ouvrage au long cours, avoir inventé un genre, un mix, mélangez dans un shaker poésie et littérature et on obtient la poético-littérature...ou poético-nouvelle Pas vraiment fan de ce mariage, du bébé, ni de ce néo-genre... pour ma part. Mais bravo pour ce travail!! J'ai pensé à LIGEIA d'Edgar Allan Poe... |
hersen
4/4/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Il faut, à un moment où à un autre, sortir du mot obsessionnel pour se mêler à ce qui fait le mot : la vie, non pas écrite sur un mur ou dessinée sur la moquette, mais la vraie vie, l'humain.
Car seul ce dernier aura le pouvoir d'alimenter la source des mots. Sans lui, plus de mots. Essentiels s'entend. Puisque le mot ne peut être destiné qu'aux humains dans leur faculté, plus ou moins facile, de communiquer pour assouvir leur nécessité d'amour, leur nécessité émotionnelle. Je suis, Louis, complètement subjuguée par ton sujet. Il y a une vérité douloureuse, s'enfermer dans les mots n'est pas la solution, il faut pouvoir les crier à quelqu'un pour qu'ils existent, pour qu'ils résonnent. Par contre, il me semble que par "le trop dire", tu diminues l'impact de ton propos. Est-ce parce que je suis du genre à aimer la parcimonie dans ma propre écriture ? je ne sais pas, je ne crois pas que c'en soit la raison. Je suis prise dans une ambiance, que tu sais parfaitement entretenir, mais paradoxalement, cette ambiance (trop ?) prégnante m'empêche un ressenti que, sur le coup de la lecture, j'aurais aimé plus fort. Ceci dit, je ne vais pas mentir : l'impact reste très fort ensuite et pour longtemps, c'est un texte qui marque durablement. Comme la slow life, la slow food, c'est de la slow writing. Et elle a bien des vertus d'apaisement. Elle fait sens dans une contre-vie de "fast". Merci Louis pour ce texte si plein de tes mots ! |
emju
4/4/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Merci pour cette nouvelle très originale ; j'ai adoré. Il y a un travail extraordinaire dans son élaboration, quel talent ! Un homme solitaire qui crée un monde d'un autre monde, un bouquin-studio. Il y reste enfermé entre quatre pages, avec pour amis, les mots, les virgules, les points étoilés. Sa quête de l'extérieur est un jeu de piste ponctué des mots de la vie. Puis, apparaît Marietta, sa muse éphémère, réalité crue dans un univers de lettres, d'imagination et de points d'interrogation.
Que dire de plus, c'est magnifique. Merci de m'avoir fait passer un excellent moment de lecture. |
in-flight
5/4/2020
a aimé ce texte
Bien ↓
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Quand c'est un texte de Louis, on sait qu'il faut mettre la nappe sur la table et sortir les verres en cristal ;) On devine qu'on va déguster un texte de garde et que le palais va en prendre pour son grade.
Avec ce récit, je retrouve l'univers "flottant" de l'auteur, un monde où le réel est fragile, comme poussé au bord du précipice. Ici, on nous dépeint une folie toute littéraire qui peu à peu va se mêler à une romance. Mais s'enfermer dans les mots, c'est s'enfermer dans les maux et le retour au réel va être une étape douloureuse pour le narrateur. Au passage, Belle idée que de nommer le chemin personnel du narrateur aussi bien sur le plan de la langue que sur le plan du sens. Cependant, J'avoue avoir été un peu dérouté du fond à cause de la forme. On ne peut pas reprocher à un auteur d'être à la recherche du "bon mot", mais jai trouvé ça voyant ce coup-ci (ça ne dépend pas forcément de vous: un lecteur est traversé par différents états d'esprit qui influencent sa lecture au moment de sa rencontre avec le texte en question). Bref, je ne garderais pas en bouche la même intensité qu'après la lecture de Sangomar (que je recommande vivement à ceux qui ne l'ont pas encore lue) ou de La chose. Un bel exercice de style qui trouvera son public. |
emilia
6/4/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Un récit captivant dans son déroulement et qui nous transporte dans l’univers imaginaire du narrateur « emmuré » par les mots en paroles et par l’écriture, « en retrait de tout ». Un besoin de confrontation entre l’enfermement intérieur et le monde tel qu’il existe à l’extérieur, avec ces « mots de la vie » qu’offre la « fenêtre » et son invitation à découvrir, explorer…
Un personnage féminin se dessine progressivement comme en « filigrane » pour s’éloigner dans « l’ineffable », la rendant inaccessible, « ombre fugitive » de nom inconnu, « littéralement belle » et littérairement aussi quand « les mots dansent au rythme de l’âme musicale des grammaires… » Cette femme devenue « personnage central de mon livre-maison » est observée, guettée, attendue… jusqu’à devenir une quête obsessionnelle engendrant la folie : « J’étais en rature », faisant « éventrer les paroles et « passer à travers leurs corps » pour atteindre « cette part de réalité manquante que les mots ne peuvent nommer », en cherchant à « ne pas permettre cette collusion inévitable entre langage et idées, entre illusion et rationalité. Face aux « pages sur fond de béton de la ville » et ses enseignes « flashantes », chercher « juste à la sentir, l’éprouver dans ma chair… », se « cogner au monde » dans cette « extériorité insurmontable » entre les extrêmes, entre le « trop plein et le vide », quand survient « l’accident d’un corps à corps » et la rencontre avec « Elle » et « son champ magnétique », « assise à la terrasse d’un bar » avec cette belle image d’un livre « effeuillé » à ses côtés, qui s’envole en « oiseaux de papier » conduisant à cette interrogation : est-elle « un être de chair ou un produit halluciné de mots rêveurs » ? Une question troublante qui pousse le narrateur à la tentation du délire de la violence : « fallait-il la tuer pour attester sa vie ? », soulignant le non-sens d’un esprit confus en proie au « vertige » d’une vision vers « l’incommensurable » orienté vers « toujours plus haut vers le ciel », ascension d’une architecture à la rencontre non pas de trous noirs, mais de « vers poétiques » Une autre question cruciale : comment « discipliner ce flux chaotique », cet « océan de lettres en ilots de sens ? » qui finit par livrer au lecteur un prénom en clair « Marietta », moment évoquant en filigrane le fameux poème de Verlaine et son étrange « Rêve familier », jusqu’à « l’inflexion de la voix chère… », qui envahit le narrateur de sa poésie au point d’entrer en transe par « la mélodie des mots », ses « rimes, musique d’allitérations et assonances » produisant des « frissons » et un « ravissement majeur » face à celle qui « attend l’effusion d’existence derrière la porte des mots… », mais qui disparaît « évaporée, évanouie, non plus fantôme qui hante les livres », mais espoir d’une future réalité… Une nouvelle prégnante, traitant de la création, du rapport de l’auteur avec l’ensemble des caractéristiques de l’écriture, la tension et le pouvoir des mots qui donnent vie à une certaine magie, dans ce style particulier à l’auteur, une langue riche et dense qui « danse », dans l’aspiration d’une âme au monologue intérieur ayant besoin d’illimité pour inférer le sens à partir de la forme en permettant le déploiement et la variation sur la même subjectivité focalisatrice, avec maestria… |
Anonyme
6/4/2020
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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''On écrit sur les murs la force de nos rêves... On écrit sur les murs pour que l'amour se lève'' dit la chanson...
On écrit sur les murs tel Diogène, qui explique comment atteindre la vie heureuse, et le chemin qui y mène... Mais à condition d'accepter la première fin d'un monde pour y parvenir. J'ai compris Marietta comme la personnification de l'envie qui pousse, inexorable, à sortir de soi (?) On devrait donner des ailes au passionnément pour qu'il exprime au plus près ce que j'ai ressenti abordant à peine les premières lignes de ce texte magnifique. Ce plus que parfait morceau de rêve qui m'invite à un voyage familier au milieu des mots, du sang, et de leurs " lunes en virgules... ". Merci infiniment, Louis, pour cette envolée fouillant dans ses moindres méandres un appartement meublé de phrases, qui nous porte jusqu'à sa fenêtre ''fissure entre les mots'', pour finir par jeter plus qu'un ''regard furtif sur le monde '' J'aimerais avoir votre talent d'analyseur pour exprimer tout ce que vous m'avez donné à ressentir, à creuser... Merci, pour votre belle écriture, et pour la superbe balade en pays connu, Merci, pour avoir été mon chemin d'œnanda, "cette ouverture dans l’inachèvement du discours", Merci, pour tout ce qu'il reste encore à découvrir à chaque détour de vos mots. Cat |
Marite
6/4/2020
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Etourdissante cette nouvelle qui nous emporte dans un tourbillon de mots, d'idées et d'images défilant sous nos yeux à toute allure. Aspirée dès le début comme par une tornade je n'ai pu m'en détacher qu'au dernier mot, un peu groggy ... (c'est un premier contact avec ce genre d'écriture). Impossible de mettre une appréciation en dépit de la qualité du style et finalement de l'ensemble car, tenir en haleine le lecteur de cette manière c'est une prouesse, enfin c'est ce que je pense à mon niveau.
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jfmoods
29/4/2020
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Cette nouvelle se présente comme une très belle parabole sur la création littéraire et ses aléas.
Dans la première partie (de "J'avais écrit..." à "... passer à travers leurs corps"), le narrateur nous présente son cadre de vie : un appartement au troisième étage d'un immeuble. Depuis sa fenêtre, il observe la ville. Son univers intérieur, fourmillant, est constitué d'une citadelle de mots. Un jour, il remarque une femme dans la rue. Fasciné, il la regarde passer chaque jour et tente de figurer par les mots son éblouissement. Cependant, cette femme si addictive demeure fuyante sous la plume. Puis elle ne réapparaît plus. Dans la seconde partie de la nouvelle (de "J'errais dans la ville" à la fin de la nouvelle), le narrateur part à la recherche de la femme réelle afin de lui donner une texture, une identité de papier. Il va quitter sa zone de confort pour entrer dans un univers aveuglant, bruyant, agressif. Il finit par retrouver la femme à la terrasse d'un bar. Cependant, indéchiffrable, énigmatique, elle lui échappe, ne laissant derrière elle que son prénom : Marietta. Le personnage naîtra-t-il un jour à partir de ces huit lettres ? Merci pour ce partage ! |