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Luniknat : Autobiographie d'un Guerrier
 Publié le 25/07/07  -  4 commentaires  -  6297 caractères  -  30 lectures    Autres textes du même auteur

Je, tu, il (elle), nous, vous, ils (elles)...


Autobiographie d'un Guerrier


J’étais aspiré par un tourbillon, une espèce de courant violent et je n’étais pas seul. Nous étions toute une armée, tous plus vaillants les uns que les autres, et tous plus forts. Mais seul le premier aurait connu la gloire. J’ai fait comme tous ceux qui étaient là avant moi, je me suis battu pour prendre cette place prestigieuse… et je l’ai eue.


J’ai eu ce privilège d’entrer dans le royaume interdit, celui qui n’ouvre qu’une seule fois ses portes et qui n’accepte qu’un seul locataire. J’ai grandi dans ce royaume et j’ai évolué. Je suis devenu plus grand mais c’est pourtant là que tout a débuté…


Quelques mois plus tard, il était temps pour moi de quitter ce cocon et de conquérir d’autres territoires inconnus. Il était temps pour moi de connaître la vraie vie ! Mon univers a radicalement changé… Moi qui ai grandi seul, me voilà entouré par tout un tas de personnes. Moi qui ne connaissais rien aux couleurs, voici que mes yeux ont enfin pu goûter à tous ces plaisirs, moi qui ne savais rien des besoins, j’ai commencé à réclamer… Bref… en peu de temps je me suis adapté à ce nouvel environnement, qui allait être le mien pendant quelques années.


Le monde est à moi… Je continue de grandir et d’apprendre tout un tas de choses. Comme par exemple, le fait qu’il faille partager, sourire, être poli quand on nous donne quelque chose ou quand on le demande, dire « Bonjour » et « Au revoir » à chaque fois que l’on rencontre ou qu’on quitte quelqu’un.. J’ai appris qu’il fallait obéir. Puis j’ai appris aussi qu’il fallait se cultiver.


L’école a été pour moi une épreuve assez rude. Il a fallu se faire sa place aussi bien en classe que dans la cour de récréation. Les plus gentils se font attaquer par les plus sûrs d’eux. C’est la dure loi de la jungle. Ici, plus t’es fort et plus t’as de copains ! Alors il a fallu faire ça aussi… Puis j’ai remarqué que les plus intelligents étaient souvent aux premiers rangs et que c’est à ceux-ci que l’avenir promettait beaucoup, alors il a fallu se battre de nouveau pour être dans le hit-parade scolaire.


En entrant dans la dizaine, pourtant déjà épuisé par toutes les batailles que j’ai dû mener, j’ai vu encore d’autres choses. J’ai compris que dans la vie, il y avait plusieurs catégories de personnes : celles qui respectent les autres et celles qui ne les respectent pas. Là encore, il a fallu que je fasse un choix : savoir dans quelle case me ranger pour devenir quelqu’un.


Toutes ces épreuves passées, je ne cessais de m’enrichir, disons que je construisais ce que j’allais devenir… les filles commençaient à me dévisager et à chercher à me connaître un peu mieux. Là encore : être un baratineur pour les collectionner ? Ou être un honnête garçon et les respecter ?

De choix en choix, de circonstances en circonstances, je forgeais encore un peu plus mon identité.


Les diplômes en poche, il a fallu se battre pour décrocher un emploi. Encore une fois, j’étais moi parmi tant d’autres, tous encore plus vaillants et plus intéressants que les autres. Le poste obtenu, il a fallu démontrer que je méritais cette place et que j’étais à la hauteur des espérances des autres… Il fallait être sur tous les fronts, être dynamique, anticiper les évènements, trouver des solutions, bref, il fallait faire tout ce qui est difficile d’accomplir dans sa propre vie !…


En couple depuis quelque temps, il a fallu démontrer à madame que j’étais digne d’elle. J’ai appris qu’en ménage, il fallait chaque jour mériter sa compagne, la surprendre, faire comme si chaque jour était le jour de notre rencontre. C’est pas une mince affaire ! Mais franchement, ça en vaut la peine. J’ai appris le bonheur et j’ai adoré aimer.


Puis, de la même façon que j’ai atterri ici, j’ai donné le souffle à un petit bonhomme. Ma vie ne cesse de s’étoffer. Il a fallu que j’apprenne à mon gamin ce qu’on m’avait appris à moi. Et j’ai aussi compris que chacun était unique et que la vie s’accélérait encore un peu plus chaque seconde. Et à force d’apprendre tout un tas de choses, on oublie d’en profiter…


Enfin, les jours passent, il a fallu que je me fasse à l’idée que mon gosse ne serait pas comme moi, qu’il ne ferait pas les mêmes choix que les miens. Il a fallu que je me fasse à l’idée que ceux qui me ressemblent et qui me connaissent depuis longtemps étaient capables de me marcher dessus pour prendre mon job, ma femme et ma vie.


Je lutte, moi seul contre tous ces gens que je pensais être des amis et des frères. Je me retrouve face à une vérité difficile à assumer. Je suis entouré, mais je suis seul. Dans cette vie, on ne cesse de se battre pour arriver en tête ou pour se faire remarquer. Dans cette vie, on ne cesse de vouloir toujours plus que ce que l’on possède parce qu’on est envieux. Dans cette vie, il faut apprendre les choses pour grandir et devenir quelqu’un. Dans cette vie, même si on devient quelqu’un, il y a toujours un « quelqu’un d’autre » qui vient vous détruire…


Alors je me dis que finalement, si l’on veut avoir une identité dans cette existence, il faut être un minimum mauvais, il faut exiger certaines choses, il faut savoir dire non, être rancunier, ne pas avoir peur de voler ou mentir lorsque c’est nécessaire et savoir s’imposer lorsque notre ligne de vie est menacée. Ici, ceux qui veulent rester dignes et honnêtes jusqu’au bout sont ceux qui payent les pots cassés des autres. Ce sont ceux qui baissent les armes le plus rapidement et ce sont eux, les proies les plus faciles à déstabiliser.


Dans cette vie, il faut être un guerrier. Un acharné assoiffé de rage et d’orgueil pour se faire une place et tenter de la garder. Si l’on se contente de ce que l’on a, en faisant confiance aux autres et en pensant qu’on est à l’abri, tôt ou tard, toute notre existence s’effondre et la réalité n’en est que plus difficile à accepter.

Il faut se battre pour arriver dans ce monde, il faut se battre pour y rester suffisamment longtemps et quelque part, il faut aussi se battre pour quitter ce monde aussi dignement que possible… Seuls les Hommes capables de trouver cet équilibre entre le bien et le mal auront accompli cette dure mission et pourront enfin savourer le repos du guerrier. Pour les autres, il faudra probablement repartir au front jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un…


 
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   Cyberalx   
27/7/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un texte sur la façon de voir la vie ,discutable mais indéniablement bien écrit et décrit.

Il y a hélas des gens qui voient la vie comme un combat acharné, qui voient des victoires ou des défaites dans tous les aspects de la vie et j'imagine que lorsque c'est le cas, ce texte exprime correctement cette façon de voir.

N'empêche, ça n'engage que moi mais je trouve ça trop triste, d'une part, et peu réaliste :" Les winners et les loosers", les types qui "respectent les filles" ou les "salopards collectionneurs" : c'est trop manichéen pour moi.

Ceci dit, c'est peut être moi qui suis à coté de la plaque, hein :)

   guanaco   
24/8/2007
un thème qui n'est pas nouveau: d'où je viens, où je vais et surtout comment j'y vais...
le Bien, le Mal, l'inné, l'acquis, la mort, la vie, pourquoi rédiure tout à un champ de bataille?
Si tu ressens le besoin de te battre, c'est que c'est TA conception de la vie et donc inconsciemment c'est un schéma de vie que tu t'imposes.
Le texte: bien écrit dans l'ensemble mais le fait d'avoir choisi l'option "grand angle" (de la naissance à la mort) lui fait perdre de la matière sur le sujet proposé.
Je suppose que tu as dû te battre pour écrire ce texte! Contre qui? Toi-même?... ;)

   Bidis   
10/3/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je ne suis pas rapide de « comprenure », comme on dit dans mon pays. Il m’a fallu m’y reprendre à deux fois avant de voir poindre l’image des petits spermatos.
Mais c’est bien sûr ! C’est génial comme idée ! Seulement, dans le rayon librairie, bousculée, et feuilletant les livres, celui-ci est vite refermé. Si seulement cette armée avait été mieux décrite, cette bagarre homérique pourrait donner vie à un fort joli texte de plusieurs paragraphes. Toute une page même !
Oh mais que voilà une idée qu’elle est bonne !
Si je suis dans un jour « fût fût » (cela m’arrive) et que l’honnêteté ne m’étouffe pas (dans mes vieux jours, je m’assagis…), je prends mon petit carnet et je note : « bagarre de spermato pour amener une biographie ».
Et tout comme la bagarre mériterait une page entière, la victoire demanderait un petit paragraphe court mais brillant-brillant, que dis-je brillant : étincelant !!!

Découvrir le monde, c’est quelque chose... Comme pour le paragraphe précédent, ce texte mériterait d’être étoffé, et rendu fort. Se laisser envahir par les émotions du nouveau-né… Mais, mais, mais… Encore une idée géniale et propice à des images percutantes, un texte fort et original.

Si j’étais un professeur compétent, j’arrêterais ici ma lecture. Car si ces premières suggestions ont été admises par l’auteur, il sera sur une toute autre lancée pour avoir lui-même l’intuition de ce qui boîte peut-être par la suite.
Car une idée appelle des mots, des mot jaillissent qui font chacun une petite explosion en une gerbe d’autres mots…
Alors, je continue ma lecture pour mon plaisir, sans plus d’esprit critique, parce que c’est un petit suspense quand même… Mais, nom de nom !, quel suspense génial, ça pourrait être en fait !

En fait, chaque paragraphe mériterait d’être réécrit avec, pour chacun d’eux, quelque chose qui ressort de la guerre spécifique qui est menée, selon le bout de chemin suivi à ce moment de la vie. Même dans le mariage… A deux, on peut être une petite armée – mais dans l’armée, il y a une hiérarchie… Ou on peut être deux chefs, c’est intéressant aussi… Pas besoin de se dévoiler pour autant : le guerrier est un personnage. C’est du mariage en général dont je parle. Il y a des guerrières, il y a des cantinières, il y a des ombres… Et parfois, des victimes dans l’entourage… Pas évident, pas évident, pas évident…

Au point de vue de l’écriture, en règle générale et à mon humble avis : souvent des adjectifs ou des noms communs déforcent un autre terme (exemples : « une espèce de courant violent », un courant violent est plus fort – « une place prestigieuse » : ici « une place » suffit, la victoire l’a rendue prestigieuse si la lutte est farouche – « autres territoires inconnus » : « autre » ou « inconnus » mais pas les deux… Ce sont des exemples.

   cherbiacuespe   
24/5/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Sur la forme, cette progression en forme d'analogie n'est pas neuve. Elle se justifie dans ce cas pour donner une accroche à cette histoire de guerrier. Cependant c'est aussi une façon d'enlever du relief et une certaine monotonie s'installe au même rythme. Ce récit pourrait ainsi s'insérer parfaitement dans une histoire plus longue avec des assonances entre chapitre. Pris seul, c'est moins évident.

Pour le fond, ma foi, la question se discute. Les expériences sont tellement diverses à travers les époques, les société, les classes, etc... que dégager une vérité innébranlable me semble périlleux. Disons que les arguments sont recevables, pas indiscutables.


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