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plumette
2/12/2019
a aimé ce texte
Bien
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Ce que raconte ce texte est très prenant parce qu'il décrit des situations très concrètes, qu'il y a un effet de réel fort: la curée des fossés, la description des privations de nourriture et les stratagèmes pour compenser, la solidarité d'Aubert, l'histoire terrible du corbeau et la "délivrance" d'Alexandre.
Tout est dur, très dur, jusque dans l'évocation de la guerre de 14 mais ce n'est pas misérabiliste, c'est bien écrit. Mon bémol concerne la construction. Je comprends que le mode "récit" de la grand-mère à sa petite fille apporte un peu de légèreté ( grâce aux dialogues qui encadre les portions de récit) mais je ne suis pas convaincue par la situation mise en place. J'ai un peu de mal à dire ce qui n'a pas fonctionné pour moi à ce niveau là! J'y ai senti comme un artifice de l'auteur. Mais l'évocation d'Alexandre est plus que digne d'intérêt ! Merci pour cette transmission d'une mémoire. Plumette |
ANIMAL
4/12/2019
a aimé ce texte
Bien
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Voici une histoire de souvenirs d'enfance comme il en existe tant. Le thème illustre le travail des enfants pauvres placés à la ferme, qui furent plus ou moins bien traités et souvent maltraités.
L'originalité de ce texte réside dans le fait de faire intervenir la grand-mère, qui évoque son propre père, Alexandre. L'histoire est bien racontée, prenante, se lit aisément. Le personnage du valet Aubert, ingénieux et compatissant, est sympathique. J'ai néanmoins quelques remarques. Tout d'abord, on décrit la famille d'Alexandre très pauvre mais on semble y manger fort bien. Puis l'allusion aux Thénardiers n'apporte rien au récit. La pingrerie des Renaudier se suffit à elle-même. Ensuite, je me demande si, à l'époque, on faisait vraiment des enquêtes des "services sociaux" sur le sort des enfants pauvres qui se plaignaient de leurs maîtres. Enfin, au moment de la guerre, je trouve vraiment "cliché" les méchants fermiers riches et radins qui deviennent miliciens/collabos et les pauvres fermiers honnêtes qui, forcément, sont résistants. Hormis cela, la fin relance l'intérêt. Le parallèle entre le creusement des rigoles et celui des tranchées est très bien amené. J'aurais aimé savoir ce qu'est devenu le valet. En somme, cette lecture fut plaisante mais le scénario me semble pêcher par trop de fragilités. en EL |
maria
5/12/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour,
Mémé Renée raconte l'enfance terrible de son père, et nous plonge ainsi dans la France des campagnes du siècle dernier. Elle s'adresse à sa petite fille avec des phrases construites, elle parle des lieux, de faits précis, dont les acteurs sont des paysans. Alexandre, son père, "troisième fils" d'une famille pauvre, fut placé dans une métairie. Il travaillait dur, "levé comme les adultes", et était mal et peu nourri. Renée s'est comme appropriée l'histoire de son père. J'ai eu parfois l'impression qu'elle raconte ses propres souvenirs. Mais en fait elle ne fait que relater ce qu'elle même a entendu, peut-être au coin d'un feu aussi. Ni le lecteur ni la petite fille ne remettent en cause l'authenticité des dires de la vielle dame. A tel point que Lucile ressent de la haine pour ces"Thénardier" qui ont fait du mal à son grand-père qu'elle n'a pas connu. Mémé Renée renchérit : "Rassure toi : cette famille maudite a disparu." Pour elle, le meurtre d'un des descendants de ces riches et méchants paysans venge son père et son fidèle corbeau. Alexandre connut aussi "l'horreur de la guerre, plus terrible que la maltraitance" à Crouzit. "Pardon, ma petite Lucile, de t'avoir transmis ma tristesse. " Renée n'a pas vraiment le choix. C'est comme si la vie d'Alexandre devait être gravée génétiquement, par la tradition orale. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette nouvelle. Je retiens deux beaux passages. - Le paragraphe sur le corbeau qui veut prévenir son ami que les cochons sont partis. (Je crois tout ce que dit une grand-mère !) - Le précédent, sur les nuits dans l'étable. La "vie bohème" d'Aubert ferait un savoureux sujet de nouvelle. (Suggestion à l'auteur(e). Merci à l'auteur(e) pour cette immersion dans une réalité passée. Maria, en E.L. |
Corto
11/12/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Tableau de la misère campagnarde au tournant des deux siècles, 19ème et 20ème.
L'histoire est assez prégnante, on s'y enfonce facilement sans s'y perdre malgré les multiples détails. L'utilisation du langage parlé est un exercice difficile surtout dans une si longue durée. J'y remarque d'ailleurs parfois des expressions peu usitées en langage populaire comme "Un ruisselet courait au bas de la combe, rendant ses abords légèrement marécageux". Mais on passe volontiers sur cet écueil car le récit est bien construit et logique. De même le nombre des personnages est parfois ardu comme dans le paragraphe où " Le docteur vint examiner Alexandre...", car il faut suivre à la fois l'enfant, Mémée, le père, le grand-père, "cette crapule de Renaudier" et le médecin. Mais on finit par s'y retrouver. D'autres personnages apparaîtront ensuite dans l'épisode de la Grande Guerre, on les suivra sans problème, jusqu'à ce que Mémée ait le dernier mot "Voilà ce que je marmonne aux beaux légumes de ton pépé, et pardon, ma petite Lucile, de t’avoir transmis ma tristesse… " L'histoire est simple et tendre, crédible comme un récit de vie. La complicité entre la grand-mère et sa petite fille est touchante. On suit volontiers ce récit pour s'enrichir d'un tel vécu. Merci à l'auteur. |
Donaldo75
25/12/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Luz,
Je passe vite fait - désolé j'ai plein de paquets à ouvrir - pour te dire que j'avais beaucoup aimé cette nouvelle; elle est très bien écrite et son réalisme m'a entraîné dans une lecture pas toujours reposante parce que le personnage d'Alexandre n'a pas eu une vie facile. Bon, je ne vais pas t'abreuver d'un commentaire composé et encore moins disserter sur ton style, la trame narrative, la qualité des dialogues, le découpage du récit. Comme disait ma grand-mère, quand tout est bon pourquoi en rajouter ? Bravo ! Donaldo |
hersen
25/12/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonsoir Luz !
Dans ta nouvelle, j'aime le côté historique, même si peut-être on en ressort avec l'impression que les plus aisés sont pourris et les pauvres de bien bonnes gens. je Je sais si l'histoire est vraie, mais te connaissant (virtuellement en tant qu'auteur !) je parierais que oui. Ce qui donc a naturellement un grand prix, un prix de mémoire. Et je te crois, là n'est pas la question :))) L'angle choisi, celui d'attaquer par la grand-mère qui raconte ce passé, je ne dis pas qu'il n'est pas bon. Mais en quelque sorte, il me prive d'Alexandre, pivot de l'histoire. Quand Aubert trait moins les vaches pour lui réserver du lait, quand il est ami avec le corbeau, quand il subit des injustices...j'aurais aimé entendre sa voix. La fin est aussi très prenante, les réalités de la guerre sont bonnes à être rappelées ! Nous les oublions trop facilement, peut-être. Un grand merci pour cette lecture ! |
Anonyme
30/1/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour,
J'ai beaucoup aimé votre nouvelle , cette histoire émouvante racontée par la grand mère . Oui, les conditions étaient bien difficiles et terribles pour ces enfants dont les parents pauvres devaient s'en séparer pour soit disant une vie meilleure... Pour certains, probablement, mais pour beaucoup d'autres (trop) c'était l'enfer, un esclavagisme inadmissible, des conditions de vie inacceptables. Vous l'avez très bien décrit . |
thierry
30/1/2020
a aimé ce texte
Un peu
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Voilà qui se lit facilement, offre une image claire, simple et efficace. De jolies images même si leur diffusion dans le langage parlé n'est pas évidente.
Sur un récit très linéaire, il est difficile d'afficher des effets de surprise ou de piquer une curiosité pour qu'apparaisse l'inattendu ; j'ai même au contraire été étonné par des clichés comme les riches-méchants-collabos et leurs inverses. En fait, il manque peut-être un contrepied dans cette histoire : on aurait pu imaginer une petite fille descendant non de cette Renée mais des méchants Renaudier, voilà par exemple qui aurait donné du relief. En conclusion, l'excellence n'est pas loin, il suffirait d'un peu de perspective pour qu'apparaisse la magie de cette évocation. Merci ! |