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Angieblue
15/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Un voyage à vélo semé d’ombres rassurantes et de périlleuses lumières. C’est subtilement bien écrit avec de la délicatesse dans les descriptions. On se représente facilement le décor. Les personnages sont également bien campés, et principalement la petite Sarah avec son mouton en peluche. Il y a beaucoup de tendresse.
Le thème est abordé avec parcimonie. Intéressant et très symbolique, le passage qui explique que la petite se sent plus en sécurité dans les coins où il y a de l’ombre. En effet, en plein soleil, la mère et sa fille sont en pleine lumière et donc vulnérables et à découvert. Le passage avec l’ombre de l’avion mitrailleur est également fort bien écrit, et j’ai trouvé très poétique le moment où la petite Sarah se demande si les astres créent aussi des ombres, sous les arbres, comme le soleil. J’ai passé un excellent moment à la lumière de la plume d’un véritable auteur. Merci pour la magie, la poésie et la tendresse de votre récit alors que le contexte est on ne peut plus noir. |
jeanphi
17/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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L'auteur s'attaque à un thème surexploité ces quatre-vingt dernières années. Mais aura-t-il un jour été dit assez à ce sujet ?
Étant donnée la qualité de la narration, vous contribuez d'un travail de mémoire capital. J'ai juste relevé une faute, de frappe, sans doute : " ... pourrait revenir pour achever la besogne où harceler les fuyards." le 'où', s'il signifie 'ou bien' ne doit pas comporter d'accent. Dans le cas où il s'agit de signifier le lieu du danger, j'aurais interverti les deux groupes "pourrait revenir où harceler les fuyards pour achever la besogne". Votre formulation reste très claire, mais elle me donne une impression bâclée. Après tout, c'est un dialogue. Le soldat épuisé ne pourrait-il l'employer. Hormis ce détail, la lecture est vraiment réaliste à mes yeux, on passe de l'ombre à la lumière, une fois franchie l'historique ligne de démarcation. |
Donaldo75
25/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Une période troublée. Un récit bien mené. Une écriture maîtrisée. Comme pas mal de nouvelles dans ce concours – et il en était de même en poésie – le traitement du thème est différent. C’est bien, cette diversité, cela prouve que la variété n’est pas un vain mot sur Oniris. Ici, le style classique fonctionne bien avec le récit. La narration tient la route. Les dialogues également. Les détails donnent de la consistance à l’histoire, à la manière dont elle est racontée, ce qui l’équilibre sans l’alourdir. Je ne suis pas allé vérifier le réalisme desdits détails – du genre, est-ce que le mouton machin est placé à gauche du panneau truc alors qu’il devrait être ailleurs, voyez – parce que je me suis laissé entrainer par le récit. Et c’est ça qui importe à mon avis dans une nouvelle. Se laisser embarquer par l’histoire. Pour moi, les meilleures nouvelles sont écrites par des conteurs, des personnes qui seraient capables de vous la raconter assis sur un pneu dans un village de fortune un soir de fin du monde et qui vous feraient oublier la merde que vous vivez. Pas des coupeurs de cheveux en mille-vingt-quatre qui voudraient styliser le récit à l’extrême au risque de le rendre indigeste parce qu’il ne serait pas soutenu par une vraie narration. C’est pour ça que l’écriture a été inventée à mon avis. Pas uniquement pour répertorier des morceaux de sable dans un désert en Mésopotamie. Je digresse. Ici, la nouvelle a un début, un milieu et une fin. La phrase finale est même bien vue et s’attache à un passage narratif qui remet en perspective l’intégralité de la nouvelle. C’est intelligent et vraiment littéraire.
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Anonyme
28/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
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Je retrouve à relecture l'impression que j'avais eue en Espace Lecture, d'un récit lointain, désincarné, alors qu'il y a en principe de quoi me remuer ; le sort de Joséphine et Sarah ne m'émeut guère, sauf par anticipation : la famille Berkovitch peut s'attendre à une existence particulièrement difficile pendant l'Occupation.
Je ne sais trop pourquoi je n'accroche pas, peut-être l'écriture est-elle à mon goût trop « proprette », descriptive et détachée au vu des événements décrits. Et puis tout le monde apparaît fort raisonnable et civilisé, la colonne de fuyards bombardés évoquée de manière tout extérieure, il n'y a aucun « flash » sur une image sanglante qui marquerait durablement Sarah, bref en ce qui me concerne le récit n'est pas vivant, ceux et celles qui vivent cet exode demeurent à l'état d'ombres. Tout ce que je peux dire, c'est que l'ensemble est correctement écrit. Peut-être est-ce là le problème pour moi. |
plumette
28/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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j'ai beaucoup aimé ici la manière dont le thème du concours a été traité. Le thème est en filigrane, il ne nuit pas à l'histoire, il s'y intègre avec beaucoup de naturel.
L'histoire maintenant: sur un sujet mille fois traité, ce focus sur Joséphine et Sarah m'a procuré toutes une série d'émotion au fil des péripéties de ce voyage. le premier épisode avec les stukas qui est une sorte de baptême de la peur pour la petite, le réconfort auprès des fermiers, les bombardiers sur le pont et le sauvetage par les deux soldats. Malgré la dureté de la situation, il y a la lumière des moments de solidarité. Et au milieu du désastre une enfant qui s'accroche à son mouton. j'ai trouvé beaucoup de justesse dans votre regard. Bravo! et bonne chance pour le concours. |
Corto
28/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Voici un récit dynamique, vivant, où les personnages sont bien incarnés. L'ambiance dramatique est bien rendue, les relations entre victimes de l'exode sont un peu survolées jusqu'à ce passage du pont dramatique.
La séparation du couple au tout début est bien décrite, puis Sarah petit être qui sans doute ne comprend pas tout de l'aventure devient élément déterminant. L'apparition des deux soldats donne quelques éléments sur la société de l'époque, ce qui est un plus pour l'ambiance générale. "Ombre et lumière" est évoqué à diverses reprises et sous plusieurs angles. Au total un récit vivant, bien construit, crédible historiquement, auquel on adhère volontiers. Bravo. |
Vilmon
29/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Je me range aux côtés de socque, un récit qui me semble plus une suite descriptive d'actions qu'à une histoire. Où est l'ombre ou la lumière? (Je me corrige après avoir lu le commentaire d'Angieblue) Effet contraire de nos perceptions naturelles pour la lumière et l'ombre, dans ce texte, le premier est un refuge et le second la menace, bon jeu ! On y retrouve aussi l'horreur et l'accalmie qui se côtoient de façon étrange, comme lorsque l'on descend une rivière en traversant des rapides, une alternance d'agitation et de calme. Je trouve la fin en queue de poisson, se terminant sur la description (peut-être symbolique) de la chasse d'un renard et l'espoir qu'un vœux se réalise. Aucune destination atteinte, on termine sur un vague qui laisse le lecteur sur sa faim. Comme socque, j'ai trouvé les gens trop gentils et civilisés pour une situation de crise, soutenu par des bombardements au loin. Bien d'accord que les malheurs unissent les gens et on y découvre de beaux gestes altruistes, mais ça m'a semblé trop net. J'ai bien aimé ce passage du bombardement du pont de la Loire, on y sentait l'adrénaline. Pour la structure du récit, je ne sais trop, ça m'a semblé une description parfois monocorde vue par un spectateur indifférent, comme trop détacher de la situation pour s'attarder à décrire les détails. Les dialogues donnent une humanité aux personnages, mais tranche avec le type descriptif de la narration. J'ai plutôt eu l'impression d'un documentaire avec reconstitution historique que d'un récit.
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Asrya
30/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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Concernant la thématique, hum, moui, bon. J'ai bien compris que tout le monde n'avait pas la même vision des choses à son sujet, et je dois me fourvoyer.
Je ne comprends pas cette nécessité de faire apparaître les termes "ombre" et "lumière" aussi souvent. Ce caractère redondant est un leurre à mon sens, qui permet à la nouvelle de s'inscrire dans la thématique absolument. Je n'adhère pas particulièrement à l'angle choisi ; le seul fait de fuir la guerre (ombre) pour s'en sortir, espérer qu'elle se termine (lumière) me paraît suffisant pour ne pas en faire des caisses. Mais soit, puisqu'il en est ainsi. Se lancer dans une nouvelle de ce genre est toujours un parti pris assez risqué, difficile de coller à la réalité, imaginer les sentiments, les sensations, ne pas en faire trop, être juste. Ici, l'ensemble est plutôt satisfaisant et paraît réaliste. J'imagine que certains y trouveront leur bonheur. Quelques lourdeurs, je n'ai pas pris le soin de les relever, une seule m'est restée à la lecture "talus herbeux" (talus aurait suffit). J'ai apprécié le côté simpliste des dialogues de Sarah, chose qui n'est pas évidente que de coller au phrasé d'un enfant et que cela sonne vrai. Ici, le langage est peut-être un peu trop "poétique", mais surtout "surfait" en terme d'étalage. Après, il y a de tout chez les enfants, et si certains sont discrets, d'autres ne tiennent pas leur langue dans leur poche. Alors, oui, peut-être que cela est possible ; j'y aurais vu plus de timidité dans ce genre de contexte. La cohérence des dialogues ne me paraît également pas évidente et je n'y ai pas vraiment lu de "conversation", plutôt des faits, juxtaposés, qui permettent à l'auteur d'ancrer certains éléments d'informations. En somme, ce ne sont pas les dialogues qui m'auront le plus convaincus dans ce texte. Les parties narratives, descriptives, sont plus alléchantes selon moi. L'ambiance est plutôt bien amenée, les situations également, les brins de vie sont bien et suffisamment dosés pour que l'on arrive à se figurer l'ensemble des protagonistes. Le fil de l'histoire est assez ténu, du moins l'intérêt que l'on peut y porter m'apparaît assez léger, cela ne m'a pas captivé plus que cela. Peut-être également que les faits relatés sont trop tournés vers le "bien" (bienveillance des soldats, des gens), et que les "horreurs" ne sont pas suffisamment évoquées pour paraître vraisemblable (paysages déformés par les bombes, odeurs, vue macabre (même si j'ai bien compris que ce n'était pas tant l'effet recherché)) Une nouvelle qui plaira à certains je n'en doute pas, mais qui n'est probablement pas ma tasse de thé simplement ; les goûts et les couleurs... Merci pour le partage et bonne chance pour le concours, Asrya. |
Disciplus
30/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Lecture accessible, fluide, agréable.
Le style narratif simple et détaché limite l'empathie avec les protagonistes. Tout y est correctement décrit mais rien ne nous surprend. Les dialogues sont conventionnels. Les voeux de l'enfant logiques et conformes à l'attente. Nous avons les bons samaritains habituels, l'épisode du bombardement, l'ouverture vers des lendemains qui chantent, mais il nous manque le coup de poing à l'estomac. Nous avons là un énième récit conventionnel. Tout est bienséant dans cet "enfer". Chaleur, sang, hurlement, proximité, mort, tout semble bien propre. La "déferlante parisienne" (exode juin 1940) fut une triste période écrite, décrite, filmée dont nous avons tous une idée préconçue. Peut-être en prenant délibérément le point de vue de Sarah (ou de son mouton), aurait-on obtenu une nuance intéressante. Note : Stuka est l'abréviation du mot allemand « Sturzkampfflugzeug " - Sturz (« chute »), Kampf (« combat ») et Flugzeug (« avion »). Il n'a pas de pluriel. |
Cyrill
31/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
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Bonjour,
Cette nouvelle m’a laissé l’impression d’un début de quelque chose, nouvelle plus longue ou roman. En elle-même elle ne m’apporte que la re-connaissance d’un épisode vu et revu dans la fiction. Il y a beaucoup trop de personnages à mon avis pour qu’ils soient incarnés. On ne saura rien, mis à part en présentation, de Gabriel et de l’oncle Albert. Je ne doute pas que vous, auteur, vous soyez documenté sur la période, et cela se voit un peu trop dans la façon appliquée d’aligner les noms de lieux, par exemple. L’histoire en elle-même est plate et servie par une écriture correcte mais sans grand relief pour en accompagner l’aspect angoissant. Cet exode a dû pourtant faire naître des sentiments extrêmes chez les protagonistes, or j’ai plutôt eu l’impression d’une promenade de santé. Les tirs de l’ennemi, pourtant décrits longuement, ne m’arrachent pas un frisson. Les évènements me paraissent relever d’une volonté d’historiciser, pas de raconter. Les dialogues ne relèvent guère la faiblesse de la tension dramatique, des politesses s’échangent comme autour d’un thé. Des détails inutiles comme : « Son logement de cheminot où il vivait avec son épouse était bien trop exigu pour les accueillir » diluent le peu de vie que j’ai trouvé dans ma lecture, à savoir la relation de la petite fille avec sa peluche, qui reste en arrière plan. Merci pour le partage. |
senglar
2/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour,
Bien sûr cette nouvelle ne correspond pas au sujet tel que je le conçois, mais elle suit impeccablement une voie donnée comme possible : ombre/lumière et vice versa, traduites ici par l'ombre de la défaite qui entraîne l'exode et la lumière pour ceux qui sortent sains et saufs de cet incertain et périlleux périple avec toutes les péripéties qui y affèrent, autant d'onbre/lumière et vice versa subordonnées. Le récit de cette aventure est irréprochable tant sur le plan du style que sur celui du découpage, de la clarté et de la facilité de lecture. L'auteur a opté pour la manière contenue, pudique, quasi journalistique, une sorte d'écriture dans l'esprit d'Hemingway qui avant tout rapporte mais jamais ne s'emporte, évitant les effets. Il n'imite pas Homère et se refuse à faire du Hugo. Point de héros demi-dieux ici ni de grognards et de dernier carré mais des personnes ordinaires dans une situation qui ne l'est pas, elle, ordinaire, et par là un peu (euphémisme) dépassées et qui subissent bien plus qu'elles n'agissent, bref qui font ce qu'elles peuvent, désespérément, pour s'en sortir. Pour me référer à un auteur contemporain je dirais qu'on est assez proche d'un Romain Slocombe, peut-être parfois plus sanglant mais jamais lyrique, dont je recommande la ''débâcle'' et la série des Sadorski. On retrouve donc l'effet de sidération produit sur une foule en fuite qui ne comprend pas très bien ce qui lui arrive et adopte presque malgré elle un comportement grégaire comme c'est le cas lors des grandes catastrophes.. La cruauté des agresseurs est bien présente aussi (on pourrait en discuter longuement les raisons) et les morts n'y sont pas oubliés jusqu'aux corps abandonnés. La mort des chevaux voire leur agonie hautement symbolique est elle-aussi mentionnée. A ce niveau en ce qui me concerne ce récit est un sans faute car il a su rester pudique alors qu'il aurait été tentant de faire ici du tabloïd. Je sais que la comparaison n'est pas indiquée mais je pense également à ces héros anonymes qui plongent dans un canal pour sauver un inconnu, pénètrent dans une maison en flammes pour en sortir des enfants... et puis disparaissent sans revendiquer la gloire de ce qu'ils ont accompli, sans parader, sans frimer, modestes, trouvant cela naturel. Je me dis donc, grâce encore aux deux braves soldats, que c'est aussi et d'abord cela une société. Merci à l'auteur(e) ! |