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vb
9/9/2021
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour,
Ce récit m'a semblé très réaliste, le témoignage de quelqu'un ayant vécu les faits ou au moins des faits très proches de ceux rapportés ici. Il m'a semblé cependant plus lire un rapport qu'un texte littéraire. J'ai trébuché sur le style qui ne m'a pas beaucoup plu. J'ai trouvé les dialogues construits et trop nombreux. Je pense que, souvent, ils auraient pu être remplacés par du discours indirect libre ou non. Par exemple, les incises comme "proposa Loïc" ou "se hasarda à demander le caporal Naudière" m'ont semblé trop récurrentes. Les descriptions précises du combat m'ont paru trop détaillées pour bien rendre la tension et la peur ressenties par les protagonistes. Exemples: "avant de glisser de quatre à cinq mètres sur la pente rousse, la veine jugulaire éclatée par une balle" ou " Il les retrouva derrière un acacia sec dressé entre deux petits rochers". Merci pour ce témoignage. Lu en espace lecture VB |
Anonyme
27/8/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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Une anecdote de guerre toute simple, qui n'a certainement pas marqué l'Histoire, mais je trouve que vous faites bien ressentir l'absurdité de ce conflit colonial ; à mon avis, du reste, vous appuyez trop sur le sentiment de futilité éprouvé par les soldats, la tirade de Loïc avec son camarade a quelque chose d'artificiel selon moi. La discussion de Loïc et du lieutenant m'a davantage convaincue, d'autant qu'elle intervient en fin de texte et prend ainsi valeur de conclusion.
Le récit m'a paru bien mené, clair (ce qui représente une réussite pour une lectrice comme moi qui ai beaucoup de mal à visualiser tout ce qui est déplacements des combattants sur le terrain). J'ai cru relever deux problèmes de concordance des temps : Loïc ne saurait jamais s’il avait tué ou pas un homme ce jour-là, mais cette question le taraudera toute son existence future. (Un conditionnel conviendrait mieux que le futur "taraudera" selon moi.) il l’accepta en souvenir d’un homme hors du commun qui aura laissé une empreinte très particulière dans son existence. (Ici, je verrais le plus-que-parfait "avait laissé" plutôt que le futur antérieur.) Beau portrait du lieutenant, pour moi ! La dernière phrase m'apparaît parfaite. |
cherbiacuespe
28/8/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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C'est toujours le même problème, qui est exposé ici : la légitimité ou non d'une guerre d'indépendance. Que dire, en effet, si la Bretagne réclamait son indépendance ? Et les vies des soldats sur le terrain, pour la grande majorité conscrits.
En lui-même ce texte est plutôt bien construit, agréable à lire avec une alternance d'équilibre des dialogues, d'aperçus du décors, de l'ambiance, des sentiments bien trouvée. Écrit avec justesse dans un langage simple. Petite précision : dans l'armée on parle plus souvent de paquetage que de "sac". On y ajoute réglementaire ( voir le film "la 317ème section" avec Jacques Perrin ). Une période noire de l'armée française ( une de plus ? ) qui sortait déjà du traumatisme de l'Indochine. Mais les enjeux économicos politiques n'étaient pas les même non plus. Cherbi Acuéspè En EL |
plumette
9/9/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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Nouvelle réaliste qui rend compte avec une grande précision d'un épisode sur le terrain comme il y en a eu sans doute beaucoup durant la guerre d'indépendance de l'Algérie.
la nouvelle se centre surtout sur Loïc et le Léopard. Je ne sais si j'ai manqué d'attention dans ma lecture, mais j'ai perdu de vue Marcel pendant l'embuscade et même après. Sur le plan narratif, je me suis donc demandée pourquoi il avait une telle place dans le début du texte. le récit de l'embuscade est précis, j'ai réussi à me représenter la scène alors même que je fais un blocage dès qu'il s'agit de faits de guerre! j'ai bien aimé les aspects géographiques et la sensation de chaleur qui est bien rendue. il m'a semblé que ce texte était aussi un hommage au courage et à la perspicacité de ce fameux lieutenant: Léo Dartiges. Pour les aspects que j'ai moins aimé, il y a le démarrage un peu lent et le dialogue "critique" des 2 appelés que je trouve un peu plaqué car le récit est descriptif et sans jugement, et pour moi, c'est ce qui fait sa force. |
Corto
9/9/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Ce texte est très réaliste à plusieurs niveaux.
Les appelés du contingent embarqués dans cette guerre sont pris dans un engrenage infernal dont ils ne maîtrisent rien, ni la justification, ni la mission du jour, ni l'organisation, ni le moment et les moyens choisis pour cette opération. Ce sont des pions au service des gradés qui eux-mêmes ont reçu leurs ordres et les exécutent avec leur expérience. De ce point de vue le dialogue de départ "pauvres gars de la Bretagne, pour ce convoi à la con ?" est bien adapté et le "Oui, t’as raison, ça sent aussi la grosse connerie" est ce qu'on entend dans n'importe quelle caserne. Le déroulement de l'opération et du combat est précis, sans fioritures, permet de suivre le danger, le 'savoir-faire' de chaque combattant, les dégâts dans un camp et dans l'autre. Je ne suis pas choqué par la concordance des temps dans la phrase "Loïc ne saurait jamais s’il avait tué ou pas un homme ce jour-là, mais cette question le taraudera toute son existence future." Le futur répondant au conditionnel présent me semble au contraire une figure de style bien accordée au temps qui passe, ce qui est vécu au jour J puis ce qui restera longtemps dans la mémoire de l'intéressé. Le style de la nouvelle est bien adapté à la tension de la situation, aux risques encourus, et dès lors s'impose à mon esprit la notion de "génération sacrifiée" que certains utilisent abusivement après une période de confinement certes difficile. Bravo à l’auteur d’avoir osé aborder un si délicat sujet. |
papipoete
9/9/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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bonjour Luz
Que nous voici loin des petites rivières à truites de vos chers vallons ! Un épisode de guerre en Algérie, dans le désert avec faucons et serpents comme animaux à contempler. Et ces Fell que certains soldats, des " malgré eux " considéraient comme le maquis de notre dernière grande boucherie. Des amitiés nouées avec des inconnus, qui deviennent le meilleur pote, mais Maryse là-bas l'attendrait-elle ? Un convoi vers l'inconnu, vers le " qu'est-ce qu'on fout là ? ", où l'on sourit avant de vouloir consoler ces héros. NB il y aurait tant à écrire sur ces " événements d'Algérie ", comme on disait que le texte ne peut qu'être long, un peu trop pour moi, mais tous les sentiments y tiennent leur place ! Comme c'est beau la PAIX, mais on trouve cela normal par ces temps qui courent, et on joue avec le feu sur les grands boulevards ; on crie au dictateur et on blague sur une sinistre étoile jaune... Parviendrons-nous à ne pas envoyer nos enfants, derrière des dunes, et avancer le coeur noué dans un coupe-gorge ? |
Donaldo75
13/9/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonsoir Luz,
J'ai bien aimé cette nouvelle. Le contexte de la guerre d'Algérie n'est pas exprimé de manière caricaturale ou trop sommaire, les jeunes appelés se posent de vraies questions et ne sont pas des va-t-en guerre, les scènes de combat sont exposées avec justesse. Je n'aurais de bémol que dans les dialogues dont je trouve qu'ils sont peut-être trop accrochés au vocabulaire de l'époque pour ne pas paraitre préfabriqués. La fin est un peu abrupte mais je comprends ce choix. Une sale guerre, vraiment. Merci pour le partage. Donald |
Malitorne
18/9/2021
a aimé ce texte
Pas
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Attention à ne pas tomber dans le trop explicatif, d’emblée je trouve que vous auriez pu simplifier cette phrase "Pourquoi ils nous ont désignés, nous deux, pauvres gars de la Bretagne, pour ce convoi à la con ?" par "Pourquoi ils nous ont désignés pour ce convoi à la con ?".
D’une façon générale je retrouve ce même défaut de vouloir tout expliquer au détriment d’un réalisme convaincant. Les dialogues m’apparaissent trop longs, peu crédibles. "Suivez-moi à trois mètres les uns des autres et on courbe l’échine entre les roches." Courber l'échine, l'officier est-il un littéraire ? Sur le terrain militaire il y a économie de mots, tout est bref, précis, ce sont d’abord les armes qui parlent. Un récit donc excessivement romancé qui ne rend pas bien compte de la réalité, de surcroît entaché par des considérations hors de propos où c'est l'auteur qu'on entend derrières les protagonistes : "les terres d’ici, la France les a volées, tout le monde le sait !" Vous croyez vraiment que les appelés se posaient des questions sur la légitimité du conflit ? Ils obéissaient aux ordres, leur priorité était de sauver leur peau. Ou bien il aurait fallu les politiser, communistes par exemple. Enfin cette phrase qui me navre tant elle correspond à une morale éculée : «Loïc ne saurait jamais s’il avait tué ou pas un homme ce jour-là, mais cette question le taraudera toute son existence future". Bref, je n’ai guère été emballé, ça ne percute pas. On ne sent pas la trouille du combat qui fait faire dans son froc, le sang, les cris et l’odeur de la poudre. L’impression d’ un texte d’intellectuel avec le dictionnaire de la Guerre d’Algérie à côté. |
Anonyme
25/10/2021
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Je ne suis pas le meilleur client des récits de guerre. D’autres que moi apprécieront mieux celui-ci pour sa valeur. Pour autant que je puisse en juger, c’est-à-dire bien peu, il m’a paru réaliste. Très réaliste. Trop réaliste, peut-être ? Ou plutôt, uniquement réaliste. Le réalisme n’est pas un problème en soi, bien évidemment, mais j’aime qu’un texte raconte un peu plus que l’histoire qu’il relate. Je n’ai pas cette impression ici. C’est soigné, mais je ne vois que du factuel, sans rien de singulier qui, au-delà des particularités d’un conflit que je ne connais pas, distinguerait ce récit de tout autre.
Reste que je me suis vu sur le terrain (probablement en superposant des bribes de films au récit que je lisais) et que cela dénote tout de même une capacité certaine à relater. J’ai été surpris par la réplique d’entame : « Pourquoi ils nous ont désignés, nous deux, pauvres gars de la Bretagne, pour ce convoi à la con ? » Un Auvergnat ou un Alsacien seraient-ils plus à leur place dans ce conflit ? |