Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Humour/Détente
macada : Les choses de la vie 2 : de la procréation
 Publié le 02/03/09  -  10 commentaires  -  8732 caractères  -  51 lectures    Autres textes du même auteur

Avertissement à celles qui veulent se cloner.


Les choses de la vie 2 : de la procréation


Quelle femme n’a un jour, tôt ou tard, eu l’esprit traversé par l’idée d’enfanter ? Simple idée, rien que l’idée, ne parlons pas de désir, n’invoquons pas le pire, contentons-nous de l’idée.


Enfanter, faire un enfant, donner la vie, procréer, pour pouponner, pour materner, pour une multitude de raisons mystérieuses qui font le propre de la femme.


L’homme, lui, est limité. Réduit par ses capacités physiologiques et anatomiques à un rôle de simple géniteur, il doit se contenter de se cantonner à la fabrication de machines. Mais aussi complexes soient-elles, ses réalisations n’atteindront jamais le degré de perfection de la plus merveilleuse de toutes les créations de ce monde : l’Humain. L’homme est incapable de créer l’Humain.


La femme peut.


Elle peut prétendre à cet exploit divin, elle peut rivaliser avec les cieux et leurs locataires et même les adouber car, grâce à l’invention de la contraception, elle peut choisir d’enfanter ou pas. Ainsi, si elle souhaite procréer, elle est aussi puissante qu’un dieu, si elle décide de s’abstenir, elle le surclasse.


Mais revenons à cette première idée de procréation.


Pure folie ! Seule l’étape de la conception est acceptable.


Quelle femme, en effet, si on lui décrivait de manière réaliste et sans détour, les différents évènements de sa longue attente, aurait encore envie d’enfanter ?


Jugez plutôt.



Un jour, la femme se retrouve barbouillée, nauséeuse, mal à l’aise. Elle pense alors à ses dernières ingestions, accusant un plat, une boisson ou pire, un met qui se retrouve dégradé du qualificatif de délicieux à délictueux. Qu’elle verse ou non sa rancœur culinaire dans de bas fonds de plomberie, la femme, instinctivement, se concentre sur le premier agenda agrippé et se met à compter. Jamais Femme ne compte et ne recompte autant, pas même ses rides ou ses cheveux blancs, pas même durant les soldes ; elle ne compte pas le temps restant mais le temps passé.


Mais elle sait déjà qu’elle L’est, ça y est, c’est sûr, aucun test inventé par son congénère masculin ne la contredira et, contemplant les murs des toilettes où elle s’est isolée et médite, elle réalise alors sur quel bateau elle s’est embarquée : celui de trois mois de nausées. Du petit matin lorsqu’elle se réveille jusqu’à ce que l’épuisement l’endorme tard dans la nuit avancée, elle vit sans avoir le pied marin sur un navire en pleine mer déchaînée. Aucun embrun ne vient la griser, elle tangue seule sur les flots invisibles de la nausée. La simple évocation de nourriture la fait verdir et se rendre dans un supermarché devient une épreuve ; là elle réalise que la nourriture, omniprésente dans nos vies de consommateurs, emplit plus de la moitié de la superficie de ce magasin. Son odorat surdéveloppé détecte la moindre odeur et le seul rayon où elle ne sente rien est celui des protections féminines… dont elle n’aura plus besoin pendant neuf mois.


Être enceinte est un challenge : il faut avoir l’estomac bien accroché pour être mère.



Puis, lorsque ce tour de mer en 80 jours est accompli, l’estomac peu à peu se stabilise. La femme, qui s’est abstenue de se sustenter pendant trois mois, reprend de l’appétit : elle dévore et inévitablement gonfle, abandonnant dans son dressing ses dernières emplettes, pourtant repérées et chassées avec la plus grande dextérité lors des dernières soldes, mais qui attendront une année et le passage de mode.


On l’accueille dans des boutiques spécialisées où on la conseille. Aucune crainte à avoir, le système de réglage “avec les petits élastiques sur les côtés” permet de résoudre n’importe quel problème de masse volumique. La femme s’émerveille devant l’ingéniosité des couturières et s’étonne du tour de taille accessible : “jusque-là ???”


La vendeuse lui démontre fièrement que les limites de ce tour de taille vont bien au-delà, largement au-delà. Et si la femme est stupéfaite, que dire du futur papa qui pâlit plus ou moins discrètement en constatant, impuissant, l’avenir obélixien que l’on prédit à sa conjointe…


Il est à noter, qu’à ce stade d’avancement des travaux, la femme se prend de passions culinaires dont va faire les frais le tour de ceinture du géniteur. Certains y chercheront des syndromes psychologiques confus, selon nous, seules des raisons gastronomiques sont à incriminer.


Durant ce deuxième trimestre, la femme prend des proportions qui n’autorisent plus la dissimulation. Peut-être de dos, mais pas de face et encore moins de profil. Il est alors temps de faire l’Annonce. Nous tairons ici les nombreux commentaires et commérages qu’entraîne une telle révélation. Mais elle en entraîne. Le cœur de la femme doit alors se parer d’une peau d’éléphant quand son corps se mue en celui d’une future maman.


Puis les douleurs apparaissent. Dans tout bouquin consacré à ce sujet, il est inscrit la sacro-sainte expression “les petits désagréments de la grossesse”. Euphémisme trompeur destiné à atténuer la réalité de l’apprentissage douloureux de la situation de chaque organe dans le corps humain. Si la femme a mal et s’en plaint, on lui répond toujours que c’est normal, jamais que cela va empirer.


Or cela va empirer. La prise de poids aidant, elle n’est plus capable de se mouvoir ni aussi rapidement et encore moins lestement qu’auparavant. La voilà obligée de s’arrêter en plein parcours, essoufflée, fatiguée, et de constater qu’elle n’a toujours pas quitté le parking sur lequel elle s’est garée. Une autre fois, honteuse, elle se fait doubler en pleine rue par un petit vieux en chaussons qui tire son cabas à roulettes.


Puis vient le moment de la pesée : son ventre proéminent masque ses pieds et l’affichage du pèse-personne. Si elle ne se penche sur la question, son poids reste une énigme.


Un jour, enfin, le bébé bouge. Merveilleux et intense moment.


La femme parle alors à son enfant ; elle lui parle de plus en plus souvent. Seule. Ainsi, pour qui la voit de loin, la femme enceinte délire.



Le dernier trimestre s’annonce le plus pénible. Tous ces inconvénients s’accroissent et se cumulent. La femme peut de moins en moins bien se déplacer ; vider son chariot au supermarché sans se laisser entraîner dedans par son propre poids devient périlleux ; elle gonfle de partout, pieds, mains, jambes, visage ; certaines positions lui sont interdites : enfouie dans un moelleux canapé, elle ressemble à une tortue maladroite incapable de s’en extraire seule. Allongée sur le dos, il lui faut inventer une technique de roulage pour se remettre sur ses pieds. Elle devient incapable de lacer ses souliers ou de se couper les ongles des orteils qu’elle ne peut plus atteindre, même au prix de force contorsions.


Sa démarche est celle d’un canard, elle oscille d’un côté à l’autre comme un culbuto. N’étant pas habituée à un tel volume, elle a peine à négocier les virages et les bords de murs ou à se brosser les dents sans napper son plastron de dentifrice.


Quant au bébé, il s’est fait de la place : l’estomac de la femme est remonté sous ses amygdales, ses côtes flottantes sont parties se promener sur ses flancs, ses poumons rétrécis sous ses aisselles, sa vessie sert de trampoline, sa circulation sanguine ne semble plus se faire ; tout cela lui vaut le plaisir d’avoir des digestions longues et pénibles avec bain d’acides gastriques pour les dents du fond, l’arrière-train en chou-fleur comme celui d’un babouin, une respiration amenuisée jusqu’à l’étouffement, un besoin irrépressible de visiter les toilettes toutes les heures.


On s’empresse de lui donner des tas de conseils, aussi farfelus les uns que les autres, comme la marche à pied : comment marcher avec le nerf sciatique en crise, le souffle court et vingt-cinq pour cent de kilos supplémentaires à l’avant de son squelette ?


Sans oublier son sommeil, perturbé par les coups du bébé qui semble avoir chaussé ses crampons pour aller jouer au foot en pleine nuit. Il appuie un peu partout, essayant de repousser les frontières de sa caverne et imprimant aux parois du ventre de la femme des vagues fantasmagoriques.


Enfin, les derniers temps de la grossesse arrivent et avec eux, le régal des visites de contrôle par la sage-femme. Monitoring et examens gynécologiques se succèdent à un rythme désagréable. Jamais la femme n’aura eu le cul aussi attentivement reluqué, observé, mesuré, examiné, palpé, contemplé, analysé, révisé, et ce, par une parfaite inconnue.


La naissance, épreuve finale et finalité de l’épreuve, est un autre sujet.



Voilà, résumé, en quoi consiste la maternité. Il n’est point possible dès lors de ne pas reconnaître à la femme une force surnaturelle.


Et que les dieux s’en souviennent, ils ont trouvé leur maître.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
2/3/2009
voui... bon.
J'ai pas accroché, désolée.
Trop caricatural, outré, clichés faciles et usés.
Je ne m'y retrouve que très peu (et pourtant, avec quatre grossesses à mon actif, j'ai un peu exploré le sujet :-)).
Ce n'est pas l'idée de traiter la maternité de manière humoristique qui me dérange, au contraire, c'est que si on veut le faire, il faut à mon sens s'y prendre un peu mieux que ça. Faire un peu plus dans la finesse. Ou alors user de plus d'audace, en travaillant à égratigner l'image d'Epinal de la femme enceinte avec plus de hardiesse et de talent. Ici parfois on frise le vulgaire, et souvent on tombe dans la facilité, c'est dommage.

   Anonyme   
2/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Y'a de l'idée Macada et de l'avenir !
Le ton est un peu en dessous, je l'aurais aimé plus moqueur, plus vivant. Plus vrai. Moins "sarcastique".
J'aurais aimé aussi des touches de douceur, de tendresse envers cette femme.
La caricature oui mais pas trop. On est déjà très moches quand on est enceinte, il n'y a que nos hommes pour nous dire qu'on est belles, (l'amour rend aveugle) alors si tu en rajoutes une couche par dessus, la femme qui va lire ça va déprimer... grave.
Tu as oublié les changements d'humeur, volatiles, explosifs.
Bref, j'ai pas eu l'impression que l'auteur était passée par là.
C'est dommage, car arrivée au bout de la nouvelle, j'ai pensé immédiatement à une suite. Une suite drôle, émouvante, légère, douce-amère même... aussi.
C'est pas un bateau, l'"enceintement" c'est une galère ! Et c'est pas pour neuf mois qu'on embarque, c'est pour la vie...
A mon avis, très personnel, il y a l'idée, des prémices d'écriture, de très jolies choses à écrire, mais dans ce texte, c'est trop par endroits, et pas assez à d'autres.
peut-être que c'est un peu trop sarcastique... (je ne sais) et que le thème étant une femme enceinte, ça demande de la douceur ?
Je ne crois pas que si on voit une femme enceinte assise seule sur un banc ou ailleurs et qu'on la voit parler on puisse imaginer qu'elle délire. Elle est "occupée"... elle n'est pas seule.
J'ai aimé bcp de choses mais pas tout dans ce texte. Peut-être aurait-il mérité d'être plus long ?
J'ai eu aussi du mal avec le sens de cette phrase : " Ainsi, si elle souhaite procréer, elle est aussi puissante qu’un dieu, si elle décide de s’abstenir, elle le surclasse."

   Anonyme   
2/3/2009
mouiais, pour "l'humour et la détente" manque un cran supérieur je pense... Pour moi rien ne surnage vraiment dans ce texte, c'est juste un exposé sans relief sur les étapes de la grossesse.
A mon sens il aurait fallu davantage oser "outrer" le côté désopilant des situations, là, il me semble que vous vous êtes trop accrochée au style, très propre, mais pas très marrant non plus.
Je ne vous note pas, je n'ai pas aimé, c'est tout. Désolée^^

   Nongag   
2/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
La dernière section est plus réussie. "La vessie sert de trampoline" et "jamais la femme n'aura eu le cul aussi attentivement reluqué..."

Malheureusement, les vrais traits d'humour sont beaucoup trop rares pour une nouvelle de cette catégorie. Il faut dire que c'est un sujet rabattu et encore et encore... Donc, difficile d'être original dans ce contexte.

Il y a aussi quelques répétions inutiles. Par exemple: alors que dans le paragraphe précédent tu avais déjà bien amplement insisté sur ce point, voilà que tu en rajoutes: "Être enceinte est un challenge : il faut avoir l’estomac bien accroché pour être mère." L'humour est affaire de rythme, tu le brises en insistant.

Et il y a l'écriture qui est très saccadé, ça manque de fluidité.

   Anonyme   
3/3/2009
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Mais qu'y a t*il de drôle? Même du point de vue du père (le mien) ce n'est pas amusant.

C'est bien écrit, c'est tout.

   Anonyme   
4/3/2009
Le texte est bien écrit,les différentes étapes de la grosses bien décrite. Mais Il manque beaucoup d'humour pour en faire réellement une nouvelle. Cela fait plutôt penser au résumé d'un bouquin de Laurence Pernoud.

   xuanvincent   
4/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Cette nouvelle m'a paru assez bien écrite mais le sujet (pas évident sans doute à traiter), tel qu'il a été écrit, ne m'a pas vraiment amusée, à peine fait sourire par moments.

   macada   
21/3/2009
messages bien reçus. une nouvelle version est en écriture.
texte re écrit mais 1) non re publiable (logique) 2) ne me plait pas.
merci pour tous ces commentaires édifiants.
chapitre clos.

   jensairien   
5/3/2009
que de poncifs!

   Menvussa   
5/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien
"Puis, lorsque ce tour de mer en 80 jours est accompli," mais c'est le titre d'un traité de Jules Vernes célèbre gynécologue comme chacun le sait. (Belle trouvaille)

Cours d'accouchement avec douleurs.
Beaucoup d'humour dans ce texte.

Et on y apprend que Dieu n'est donc pas une femme.


Oniris Copyright © 2007-2023