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Anonyme
22/5/2015
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Bonjour,
Un seul mot jaillit en moi après la lecture de cette nouvelle: magnifique. J'ai traversé cette époque (moi j'avais quatorze ans en 1972) comme dans un rêve, était-ce la magie de l'enfance, le début des amourettes d'adolescent, qui, en mon souvenir, habillent cette période d'une si éblouissante luminosité. A travers vos mots, j'ai tout retrouvé. Le milieu ouvrier dont je suis issu, moi aussi, et dont on finit par avoir un peu honte ( soudeur à l'arc, ça fait plus moderne, plus technique, par rapport aux tuyaux, joli ça, et si authentique), le feu de plancher du pantalon, l'installation du téléphone, les wcs, cabane au fond du jardin ( Laurent Gerra dans son pastiche de la chanson de Cabrel m'a beaucoup fait rire, mais parfois un peu jaune quand je repensais à ces minutes vécues dans ce lieu intime un rien dégeu). L'écriture est d'une grande justesse, sans temps mort, authentique, parfaite, imagée. La description du petit paradis de la fille, et ce regard de Christophe sur la famille de cette dernière à son arrivée est superbement travaillée sans qu'on n'en ressente un instant le travail, c'est fort. Cinématographique. Je n'ai que des qualificatifs élogieux pour parler de votre nouvelle. Et la peinture à la fin dans cette cabane (l'histoire en part et y revient, bien trouvé cela également), et cette émotion du gamin qui jaillit. Je suis soufflé. Voilà ce genre d'histoires réalistes au possible qui me fait craquer et qui révèle le profond regard de l'auteur sur la vraie vie. Bravo à vous pour ce voyage au pays de mon enfance, et de la votre sûrement. Ôtez-moi d'un doute, on ne serait pas voisins par hasard ? Toutes mes félicitations. |
bigornette
21/6/2015
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour macaron.
C'est une belle histoire que vous avez écrite. Pour le cadre et l'époque choisis, originaux pour le moins. Ce qu'il sera demain nous rappelle qu'il n'y a pas très longtemps il n'y avait pas tant de "choses" à l'intérieur des logements, comme des toilettes fonctionnant à l'eau courante par exemple. Vous avez su recréer l'ambiance dans une petite ville, à la fin des trente glorieuses. On sent notre propre époque en germe, notre société dite de consommation, de surabondance. Et, pour une fois, ce n'est pas pour tout jeter à la poubelle, ce qui ne gâche rien, bien au contraire. Bien bien. C'est aussi une belle histoire pour le thème choisi, celui de la barrière sociale. Il est quand même émouvant ce jeune adolescent qui réalise qu'il ne fera jamais sa vie avec la fille qui lui plaît. Cependant, je trouve que l'école a une responsabilité dans ce qu'il sera demain, et Christophe me semble quand même un peu trop maître de son destin, car, après tout, s'il n'a pas de meilleures notes à l'école, c'est parce qu'il ne fait pas d'efforts suffisants. Je crois que c'est beaucoup plus compliqué que ça. Je crois que les barrières viennent aussi du langage, du niveau culturel, de l'ambiance qui règne à la maison... Ces barrières que l'école n'aide pas, ou si peu, à franchir. J'ai l'impression que Christophe le réalise à la fin de votre nouvelle, lorsqu'il pleure. C'est très bien, qu'il pleure. Il a raison de pleurer. Il ne se mariera pas avec la jolie fille. Cependant, et j'en viens au seul défaut que j'ai trouvé à votre nouvelle, vous auriez été plus émouvant encore si vous aviez moins expliqué la barrière sociale à votre lecteur, et plus montré cette barrière sociale, par contraste entre ce qu'elle sera demain et ce qu'il sera, lui, demain. Merci. |
Lulu
28/6/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Macaron,
j'ai lu votre histoire avec beaucoup de plaisir. J'ai aimé que vous la situiez dans le temps, à cette époque où Internet et les iphones n'existaient pas..., à cette époque où les relations avec l'autre ne s'établissaient pas aussi facilement et aussi rapidement qu'aujourd'hui. Christophe, dans son envie de connaître sa camarade de classe en est un bel exemple. J'ai ressenti une vive émotion au moment où il se mit à pleurer. Sa journée était intense et méritait d'être racontée, qu'il s'agisse d'une pure fiction ou d'une nouvelle d'inspiration autobiographique. Enfin, j'ai beaucoup aimé le réalisme avec lequel cette histoire est racontée. On se représente la maisonnée avec les parents, le chemin du collège, la classe avec les groupes de six, la visite chez l'amie... etc. Tout cela me rappelle beaucoup de choses, même si je suis née en 1972. A quelques années près, j'ai retrouvé en effet les récits que nous faisaient ma mère au sujet des toilettes extérieures, ainsi que de son dur travail d'ouvrière. J'ai aussi pensé à Annie Ernaux, que j'aime beaucoup, avec "La Place", notamment, un récit écrit en hommage à son père. Au sujet de l'écriture, je l'ai trouvée simple et fort agréable. C'est fluide, appréciable. J'aime aussi beaucoup le titre, lequel pèse lourd sur un jeune de treize ans, et cela est toujours d'actualité pour les jeunes qui ne réalisent pas en quoi le collège est important. On ne sait "ce qu'il sera demain", et cela importe également. Tout n'est pas joué d'avance, fort heureusement. On peut être fils ou fille d'ouvrier, et réussir professionnellement. Dans votre nouvelle, Christophe semble avoir un déclic. Il découvre le monde bourgeois auprès de son amie et réalise que ses notes ne sont pas fameuses. C'est à partir de ce genre de réflexion que l'on évolue... Tous mes encouragements et au plaisir de vous lire à nouveau. |
Anonyme
13/2/2016
a aimé ce texte
Un peu
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Bonsoir, Macaron,
Ayant beaucoup aimé l'une de vos nouvelles, lue aujourd'hui, je m'étais promis d'en lire une ou plusieurs autres ce soir. Sur le fond, tout est là pour m'attirer et me retenir : l'adolescence, les années soixante-dix, les barrières sociales, la résignation. L'écriture est bonne. Vous la maîtrisez, c'est évident. Mais je vous dois la vérité et j'espère que vous me pardonnerez de la livrer aussi brutalement : je me suis ennuyé ferme. J'espère pouvoir comprendre pourquoi et vous l'expliquer. Dès le début du deuxième mini chapitre, j'ai redouté que la lecture me soit pénible et rien n'a pu démentir ensuite cette impression, bien au contraire. En réalité, c'est dès la première phrase du texte que je me suis mis à espérer l'apparition d'éléments pouvant contredire ma première mauvaise impression. C'est le "d'une couleur vert bouteille" qui a tout déclenché. J'ai horreur de ce genre de descriptions qui n'apportent rien au récit, sauf si elles sont directement liées aux personnages, ou si elle sont exprimées dans une forme originale, si elles apportent une valeur ajoutée poétique ou à l'ambiance générale. Bien sûr, ayant tout lu jusqu'au bout, je comprends que ceci permet de lier la fin au début, mais à ce stade de la lecture, je l'ignore. Une petite maladresse dans le premier dialogue me fait perdre encore le fil. La dernière réplique émane du père alors que les précédentes émanent de la mère et du fils, facilement identifiables. Ce n'est qu'à la fin de cette dernière réplique que l'identité du locuteur est livrée. Je croyais que c'était encore la mère qui parlait. Du coup, j'ai relu tout le dialogue pour fixer les personnages. Le mot "cela", dans la réplique du père, ne me parait pas du tout naturelle. Je me suis encore arrêté à la précision sur la localisation du lieu de travail de la mère (du collège Jean Zay de la ville d'Ornicourt). Ceci allonge la phrase sans apporter quoi que ce soit, selon moi. J'aurais pu oublier ceci si exactement la même chose ne s'était pas produit dès la première phrase du deuxième mini chapitre ("du collège Jules Guesde de la ville de Vavrincourt"). Je ne fais pas le détail du reste : le texte est truffé de détails, de précisions qui ne me dérangent pas forcément en tant que tels, mais qui m'éloignent totalement des personnages et de l'histoire si ils ne leur sont pas directement liés. Plus je progressais dans lecture, plus je m'éloignais de l'histoire et des personnages. J'ai fini en pilote automatique. Très, très en-dessous de "Bois-Haumont", lu plus tôt dans la journée. Dans cette autre nouvelle, la forme renforce le fond, le sublime. Ici, elle me le fait perdre. Ce n'est que mon avis, bien sûr. Je lirai d'autres choses de vous. |