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Réalisme/Historique
macaron : Le pays noir
 Publié le 30/06/14  -  8 commentaires  -  12840 caractères  -  69 lectures    Autres textes du même auteur

On se bat, en Brie seine-et-marnaise, contre l'exploration et l'exploitation des gaz et pétroles de schiste.


Le pays noir


Ici, c’est déjà la campagne. Le premier village à la sortie du bassin minier en direction d’Arras. Mon père n’a jamais demandé une location aux HBNPC* pour une maison dans un coron. Une question d’orgueil ou peut-être le besoin de préserver une liberté en partie entravée. On n’échappe pas à sa condition quand on commence à travailler à quatorze ans. Très peu sont sortis du cercle infernal de la répétition, reprenant le chemin de leur père, poursuivant une besogne inévitable. Pour cela, ils ont été nourris aux valeurs communes du grand troupeau : le courage et l’honnêteté. Après, il n’y a plus qu’à se laisser aller…

J’arrive et il est encore au jardin. Un vrai jardin, immense, avec des arbres fruitiers, pas le carré de terrain des maisons des houillères. Un ouvrier paysan, voilà ce qu’il est resté, comme beaucoup d’autres, une nostalgie pour ne pas oublier.


– Cela pousse-t-il au moins ?

– Ah te voilà ! J’aurais bien besoin d’un coup de main pour nettoyer cette parcelle, à mon âge…

– Oh Pa, je ne viens pas pour ça, tu te débrouilles avec tes mauvaises herbes !


On rentre, il a tout son temps, il y retournera demain au jardin. On s’offre une pause en trinquant nos verres de bière. Il a quelque chose d’urgent à me dire, je le vois à son empressement à finir son rafraîchissement.


– J’ai trouvé cela à la brocante à Éleu dimanche dernier, me dit-il en me tendant un paquet de vieilles revues. Tu connais ?


Je regarde l’intitulé sur le haut de la pile : « L’Artésien éclairé ». Je fais une moue dubitative.


– Regarde un peu, insiste mon père. J’ai demandé au voisinage, personne n’a entendu parler de cette revue. Elle me paraît un peu… bizarre.


Je soulève délicatement la fine couverture miraculeusement accrochée au bloc de pages. Je lis : L’Artésien éclairé, revue semestrielle de la société des gens de la contre-pensée rationnelle. La première page est une suite de messages codés, de hiéroglyphes, de petits dessins géométriques. Suivent quelques conseils de toutes sortes : du jardinage selon le calendrier lunaire à l’approche sans peur des loups dans les bois de Givenchy-en-Gohelle. Puis, des annonces, compréhensibles cette fois-ci, et encore des pensées, des avis, des affirmations. Si je me réfère à quelques saillies bien senties à propos de Napoléon le troisième défait à Sedan, nous sommes peu après 1870. Je l’annonce à mon père.


– 1870 ! Plus lointain que mes « Illustration », je ne te parle pas de mes « Miroir du sport ».


C’est venu avec la retraite sa passion pour les revues anciennes. Il en a une pleine armoire, le jour où je devrai m’en débarrasser… Il s’impatiente.


– Continue, va plus loin !


Je tourne la page, feuillette jusqu’à la fin. C’est une histoire. Une histoire vraie. « Histoires vraies des Temps Anciens ».


– Il y en a une dans chaque revue qui prend la moitié de la place disponible. J’en ai lu quelques-unes, je ne regrette pas mon argent. Tiens ! Prends celle-ci, il faut absolument que tu la lises.


Le titre me fait sourire, je n’ai pas beaucoup de temps à perdre, mais je peux bien lui faire ce plaisir. J’attrape la revue et je l’embrasse rapidement. Je me sauve avant qu’il ne me sorte une autre curiosité de sa cachette aux souvenirs.


***


Le meurtre de Charlotte Delaby est le point de départ de cette histoire. Si j’en crois L’Artésien éclairé, c’est à partir de ce moment-là que la vie singulière du comte de Roblancourt perdit de son attrait. Henry William Heberty de Roblancourt, trente ans au moment des faits racontés, en 1788, vivait seul dans son petit château à Liévin. Anticonformiste, solitaire, il avait renvoyé sa vieille mère dans son pays natal, l’Angleterre, afin d’échapper aux ultimes sollicitations de la noblesse locale. Entouré de quelques domestiques – ne se plaignant pas de leur sort – il menait la vie qu’il avait envisagée depuis l’enfance : une vie de recherche et de travail, mais aussi d’errances et de rêveries. Jeune homme, sommé de faire son droit à Arras par un père autoritaire – heureusement décédé prématurément –, il jura de prendre sa revanche en consacrant son temps aux sciences. Cette passion lui était venue, comme il le raconta le jour de son procès, en suivant un lapin lors d’une promenade dominicale dans la belle nature artésienne. Le garenne lui échappa en se faufilant dans son terrier, et cette sensation de présence et d’absence, de plein et de vide, de visible et d’invisible lui donna le vertige. La cause était le trou, l’entrée du terrier. Il n’aurait de cesse de traquer, de pourchasser la moindre cavité de notre univers. Il voulait tout savoir de leur mystère. Sa première expérience fut le trou des serrures, nombreuses au château. Ce qu’il y vit et entendit l’étonna, mais surtout le rebuta de par sa bassesse et son hypocrisie. Il trouva des cachettes, un puits sans fond, des nichées d’oiseaux dans les vieux murs extérieurs. Sa passion le conduisit très vite au-dehors, loin de la prison familiale, de ses codes, de son immuable quotidien liberticide. Il y a le ciel et la terre, l’astronomie et la géologie. La géologie avait sa préférence.

Charlotte Delaby était morte étranglée. D’après le rapport de police, elle n’avait pas subi de violences sexuelles malgré la posture débraillée dans laquelle elle avait été retrouvée, en particulier la robe relevée, le cotillon baissé. Un temps domestique au château, elle n’y travaillait plus depuis quelques mois, de son plein gré ou par ordre du comte, nul ne le savait. On arrêta Henry de Roblancourt fin octobre 1788. Une agitation politique, en ces temps difficiles, s’entretenait avec la promesse d’élections libres, la constitution de cahiers de doléances et la convocation des états généraux pour avril 89. Le comte fut transféré à la prison d’Arras. Il hurla tout d’abord à l’erreur manifeste, mais devant l’intransigeance des forces de l’ordre, il se résolut à sa détention… provisoire, pensa-t-il très fort. Dans la vie, tout est bon pour l’expérimentation. Que pouvait-il découvrir à l’intérieur d’une cellule de quatre mètres carrés ? Il repensa au lapin s’engouffrant dans son terrier. Aurait-t-il le temps de creuser un tunnel si la justice se trompait ? Il demanda à parler à son avocat.

Charlotte Delaby était une jeune femme charmante, une beauté rustique et solide, une campagnarde aux cheveux couleur de miel. Henry parlait d’elle à son avocat.


– J’en suis malade pour cette pauvre Charlotte, quelle fin horrible ! Tu m’imagines l’étranglant, Augustin ?

– Là n’est pas la question Henry. Bien sûr que tu es incapable d’une telle monstruosité. On cherche à te nuire, voilà tout ! Ton mépris des convenances, ton renoncement à notre ordre, et puis…

– Quoi ! Je suis si peu de votre monde…

– Justement, tu ne te rends pas compte. Notre époque est des plus malfaisantes, il se prépare des bouleversements. Maximilien se présente à la députation pour le tiers. Je l’accompagne et le soutiens dans ses visites pour sa présentation. Ton affaire tombe au plus mal.

– Ton frère… député pour le tiers état… après avoir fricoté avec le clergé. Son ambition le perdra, je le lui ai toujours dit. Je te confie mes affaires, vous, les de Robespierre, êtes mes seuls amis. En souvenir du temps de nos fastidieuses études. Va, puisque le temps t’est compté !


L’Artésien éclairé insiste sur l’état psychologique du comte se dégradant de jour en jour. Les premiers temps, il trouve refuge dans sa manie, explore jusqu’au plus infime orifice mais ne trouve rien d’exaltant. La présence d’un rat, visiteur intéressé, le maintient en éveil. Il tente d’entrer en communication avec lui, il sait que cela est possible, le rat ne l’entend pas de cette oreille. Bientôt, il ne mange plus, les visites d’Augustin s’espacent, il est déçu par Maximilien qui ne s’est même pas déplacé pour le voir. Les nouvelles ne sont pas bonnes, la noblesse a ourdi ce complot pour montrer au peuple sa foi dans une justice pour tous. Ses domestiques ont témoigné contre lui. Le comte tournait autour de la belle Charlotte, la raison de son départ volontaire du château. Quant à la preuve de sa culpabilité, il en a été très vite question le jour de son procès le trois avril 1789.


– Henry William Heberty comte de Roblancourt, êtes-vous toujours puceau ? demanda sans ménagement le juge Delcourt.


La foule dans la salle émit quelques rires gras, mais le silence reprit l’avantage rapidement.


– Oui monsieur le juge, acquiesça Henry.

– Votre sincérité est tout à votre honneur monsieur le comte, mais vous accable. Quiconque dans votre entourage aurait étranglé Charlotte Delaby l’aurait auparavant violée. De plus, nous l’avons retrouvée dans une étrange posture favorisant un voyeurisme qui relève d’une manie dont vous êtes… dépendant, je me trompe ?

– Je n’ai fait de mal à personne, monsieur le juge, si ce n’est à ma mère que j’ai renvoyée en Angleterre. Charlotte a quitté le château pour se marier m’a-t-elle dit, et aider sa belle-famille. Je n’en sais pas plus. Pour ce qui est de ma passion, elle me vient de l’enfance. Un lapin que j’ai vu se faufiler dans son terrier et depuis, ce goût pour le mystère et la découverte. Je peux vous expliquer mes travaux, mais avant je dois vous dire que je connaissais intimement Charlotte. Il y a quelques années, elle m’a présenté son anatomie, gracieusement, pour ma connaissance. J’ai vu son antre, j’ai touché sa chair sans consommer.


Le public poussa un râle de dégoût, siffla, frappa contre le bois des sièges. Augustin de Robespierre sortit son mouchoir pour s’éponger le front, l’affaire était entendue, son ami se condamnait lui-même.

Les élections prévues le 27 avril furent reportées au 4 mai. Une fièvre nerveuse emportait la raison, on craignait du désordre, de la violence. Peu de gens assistèrent au verdict du procès du comte de Roblancourt. Augustin était absent, dans les pas de son frère, la victoire dans une poignée de jours. Henry de Roblancourt fut condamné à la peine de mort pour le meurtre de Charlotte Delaby. Il prit la parole comme cela lui était permis :


– Je ne reviendrai pas sur votre décision, justice est faite. Je parle, à cet instant, où tout pourrait me paraître dérisoire, pour vous mettre en garde. Je suis artésien, j’aime mon pays et je le connais, mieux que beaucoup d’entre vous. Je l’ai traversé dans tous les sens et j’ai cherché ses mystères, sa singularité : son sous-sol est d’une richesse exceptionnelle, insoupçonnée. Vous allez vivre des moments graves et difficiles avec les événements qui se précisent ; ils ne sont pour moi qu’une suite logique et la fin d’un monde à bout de souffle. C’est une autre révolution, bien après, qui me fait peur. Je vois se dessiner des monstruosités de fer, des montagnes de rejets de la terre, et toujours une même couleur : le noir. Un pays vert et blond voué à l’enfer. Du noir, du noir, du noir ! De la misère des hommes aux paysages défigurés, du noir, toujours du noir. De la sueur, de la peur, la mort, des cohortes d’humains déplacées, des humiliés, des réprouvés. Prenez garde mes amis, prenez garde, ne laissez pas notre Artois devenir ce pays noir !


Henry de Roblancourt resta quelque temps à la prison d’Arras puis fut transféré à Paris. Augustin de Robespierre fit ce qu’il put pour le sauver, obtint deux sursis, mais l’époque emportait les hommes aussi vite que le vent tournait. Il faisait beau le jour où il monta à l’échafaud. Il fut l’un des premiers à expérimenter la guillotine ce 10 juin 1790.


***


Mon père ne me parle jamais de la mine. Cette pudeur d’honnête homme m’amuse et j’aime le taquiner.


– Allez Pa, raconte-moi un peu… je suis ton fils quand même !

– Y a rien de bon à dire, c’est du passé tout ça, ne m’embête pas avec ces fadaises.


Quand je suis revenu avec L’Artésien éclairé, la couverture détachée, j’ai suivi son regard interrogateur.


– Tu parles d’une histoire, hein ? Cet aristo, bon sang, on peut dire qu’il avait du flair. Et qu’il avait raison !

– Je croyais que tu t’en fichais de la mine, t’avais plus rien à voir avec ça.

– Je n’aime pas me plaindre, tu peux le comprendre ? En lisant cette histoire, j’ai repensé à Roger. Cela faisait un moment que son souvenir ne m’était pas revenu. Il est mort dans la catastrophe minière de Liévin en 1974. Il venait de quitter la fosse 11 pour la fosse Saint-Amé. Tu parles d’un mauvais coup du sort, il n’a jamais eu beaucoup de chance Roger. On a traîné dans les bals ensemble, et puis le régiment en Allemagne. Un bon copain, un ami quoi !


Il a pris la revue, il a sourcillé pour la couverture détachée, puis il a lifté du plat de la main le haut de ma tête.


– Allez ! Viens au jardin, rends-toi utile de temps en temps !


________________________________________________

HBNPC : Houillères du Bassin du Nord-Pas-de-Calais


 
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   Anonyme   
2/6/2014
 a aimé ce texte 
Un peu
Un petit détail. Nous sommes en 1788, le tutoiement d'Henry à son avocat n'est donc pas judicieux. Même amis, le vouvoiement était de rigueur dans les classes aisées de de l'époque.

Cette phrase n'est pas crédible, en décalage de surcroit avec le ton général du texte : «...êtes-vous toujours puceau ? demanda sans ménagement le juge Delcourt. »

Je termine le récit et m'interroge sur sa présentation (« On se bat, en Brie seine et marnaise, contre l'exploration et l'exploitation des gaz et pétroles de schiste ») vu que pas un moment il n'est question de gaz de schiste ! La vision du baron à son procès concerne les houillères, les mines et rien d'autre. Aucun rapport avec ce que vous annoncez au début.

En fait je suis plutôt déçu par cette histoire qui commence pourtant bien. L'introduction est réussie, pleine de promesse avec cette vieille revue étrange, on s'attend à quelque chose d'inattendu. Or voilà qu'on découvre un fait-divers tiré par les cheveux et bourré d'invraisemblances : un noble passionné de trous, jeté au cachot sans la moindre preuve, compagnon de la famille Robespierre et qui plus est visionnaire ! Franchement c'est un peu dur à avaler tout ça.

Dommage, car vous avez une belle écriture, propre et agréable à parcourir. On sent que vous avez de grandes potentialités mais alors avec un autre sujet.

   Anonyme   
4/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Vous racontez bien cette histoire étrange sur cette étrange manie...
Vous la décrivez cependant de façon assez évasive et un peu floue.

J'apprécie particulièrement votre façon d'écrire les dialogues.

Je ne sais pas si le retour à ce passé récent des houillères apporte vraiment quelque chose à l'histoire : c'est trop court, pas utile et contenant une deuxième histoire, Roger.

Je me serais personnellement contenté de la fin de Henry de Roblancourt. Le "prétexte" de parler du pays noir suffisait.

   Anonyme   
8/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Une histoire étrange, je trouve, qui tire à hue et à dia... Je peux comprendre l'intérêt du père pour la "prophétie" du noble condamné (bien vu, d'ailleurs, que le meurtre de Charlotte Delaby reste un mystère, cela renvoie pour moi au fait que l'on ne sait jamais tout, même en cherchant comme de Roblancourt), mais d'où lui vient cette soudaine déclaration sur le "pays noir" ? Et pourquoi préciser qu'il a été défendu par un Robespierre ?

Pour moi, les fils narratifs esquissent des pistes mais ne les prolongent pas, ils s'éloignent les uns des autres et se perdent ; or, comme lectrice, je préfère qu'après divers méandres ils se rejoignent et dessinent une figure reconnaissable, comme des points vus à bonne distance forment un tableau pointilliste. Là, peut-être ne suis-je pas tout simplement à la bonne distance : je ne vois qu'une accumulation d'éléments qui ne constituent pas vraiment un tout. Cependant, je trouve l'ensemble intrigant, plutôt intéressant bien que trop décousu à mon goût.

   Robot   
11/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une nouvelle dont l'écriture bien conduite ajoute au plaisir de découvrir cette histoire. J'ai apprécié la confrontation des deux périodes, celle du narrateur et de son père avec celle du comte.
Je n'ai pas décroché un seul instant de ce récit et de cette singulière anticipation.
Petit bémol sur la phrase des domestiques "ne se plaignant pas de leur sort" qui peut prêter à confusion. J'aurais plutôt écrit: Les domestiques qui ne se plaignaient pas de leur sort.
Merci pour la découverte de cette anecdote historique de la grande Histoire.

   Alice   
1/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une nouvelle très bien écrite, dont certains passages auraient cependant eu avantage à être un peu filtrés. Je pense notamment à ceux qui décrivent le crime et la situation de Charlotte. Ces passages m'ont paru traîner d'autant plus en longueur que les dialogues les entourant sont d'une efficacité et d'une qualité remarquable, il est en quelque sorte dommage de gâcher leur effet. Bon, les lourdeurs sont là, mais les lourdeurs sont d'une syntaxe impeccable et agréable à l'oeil, alors ça se pardonne facilement ;)
Là où les passages susmentionnés sont un peu lourds, il aurait été approprié d'articuler davantage le passage expliquant l'obsession de votre personnage. On passe en quelque sorte de son état normal à sa particularité, sans s'étendre sur les raisons du choc. Je suis d'ordinaire très fan des tournures emplies d'antithèses dans le genre "d'absence et de présence" et de "plein et de vide", mais je ne crois pas que ce soit suffisant pour bien sentir le moment passer. On ne voit que les deux extrêmes, pas l'espace au milieu, pas le contraste, or c'est dans le contraste que se trouve selon moi la clé de la fascination. Changer ces formules par quelque chose comme "la présence d'une absence" et "un trop-plein de vide" (mes exemples sont ici redoutablement clichés, j'en conviens) permettrait déjà, à mon sens, de rendre le moment plus vivant dans la psychologie du personnage. Mais je m'égare :P
La fin m'a quelque peu déçue. D'une part, le débitage de l'histoire de Roger et du père alourdit le tout. Il aurait selon moi suffi de dire qu'il était mort dans la catastrophe minière. Du reste, je n'aurais certainement pas eu d'autre idée pour conclure le texte d'une façon plus intéressante, donc je suis mal placée pour parler. Au moins, j'ai toujours aimé les nouvelles qui finissent sur une réplique, pour aucune raison apparente.

Bravo pour ce texte,

Alice

   Neojamin   
1/7/2014
Bonjour Macaron!

Une histoire très bien écrite, j'ai beaucoup aimé la manière dont tu amènes l'intrigue principale. Il se dégage beaucoup d'honnêteté dans le passage du père et du fils.

L'idée du vieux magazine est bonne, j'ai bien aimé les deux premiers paragraphes et puis j'ai commencé à me perdre. Je n'ai pas compris l'utilité du lien avec Robespierre, pas trop suivit l'affaire de la condamnation du Comte, tout cela s'est déroulé un peu vite, j'ai eu le sentiment d'être tiré vers l'avant, ne pouvant pas prendre le temps de savourer l'histoire.
Le personnage du comte est bon pourtant, un décalage sympa sans trop en faire. De mon point de vue, j'aurais un peu plus creusé son histoire de trou, raconté ses découvertes, peut-être partir sur une idée de complot, il cherche à avertir les villageois des dangers du "noir", certains bourgeois n'aiment pas ça et le font accuser avec une histoire de meurtre...
La fin tombe un peu à plat aussi avec ce Roger sortit de nulle part.

A mon sens, l'histoire a du potentiel et mérite d'être retravaillée.

Merci pour ce bon moment

   Coline-Dé   
2/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
A la première lecture, je n'avais pas perçu le lien entre l'histoire actuelle et l'histoire passée, ce qui m'avait fait juger le texte un peu dispersé, tirant à hue et à dia. Pourtant, j'avais aimé cette façon intelligente de transcrire les relations complexes d'un père et son fils et beaucoup goûté cette passion des trous ( j'en ai moi-même tout une collection, empilés pour tenir moins de place...)
Une relecture m'a permis de mieux apprécier ce texte, tout en regrettant ( pour une fois ! D'habitude je fais le reproche inverse !) que ne soit pas davantage développé le lien entre les deux récits et l'incipit.
Bien aimé aussi la pudeur ( je crois que le mot convient) du père à propos de la mine, qui traduit bien le rapport ambivalent qu'entretenaient les mineurs avec cette dévoreuse...
Un texte à double détente.

   MariCe   
9/7/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,
J'ai été agréablement happée par une promesse de lire une histoire liée à des faits étranges, dès la lecture de cette première page paraphée de symboles.
Je suis restée sur ma faim... mais j'ai lu ce récit avec intérêt, bien qu'il s'agisse ici d'un fait divers d'un autre siècle.
Pauvre aristocrate, dont le tort finalement aura été de naître à la mauvaise époque.


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