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Tadiou
14/3/2017
a aimé ce texte
Pas
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(Lu et commenté en EL)
Peinture sociale d'un milieu d'ouvriers et de petits employés où beaucoup jalousent celui qui "a réussi". Rudy n'est décrit que sous les traits d'un "loser", un homme sans énergie qui s'oppose à peine à son beau-père. Une velléité de réaction à la toute fin du texte. Rien qui suscite l'intérêt dans la peinture ordinaire et sans charme de ces personnages à peine esquissés, où la désespérance est générale, à part quelques évocations bien tièdes de la "lutte des classes". Tout baigne dans une grisaille triste et sans âme, alcool aidant. Même Anthony, le nouveau "châtelain" est sans séduction. L'épisode de la recherche du résistant communiste présente quelque intérêt mais est raconté de façon quelconque. A mon avis le style est à revoir en profondeur avec de nombreuses formulations incorrectes ou maladroites. Ce qui rend la lecture peu agréable. J'ai noté quelques-unes de ces phrases: « J’écoutai leurs cris et leurs éclats de rire, des enfants de trente ans. Je les observais discrètement… » (passé simple, puis imparfait… enfants de trente ans..) « une pelouse impeccablement rasée » (tondue ?) « Mangin tout de même, déjà hébété. » (éméché ?) « L’ensemble de son être m’avait ensorcelé.. » (Tout son être ?) « Nos deux enfants très vite venus, sans espacement.. » (à intervalle très court ?) « Mon beau-père, le visage sculpté dans la pierre » « Omniprésente, après nos enfants, un peu en rivalité avec ma famille pourtant du même milieu, il n’y avait guère un jour où l’on ne trouvait un de ses membres à la maison pour une raison quelconque. » (Tout reprendre) « A le regarder un peu mieux, dans le vif de son intolérance, il ressortait par la peau de son visage pâle, la bile, le fiel de sa haine indomptée. » (Tout reprendre) « Le frère ainé de Fanny, menaçant, pour me faire taire, m’attrapa méchamment par le cou, » « pour nous désoler de notre vie. » « Un espoir insensé, solubilisé dans mon cognac » (dissout ?) « C’était en 43 ou 44, 43 j’avais onze ans, » (à reprendre) « la lâcheté et la non-reconnaissance du statut de héros pour notre camarade » : phrase bien obscure… Lâcheté de la part de l’instituteur Mangin parce qu’il refuse de reconnaître le statut de héros d’Anthony ??? Je pense que vos idées ne sont pas mauvaises : vous avez matière à décrire une belle et intéressante galerie de personnages. A mon avis, il vous faut absolument travailler votre écriture pour captiver le lecteur. |
PierrickBatello
14/3/2017
a aimé ce texte
Bien ↓
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Bonjour macaron,
Quelques détails: "j'écoutaiS leurs cris et leurs éclats de rire" le passé simple ne colle pas je trouve. "J’étais pris au piège de ma pusillanimité." Voilà un mot bien savant dans la bouche de Rudy. J'aurais attendu une tournure plus simple ici. J'ai aimé l'écriture, l'ambiance globale. J'ai plus l'impression d'un extrait de roman que d'une nouvelle car vous dépeignez beaucoup de personnages: Rudy, Anthony, Mangin... qui méritent chacun attention. J'aime le passage sur le passé de Mangin, mais peut-être vient-il détourner le fil de cette nouvelle. En fait, je le trouve plus intéressant que la pusillanimité de Rudy. Je trouve moins réussi la presque altercation lors du passage d'Anthony chez Rudy avec le beau-père. Dommage de nous avoir évité un véritable clash. L'auteur aurait-il eu peur d'y aller à fond? Quitte à aborder la lutte des classes, autant qu'il y ait lutte! |
Anonyme
22/4/2017
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Commentaire modéré
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plumette
14/3/2017
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Macaron,
beaucoup de tristesse et même de désespérance dans ce texte qui parle d'une sorte de défaite, ou plutôt d'un renoncement, et de la perte des rêves de l'enfance. Le retour d'Anthony au village dans sa nouvelle condition de chatelain, revanche prise sur la modestie de ses origines, bouleverse Rudy qui n'a pas su s'extraire de son monde. Rudy ne se cherche pas d'excuses, il revisite sa vie et se désole de n'être pas un autre. Il se résigne à sa prison, ne se révolte pas,s'identifie même à son vieil instituteur alcoolique, et l'espoir d'un changement qui semble renaître à la fin est vite déçu par ce qu'il croit lire dans le regard de son ami d'enfance. Rudy admire Anthony d'être enreprenant et se remémore sa première prise de risque: cette scène éclaire tout le reste de l'histoire. j'ai tout de même douté de la crédibilité de la réaction des enfants vis à vis du maître :" Alors, tous ensemble nous huâmes la lâcheté du maître, la lâcheté et la non-reconnaissance du statut de héros pour notre camarade". j'ai bien aimé les sentimens que véhiculent cette histoire, c'est ce qu'il y a de plus réussi.mais j'ai parfois été arrêtée par des expressions qui m'ont semblées lourdes ou inadéquates comme: - pelouse rasée -dans un plein air revigorant -dans l'espace d'une liberté vraie - des femmes belles et fières, véritable symbole de réussite ( cliché- mais c'est peut-être ce qui était recherché pour bien caractériser le regard de ces adolescents) -j'étais pris au piège de ma pusillanimité: un mot trop complexe pourle contexte -l'ensemble de son être m'avait ensorcelé j'arrête de relever ces expressions qui ne sont pas à la hauteur de ce que ce texte voulait exprimer. je pourrai apprécier beaucoup pour le fond mais un peu pour la forme, alors je fais une moyenne avec bien. A vous relire Plumette |
vendularge
14/3/2017
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonsoir macaron,
J'ai bien aimé lire cette histoire (mais c'est presqu'une habitude chez vous: le narrateur culpabilise de "ne pas avoir fait" ceci ou cela. Qui aurait changé les choses. Quelqu'un que vous n'avez pas sauvé? (ce n'est pas une question) L'histoire est bien menée, une belle écriture surtout dans les premières parties. Quelques regrets: pourquoi le narrateur passe t il son temps à se dévaloriser, n'a t il pas passé le plus clair de son temps à travailler, fonder un foyer, supporter sa belle-famille envahissante par amour? Quelque chose de honteux, d'inavouable? Ah oui! Il n'avait pas remarqué dans cet épisode de l'enfance, qu'il y avait un résistant dans les toilettes. Et puis, le bel Anthony n'a peut-être commis qu'un seul acte de courage dans sa vie, celui qui n'a rien à voir avec sa réussite. C'est un portrait de "perdant" que j'aurais bien aimé voir assumer sa vie parce que c'est la seule façon de comprendre que quelques fois quand on perd on gagne..;) vendularge |
Anonyme
15/3/2017
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Macaron,
Votre nouvelle met pour moi en scène une amitié devenue impossible du fait de l'appartenance à une classe sociale, amitié interdite par les autres au nom de cette appartenance (le beau-père) et par Rudy lui-même. Ce personnage est touchant par sa fragilité, sa loyauté ( ne tolère par les critiques sur Anthony) et aussi de par tous les interdits qu'il s'impose à lui-même. D'abord observateur de la vie d'Anthony, narrateur de sa propre vie, puis de la visite d'Anthony, j'ai senti en lui de la résignation et de la souffrance. Le Flash-back avant la chute éclaire l'ancrage profond du lien unissant Rudy et Anthony. J'évoque une chute plutôt qu'un final du fait de "mais son regard me toise, entre tristesse et dégoût". Ainsi l'espoir semble brisé. Je me suis posée la question de la construction de votre nouvelle. Le Flash-back est très important, je me demande s'il ne serait pas intéressant de le tisser peu à peu dans votre nouvelle, de manière à amplifier l'intensité de la lecture, mettre le lecteur dans l'attente , l'envie que Rudy et Anthony se retrouvent, ce qui ne modifierait pas pour autant la chute que vous avez choisie. J'ai lu dans les autres commentaires que quelques tournures avaient déjà été évoquées, effectivement, certaines seraient intéressantes à retravailler. Merci pour ce partage. Nadine |
Anthyme
16/3/2017
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'apprécie particulièrement votre description perspicace des « regards » de la culture ouvrière.
Il y a l'art de l'écriture, certes, mais surtout le fait d'y retrouver ce que je perçois moi-même des clivages qu'elle construit par la dépréciation d'elle-même. Dès ma sortie de la gare de Lille, ville dont le cosmopolitisme et le vernis moderniste ne parvient pas à effacer l'empreinte de cette culture ouvrière qui se chiffonne « torchon » face à des « serviettes » bien pliées, plus jalousées qu'haïes ; ma sensibilité alsacienne ressent la force les passe-droits de l'oppressante pyramide sociale qu'elle légitime. C'est probablement la raison pour laquelle j'ai reçu votre texte comme un très réaliste portrait sociologique. … … … … « …/... son regard me toise, entre tristesse et dégoût.» Voilà une fin pessimiste, qui nous laisse avec un Anthony trop con pour ne pas se conformer à la verticalité des regards ambiants. Ce qui manque à ce si pertinent récit, c'est une ultime phrase décrivant l'horizontalité du regard égalitaire de Rudy. … … … … Un régal de vous lire. |
hersen
16/3/2017
a aimé ce texte
Bien ↑
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Ce qui, pour moi, est le plus représentatif dans l'histoire est l'acceptation de son sort par le narrateur; cette éternelle lutte des classes, il continue de la véhiculer comme son beau-père le fait.
Un raté qui va finir sa vie comme Mangin, le nez dans son verre au café. Je trouve cette histoire déprimante et j'aurais vraiment aimé un sursaut de conscience, de courage, du narrateur...pour que vraiment ça fasse une histoire. Et naturellement, ce n'est pas une question d'époque. Toujours il y aura des gens incapables de trouver leur place. Qui, comme le dit le narrateur, oh, non, ne sont pas jaloux...mais ont le pincement au coeur que génère la jalousie. Mais finalement, plus que la rencontre et l'opposition entre ces deux amis d'enfance, c'est l'incapacité du narrateur a assumer sa vie, à la rendre belle malgré tout. Car si on n'est pas fait pour le bois, on doit bien être fait pour autre chose, non ? On voit que pour quelqu'un qui n'a pas beaucoup de caractère, l'environnement familial (ici la belle famille) ou la proximité d'un café font la part belle à des regrets qui, au bout du compte, n'ont de responsable que la faiblesse, le manque de confiance en soi. Et qu'est-ce que Anthony aurait à gagner à s'encombrer d'un poids pareil, un homme même pas capable de recevoir son ami d'enfance dans sa propre maison ? Quand même, ça m'aurait bien plu de voir le narrateur se rebeller, parce que tel que c'est parti, les enfants de ses enfants... Merci de cette lecture. hersen |