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Fantastique/Merveilleux
macaron : Revoir Josépha ! [concours]
 Publié le 13/05/12  -  8 commentaires  -  14864 caractères  -  85 lectures    Autres textes du même auteur

Les amours contrariées d'un jeune journaliste et d'une jolie couturière. Une nouvelle historico-fantastique…


Revoir Josépha ! [concours]


Ce texte est une participation au concours n°14 : Relations textuelles consenties ! (informations sur ce concours).



Enfin une issue ! Je grimpe à l’échelle de fer, soulève la lourde plaque de fonte, bondis sur la terre ferme. Il fait noir ; une obscurité laide et une mauvaise odeur de chimie m’appellent à la prudence. Sur la paroi de basalte de ce qui me paraît être encore un tunnel, des encablures d’une grosseur semblable à des cordages de marine m’intriguent. Où suis-je ? Ma lanterne diffuse une lumière confidentielle, elle s’éteint. Soudain, un souffle me projette au sol, un vacarme mécanique m’assourdit : un démon vient de passer ! Le temps de reprendre mes esprits, de remettre un peu d’ordre à mon habit froissé et souillé qu’une autre furie s’enfuit à une vitesse folle, dans une sonnerie stridente tel un avertissement de l’enfer. Cette fois, j’ai vu de la lumière, des ombres dans un habitacle de fer argenté. Je devine alors sur mon côté droit le reflet métallique des rails d’une voie ferrée. Il s’agit donc d’un train ! À cette vitesse prodigieuse et dans les entrailles de Paris ! J’hallucine ! Tout d’abord garder mon calme, il y a forcément une explication, et puis retrouver Josépha. Nous sommes descendus ensemble dans cette cave pour échapper aux fusils du 14ème régiment d’infanterie de ligne qui barraient la rue, boulevard des Capucines. Je l’ai laissée un instant, le temps de trouver un passage puis une sortie à l’air libre. Quand je revins la chercher, elle avait disparu !


C’était en juin, au temps béni des cerises que je la rencontrai. Jeune journaliste à « La Réforme », j’avais pour amis : Jean Le Taillandier, étudiant à la Sorbonne ; Étienne Méritant, ouvrier imprimeur ; Isidore Foucasse, poète et écrivain. Notre quatuor écumait alors les goguettes de la rive gauche où nous soutenions Isidore déclamer sa production de la semaine. Elle était avec une amie quand Étienne l’aborda audacieusement. Dans sa longue robe verte, avec son petit chapeau, elle ressemblait à une de ces belles bourgeoises fières de son rang et de son argent. Tous les goguettiers vous le diront, les gens se mélangent plus vite qu’on ne le croit, ils ne demandent même que cela ! Mais non, elle n’était pas du beau monde, simplement une couturière de chez « Madame Faure », rue des Mathurins. Nous nous sommes revus, elle était toujours accompagnée d’Émilienne, son amie, jeune femme effacée et beaucoup moins jolie. Les premiers temps, Étienne recueillit ses faveurs. Drôle, souriant, jouant à la perfection son rôle de chevalier servant, il obtint ses plus beaux sourires, le premier baiser sur sa joue de pomme rouge. Isidore l’impressionna, favorablement, par ses poèmes fantastiques et effrayants. Quand il les récitait devant un public circonspect et ahuri par tant de véhémence et de furie, les lèvres de Josépha tremblaient comme si elle avait peur qu’il échouât, qu’on ne le comprît point. Elle le suivait des yeux lorsqu’il revenait à sa place ; ils étaient grands ouverts, fascinés. Jean Le Taillandier s’en moquait comme de colin-tampon, ses études et ses lectures lui prenaient tout son temps. Et sans doute la trouvait-il trop mûre, déjà impliquée dans la vie. J’étais un peu en retrait comme toujours avec les femmes. Pourtant, elle me plaisait, indéniablement. Sa blondeur exquise, ses yeux couleur miel, sa taille fine : tout en elle tenait du divin. Elle me demanda, alors que je lui avais peu parlé depuis notre rencontre :


– Et vous Charles, vous êtes journaliste ?

– À « La Réforme » Josépha, vous connaissez sans doute ce journal ?

– On ne le conseille pas aux jeunes filles qui cherchent un mari, me répondit-elle un sourire au coin des yeux. Madame Faure affirme que vous êtes de dangereux agitateurs et depuis cette campagne des banquets…

– Il fallait bien trouver un moyen de se réunir puisqu’on nous l’interdit. Ce suffrage censitaire, nous devons le supprimer et revenir au suffrage universel, n’êtes-vous pas d’accord ?

– Oh ! Pour les femmes cela ne change pas grand-chose. Nous ne sommes pas concernées.

– Cela viendra, il faut…

– Le suffrage universel pour tous ! lança soudain à la cantonade Isidore Foucasse. Aux hommes, aux femmes, aux cochons et aux poules, à Saturne, à Méphistophélès !


Plaqué contre la paroi suintante d’une humidité rance, j’avance lentement. Je ne peux pas revenir en arrière. Josépha a pris obligatoirement ce chemin. J’ai calculé mentalement, un train passe toutes les minutes, comment font-ils ? L’obscurité s’amoindrit enfin, un peu de lumière me redonne de l’espoir. J’appréhende ce que je vais découvrir. Je repense aux poèmes ténébreux d’Isidore Foucasse où des mondes parallèles se croisent et puis ce livre que je n’ai pas pu finir « Les Chants de Moldalor ». Isidore est un homme étrange, il s’est glissé dans notre trio sans que l’on s’en aperçoive. Sa singularité a donné un soupçon de lustre à nos personnalités un peu ternes, depuis nous le suivons, il est en quelque sorte le meneur de notre bande. Je fais encore quelques pas, je passe la tête franchement vers l’autre monde : je n’en crois pas mes yeux !


Je l’attendais à la sortie de l’atelier, rue des Mathurins. Parfois, nous nous promenions au square, et quand le soleil hivernal nous réchauffait un peu, nous poussions jusqu’au parc Monceau. Nous nous embrassâmes la première fois cachés par un vieux chêne au tronc meurtri de promesses et de serments d’amour. Josépha riait et virevoltait, me donnait la main, s’échappait dans les allées du parc. J’étais déjà un peu engoncé dans mon gilet de journaliste, trop sérieux, ignorant cette belle liberté d’être et de s’émouvoir. Pour autant elle était curieuse, et mon métier lui semblait une porte ouverte à la compréhension du monde. Nous discutions en cette fin d’année mille huit cent quarante-sept du chômage qui plongeait dans la misère un nombre de plus en plus important d’ouvriers parisiens. Je lui expliquai la crise économique et financière, la spéculation qui affamait le peuple, l’intransigeance de Louis-Philippe devant les aspirations démocratiques des Français, en particulier la fin du suffrage censitaire. Elle me demanda les noms des grandes plumes de « La Réforme ». Je lui citai Louis Blanc, Ledru-Rollin, Charles Ribeyrolles, quelques auteurs dont on reparlerait, j’en étais sûr : Marx, Bakounine. Elle me regarda amoureusement, me sollicita :


– Et vous Charles ?

– Je ne suis qu’un jeune débutant et je fais les basses besognes, souvent l’estafette pour l’imprimerie. Malgré tout, j’ai proposé au rédacteur en chef une série d’articles sur : comment se déplacer à Paris ? Je trouve notre ville invivable et les pouvoirs publics ne font rien.

– C’est vrai qu’il est difficile de circuler à certaines heures. Ils vont publier vos articles prochainement ?

– Hélas non ! La politique prend toute la place. Louis-Philippe ne tiendra plus longtemps. Le peuple en a assez de Guizot et sa clique. Isidore a proposé au journal de publier ses « Chants de Moldalor » en feuilletons comme cela est à la mode. Ribeyrolles a refusé malgré un vif intérêt.

– Vous avez lu son œuvre ?

– Pas entièrement. C’est une écriture difficile. Il peint un monde effrayant où règne un monstre, un Léviathan. Il y a des disparitions, des enlèvements. C’est à la fois horrifiant et fascinant.

– Charles, je n’aime pas votre ami Isidore.

– Josépha ! J’étais persuadé du contraire, je pensais que ses poèmes vous avaient touchée.

– Il me fait peur Charles. Il me fait peur !


Deux lignes, deux trains, deux quais de gare ! Mon Dieu ! Dans ma stupeur, je ne me suis même pas rendu compte de la double circulation. Les trains sont petits et bas, des cubes imbriqués les uns dans les autres. Pas de vapeur. Comment fonctionnent-ils ? J’aperçois très mal la foule qui se presse. Les gens se bousculent, ils semblent plus grands que nous. Les femmes sont en cheveux, elles ne portent plus nos crinolines mais des pantalons de toile bleue. Ma pauvre Josépha ! Vous reverrai-je un jour ? Je n’aurais jamais dû vous laisser seule, je suis impardonnable. Pourtant, le début de la soirée avait été merveilleux. Nous deux dans Paris en liesse…


Je vins la chercher chez sa logeuse, cette vieille bougonne, toujours aux aguets, le reproche à portée de la langue. Il faisait un froid sec, et un petit vent vicieux cherchait à gâcher la fête. Les événements du vingt-deux février mille huit cent quarante-huit avaient conduit Guizot à la démission. Le vingt-trois au soir, de longs cortèges défilaient dans Paris pour célébrer cette victoire, pour dire à ce triste sire tout le mépris du peuple parisien. Je tenais sa main et nous nous dirigions vers La Madeleine en suivant une foule essaimée et bon enfant. J’étais heureux et je lui souris mais elle se montrait contrariée.


– Des ennuis Josépha ? Un soir comme celui-ci…

– Il faut que je vous parle Charles. Votre ami Isidore…

– Vous ne l’aimez pas, je sais. Il vous a fait du mal, il vous importune ?

– Il me traque Charles. Il est venu à l’atelier à plusieurs reprises ces derniers temps. Il cherche à m’entraîner je ne sais où. Il m’a offert ses « Chants », dédicacés par cette phrase : « Je t’emporterai dans mes mondes ! »

– Il est amoureux de vous Josépha, tout simplement ! Je ne peux pas lui en vouloir, ô combien je le comprends ! C’est un poète mon amour. Il peut tout se permettre.

– Charles, soyez sérieux, je ne minaude point.


Alors, pour dédramatiser ce conciliabule intempestif, je fis, en opposition à ma nature discrète, un tour sur moi-même magistral, histrionique et annonçai :


– Je ne le vois pas. Il ne nous suit pas, je vous en conjure.

– Je vous crois mon ami, profitons de ce grand soir !


Les becs de gaz éclairaient l’avenue, nous arrivions boulevard des Capucines. Des enfants bousculaient des adultes, à pratiquer des jeux de courses ou de « Touche-moi si tu peux ». Quelques cris résonnaient dans la nuit noire : « Vive la réforme ! À bas Guizot ! ». Puis, le cortège s’arrêta contre toute attente, un silence craintif s’imposa, des yeux s’interrogèrent. Une première détonation déchira le calme précaire en une explosion de cris et d’effarements. Nous étions trop loin de la tête de la manifestation pour savoir ce qui se passait. La foule effrayée s’éparpillait dans un désordre indescriptible. Les hommes emmenaient leur femme gênée par leur robe, les tirant au risque de les faire tomber. Je serrai fort la main de Josépha, impulsai un élan à notre fuite quand une véritable fusillade retentit. De sa main droite, elle releva ses effets et nous suivions cette horde disséminée lorsque j’entendis :


– Charles, Josépha !


Isidore Foucasse se tenait dans l’entrebâillement d’une porte cochère, deux lanternes à la main.


– Nous allons prendre par les caves et sortir près de La Madeleine, il est possible qu’ils barrent la rue un peu plus loin. Je connais cet endroit. Suivez-moi !

– Isidore, je ne sais comment…

– Dépêchons-nous, je ne peux pas emmener d’autres réfractaires !


Nécessité oblige. Depuis combien de temps n’ai-je pas bu et mangé ? Je suis à quelques mètres d’une fourmilière en action, il suffit de m’y glisser et de suivre le mouvement. Isidore et Josépha l’ont fait. Méfiez-vous des poètes et des magiciens ! Le piège qu’il m’a tendu pour me voler ma bien-aimée était inimaginable. Je le croyais sincère quand il nous sauva boulevard des Capucines mais c’était pour mieux exécuter un plan démoniaque. Après avoir longé les caves quelques minutes, nous sommes descendus par un long escalier et arrivés dans une salle imposante pareille à une grotte préhistorique. « Attendez-moi là un instant, je reviens », nous a-t-il dit sans précipitation. Il prend dans la paroi le chemin étroit que dessinait une brèche. Josépha est tétanisée de peur. « Ne me quittez pas Charles, protégez-moi, je vous en supplie », m’implore-t-elle. Le temps passe, il ne revient pas. Je parviens alors à rassurer quelque peu ma fiancée et pénètre à mon tour dans la faille. Je me suis perdu. Quand je retrouve enfin la grande salle, elle n’est plus là. Je reprends le passage secret, opte pour une direction que j’avais écartée et ramasse un peu plus loin son mouchoir brodé. Il a son parfum, il est la preuve de sa confiance en moi.

Je profite d’une arrivée massive de voyageurs pour courir les quelques mètres qui me séparent du quai. Des sièges d’une couleur orangée et d’une matière inconnue m’interpellent mais je n’ose y poser mon séant. Les gens me regardent sans s’attarder, un sourire au bord des lèvres auquel je réponds bien volontiers. De la lumière crue irise les faïences blanches, décor virginal de cette gare qui a pour nom « Madeleine ». D’immenses affiches aux couleurs agressives animent les parois inhospitalières. Des femmes presque nues, des armes nouvelles et des allégories de batailles, des flacons, des vêtements, des engins à quatre roues, tels sont les représentations de ce monde. J’ai soif mais pas de fontaine, de point d’eau. Des armoires automatiques délivrent des boissons dans des petites boîtes mais il faut payer. Je regarde ahuri un jeune homme utiliser la machine, il me surveille, méfiant. Un train arrive, un claquement de porte, des individus graves en sortent vivement. J’hésite, les portes se referment, je continue mon exploration le long du quai quand je demeure stupéfait face à une affiche qui annonce la commémoration du bicentenaire de la Révolution française, 1789-1989. Je manque de tomber à la renverse, mes yeux se mouillent, un léger tremblement m’indispose. Une échappée de cent quarante et un ans ! Ce diable de sorcier ! Ce poète de la transhumance ! Où nous a-t-il émigrés ? Je ne finis pas la lecture de l’affiche où un certain M. Goude est chargé des festivités. Je pénètre dans le wagon bondé, me tiens à une poignée de cuir, ferme les yeux. Le train démarre, la sensation de vitesse m’est agréable mais déjà il s’arrête : « Saint-Lazare », une autre gare. Je serre dans la poche de ma pelisse son mouchoir brodé. Le train repart : « Trinité ». Je viens vous sauver Josépha, je lui ferai payer sa trahison. « D’Estienne d’Orves ». Je ne peux pas vivre sans vous. « Notre-Dame-de-Lorette ». Nous reviendrons à notre époque, je vous le promets. « Saint-Georges ». Pardonnez-moi ma naïveté et ma légèreté. « Pigalle ». Je vous aime mon amour. « Abbesses Butte Montmartre ». Je bouscule quelques passagers et sors précipitamment. Montmartre, c’est le nom de ce village aux portes de Paris qui lui était si coutumier. D’autres amis, peut-être de la famille, il vivait et écrivait ici. À nous deux Isidore Foucasse ! Je t’arracherai Josépha et te ramènerai aux heures finissantes du règne de Louis-Philippe 1er ! Il sera temps alors d’expier tes fautes !




 
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   Anonyme   
4/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ah, une jolie histoire, je trouve ; un peu confuse, mais c'est normal, le narrateur est perdu. J'aime bien son regard sur le monde moderne, et j'aime bien la figure d'Isidore Foucasse, ce léger décalage dans son nom et celui de son ouvrage, ça accentue le côté "monde parallèle" de l'histoire.

Du charme, oui. La fin avec son défilement de stations ne me paraît pas forcément utile.

   Lunar-K   
5/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Une ambiance assez prenante, au fantastique somme toute plutôt "discret" mais qui remplit bien son rôle à mon avis. Se permettant même de laisser planer l'ambiguïté sur le sens de l'évènement, et donc de laisser la fin du récit relativement ouverte. Cela me plaît bien également.

Ainsi, il est difficile de déterminer si le narrateur se retrouve dans l'univers angoissant et fourmillant de Foucasse, avec notamment ce fameux Léviathan (le métro) qui y règne, ou si le narrateur, dans une espèce de crise de nerfs (déclenchée probablement par la foule, le bruit, le métro...), ne s'invente pas comme une existence passée reprenant divers éléments de son décor (les lieux, les affiches...). J'ai néanmoins l'impression que vous avez privilégié davantage cette seconde hypothèse, ce que je regrette quelque peu, je vous l'avoue...

Car je pense qu'il y avait vraiment moyen d'approfondir cette perfidie de Foucasse, ce "piège tendu" par ses soins pour voler au narrateur sa bien-aimée en le plongeant dans le monde effrayant de ses "Chants". Il y avait là, je trouve, tant de possibilités intéressantes à explorer que je ne peux que déplorer l'option que vous semblez avoir retenue car, selon moi, moins intéressante et moins riche...

Dans le même ordre d'idée, je trouve que la narration est parfois un peu trop rapide. C'est peut-être afin de rendre compte du tumulte qui agite le narrateur alors qu'il se remémore de tout cela. Et c'est alors plutôt bien vu. Mais l'équilibre ne me paraît cependant pas toujours conservé. Beaucoup des évènements rapportés ici sont à peine abordés, ou trop superficiellement. Je pense que ça n'aurait pas été une si mauvaise idée que de développer un peu plus au moins l'aspect historique du texte, pour en renforcer l'immersion et la profondeur. Mais, à nouveau, cela présente au moins l'avantage de traduire plutôt justement l'agitation du narrateur en résonance avec l'agitation qui l'entoure. Donc, autant je le regrette sous un certain aspect, autant je le comprends sous un autre...

Bref, un texte plutôt bon, avec beaucoup de bonnes idées, malheureusement pas toujours exploitées au maximum. Un peu trop de précipitation peut-être, mais cela peut se justifier. J'ai globalement bien aimé.

   brabant   
13/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Macaron,


Beau sens de la combinaison (quoique un peu touffu) pour ce voyage dans le temps, véritable mécanisme d'horlogerie digne du Métropolitain ; certainement pas évident à mettre en place, je salue et la culture (historique et littéraire) et l'habileté et le savoir-faire pour "touiller" tout ça ! C'est un peu foldingue dans le bon sens du terme, "agitatif" et révolutionnaire !

J'y ai vu (sans mérite) les chants de Maldoror et Ducasse (encore plus "fou" :)) mais cei nous mènerait en 1868 (monde en gestation ici ?), 68 c'est symbolique aussi !

Je retrouve l'univers BD de Tardi (vais devoir faire gaffe, je vois Tardi partout en ce moment).


Les contraintes du concours dont le délai imparti ont sans doute conduit l'auteur à tourner trop vite sur lui-même.

Dommage !

   Anonyme   
15/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte sympathique et appréciable, mais parfois un peu touffu.

Je me suis perdu dans les espaces et les temps m'ont un peu perdu (je ne suis pas sur d'avoir tout suivi d'ailleurs), mais j'aime bien les personnages simples et sans excès.

Un bon texte, et merci d'avoir joué le jeu du défi !

   Anonyme   
16/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
le seul reproche c'est que c'est trop court. Je pense et j'espère que l'auteur reviendra pour étayer cette histoire et lui donner plus de "corps" Mais j'ai bien aimé ce passage d'une époque à une autre même si, bien sur, le sujet a été traité mille fois.

   matcauth   
16/5/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
j'ai bien aimé ce côté rétro, moi ça m'a fait penser au dessinateur Blutch, chacun ses références.
Mais il y a un côté raffiné assez rare qui me fait dire, comme d'autres avant moi, que c'est histoire a la carrure pour quelque chose de bien plus long. Peut-être est-ce un projet, d'ailleurs.

car en effet c'est très bien documenté, riche, mais cet univers doit vite s'arrêter, faute de place et on reste sur notre faim. Il y a trop de choses, d'allusions, de personnages cités, ça grossit, ça grossit et ça ne tient pas dans le cadre serré d'une nouvelle. du coup, j'étais parfois un peu perdu, les lieux, les dates, tout ça.

Une chose est sûre, le réalisme de l'époque est très bien retranscrit, jusque dans les détails ou les noms, c'est un vrai travail, remarquable.

Mais l'histoire me plaît, à moi, elle n'est qu'un morceau de vie, détaillée, annonciatrice.

   SetsunaSoul13   
11/6/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La narration en "je" a été à mes yeux un vrai plus!
L'ambiance est posée dés les premiers mots, la lecture est plaisante et facile (je ne suis arrêtée nul part...)
Les personnages sont simples et attachants, le petit groupe décrit au second paragraphe (même si au final on en retiendra que trois) est bien mené, les divers caractères sont saisis et m'ont même arraché un sourire.
Les dialogues sont vifs, l'intervention réaliste. Les retours fréquents à l'action principale se font comme dans un film d'action, je n'ai pas du tout été destabilisée.
Dés la découverte du second monde, le soupçon est lancé (le lecteur entrevoit où il va, et l'intérêt pour la suite Isidore et même la découverte du comment et du pourquoi, en est réhaussé!) On replonge doucement dans le souvenir de Charles, on patiente.

Un certain frisson à la fin, pour ma part, l'aventure semble à peine s'engager, on s'attend à un projet plus abouti(c'est une belle promesse d'aventure) Isidore reste un mystère, et sa réelle implication dans l'affaire tout autant que lui-même .
La romance est douce, discrète. L'histoire agréable et sympathique, reprend bien le connu schéma de la-demoiselle-en-détresse-enlevée-par-un-méchant-sorcier, mais avec juste assez de finesse pour ne pas lasser ni rebuter. Pour moi, cette nouvelle se finit pile à temps!

Petit bonus à la fin pour l'effet "stations qui défilent" il m'a permis de réintégrer petit à petit un espace familier, "réel", engloutissant peu à peu Charles et ses pensées...j'ai beaucoup aimé!

   Anonyme   
14/7/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai adoré cette histoire. On comprend trés vite ce qui se passe; je ne connais pas les événements de 1848 mais ils sont décrits ici avec un tel réalisme que j'ai plongé dans cette foule manifestante comme si j'y étais vraiment; j'ai même presque sursauté aux premiers coups de feu. Je lis peut-être trop Zola ou Hugo.
L'écriture est précise, sans fioriture.
Pauvre personnage principal qui ne sait pas vraiment ce qui l'attend dans ce monde du futur, j'en frémis d'effroi pour lui. "Revoir Josépha" ? Plutôt adieu, Josépha, la crinoline ne sied guère à notre temps d'enfers mécaniques et virtuels... Encore bravo pour cette belle ballade.


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