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Réalisme/Historique
macaron : Véro, bouchère suppléante [concours]
 Publié le 22/09/17  -  13 commentaires  -  14194 caractères  -  111 lectures    Autres textes du même auteur

L'enfer, c'est les autres.

Et pourtant pas fâché avec mon boucher !


Véro, bouchère suppléante [concours]


Ce texte est une participation au concours n°22 : Inversons-nous !

(informations sur ce concours).




1


Et il insiste encore une fois, impuissant, les deux pieds plâtrés sur son lit d’hôpital :


– À toi de jouer Véro, montre-moi ce que tu sais faire, j’en ai pour six mois au minimum d’inactivité.


L’imbécile ! Se casser les deux talons en tombant d’un cerisier, déséquilibré par la chute d’une branche, en lâchant la tronçonneuse pour éviter le pire : une bouillie sanglante. Tout ça pour faire plaisir à sa vieille maman, en bon gentil garçon, alors qu’on est à peine fichu de grimper à un arbre. Et qu’on a des responsabilités, un commerce à faire tourner, une boucherie-charcuterie dont les clients de plus en plus exigeants ne tolèrent guère le moindre faux pas. À toi ma chère, maintenant débrouille-toi !

J’exagère, je m’emporte, eh bien non, cela me fait réellement suer de me cogner sa partie à lui, la boucherie. La charcuterie, un train-train au fond qui me va bien, pas désagréable quand on y pense. La viande rouge, molle, saignante…

Vite, j’ouvre à 15 h 30, le petit bisou conventionnel et je me sauve.


***


Je suis fille de boucher, moi, Véronique Goudier, née Defasque et j’ai épousé le commis de mon père. Nous avons pris leur suite, lors du départ en retraite de mes parents, mais nous logeons un peu plus loin, à quelques rues de là. Très tôt, j’ai baigné dans l’atmosphère particulière d’une froideur carnée, dans les odeurs fortes du sang figé. J’ai tenu la caisse, un peu, c’était la place attitrée de ma mère, j’ai tout naturellement pris les activités concernant la charcuterie. Oui, je peux le dire, je suis charcutière et je défie quiconque sur le savoir-faire de ce métier après plus de vingt ans de professionnalisme. Pour la viande, ma foi, j’ai l’expérience de côtoyer un vrai boucher, son adresse, ses outils, sa prudence.


– Tu sauras bien découper un steak, Véro ?

– Un steak d’accord, une côte de porc…

– Au couteau puis la feuille, un p’tit coup sec. Jean te préparera pour la semaine les morceaux pour les commandes, le plus dur sera fait. Il te restera un rôti par-ci par-là, pas la mer à boire.


Jean est l’ami de Jérémy, ils ont fait leur apprentissage ensemble. Il travaille par à-coups depuis qu’il a fermé sa boutique, il viendra les fins de semaine quand la clientèle afflue, affamée de viandes fraîches et de cochonnailles.


***


Il m’arrive d’en avoir assez de voir toutes ces têtes, toujours les mêmes, à longueur d’années. Depuis peu, j’ai remarqué un pli, une vilaine ride sur le coin gauche de ma bouche, avec le temps, à force de sourire. C’est ma mère qui fit mon éducation commerciale : tiens-toi droite, le geste assuré pour servir, et souris nom de Dieu, souris toute la journée une bonne fois pour toutes !

Monsieur Michaud entre, il a son air chafouin.


– Votre mari n’est pas là !

– Jérémy est hospitalisé, les deux talons cassés.

– Le pauvre, comment cela est-il arrivé ?


Il veut que je lui raconte l’accident, lui qui ne dit jamais plus de trois mots le voilà bavard, et qui demande des détails. Il a une sorte de satisfaction, je le ressens, un petit sourire intérieur à être bien portant. Je lui prépare ses steaks hachés, je m’apprête avec la feuille à sectionner ses deux côtes de porc.


– Attention à vous, n’allez pas vous blesser !


Et il se marre, le petit enfoiré. Je les croise parfois, lui et sa femme, avec Youki leur vieux chien grabataire. Ce qu’ils sont tristes, la mesquinerie leur ressort de leurs visages secs et anguleux par leur allure fantomatique de pauvres gens, ahuris. Je leur fais une risette, et puis dans leur dos une grimace. La grimace, c’est un sourire qui dit non.

Madame Gerbier pousse la porte, belle, imposante, sûre d’elle. Sa commande est dans le frigo, deux grosses côtes de bœuf, on ne mégote pas chez les Gerbier.


– J’ai appris pour votre mari…


Elle n’en demandera pas plus, elle a du savoir-vivre. Elle s’intéresse à vous parfois, ce qui m’étonne toujours, et puis tout en ouvrant la porte pour sortir, elle vous assassine d’une petite remarque acerbe, votre robe… et elle vous montre les ingrats bourrelets dans un sourire attristé avant de quitter la boutique.


***


Je suis ronde et grasse. Rouge et les yeux injectés de sang quand le client impatient ou insatisfait me stresse. Ma mère ne m’a jamais mise au régime, jeune fille, à l’heure où il est si important de faire attention, de ne pas s’enrober d’une couche protectrice rédhibitoire. Une charcutière doit faire envie pas pitié, le sac d’os à chasser définitivement. Jérémy aussi je lui plaisais dans ma grâce charcutière. Au début de notre mariage, il aimait me pincer aux hanches, à la culotte de cheval. Allongés sur le lit, il suivait, avec jubilation jusqu’à sa disparition, la trace rouge sur ma peau blanche de brune aux yeux bleus. Le petit saloupiot, il s’est vite lassé de ce petit jeu. Quand nos corps se rapprochent aujourd’hui, subrepticement, dans un silence sans passion, il s’accroche à mes bourrelets pour se finir avec une rage inquiète qui signifie : restons soudés, ne perdons pas de vue notre Graal, la pérennité de notre commerce.

Il est sorti de l’hôpital depuis peu, il rôde en boitant dans l’arrière-boutique, il a du mal à rester en place, ses jambes vite fatiguées. Son talon gauche lui cause du souci, le médecin ne lui a pas caché son pessimisme quant à une complète guérison ou à une possible réhospitalisation. Jean continue de nous aider, je me suis habituée à lui, à son air paisible, à son mutisme rassurant, son léger sourire quand je le frôle dans l’étroit passage de l’étal.

Nous avons déjà perdu de l’argent, les gens sont détestables, certains se plaignent de la qualité de la viande alors que rien n’a été modifié dans son approvisionnement. Je suis stupéfaite du changement de comportement de vieux clients – presque des amis – qui me jettent des regards suspects au moment de payer, à croire que je les vole !

Jérémy me demande de passer outre, il faut les comprendre, la viande c’est une affaire de mâles depuis la nuit des temps. L’important, c’est de conserver la clientèle, qu’elle ne s’échappe pas, jamais on ne la retrouverait.


***


Ce lundi matin Jérémy dort encore. Il a passé une mauvaise nuit, son pied gauche enflé, douloureux. Il a repris rendez-vous chez le spécialiste, les larmes aux yeux, cela ne finira donc pas ? Il ne m’a pas touchée depuis son retour malgré mes tentatives de séduction. Je suis devant la grande glace de la salle de bain, nue, mes mains soutenant mes seins. C’est ce que je préfère chez moi, avec mes yeux bleu turquoise. Ils sont petits et fermes, aussi durs à bientôt quarante ans que du temps de mon adolescence. Jérémy ne les caresse jamais, il « attaque » le bas, le gras, là où ses mains pleines sont occupées. Mes petits seins le laissent indifférent, je le savais avant notre mariage, il aime les mamelles, les pis bien remplis. Nous n’avons pas d’enfant, « une inquiétude que nous ne pouvons pas nous permettre », dixit Jérémy. Est-ce que ces états m’ont manqué, une grossesse, être mère ? Sans doute, bien que tout cela soit flou, occulté par un voile fait de tous mes renoncements, de ma soumission naturelle.

Jean me plaît. Depuis si longtemps dans notre cercle intime, et pourtant si lointain, mystérieux. Parfois je le regarde à son insu quand il sert la clientèle, les gens le respectent, se gardent des chipotages et autres caprices, surtout les hommes. Rien à voir avec mon mari, affable pour ne pas dire obséquieux, servile jusqu’à baisser la tête et à remercier à tout bout de champ. J’insiste à présent quand je le frôle, j’écrase ma poitrine contre son dos. Sa réaction immédiate, un léger soubresaut, me fait comprendre que je frappe à la mauvaise porte. Son amitié pour Jérémy est indéfectible.


2


Je suis chez lui, bien obligée de céder à ses appels sur mon portable. Je n’ai pas les cinq mille euros que je lui dois. Il a un petit air vainqueur, il tient sa proie, et je le crois un chasseur redoutable. Jérémy est à la maison, choqué, sous antidépresseurs. Il s’en remettra, il n’aura pas d’autres choix, après tout c’est aussi pour son bien, pour sauver notre couple. Il était urgent d’agir, de sortir de cet enfer qui nous tuait à petit feu.

Quand il est revenu après sa deuxième hospitalisation, tout est parti à vau-l’eau en un rien de temps. L’argent ne rentrait plus, une impression bizarre, du sable trop fin qui vous passe entre les doigts. Depuis bientôt un an bouchère suppléante, j’assumais le travail sans rechigner, avec une dextérité dans le maniement des couteaux, satisfaisante. Ce qui n’allait pas et me sautait aux yeux par contre : la diminution d’une petite moitié de notre clientèle. Le retour de mon mari n’arrangea en rien la situation. Il avait perdu de sa superbe, si superbe un jour il y eut. Il reprit sa place, essaya tant bien que mal de se motiver avec un « on allait voir ce que l’on allait voir ! ». Mais Jérémy somnolait avec son traitement contre la douleur, il semblait mou, nonchalant, désabusé. Il acceptait sa claudication définitive – c’est du moins ce qu’il disait –, mais sûrement pas la fin de son commerce. La boutique, c’était toute sa vie, il me le serinait vingt fois par jour, avec une idée de plus en plus nette que j’étais en partie, puis en grande partie responsable du désastre. Les disputes se succédèrent, parfois devant les clients gênés ou amusés. Jean cessa sa collaboration, il n’avait plus de raisons de rester et de toute façon nous ne pouvions plus le payer.

Début mai, un jeudi pour être précise, la journée cauchemardesque par excellence. Monsieur Turpin d’abord pour son andouillette de Troyes hebdomadaire. Ben je n’en ai pas monsieur Turpin. Comment ça ! Moi, un de vos derniers fidèles. Je n’en ai pas, je n’en ai plus. Il dit qu’il ne remettra plus les pieds chez nous, je lui souhaite bon vent. Monsieur Verdier pour ses ris de veau. Ma faute, oublié la commande, le gros mensonge, pas de saison. Mon mari s’emmêle, m’engueule, s’excuse auprès de monsieur Verdier, bref m’humilie ! J’ai tiré le rideau de fer essorée, anéantie, mon œil gauche clignant de plus en plus vite, un tic à vous rendre dingue. Une fois rentrés à la maison, le soleil tout juste parti, Jérémy au lit, je sors pour trouver l’apaisement, la réconciliation avec moi-même. C’est ce soir-là que je l’ai rencontré.


***


J’aime beaucoup ce petit coin calme, tout simple, un massif de fleurs entouré par trois bancs verts. Je ne me suis pas aperçue de sa présence tout de suite, il fait sombre, je suis encore toute retournée.


– Quel plaisir de vous voir madame Goudier, pour une surprise…


Ah non, pas lui ! Il a son air lubrique, le même lorsqu’il vient à la boucherie-charcuterie. Monsieur Léonard, un gros mangeur de porc et de saucisses en tous genres. Un blagueur aussi d’en dessous de la ceinture, avec des idées bien arrêtées pour améliorer le sort de notre beau pays. J’entends encore Jérémy approuver, vous avez raison monsieur Léonard, qu’elle nous en débarrasse. J’enrage à chaque fois, qu’a-t-il à se compromettre avec ce type-là ?


– Cela n’a pas l’air d’aller, vous êtes toute chose, me dit-il mi-apitoyé, mi-rigolard.


Effectivement, je ne tarde pas à éclater en sanglots, un trop-plein d’émotions négatives.


– Ah ! Pas facile le commerce, et depuis que votre mari s’est blessé… Vous devriez laisser tomber, avec sa jambe, c’est cuit pour lui.

– Laisser tomber, vous rigolez, jamais il ne le fera.


C’est parti d’un coup, je m’en veux, surtout ne pas le mêler à nos affaires.


– Il faut lui forcer la main. Il existe des solutions à votre problème. Imaginez que votre boutique prenne feu, vous êtes assurés n’est-ce pas… avec l’argent vous pouvez démarrer une autre vie, non ?


J’essuie mon visage et je lui souris, un vrai sourire pas commercial.


– On peut toujours rêver. Pourquoi voulez-vous qu’elle prenne feu notre boucherie-charcuterie ?

– Parce que, par exemple, pour une petite somme d’argent je m’en serai occupé, et que j’ai, disons, quelques habiletés…


Heureusement que je suis assise, le salopard, il me propose…


– Parce que j’ai de l’estime pour vous aussi, vous le savez, quand je viens à la boucherie n’est-ce pas ?


Alors là, c’est le fin du fin, pour me reluquer aussi vicieusement, c’est vrai qu’il est le premier sur la liste.


– Voici mon 06, réfléchissez, l’argent c’est secondaire, il y a moyen de s’arranger.


***


Peu après, je l’ai appelé. Confiante en lui ou désespérée à la folie, un besoin d’agir je crois avant qu’un drame ne survienne. L’affaire s’est conclue pour dix mille euros avec une moitié payable avant le forfait. Je lui ai remis les cinq mille euros, toutes nos économies non traçables, mais le travail est fait, bien fait, il ne reste rien de la boucherie-charcuterie. Une enquête est en cours, il m’a assuré du sérieux de la besogne, que nous ne serions pas inquiétés. Je lui ai demandé un délai pour le payement du reliquat, il préfère que je passe chez lui, il insiste, l’argent n’est pas l’unique moyen d’échange, il a beaucoup d’affection pour moi. Je sais ce qu’il veut, d’imaginer ses grosses pattes sur mon corps, j’en ai un haut-le-cœur. Mais que faire ? Je dois aller au bout de ce calvaire quitte à laisser encore une partie de mes illusions sur mes semblables.

Il avance vers moi, me serre dans ses bras. Un frison me parcourt l’échine, je me retiens de trembler. Il embrasse mes cheveux, son odeur n’est pas désagréable.


– Allons dans la chambre !


Je le suis, ma main dans sa main. Une envie de pleurer étreint ma gorge, que va-t-il m’arriver ? Lentement, il déboutonne mon chemisier, pose un baiser sur ma bouche. Une légère odeur de menthol persiste sur mes lèvres, il entreprend de dégrafer mon soutien-gorge. Ses doigts gros et difformes s’avèrent souples, agiles. Il retire mon sous-vêtement, recule instinctivement, fixe ma poitrine à l’air libre.


– Vous avez de très jolis seins !


 
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   Anonyme   
22/8/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Je ne comprends pas trop pourquoi le commerce serait parti à vau-l'eau sans véritable raison. Les clients étaient habitués à voir Véro dans la boutique, qu'elle passe de charcutière à bouchère pose-t-il vraiment problème ? Si encore Jérémy avait une spécialité bouchère ébouriffante, un coup de main unique qui lui permet de délivrer des morceaux particuliers (quoique j'aie du mal à imaginer quoi), et qu'il n'ait pas su transmettre ce coup de main à sa femme... ou alors s'il y avait déjà une concurrence féroce dans le quartier, ou alors qu'une nouvelle boucherie-charcuterie ouvre pile à ce moment... Mais là, je ne suis pas convaincue.

C'est très curieux, pour moi le texte s'arrête à
– Vous avez de très jolis seins !
c'est-à-dire en plein milieu de l'histoire, puisqu'il est suggéré mais absolument pas accompli que Véro va plutôt apprécier les privautés de l'incendiaire, puis plus tard, qui sait ? comploter avec lui pour assassiner son mari. Moi qui aime les fins ouvertes, je suis servie. La vôtre est béante ! Au point que je soupçonne un problème technique.

En l'état, j'ai du mal à dire si j'aime ou pas votre texte. La fin est quand même trop abrupte, et j'ai du mal avec le cœur de l'intrigue, la boutique qui périclite aussi facilement.

   Bidis   
23/8/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Une chute bizarre pour un texte qui se traîne un peu et dont les personnages ne sont guère sympathiques. Je ne suis pas fan de cette histoire. Mais elle se laisse lire.
Quelques lourdeurs dans l'écriture, comme « la mesquinerie leur ressort de leurs visages secs et anguleux par leur allure fantomatique de pauvres gens, ahuris. Je leur fait une risette, et puis dans leur dos une grimace. » : 5 fois « leur » dans deux petites phrases.
Et je n'ai pas compris : « J’entends encore Jérémy approuver, vous avez raison monsieur Léonard, qu’elle nous en débarrasse. »  Se débarrasser de quoi ?

   Mistinguette   
24/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un récit rondement mené, j’aime beaucoup !

Une histoire qui m’interpelle car, comme la narratrice, je suis fille de boucher.
L’ambiance d’une boucherie est très bien restituée sauf, peut-être, les odeurs du sang figé que, perso, je ne trouve pas si fortes que ça. Par contre, l’atmosphère d’une froideur carnée est vraiment particulière, ça oui.

« - Un steak d’accord, une côte de porc… - Au couteau puis la feuille, un p’tit coup sec. » C’est tout à fait ça ! L’auteur connait son sujet.

J’ai ressenti de l’empathie pour Véro, de la tendresse.
Je ne sais pas si c’est l’intention de l’auteur, mais, à la fin, je me la suis imaginée se rapprochant de M. Léonard ; pas que physiquement, sentimentalement aussi.

« la mesquinerie leur ressort de leurs visages… » à mon avis le « leur » devant ressort est de trop
« j’ai l’expérience de côtoyer un vrai boucher… » cette partie de phrase est peut-être correcte mais je trouve que ça sonne bizarre.

Un grand MERCI pour cette lecture.

   Asrya   
25/8/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
A nouveau, pas convaincu que le thème " l'enfer, c'est les autres" soit réellement respecté... un peu tiré par les cheveux à mon sens.
Enfin...
J'aimerais qu'une femme ait écrit ce texte ; cela changerait.
D'après les règles du concours, votre personnage étant une femme, vous êtes un homme, et dans ce cas, l'écriture masculine est trop présente pour moi. J'aurais imaginé plus de subtilité dans le phrasé (bien que j'admette qu'une femme puisse écrire ce genre de choses ; et que bon nombre d'entre elles feraient bien de s'y mettre...)

Au delà de ces détails par rapport aux règles du concours, j'ai trouvé l'histoire sympathique, bon, pas folichonne mais qui restait agréable à lire malgré tout !

J'aime assez la chute ; bien qu'on se doute petit à petit que votre personnage cherche à émanciper sa sexualité.
Pour le coup de l'incendie par contre... bon... pour 10 000 euros... je ne suis pas sûr que quelqu'un prenne ce risque ! Je ne le prendrais pas en tout cas ! Encore moins pour 5000 euros et une paire de seins (aussi jolie soit-elle !)

De bonnes choses dans cette nouvelle, je trouve qu'elle est à la limite d'entrer dans ce à quoi je m'attendais pour le concours ; elle reste plaisante malgré tout.

Merci pour cette lecture,
Au plaisir de vous lire à nouveau,
Asrya.

   Acratopege   
27/8/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Une nouvelle charcutière qui se lit sans déplaisir. Le climat morose des petits commerces en perdition est bien rendu dans un style sans élégance et parfois maladroit qui convient bien à la personnalité de la narratrice. J'ai bien aimé le parallèle entre la manipulation de la viande et la manipulation des corps dans les passages d'érotisme charcutier. L'épisode de l'incendie tombe un peu comme un cheveu gras dans le bouillon, mais la chute finale est assez jouissive.
Si l'histoire ne m'a pas emballé, je crois que c'est parce qu'elle hésite entre le réalisme et la caricature. Trop de gras dans le style, ou alors pas assez.
Merci pour cette lecture nourrissante.

   vb   
22/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Voilà une nouvelle dont j'aurais aimé dire que je l'aimais beaucoup. Une belle histoire sordide à souhait avec du sentiment. Exactement ce qu'il me faut. Du vrai Chabrol.
Malheureusement, je lui ai trouvé trop de fautes techniques pour pouvoir lui donner une meilleure note. Franchement, j'aimerais la relire lorsque l'auteur l'aura retravaillée.
Au global, j'aurais aimé une nouvelle un peu plus longue. La fin m'a semblé baclée. J'aurais aimé plus en savoir sur la relation entre la narratrice et M. Léonard. Qu'en pense le mari?
Voici donc une liste de remarques (en vrac) :
1) "tolèrent guère" : le "guère" ne colle pas au ton.
2) "puis la feuille" : je n'ai pas compris (mais ne suis pas boucher)
3) "Jean est l'ami de Jérémy" : Qui est Jérémy? On comprend que c'est le mari, mais ce n'est pas clair.
4) "Il veut... détails" J'ai bien aimé cette phrase qui sert d'élision du dialogue.
5) "ahuris" Si ce sont les gens qui sont ahuris, il ne faut pas de virgule. Si ahuris se rapporte à "ils", je les aurait mis plus avant.
6) "votre robe..." Je n'ai pas compris tout de suite qu'il s'agissait d'une réplique. "montre[r] les ingrats bourrelets" me semble irréaliste de la part de cette cliente.
7) "quand le client ... stresse" devrait être placé entre virgules avant "les yeux". Sinon on pense que ses yeux sont toujours injectés de sang.
8) Le mot charcutière se répète dans deux phrases d'affilées.
9) "le sac d'os à chasser définitivement" Je n'ai pas compris.
10) "trace rouge" je n'ai pas compris
11) "blanche de brune" construction étrange
12) "Graal" Image un peu bancale.
13) "Jean me plaît" Qui est Jean? On avait oublié ce personnage secondaire.
14) "Je suis chez lui" Qui est lui? Monsieur Léonard? Si oui on l'apprend trop tard.
14bis) "si superbe un jour il y eut" J'ai bien aimé.
15) "Je l'ai rencontré" qui est "l"? Même remarque.
16) "elle nous en débarasse" Qui est elle? Lepen? Qui est en? Les réfugiés? Pas clair! Si ma réponse est juste, dans dix ans, personne ne pourra plus y répondre.
17) "le premier sur la liste" étrange. Je n'ai pas compris.
18) "mon 06" Je n'ai pas compris
19) "légère odeur" légère affaiblit le propos et peut être supprimé.

   Jean-Claude   
22/9/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour

Cette nouvelle se laisse manger, mais la sauce, un peu lourde, est trop masculine.

Le découpage, au hachoir, de la partie 2 mériterait d'être repris (placement des "***"...).

La difficulté est que la déchéance n'a pas un goût convaincant. Et Jean est un amuse-bouche secondaire vite évacué.

La partie "contrat" ne s'incarne pas vraiment dans l'histoire et est peu crédible. La chute aurait été plus saignante si Véro en était arrivée toute seule à flamber la boutique.

Bonne continuation

   trevorReznik   
22/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai trouvé le personnage de monsieur Léonard et sa proposition un peu hors-sujet, comme s'il emmenait l'histoire principale vers une conclusion qui n'était pas la sienne.
Autre petit bémol, certaines tournures de phrases m'ont semblé un peu bancales (ex. : "j'ai tenu la caisse un peu, c'était la place attitrée de ma mère, j'ai tout naturellement pris les activités concernant la charcuterie." C'est peut-être juste l'histoire d'un mot ou d'une ponctuation à changer, mais j'ai du mal avec la formulation).
Par contre, J'ai vraiment bien aimé la description de l'ambiance de la boucherie et le raisonnement de cette jeune bouchère : j'ai trouvé ça, d'une part très crédible, et d'autre part très cinématographique. On visualise très facilement l'ambiance et les couleurs, grises avec des pointes de rouge -forcément-, de certains passages.
Le parallèle entre la chair et la viande ajoute encore au côté un peu glauque de l'ensemble.
Bon texte.

   hersen   
22/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un aspect que j'aime bien dans cette nouvelle est que c'est sans complaisance; je crois que ce n'est pas facile d'embarquer ainsi le lecteur dans la boucherie, où, je dois le dire, je ne me sens pas si à l'aise au milieu de toute cette barbaque. Cela donne un fond si réaliste à la nouvelle qu'ensuite les personnages n'ont plus qu'à évoluer, un peu dans la crudité de ce qui fait la vie.
le coup monté à la fin, par contre, casse un peu ce qui avait si bien été monté, c'est trop loin du réalisme de la boucherie.
Je suis de plus interrogative, Léonard étant décrit comme un vieux vicieux (mais qui aime les seins de Véro, contrairement à son mari qui ne s'intéressait qu'au bas...). J'espère que le renouvellement s'est avéré positif pour elle !

   Anonyme   
22/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Pourquoi j'adore cette nouvelle,
et pourquoi je ne l'aime pas;

Chaque histoire a un but différent et
chaque lecteur, ses propres critères,
qui feront qu'il aimera, ou non, ce qu'il lit.

Moi ce que je recherche quand j'ouvre un bouquin, c'est avant tout une ambiance, une atmosphère
et on peut dire que la, j'ai été servi en lisant ta nouvelle.

Tout le long de la lecture,
on ressent cet espèce de malaise indescriptible,
on suit véronique dans sa routine,
et plus on avance dans l'histoire, plus le malaise devient palpable,
on ressent du dégout aussi, vis a vis de son mari, Jérémy
pourtant, ce n'est pas du tout trop lourd,
c'est juste réaliste, poignant.

là ou sa se complique maintenant;
certaines tournures de phrases que tu utilise
et qui manquent cruellement de soin,
elles nous font sortir un peu de l'histoire.

certaines situations manquent de crédibilité aussi
et surtout la fin avec monsieur léonard.
Sa vient brusquement, c'est mal amené, trop même.
aussi, j'ai trouvé que ce n’étais pas une fin.
alors on a beau dire;
oui les fins ouvertes, c'est génial,
mais la j'ai juste eu l'impression qu'on me coupait pendant ma lecture et c’était frustrant.

Bref mise a part sa sinon, très bon travail,
continue comme sa,
il ne te manque vraiment pas grand chose.

plum-o-meter: "biiip... biiip": 7 sur 10

sorry pour le pavé,
love y'all,
plumo

   plumette   
24/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
cette nouvelle a des atouts.
Le cadre de la boucherie en est un. Je trouve que l'ambiance du commerce de proximité est bien rendue, en particulier lorsque le premier client apparait. Ce monsieur Michaud devenu bavard par curiosité malsaine au sujet de l'accident!
J'ai aussi bien aimé le regard que Véro porte sur elle-même, ses rondeurs et ses seins, ses pensées érotiques.
Une atmosphère donc.
Côté concours: une narratrice, donc un auteur. Pour moi, cela se sent dans la forme. Je reconnais que c'est très subjectif mais j'ai tiqué à "petit enfoiré" et petit saloupiot" comme si l'auteur avait juste rajouté "petit" pour mettre un peu de féminité dans sa plume!
De même, je me dis qu'une grosse charcutière qui a de jolis petits seins, c'est assez curieux sur le plan anatomique; elle peut bien sur avoir de petits seins! mais si elle est forte et grasse, cela affecte aussi sa poitrine car il y a aussi du gras dans les seins...
dernière chose; " rouge, les yeux injectés de sang" cette image évoque immédiatement pour moi un ou une alcoolique.
Côté thème, je ne ressens pas spécialement " l'enfer c'est les autres" Je crois que le thème du renouvellement peut convenir à cette nouvelle.

Sur la forme, la nouvelle se lit agréablement mais n'est pas exempte de maladresses. La phrase sur les Michaud me parait à revoir.
Le terme "rédhibitoire" au sujet de son embonpoint me parait inadapté ici car jérémy a été séduit aussi par les formes charcutières.

j'ai aussi été un peu étonnée que véro se livre comme elle le fait à une auto analyse sur l'absence de maternité? Cela m'a paru un peu déplacé par rapport à la tonalité générale de la nouvelle.


Maintenant l'histoire: le point de départ qui permet de déclencher l'histoire, c'est l'accident de Jérémy. Soit! mais, désolée, je n"arrive pas du tout à faire le lien entre cet accident et la quasi faillite de la boucherie. L'idée de la faillite qui conduit à l'incendie volontaire du magasin est bonne mais il manque un maillon crédible.
Quant à la fin, je l'aime bien. Véro va se livrer à Monsieur Léonard comme si elle allait résignée à l'abattoir et puis... peut-être va-t-elle trouver son compte dans ce "sacrifice"!

A vous relire sûrement

Plumette

   Thimul   
25/9/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Pas convaincu par cette nouvelle.
Un magasin qui périclite on ne sait pas trop pourquoi.
Un certain Léonard qui débarque comme un cheveux sur la soupe.
Par contre d'autres aspects laissés de côté comme le personnage Jean qu'on aurait bien aimé plus écartelé entre son désir et son amitié.
Peut être que mon végétarisme influe sur le peu d'enthousiasme que le texte à susciter chez moi.

   aldenor   
30/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
L’idée de départ est originale et amusante. Une femme occupant, par un concours de circonstances, un job typiquement masculin. Pas de sexisme pourtant : si la bouchère échoue en fin de compte, ce n’est pas par manque de capacités, mais en raison des préjugés de la société.
A mon sens il fallait s’en tenir à ce thème.
Au lieu de quoi la trame s’égare un peu dans des embrouilles sentimentales.
L’écriture est fluide et parfois recherchée.
« La grimace, c’est un sourire qui dit non. », fine formule !


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