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Sentimental/Romanesque
Magrielle : Dix heures
 Publié le 27/06/16  -  9 commentaires  -  13894 caractères  -  100 lectures    Autres textes du même auteur

Une jeune femme se bat avec ses souvenirs après une rupture déchirante.


Dix heures


Il est parti. Ce matin. Il l’aime. Il ne m’aime plus. C’est juste une question de mathématiques. L’une annule l’autre. Annulée, effacée, oubliée, jetée aux ordures. Il est parti en me laissant nos souvenirs. Il n’en a plus besoin maintenant.

9 h 30. Je suis en retard au travail. Mais ça n’a plus vraiment d’importance. À 10 h je serai morte. C’est une bonne heure pour mourir. Les gens sont occupés. Ils se réveillent, ils sont derrière leur bureau, à l’école, promènent leur chien, pointent à l’ANPE, se remettent d’une cuite, dorment, ouvrent leur boutique, font leur jogging, boivent leur café ou sont dans les bras de Chloé. Elle doit être belle, avec un prénom pareil. On ne peut pas s’appeler Chloé, et être moche. Une fée a dû se pencher sur le berceau de toutes les Chloé du monde, je ne vois pas d’autre explication. Je vais me plaindre à mes parents. Ils auraient dû m’appeler Chloé. Victor serait encore là à l’heure qu’il est. Mais à 10 h je serai morte donc je ne pourrai pas leur dire. À moins de retarder l’échéance un tout petit peu. Victor et Chloé. Chloé et Victor. Ça sonne bien.

9 h 31. Maouuu. Qu’est-ce que c’est ? Un chat. Un chat ? Ah oui. Le chat qu’il m’a offert pour nos un an. Tigrou. Maouuu. Et Tigrou a faim apparemment. Victor a oublié de lui donner à manger ce matin. Il était trop occupé à éparpiller nos souvenirs sur le parquet. Je lui avais pourtant dit que je ne voulais pas de parquet. Pourquoi on ne prend pas une moquette bien épaisse ? Comme ça je pourrai marcher pieds nus ! Tu n’aimes pas marcher pieds nus ? Et le parquet grince la nuit, ça me réveille, j’ai l’impression que des fantômes rodent dans l’appartement, j’ai peur. Et puis il m’a souri, m’a dit que si j’avais peur il me protégerait, et que je n’avais qu’à mettre des chaussettes. Depuis ce jour, il m’offre des chaussettes toutes neuves à chacun de mes anniversaires. Maouuu. Oui Tigrou, je vais te donner à manger. Et je vais aller mettre des chaussettes.

9 h 32. Où sont ces satanées chaussettes ? Si je ne les trouve pas je vais me mettre à pleurer. Maouuu. Dégage le chat ! Tu vois pas que je suis occupée ? Qu’est-ce que tu me veux à la fin ? Un câlin ? Bon d’accord. Un petit alors. Mais pas par terre. Il y a trop de souvenirs par terre, je ne voudrais pas marcher dessus. D’accord ? Maouuu. Oui, sur le lit c’est mieux. S’il y a des souvenirs sur le lit ? Je ne sais pas Tigrou, je ne m’en souviens plus. Je ne me souviens que de mes cauchemars, du parquet qui grince et qui me réveille au milieu de la nuit. Seule dans le lit. Et personne pour me protéger des fantômes. Il m’a menti. J’aurais dû insister pour la moquette. Ah, voilà mes chaussettes. Tu vois Tigrou, je ne pleure plus.

9 h 33. Allô ? Oui c’est bien moi qui la demande à l’appareil ? Oh madame Linus... oui... si si 9 h 30 c’est bien ça... pourquoi je ne suis pas là ? Eh bien parce que je suis chez moi. Ah, ça ne vous fait pas rire ? Quel bruit ? Ah ça ? C’est Tigrou. Il a faim je ne lui ai pas encore donné à manger. D’habitude c’est Victor qui s’en occupe mais il a oublié ce matin. Si je me moque de vous ? Mais pourquoi diantre me moquerais-je de vous madame Linus... dix heures au plus tard ? Je suis désolée madame Linus je suis au regret de vous dire que je ne pourrai pas être là à 10 h... parce qu’en plus il faut que je me justifie ? On ne peut donc plus avoir de vie privée ? Au regret de me dire quoi ? Licenciée ? Puisque c’est comme ça je vous quitte ! Comment ? Oui madame Linus. Je te quitte, tu me quittes, il me quitte du verbe quitter. Vous connaissez vos conjugaisons ? Allô ? Madame Linus ? Raccroché. Tant pis. Oui Tigrou, tu vois bien que ce n’est pas de ma faute ! Allez, tiens, et que je ne t’entende plus !

9 h 34. De toute façon je n’en voulais plus de ce job. Je ne l’ai jamais aimé. Mais c’est le père de Victor qui m’a pistonnée. Victor m’avait dit, avec un bac, un emploi comme ça c’est inespéré, je ne trouverai rien d’autre. Moi j’aurais aimé être fleuriste, mais Victor n’était pas d’accord. Il trouvait qu’une fleuriste et un avocat ça n’allait pas ensemble. Pourquoi pas femme de ménage, caissière ou vendeuse tant que j’y étais. Et puis il ne fallait pas contrarier le père de Victor. Il me faisait une faveur. N’importe qui aurait fait des pieds et des mains pour travailler avec lui. C’est un homme important. Il est chirurgien esthétique. Renommé. Tout le gratin parisien défile chez lui. Oui, docteur, vous voyez, j’ai une ride affreuse quand je souris. Docteur, mes seins sont trop petits, c’est mon mari qui me l’a dit. Docteur, pouvez-vous me faire le nez d’Angelina Jolie ? Et moi de répondre poliment au téléphone. Non madame Parpin, le docteur est actuellement en rendez-vous, souhaitez-vous laisser un message ?

Il faut que j’arrose les plantes. Il fait beau je vais les sortir sur le balcon. Elles étouffent avec tous ces souvenirs.

9 h 35. Badaboum. Qui m’a fait un croche-pied ? Qui ?! Oh, c’est la bandoulière de mon sac de voyage. On l’avait acheté ensemble. Chez Louis Vuitton. Je n’en croyais pas mes yeux quand on est arrivés devant la boutique. Je pensais qu’il me faisait une blague. Mais non. La petite amie d’un avocat a bien le droit de voyager en Vuitton m’avait-il dit. J’avais choisi le modèle Keepall, en essayant de ne pas blêmir à la vue du prix. On avait même fait graver nos initiales à chaud sur le sac. LV. Non enfin, pas pour Louis Vuitton ! Léa et Victor. Et puis c’était quand même plus classe qu’une vulgaire valise à roulettes. N’empêche que ma valise à roulettes ne m’aurait pas fait de croche-pied, elle. Il faut que je défasse mes affaires d’ailleurs, puisque je ne pars plus. Il part avec Chloé, parce que ça serait quand même dommage de jeter deux billets d’avion pour La Réunion. Voyage qu’il m’avait offert pour mon anniversaire. Avec les chaussettes.

9 h 36. Je défais ma valise. C’est fou ce qu’on peut s’encombrer quand on part en vacances. J’ai l’impression d’avoir vidé ma penderie. Non en fait, le côté vide, c’est le sien. Si je regarde bien, je peux encore voir les cintres se balancer doucement. Il a pris ses affaires vers huit heures. Pour ne pas me réveiller. Tu entends Tigrou ? Mais tu penses bien, si le parquet me réveille alors un cintre ! Vic, mais enfin tu n’as pas besoin d’emporter tout ça on ne part que dix jours ! Non Léa je ne pars pas que pour dix jours. Je ? Pourquoi tu me dis je ? Parce que JE pars, et pour toujours. Je ne comprends pas. Il va falloir pourtant. Parce que je te quitte. Je ne t’aime plus. Je pars vivre avec Chloé. On est amoureux. Le temps que je réalise, il était déjà dans l’entrée, et moi j’étais paralysée sur le lit. Il a claqué la porte. Et m’a laissée seule avec des mots insultants. Chloé. Amoureux. Quitte. Toujours. Je déferai ma valise plus tard. J’ai d’autres chats à fouetter. Tigrou ? En train de jouer avec mes chaussettes évidemment.

9 h 37. Envie de prendre une douche. Je pourrais me pendre avec le flexible de la douche. Sauf que c’est pas encore l’heure. Et puis ça fait du bien. Je passe des heures sous la douche. Brûlante. Victor n’aime pas ça, il préfère prendre un bain. Avec un cigare et un verre de whisky. Il ne faut pas le déranger quand il est dans son bain. Comme quand il lit son journal ou qu’il regarde la télévision. Qu’il prend son café le matin parce qu’il est de mauvaise humeur. Qu’il est au téléphone avec un client pour une affaire importante. Qu’il est en week-end et qu’il aimerait bien décompresser. Qu’il rentre du travail parce qu’il est fatigué. Fatigué parce que la nouvelle stagiaire Chloé est incompétente et qu’il songe à la virer. Les premières années, il me rejoignait sous la douche. On s’éclaboussait comme des gosses, on se frottait le dos, on chantait Sunday Bloody Sunday à en faire sauter la tuyauterie, on... On. Non pas de douche finalement.

9 h 38. Un peu de musique. Victor m’a offert un iPod pour que je lui fiche la paix. J’ai du travail Léa, va t’occuper s’il te plaît. Je ne passe pas un jour sans musique. J’ai tellement de chansons dans mon iPod que j’ai arrêté de chercher depuis longtemps. Un seul mot d’ordre : le Shuffle. Sa magie me surprendra toujours.

I want to run

I want to hide

I want to tear down the walls...

Stade de France, le 9 juillet 2005. On s’était trouvés parmi plus de cent mille spectateurs en furie. Les filles s’évanouissaient par dizaines. La tension était à son maximum. On s’était embrassés pendant que Bono chantait Where the Streets have no Name. Cette même chanson qui s’écoule insidieusement des enceintes. Et je suis tombée amoureuse sur One. Le comble du romantique. Tout est devenu possible ce jour-là. Sauf qu’il est parti ce matin. Que nous ne formerons plus jamais un. Et Bono pourra toujours s’égosiller, Victor ne reviendra pas. Et moi il me reste vingt minutes à vivre. Au diable le Shuffle.

9 h 40. Je manque d’air. Où sont mes cigarettes. Dans mon sac de voyage. Par terre dans la chambre. Au milieu des souvenirs. Poussez-vous, je passe. Ah, les voilà. Je respire mieux déjà. J’avais arrêté il y a deux ans. Du jour au lendemain. Je prenais la pilule pourtant. Fiable à quatre-vingt-dix-neuf pour cent. Je m’étais dit que rien n’arrive par hasard. Un enfant de Victor. J’ai gardé le secret pendant une semaine. Histoire d’être sûre à cent pour cent. Et puis j’ai pris mon courage à deux mains, je l’ai attendu, un soir, autour d’un petit repas confectionné par mes soins. J’ai une bonne nouvelle à t’annoncer mon amour. Mon père t’a augmentée ? Non, mieux que ça. T’as gagné à l’EuroMillion ? Ta sœur s’est enfin trouvé un mec ? Non… Léa. Ne me dis pas que tu es enceinte. Et si je te le dis ?... Comment c’est possible ? Comment ?! Tu prends plus tes précautions, c’est ça ? Si, mais… le docteur a dit que ça pouvait quand même arriver... Bon, ok, c’est pas grave, on demandera à mon père d’arranger ça. Il a des collègues qui exercent dans d’excellentes cliniques. Arranger… ça... ? Oui Léa, tu ne pensais quand même pas le garder ? Je ne veux pas d’enfant pour l’instant, on en a déjà discuté. Oui, mais je pensais que... Alors arrête de penser ! Je vais me coucher j’ai une dure journée demain. J’appelle mon père dans la matinée pour régler cette affaire. Bonne nuit.

9 h 50. J’écrase ma dernière cigarette. Que le temps passe vite quand on se replonge dans le passé. Il est parti ce matin et m’a laissée seule avec nos souvenirs. Ma tête est dans un étau. Je n’entends plus rien, ni Tigrou qui miaule de plus belle, ni la musique qui continue de jouer sur mon iPod, ni mon téléphone qui sonne depuis bientôt vingt minutes, ni mes hurlements que je ne contrôle plus, je ne vois plus rien, mes yeux sont remplis de larmes acides qui me lacèrent le visage, je trébuche, je me cogne, j’attrape tous ces souvenirs par centaines et je les envoie se briser contre le mur, les livres volent, les armoires se renversent, les photos brûlent, les vitres explosent, les miroirs sont pulvérisés, les écrans plats foudroyés, je ne sens plus rien, ni les traînées ensanglantées laissées par mes ongles sur ma chair, ni mes cheveux arrachés par mèches, ni le goût du sang qui s’engouffre par la commissure de mes lèvres. Je ne sens que le poids des souvenirs d’une vie gâchée. Une vie volée. Et puis je le vois, tout près de moi, dans ce qui reste de la cuisine. Je vais le prendre et tout sera fini. Je n’ai qu’à l’enfoncer profondément, comme j’avais vu faire Katsumoto dans Le Dernier samouraï. Je me traîne par terre. Mes mains s’emparent du manche. C’est fini. Il est 10 heures.

10 h 15. Léa ? Léa mon Dieu que s’est-il passé ?! Léa ouvre les yeux s’il te plaît ! Qu’est-ce que c’est... qui c’est... je suis morte ? Clémence ? Oui, c’est moi. Madame Linus a appelé maman, elle lui a dit que tu délirais, que tu parlais de chat et de conjugaison. Mais enfin qu’est-ce qu’il s’est passé ici, on dirait un champ de bataille ? Qui t’a fait ça Léa ? C’est quoi ce couteau ? J’ouvre les yeux... c’est douloureux. Ma main est endolorie... je serre quelque chose... un couteau. Mes yeux sont totalement ouverts maintenant. Le sol de la cuisine. Du sang. Des bras. Je suis dans les bras de ma sœur. Elle pleure. Tigrou est là aussi. Il me regarde d’un air inquiet. Je lâche le couteau. Je lâche prise. Mes larmes coulent. Mes mains se dirigent lentement sur mon ventre. Je ne comprends pas. Rien. Je regarde la lame du couteau, vierge de toute souillure. Je ris. Je ne l’ai pas fait. Je ris plus fort. Léa ? C’est rien, Clémence, je me suis battue avec mes souvenirs. Je me lève. J’ai mal. Tu peux marcher ? Oui, ne t’inquiète pas, tu vois, je mets un pied devant l’autre, et j’avance. Tu ne peux pas rester là, Léa. Non. Je ne peux pas. Je me dirige vers la chambre, je vide mon Keepall et rassemble quelques affaires. Clémence m’attend dans l’entrée. C’est bon tu as tout ? Je me baisse, prends Tigrou dans mes bras. Oui, j’ai tout. On peut y aller. Sur le seuil de la porte, je me retourne, contemple les cinq années qu’il m’a volées. Et je claque la porte, laissant les souvenirs reposer dans leur tombeau.


 
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   Anonyme   
3/6/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je craignais qu'à la fin le suicide ait vraiment lieu, car dans ce cas, à mon avis, d'un point de vue littéraire l'histoire n'aurait pas valu grand-chose : le trajet en aurait été bien trop linéaire. J'apprécie donc que vous ayez fait échapper Léa à une mort stupide, tant il apparaît au cours du texte que son Victor est un salaud de première.

La manière dont ces informations sont distillées est d'alleurs bien vue à mon avis, le tableau se dessine peu à peu ; en revanche, pour moi votre nouvelle pâtit de ce qui m'apparaît comme des invraisemblances que j'ai du mal à avaler.
1) Le fait que madame Linus ait appelé la mère de Léa : il s'agit de la supérieure hiérarchique de Léa, et à la manière dont celle-ci s'adresse à elle je ne perçois aucune sympathie, aucune intimité qui expliquerait que madame Linus s'inquiète aussi vite pour une Léa qu'elle vient de virer sans chercher à la comprendre. Pour moi, elle a bien autre chose à faire en ce début de matinée avec une secrétaire à remplacer.
2) Le revirement immédiat de Léa à la fin : elle veut en finir, s'évanouit la main posée sur le manche du couteau, sa vie est dévastée, et dès qu'elle se réveille auprès de sa sœur tout va bien, elle a surmonté son traumatisme ? Je sais que tout est possible d'un point de vue psychologique, mais en l'occurrence vous n'avez pas réussi à me faire croire à ce virage à cent quatre-vingts degrés, je trouve que vous l'avez mal amené. Dommage, puisque c'est, me semble-t-il, le ressort principal de l'histoire, sa morale.

Morale qui, à mes yeux, intervient après un trop long trajet. Si j'ai apprécié que vous sachiez dessiner un tableau complet à partir du "stream of consciousness" de Léa, si je ne doute pas qu'il existe des types aussi caricaturaux que Victor, le mouvement de l'histoire me paraît quand même trop univoque jusqu'à l'avant-dernier paragraphe : la tension monte, monte, Léa veut mourir, elle erre, elle saccage, elle s'évanouit, ah ben non tout va bien elle s'en va sans oublier le chat. Je trouve que des hésitations, des retours, quelque chose de plus tortueux aurait mieux convenu, y compris pour préparer le lecteur à la fin et son coup de théâtre.
Vous êtes l'auteur, bien sûr, vous avez choisi de donner ce mouvement à votre histoire ; il se trouve que, en ce qui me concerne, ça ne fonctionne pas bien. Reste un vrai dynamisme dans l'écriture à mon avis, que j'ai apprécié.

   hersen   
12/6/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Cette nouvelle n'est pas très originale, mais d'une certaine manière elle est bien racontée car le crescendo fonctionne assez bien.

Cependant, le sujet a été tellement de fois traité que pour qu'il m'intéresse, il faudrait qu'il s'y glisse quelque chose de surprenant, quelque chose qui change le cours de ma lecture.

Car je dois admettre que la fin - l'auteur veut dès le début nous orienter vers le suicide pour ensuite être relooké par la venue de la soeur - ne me fait pas changer d'avis; Les deux fins envisagées, celle que le lecteur peut imaginer et celle qui arrive vraiment, me laissent tout de même assez indifférente car tout au long de l'histoire je n'ai pas ressenti grand-chose envers cette femme et cette histoire somme toute banale, même si elle fait très mal à la personne concernée.

   Marite   
27/6/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup de réalisme habite ces quelques minutes, de 9h30 à 9h50 les pensées se mettent à tourbillonner à vitesse " V", les phrases courtes traduisent vraiment l'état de panique s'emparant de l'esprit de Léa, une lutte avec les souvenirs, des tentatives de dérision pour ne pas sombrer mais la douleur est trop forte, elle prend le dessus et envahit tout
" Je n’entends plus rien, ... je ne vois plus rien, ... je trébuche, je me cogne, j’attrape tous ces souvenirs par centaine et je les envoie se briser contre le mur , ... Je ne sens que le poids des souvenirs d’une vie gâchée. Une vie volée. "
Importance des souvenirs dans cette histoire, comme dans toutes les histoires d'amour je pense et la confirmation que lorsqu'elles évoluent sans aucune complicité et beaucoup de contraintes unilatérales elles sont fatalement vouées à l'échec et à la rupture.
Que ce soit le fond ou la forme, j'ai tout apprécié dans cette nouvelle.

   plumette   
2/7/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Magrielle

j'ai bien aimé le ton de ce texte (le début m'a tout de suite accroché) en forme de monologue intérieur, ainsi que le procédé narratif en forme de parcours minuté au cours duquel est évoqué la rupture et certains souvenirs suscités par le chat, le parquet, le coup de téléphone, la bandoulière du sac de voyage, l'envie de fumer...etc...
Au fil du récit, se dessinent les personnages, Léa et Victor ( un peu trop caricatural à mon goût)
Il y a de la dérision donc une certaine distance dans la tête de Léa, et du coup je trouve "juste" par rapport au personnage qu'elle ne se suicide pas.
Mais la chute m'a déçue.l'arrivée de la soeur , prévenue par la mère, elle même avertie par le boulot? il manque un petit lien pour la crédibilité. la soeur a les clés?
je trouverais plus intéressant que le "processus" du suicide s'interrompe avec une cause extérieure totalement fortuite, le coup de sonnette de la concierge ou le voisin du dessous à cause d'un dégât des eaux ( elle a pu ouvrir le robinet de la douche et oublier qu'il était ouvert)

Sinon, je trouve l'écriture dynamique, efficace, fluide, c'est agréable à lire.

Très bonne continuation et a vous relire,

Plumette

   Anonyme   
27/6/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Magrielle.

Félicitation, je me suis amusé comme un fou. J'ai adoré ce rythme de malade que vous avez insufflé à votre nouvelle, et ce, de la première à la dernière ligne.
On est avec vous pendant toute cette demi-heure, c'est bien raconté. J'ai envie de dire, que vous m'avez donnez l'impression d'être dans une jungle, et que vous découpiez vos phrases à coup de serpette, ça déménage, c'est tranchant, il n'y a pas de répit, le passage est net, précis, sans rien qui dépasse.
Bravo et merci pour ce bon moment.

   aloccasion   
28/6/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je suis pas fan du genre sentimental/romanesque, mais je me suis dis "Vaille que vaille, ma fille ! Attaque, on verra bien !"
Et finalement, j'ai bien aimé.
Une scène de rupture, classique. MAIS j'aime votre style d'écriture: même à 23h, ça passe crème, on enfourne le tout, et on dévore jusqu'à la fin.
Une petite surprise cependant: j'imaginais Léa assez amorphe, complètement à l'ouest, puis quand j'ai lu le mignon petit paragraphe à propos de griffures et de hurlements qu'elle ne contrôle pas, ben... je me suis dis que c'était finalement assez logique. C'est moi qui ne le suis pas (logique, je veux dire).
Contrairement à un commentateur, je trouve plutôt logique (décidément) que Léa se "remette" si vite de ce traumatisme et s'en aille avec sa sœur: un simple craquage de nerfs, ça passe vite. La folie joue aux montagnes russes.

Un peu cliché le Victor, non ?

Au plaisir de vous relire !

   widjet   
29/6/2016
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Et dire qu'on me reproche mon manichéisme.

Sinon, j'ai trouvé l'écriture plate et parfois comique (les larmes qui lacèrent le visage, ça doit être des pleurs hyper coupants), l'héroïne à gifler, les Tigrou/Miaou insupportables, l'abondance de questions sans intérêt.

Zéro nuance psychologique, peu d'exigence formelle, pas de tension (ce n'est hélas pas le décompte du temps qui changera la donne, non pas que je sois contre certains artifices encore faut-il que l'écriture suive) et beaucoup de remplissage.

Et la fin sérieusement ? La patronne qui appelle la mère et le dénouement en noeud de boudin. N'importe quoi. Comme ça, l'héroïne s'est battue avec ses souvenirs ? Désolé, mais ce combat psychologique je ne l'ai senti à aucun moment car les souvenirs sont traités de manière anecdotique, sans profondeur ni acuité (il ne suffit pas d'écrire le mot souvenir pour le faire naitre). Donc cette lutte intérieure n'est pas ressentie par le lecteur que je suis.

Décidément, je ne comprends plus rien, ici.

Avis personnel, comme toujours.

W

   MissNeko   
28/6/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J aime que cette nouvelle ce terminé sur une note d espoir. J avais peur que la narratrice se suicide : cela aurait été prévisible.
Je trouve ce texte bien écrit. On sent bien le temps qui passe lentement, La tension est palpable.
Jolie image que de se battre avec des souvenirs lors d une rupture. Ils sont partout et leur omniprésence est aliénante.
La fin est peut être un peu tirée par les cheveux : la sœur qui arrive un peu comme au théâtre ( deus ex machina).
Mais je trouve l ensemble plus que correct.

   Novi   
2/7/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour !

Une nouvelle lapidaire, qui manque de personnalité dans la dramaturgie. Le style est expressif (trop ?) et la succession de question est parfois indigeste, j'avoue en avoir sauté quelques uns...

Cela dit, ce n'est pas la première fois que je lis une nouvelle de ce genre, et j'aime assez le fond de colère qu'il y a derrière. Évitons simplement de trop tomber dans la caricature en brossant un portrait masculin complètement insensible. Victor a pas l'air commode, certes... mais je n'aime pas les narrations qui en disent si peu sur des personnages au comportement hautain.

Bref, je n'aime pas le jugement qui ressort de cette nouvelle, mais j'apprécie ce que vous avez voulu exprimer. Beau défouloir.

Novi


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