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Corto
11/3/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Avec une telle nouvelle, le romantisme est définitivement mort !!
Cet texte est bien écrit car on visualise sans problème toutes les scènes qui se succèdent. Dès le début on perçoit le double langage ou plutôt les doubles sensations que chaque événement provoque. Penser « bon débarras, une ordure de moins sur cette terre » en pleine discussion avec une veuve éplorée qui annonce la mort de son mari, est une belle démonstration de l'ambivalence qui règne dans toute cette nouvelle. Les sentiments et les pensées d'Alicia vis-à-vis de son rustre de mari Peter sont aussi très bien formulées et évocatrices. Le dernier paragraphe ajoute au suspens lorsque "Alicia hésita quelques secondes puis tendit la main vers le plan de travail à côté de l’évier." On imagine volontiers qu'elle va se saisir d'un couteau pour mettre fin à la sollicitation sexuelle qui l'ennuie à ce moment-là. Le retournement de situation vient tout à la fin avec "Elle imagina Peter, la tête dans son assiette, le visage maculé de sauce et crispé par la douleur. Puis elle rouvrit les yeux et entreprit de retirer sa robe." Une belle maîtrise de l'écriture et du suspens, une belle exploration des sentiments intérieurs et vis-à-vis des autres caractérisent ce texte. Après cette lecture on ne peut être que d'accord avec le titre mais rester à distance de l'exergue qui relève plus du bon mot qu'autre chose. Non le romantisme ne mourra pas !! Bravo. |
plumette
12/3/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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décidément, j'aime bien les petites tranches de vie, celles qui nous viennent des US ont un petit goût d'exotisme pour moi.
Je fais partie des lectrices à qui les détails parlent, j'aime vraiment cette façon de nous entraîner dans un décor et dans la tête de la narratrice. Un bon moment de lecture, A la fin ,j'aurais bien vu une pulsion meurtrière avec le couteau embarqué dans la chambre ( elle aurait pu le planquer sous sa robe) Et puis un renoncement ... |
hersen
26/3/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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Une nouvelle qui oppose deux points de vue : une femme perd son mari (perçu comme un gros connard par son beau-frère) et il lui manque cruellement, et une autre femme, épouse de ce fameux connard, voudrait bien que le sien soit mort.
mais elle renonce. Il n'est pas si facile de devenir assassin. Par conte, l'auteur ne fait pas dans la demi-mesure : Alicia n'a-t-elle vraiment que cette solution ? Quitter est peut-être mieux que tuer ? mais il est vrai que son mari ne nous est pas montré sous un jour si compréhensif... Une nouvelle qui se termine sur la résignation d'Alicia. Et rien ne nous est donné pour espérer qu'il en soit autrement un jour. ça donne froid dans le dos, mais bon. c'est une nouvelle bien noire, voire démoralisante. mais qu'est-ce qu'on y peut si les beaufs sont beaufs et les soumises soumises ? pas grand-chose, je le crains. la nouvelle est fort bien racontée, elle suit un schéma clair. de ce point de vue, je l'ai bien aimée. |
senglar
26/3/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour maguju,
Comme quoi la notion de chance est toute relative et un tiens vaut mieux que deux mauvais tu l'auras ; le suspense est habilement ménagé dans cette nouvelle qui laisse le champ ouvert à des dérapages possibles que le lecteur sait improbables mais qu'il se complait à imaginer, ce qui fait de lui un assassin en herbe et surtout à peu de frais. Ce texte aurait pu fournir matière au grand maître des frissons, à ces "Histoires extraordinaires", séries de mini-films que l'ultra génial Alfred s'était plu à tourner pour la télé dans les années... 65/70 ?... m'en vais vérifier. En tout cas vous pouvez d'ores et déjà vous installer scénariste, il y a des suggestions de gros plans dans votre nouvelle et des bruitages aussi, les commandes afflueront... N'empêche j'aurais aimé voir un peu de sang ici... voire du boudin là... un peu de couleur rouge quoi, or la côtelette qui grésille et la citrouille verte... Bon tant pis ! Ah l'assiette de l'autre c'était des spaghetti bolognaise ? :D senglar |
Eva-Naissante
27/3/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
Une tranche de vie c'est cela, une de ces vies qui ne sont pas si rares malheureusement. A vous lire, on n'entre pas seulement dans cette scène, on entre dans cet univers de femmes qui n'osent pas dire, qui reposent leur couteau à contrecœur et, entre rêve et réalité, se laissent prendre leur dignité. Une bonne histoire, bien rythmée, ni trop longue ni pas assez, sans fioritures et bien écrite. Un peu de sang aurait en effet peut-être été salvateur pour cette femme mais aurait à mon sens fait perdre à votre texte toute son intensité qui réside précisément pour moi, dans le fait qu'elle ne peut que se contenir... Merci pour cette lecture, Eva. |
Anonyme
27/3/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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Une immersion-éclair dans une certaine Amérique profonde qui n’a rien à envier en beaufitude à ce qu’on peut trouver çà et là dans nos belles provinces françaises.
Les personnages sont bien campés et la mise en situation, efficace, éclaire très vite le propos sous-jacent de la nouvelle. Je crois vous avoir déjà dit par ailleurs que je n’étais pas fervent de récits « délocalisés » dans une Amérique qui se dérobe souvent à nos visions parfois stéréotypées. Mais ce texte emporte l’adhésion par son style sans fioritures et parce qu’il recèle un vrai contenu narratif ayant vraiment du sens. En lisant, j’ai pensé (surtout vers la fin) à cette phrase de Maupassant : « Le mariage est un échange de mauvaise humeur pendant le jour et de mauvaises odeurs pendant la nuit. » |
jfmoods
28/3/2019
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Personnages centraux de cette nouvelle, Helen et Alice sont deux amies aux personnalités bien différentes.
Helen, passive, un peu nunuche, ne mesure pas sa chance : la mort accidentelle de Bob la libère d'un mari bien peu aimant. Après quelques mois de mariage, Alice, enceinte, a vu émerger la véritable personnalité de Peter. Le compagnon aux petits soins a très vite laissé place au mâle méprisant et arrogant. La vie conjugale d'Alice part en lambeaux mais elle n'est pas du genre à se laisser faire. La mort accidentelle de Bob alimente chez elle une fantasmatique du meurtre. Le couteau est une option intéressante, mais risquée. Peter pourrait avoir du répondant et faire payer très cher à sa femme une tentative avortée. En imaginant même qu'elle arrive à ses fins de cette manière, comment Alice pourrait-elle échapper à la justice ? Non, décidément, le plus sûr, c'est de trouver le poison adéquat : discret, propre, d'une efficacité... mortelle. Merci pour ce partage ! |
Malitorne
31/3/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Une épouse pas heureuse avec son mari. Le désir d'assassinat semble un peu excessif au regard de ce que nous lisons. Un gars pas romantique, plutôt rustre, mais ni violent ni alcoolique. Faut-il le poignarder pour ça ? A se demander si ce n'est pas la femme qui a un grain... Je trouve qu'il y a un décalage entre les pensées de l'épouse et les faits ce qui décridibilise l'histoire, au demeurant correctement écrite.
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toc-art
12/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour,
j'ai beaucoup aimé ce texte parce que j'ai eu l'impression d'être dans le mobile-home et de vivre la scène de l'intérieur. Je suis content que l'auteur n'ait pas penché pour la version dramatique mais qu'elle ait juste joué avec l'idée, comme le fait l'héroïne. ça donne d'ailleurs une autre dimension à celle-ci, la rend moins lisse et parfaite qu'on aurait pu le croire au départ. Et puis j'aime aussi cette idée de la résignation, il y a quelque chose de plus poignant sans doute (à mes yeux en tout cas) que la "libération" qu'un meurtre aurait pu engendrer, du moins sur le moment. Question écriture, rien à dire, je trouve que ça coule tout seul. Juste deux ou trois détails : - je pense qu'il n'est pas logique que la femme annonce l'âge de Bob à son mari puisqu'il le connaît. la phrase fait artificielle. Et comme ce dernier l'évoque ensuite, ce serait largement suffisant et ça coulerait mieux à mon avis. - je trouve aussi étonnant que la femme n'ait pas perçu plus tôt les défauts de son mari. Vous essayez de le justifier par un changement d'attitude depuis l'emploi à la scierie mais on a un peu de mal à y croire et ça n'apporte pas grand-chose à l'histoire, elle aurait aussi pu l'épouser en connaissance de cause pour une raison ou une autre, facile à trouver. - enfin, la toute fin, avec cette vision de la mort souhaitée de son mari me semble un peu trop explicite et à vrai dire, inutile (même si je comprends l'envie de boucler la boucle avec le début du texte). C'est plus un plaisir d'auteur. Le lecteur a bien compris ce qu'elle éprouvait. Mais ce sont des détails dont vous ferez bien ce que vous voulez, j'ai vraiment beaucoup aimé ce texte. |