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Anonyme
27/4/2010
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Je suis très très dubitatif. Non par la qualité de l'écrituree qui est excellente, chose assez rare pour le souligner. Les passages conscience, subconscience sont de qualités, le style est très bon.
Mais et voilà ce qui me gêne: ce texte pourrait être prit pour une sorte de plaidoyer indirect anti avortement. Et ça ça me gêne vraiment. Parce que je ne sais pas quelle est l'intention de l'auteur: faire partager quelque chose d'intime et surement douloureux? Ostraciser les femmes qui avortent en montrant l'inévitable culpabilité qui peut naitre? Ou simplement montrer ce qu'il peut y avoir de douloureux dans cet acte? Bref, je suis face à un cas de conscience: dire simplement que le texte est bon et considérer que l'auteir ne fait que relater un fait, ou dire que le texte est bon mais que l'idée d'un anti avortement sous jacent vient ternir celui ci? Difficile choix de lecteur. EDIT Après avoir discuté avec Margone Muse j'ai bien compris que l'anti avortement n'était pas du tout son credo, et si je regrette que le personnage manque un peu d'humanité, je trouve que ce texte est quand même très bon. D'où le changement de note. |
Anonyme
9/4/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour
Le résumé m'a surprise, ensuite je l'ai compris. C'est un excellent texte. J'aime beaucoup le style, l'auto-dérision, le sujet fort, bien traité, moins à certains moments la voix intérieure, trop littéraire à mon goût. Un petit souci de compréhension ici : "et je suis d’un œil absent le dragon parler dans le vent." J'écoute ? J'ai trouvé cette phrase parfaite : "L'atmosphère est intimiste pour un meurtre" ainsi que quelques autres que je n'ai pas relevées. Un bémol pour le choix de la catégorie, qui à cause du style, caustique, m'a fait croire que j'irai ailleurs. Mais c'est pas non plus très gênant puisque le sujet est "noir". Juste une minuscule attente, genre... je m'attendais à ce qu'elle réagisse et "flingue" le dragon ou l'infirmier, au choix. Mais c'était pas le propos. Un sujet difficile, d'autant que le jeu du "Je" le rend intimiste mais bien traité. Un plaisir de lecture. Bonne continuation à l'auteur qui sait aussi choisir ses titres. Du bonheur en perspective pour les prochains textes ? |
Anonyme
12/4/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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« Le banc public me glace les fesses, à propos. » : cet « à propos » vient bien mal à propos.
Une utilisation des virgules parfois contestable (mais il paraît que c'est ce qui contribue à faire un style, alors ! De fait, mon commentaire est certainement contestable). Exemple : « Rappel à l’ordre de mon moi, on ne peut plus justifié. » à quoi sert-elle ? Ou aussi « Et lui , le sent aussi. » : vous voulez ménager le suspens sauf que ce n'est pas le cas ; c'est tout aussi bien (mieux) sans la virgule. « sans les griller, s’entend. », « Encore une fois… », « Sans mauvais jeu de mots. », « Les gosses… », « Tout simplement. », etc... Cette propension à souligner en fin de phrase provoque à la longue un certain agacement. Je ne crois pas qu'il faille tous les enlever mais alléger un peu, oui ; ou bien les intégrer à la phrase qui précède. Heureusement qu'il y a un peu d'humour pour soulager la tension du lecteur : « Je ne m'en saisie d'aucune. Elles me crament déjà les yeux, je compte bien épargner mes doigts. » Un texte qui, compte tenu du contexte, me semble un peu trop intellectualisé. L'émotion, pour un acte aussi important sur le plan psychologique, ne passe pas. Un constat clinique. Je peux m'imaginer, même en tant qu'homme, la confusion qui doit régner dans l'esprit de la plupart des femmes lors de la prise de décision et même après. Il y a un effort louable pour essayer de la faire passer mais, curieusement, je pense plutôt à une distanciation ; et ce qui provoque ce sentiment est le pseudo dialogue qui émaille le texte. Sans remettre en cause l'IVG, tout en étant athée, je me suis toujours demandé si l'IVG était réellement une liberté dans la mesure où les femmes y sont souvent poussées par les circonstances (vaste débat). J'ai zappé une partie sur la fin parce qu'elle est pour moi difficilement supportable. Si c'est l'objectif recherché il est atteint. Et sincèrement : « Après tout, la vie continue. La notre, en tout cas. Peut être... » ceci résume tout. |
Anonyme
14/4/2010
a aimé ce texte
Bien
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Ici, le thème de l'avortement est présenté de façon psychologique.
On a l'impression de vivre les instants pathétiques et douloureux du narrateur, l'auteur nous le fait ressentir de manière confondante. Ce récit est écrit d'un style fluide, parfois maladroit, mais intéressant. |
florilange
19/4/2010
a aimé ce texte
Bien ↑
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J'ai apprécié ce texte comme il se doit. Comme peuvent seules l'apprécier celles qui sont passées par là.
Je trouve horrible ce chantage, jusqu'au dernier moment, cette culpabilité provoquée. Comme si la culpabilité féminine innée, habituelle, ne suffisait pas. Et cruelle cette façon d'opérer sans endormir, afin que la femme soit bien consciente de ce qui se passe, à chaque étape. Il y a celles qui oublient et puis, il y a les autres... J'ai aimé le style qui se veut détaché, extérieur, cynique, pour ne pas céder à la pression, à la panique, aux larmes. Cette manière de présenter le dialogue intérieur inévitable. |
Pat
19/4/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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Deux grammes et une âme : un titre bien trouvé qui semble faire écho au film « vingt et un gramme » (Le poids de l'âme)
Le thème est fort, bien sûr, d'autant plus qu'il est servi par un point de vue énonciatif qui ne peut que nous impliquer. L'ambivalence est bien rendue avec le moi interne, faisant office de dialogue intérieur (contrebalançant un monologue qui aurait pu être lourd), d'autant plus que l'humour, dans ce conflit psychique, permet d'alléger un peu le propos, lui donner le recul nécessaire pour que le récit ne sombre pas dans le mélodramatique (ou le dramatique, tout court, d'ailleurs). Pour connaître un peu la question, je trouve ce récit plutôt réaliste, même si chaque histoire de ce type est forcément personnelle. Ceci dit, on y trouve des constantes comme la culpabilité, l'ambivalence (dont je parlais plus haut) et le fait que ça concerne surtout les femmes (le « père » n'est même pas au courant, ce qui est fréquent). Le droit à l'IVG était nécessaire, bien sûr, mais cette responsabilité pèse très lourd sur la conscience. C'est un choix douloureux, comme le montre bien le récit. Quoi que l'on décide. Le suspense est très présent à partir du moment où la narratrice entre au bloc. Le conflit fait rage dans sa tête, tout devient confus, comme ce qui peut se passer à ce moment-là. On est presque sûr qu'elle va finir par dire « non », et puis, elle continue à son corps (cœur) défendant... On perçoit bien le vide et la souffrance à la sortie de l'hôpital, avec cette volonté de se punir, maintenant que tout est trop tard (ce qui est normal, ça fait partie d'un travail de deuil d'autant plus difficile à faire qu'il ne se fait peut-être jamais complètement. J'ai lu un article une fois qui disait que certaines femmes atteintes d'Alzheimer à un stade avancé (qui ne reconnaissent plus leur famille) se rappellent encore de leur avortement.) Ce que je trouve un peu discordant, par contre, c'est le portrait de la gynéco, un peu trop caricatural (surtout son nom). Mais c'est peut-être une distorsion de la perception de la narratrice qui, luttant contre sa culpabilité, préfère projeter ses sentiments sur quelqu'un d'autre. En tout cas, du point de vue psychologique, je trouve la narration tout à fait crédible. Je n'y vois aucune apologie « pour » ou « contre ». Cela montre bien la torture mentale qui préside à ce genre de choix et la difficulté à l'assumer. La narratrice oscille entre la libération et le poids de la culpabilité. La fin ouverte montre bien que ce n'est pas fini. Toutefois, le ton général (avec l'auto-dérision) indique quand même une certaine distanciation. J'ai bien aimé le style, bien que certaines maladresses de syntaxe auraient pu être évitées, comme par exemple : « Le banc public me glace les fesses, à propos. » « Elle m'indique le plateau-repas, bien que sous mes yeux. » En définitive, ce récit est particulièrement prenant, en raison des émotions qu'il véhicule, tant par le thème abordé que par la façon de le traiter. Je me suis sentie proche du personnage, ce qui est le signe d'un texte réussi pour moi. |
Mistinguette
24/4/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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J’ai lu sur un forum que l’auteur n’avait jamais fait lire ses écrits à personne et ça me sidère.
Pourquoi avoir tenu secret un tel talent ? J’aime énormément ce texte, j’adore la dérision pour traiter les sujets graves. Perso je n’ai pas pris ce récit pour un plaidoyer anti avortement plutôt comme une tranche de vie par laquelle beaucoup de femmes sont hélas passées. J’ai trouvé l’atmosphère bien rendu et sur moi le suspens, quant à la décision de la narratrice, a fonctionné, j’ai été tenue en haleine jusqu’au dernier moment, espérant qu’elle ferait machine arrière. J’ai cependant noté une incohérence, pourquoi arrêter de fumer (et de boire) ? Quelle incidence sur le fœtus étant donné la finalité ? En résumé une lecture particulièrement plaisante. Bravo également pour le titre. Je m’incline devant l’habileté de l’auteur à manier les mots et lui souhaite une bonne continuation. |
placebo
24/4/2010
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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- une phrase que je n'ai pas comprise : ''lui-même qui a trop étudié la mitose''
- ''pour quelqu'un dans les toilettes du couloir des IVG'' : la phrase me semble mal rattachée au reste - ''ça ne s'invente pas'' : bon j'ai plutôt sourit au début, mais c'est vrai que c'est caricatural. - des mots que je ne connaissais absolument pas : ''plaid en mohair''. C'est quoi? J'ai beaucoup aimé l'écriture. au tout début elle m'a paru un poil maladroite, proche de ce que je fais moi, mais, je ne sais pas si on s'habitue ou si elle gagne en qualité, toujours est-il que je n'ai pas laché le texte. Le thème aussi est bien mené. J'ai été un peu surpris par le déferlement d'émotions dans la salle d'opérations : elle se voit tenir la main du bébé, celui-ci l'appelle... les émotions ont donc du être refoulées dans la première partie, et l'opération constitue une sorte de catalyseur, mais il y a surtout eu des troubles physiologiques comme le dit le narrateur et psychologiques au début : au lecteur de se représenter le désordre émotionnel, et c'est pour ça je pense que le changement m'a perturbé (plutôt au sens négatif, ça faisait un peu trop mélo dans la salle d'opération) j'ai bien aimé tout le reste avec, entre autres, le dialogue avec le moi et le passage sur les souvenirs égyptiens. Le titre aussi, j'avoue ne pas avoir fait attention au résumé. pour le paquet de clopes, je rejoins mistinguette, en plus elle ne le sait que depuis trois semaines non? hum si tu n'as écrit que pour toi, comme le dit quelqu'un, ça veut dire qu'on va pouvoir recevoir des textes rapidement? celui-ci date un peu non? (super nanny) au plaisir de te lire, placebo |
Pat
25/4/2010
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Voir ici pour la discussion sur le forum.
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David
25/4/2010
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Margone_Muse,
J'ai souris plusieurs fois, c'est plein d'humour, la narratrice fait de l'esprit tout le long. J'ai lu sans y penser plus de 30 000 caractères, c'est très bien foutu. Bon, c'est un drame, un avortement qualifié d'assassinat, de meurtre, je ne sais plus lequel des deux mots impliquent la préméditation, mais ça m'a l'air d'être toute l'angoisse du récit ce dernier point. La nausée aussi est très présente, une envie de gerber semble couvrir toute l'action, mais comme un aléa très quotidien, un mal habituel, une compagnie "presque" rassurante. Les évocations de l'alcool, voir des régimes pour maintenir la ligne, participent peut-être à mon impression de lecture. J'ai pas compris ce passage : "Désiré c’est gagné, il n’y avait qu’à demander." J'aurais plutôt lu "désirer c'est gagner", une formule genre "travailler plus pour gagner plus" je n'ai pas d'exemple plus récent. Mais bon, j'ai pu rater une subtilité aussi. J'ai lu une histoire similaire il n'y a pas longtemps, en plus court, en bien plus noire, le point commun, c'était les clopes, hormis le thème. J'ai plus ramer pour la finir, l'autre histoire, je crois qu'ici c'est le fait de developper peu à peu le personnage, avec humour, qui m'a rendu la lecture plus confortable. Pour la descente aux enfers, c'est pas ce que j'ai ressenti mais c'est racoleur la dramatisation scénarisée, bien plus que l'humour je trouve. Ici (je vais l'écrire quand même... ) comme je comprend la démarche, c'est presque une béatification que "subit" la narratrice en sortant victorieuse, même dépitée, de son épreuve. La "petite voix" en italique est pour beaucoup je crois dans cette impression initiatique. PS : Ces enfoirés de correcteurs ont laissé une coquille : "Pour mieux apprécier la situation et voir ce qu'elle va faire, explique-elle." C'est juste après la première séparation à étoiles : *** l'enfoirée de correctrice a corrigé... J'voudrais t'y voir, toi ! Bon, merci quand même. Pat |
Leo
25/4/2010
a aimé ce texte
Bien
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Aucun jugement sur le fond, pas davantage sur la crédibilité de ce récit : le problème du choix par une femme de recourir à l'IVG ne peut pas se résumer à cette seule histoire, chaque cas est particulier, différent, complexe, et chaque décision a sa propre légitimité.
Mais l'écriture est parfaitement adaptée aux émotions que l'auteur veut transmettre. On est dans un registre émotionnel du début jusqu'à la fin, on partage très bien les sentiments du personnage central. Bravo pour cette très belle page. |
Anonyme
25/4/2010
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour M_M
Un thème qui m'a interpellée évidemment (au passage j'ai lu ton intervention en forum, ne t'excuse jamais de ne pas avoir vécu ce que tu écris, si des femmes se reconnaissent ici dans ce qu'elles ont vécu, cela prouve tout simplement ta capacité à faire passer l'émotion) J'aime beaucoup le rythme vif de l'écriture, la juxtaposition des points de vue avec les italiques, la manifestation des remords jusque dans l'arrêt de la cigarette Oui ça contredit la décision qu'elle a prise et justement c'est là le point fort de cette nouvelle, rendre l'ambivalence des sentiments par des détails. Un point ; j'ai dû m'y rependre pour lire la scène de l'intervention ce qui prouve qu'elle est très juste Notamment le dialogue avec le bébé m'a énormément "parlé". j'ai trouvé dommage que tu aies peint le médecin sous ces traits parce que je pense que la jeune femme n'avait pas besoin de cela pour la culpabilité. L'humour qui émaille ce texte, le recul m'ont aidée à le lire. J'aime bien l'écriture, juste, vive, sensible et drôle finalement. Merci M_M Xrys |
AhmedElMarsao
25/4/2010
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Les commentateurs qui m'ont précédé ont dit l'essentiel sur les qualités indéniables de cette nouvelle.
Un très bon moment de lecture. Moi j'aimerais revenir sur une expression souvent mal employée. Une erreur très courante: "Ma clope n’a pas fait long feu. Je me dis qu’à ce rythme là, d’ici ce soir, je n’aurai plus rien à me mettre dans les poumons." Le littré dit ceci: Faire long feu se dit d'une arme dont le coup est long à partir, d'une affaire qui traîne en longueur. S'il y a des grammairiens ou plus exactement des personnes versées en stylistique parmi les onuriens, c'est là un bon sujet de discussion pour y voir un peu plus clair. L'usage de cette expression est souvent erronée. |
Anonyme
25/4/2010
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour M_M.
Alors déjà, bravo pour le style! Une vraie personnalité dans l'écriture est assez rare pour être soulignée. Une véritable fluidité de narration, un ton juste (je pense) et un fil qui se tient du début à la fin. Bien que j'ai rigolé un peu à l'absurde (voulu si je ne me trompe pas) du passage sur la fille dont les maths ne sont pas la tasse de thé mais qui est douée en calcul...^^ Bon, ça c'est dit, l'histoire se lit d'une traite, et je pense que je n'aurais aucun mal à revenir la lire plus tard. Je trouve juste que ça manque (bien que ce soit en filigrane) d'assumation du côté frustration et culpabilité judéo-chrétienne. ça transparait... mais c'est tellement peu développé pour un récit aussi intellectualisant de l'IVG par les yeux de la mère. Bon j'explique^^ : Tu développes énormément. Tu pars dans une réflexion assez pointue de l'état d'esprit pré-IVG chez une femme qui semble sure de son choix. Dès le départ, tu envisages par les yeux de ton personnage principal et narrateur, les pour les contre, la raison, les conséquences, tu poses le contexte, tu nous montre par ses yeux, qu'elle a raison de le faire, qu'elle s'en veut, que ça va le marquer, mais qu'elle prend la liberté d'écouter son "moi interne", donc qu'elle prend la bonne décision. Pour ce faire, tu parles de Diable, de Dieu, de Paradis, mais de pêcher? je pense que c'est tout ce qui manque à cette réflexion, bien menée, qui laisse un gout de crédibilité, on ressort de sa lecture avec un regard sur le sujet qui ne peut que tenir compte de la narration, touchante (bien que je trouve, mais je développerai plus bas...) et intelligente. Oui, donc, je trouve qu'il manque ce côté "pêcher", mal, vrai mal, pas dans le genre : j'ai commis un meurtre. Non dans le sens : j'offense Dieu. Parce que comme il est ponctué de référents judéo-chrétiens je crois que ça manque. Bon après je chipote, l'est bon ton texte. L'émotion à laquelle je souhaitais revenir. J'ai aimé le style, la forme, ce dialogue interne permet vraiment une maitrise du rythme, on suit le cheminement interne de la jeune-femme avec elle, à sa vitesse, dans ses méandres, on comprend au compte goutte, comme on entre dans un tourbillon, et c'est très agréable, MAIS... Mais du coup je trouve que malgré la qualité indéniable de la narration et du thème, de sa forme tout ça, je trouve qu'il manque un rien d'humanité à ton personnage central. Choix de l'auteur que je respecte... Du coup, je me retrouve a lire quelque chose de poignant, raconté de manière agréable, et je ne me sens pas envahie d'émotion. Je constate. Sans jugement, ce qui est déjà bien, l'auteur ne nous braque ni dans un sens, ni dans l'autre, on a vraiment un discours libre et ouvert... Mais je ne me sens pas touchée par l'histoire. Donc, il me manque quelque chose... au niveau peut-être du choix de "ce qui sort pendant le soliloque" de la logorrhée interne. Mais... c'est foutrement bien écrit. Merci. J'ai vraiment apprécié ma lecture. Et la perfection n'existant pas, je ne me permettrai pas de l'exiger en ces lieux. Au plaisir de te relire! |
widjet
18/7/2010
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Premier texte de M_M que je lis donc.
Au-delà du plaisir gourmand d’écriture assez visible, je commencerai par dire que sur un sujet à la base pas très folichon voire scabreux, l’auteur – et c’est ce qui distingue son texte d’un autre abordant un sujet similaire - a la bonne idée de le désamorcer avec un humour (parfois noir, je retiens l’horriblement succulent « Et ce n'est pas une réponse d'enfant buté »), une auto dérision bienvenue et un vocabulaire sinon familier assez moderne qui allège le ton (sans jamais tomber dans la gaudriole, je précise). Ainsi, le texte ne vire jamais dans le sordide, même dans cette seconde partie où la dramaturgie devient plus dense, plus oppressante (le rendu est d’ailleurs assez convaincant). J’imagine aussi que c’est un « moyen de défense », essayer de rendre tout ceci anecdotique car la culpabilité (le diable) rôde. Bref, pas de doute, M_M a de l’esprit, un sens certain de la formule (« En bon français, l’ascenseur mène une grève indéfiniment reconductible. Inutile de préciser, au passage, que j’ai les jambes d’une déesse », « Et là-bas, une paire de couettes s’obstine à hurler » ou, « Et en grand champion, six secondes lui suffisent pour me refourguer un problème de six semaines »...). C’est parfois amusant et parfois ça fait froid dans le dos (« Il s'en est allé. Mon bébé est mort »). Si dans le lot, tout ne fait pas toujours mouche, parfois oui, ça (up)percute ! L'auteur se permet également (consciemment ou non) d'instaurer un certain suspense car bien malin celui qui saura si oui ou non, l'héroïne ira au bout du processus. Certes, il y a quelques « moins bien » aussi. La longueur du texte ne se fait pas toujours oublier et cela impacte le rythme. Encore cette fameuse « gourmandise des mots » qui doit faire hésiter l’auteur à retirer des choses. Je sais, c’est compliqué de se discipliner. Alors oui, l’auteur aurait pu faire plusieurs coupes, aurait également pu se retenir sur certains rajouts dispensables (le nom du Docteur « KillKid » ne s’imposait vraiment pas), bref il y avait moyen d’être un poil moins bavard (ce qui aurait d’ailleurs rendu les interventions et autres réflexions intérieurs plus « frappantes »). Enfin, et en dépit du sujet qui s’y prête, il manque un petit supplément d’âme, une émotion qui dans ce tumulte intérieur a du mal à ressortir. Un premier texte donc, parfois maladroit, parfois poussif, parfois verbeux, mais globalement un jeu d’équilibriste assez encourageant. Alors, j’encourage. W PS : J'ai une question. Est-ce normal ou fréquent que durant l'opération, les médecins montrent à la patiente le foetus, lui fasse entendre le rythme cardiaque ?..Je trouve ça hyper cruel si c'est le cas ! EDIT : Un texte aux images métaphoriques avec par moment une dualité avec la conscience et cette notion d'affrontement entre le Bien (le bébé) et le Mal (le diable, le "dragon"...) |
Chiffon
27/4/2010
a aimé ce texte
Bien ↑
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Je n'ai pas grand chose à ajouter aux commentaires de Pat et d'Estelle2L. On est clairement pris par l'histoire, la langue est bonne et moderne.
Le sujet me plaît énormément et je regrette qu'on puisse y voir un plaidoyer anti-avortement je ne l'ai pas du tout ressentit comme ça. Deux problèmes donc : - Killkid caricaturale - La dimension morale dans la schizophrénie du personnage pourrait être plus poignante. Outre ça je trouve que le personnage du papa à peine entrevu est prometteur et mériterait d'être un petit peu plus exploité. Rien à voir, mais je trouve aussi qu'il y a trop de retour à la ligne, ça casse un peu l'élan parfois. Impression générale : une nouvelle qui se lit d'une traite, qui donne envie d'en lire d'autres du même auteur au plus tôt. Quelques défauts, mais pas nécessairement à rectifier car liés aux goûts d'un certain type de lecteur. |
Mwa
30/4/2010
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Commentaire modéré
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caillouq
1/5/2010
a aimé ce texte
Bien ↑
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Très prenant. Difficile de dire quelque chose de nouveau après tous ces commentaires très détaillés. J'aime le ton désinvolte dans les moments de dédramatisation, qui fait d'autant plus ressentir la détresse de la narratrice.
Quelques petites lourdeurs, peut-être, mais dans l'ensemble un style fluide. Les allusions au Diable me gênent un peu, d'une part parce que c'est quelque chose qui ne me parle pas (mais bon, ça vire perso, là), au contraire du reste du texte, mais surtout parce que le thème de l'avortement est suffisamment lié comme ça, dans les médias, aux histoires de religion, et qu'on pourrait profiter qu'il s'agit de littérature (et pas de journalisme contrairement à ce qui a été dit, heureusement c'était minoritaire) pour ne pas en rajouter une couche. Mais là, ça vire politique. Bon, en bref: thumb up, M-M. |
Cortese
2/5/2010
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Un texte très bien écrit et extrêmement bien senti.
Franchement, j'ai été prise d'un bout à l'autre par l'histoire, et par l'écriture riche et fluide à la fois. Le sujet est prenant, bien sûr, mais traité avec beaucoup d'humanité. Le mouvement de balancier perpétuel entre les émotions et la raison est bien retranscrit et ça rend la fille bien réelle, parfois un peu hystérique, parfois juste réfléchie. Le style, qui mélange émotion et distance ironique, colle bien avec l'intrigue. Bref, un texte qui m'a vraiment touchée parce qu'il sonne juste. Le risque était grand de sombrer dans le pathos ou dans le militantisme, mais brillamment évité : bravo ! |
Flupke
3/5/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Margone_Muse,
J’ai beaucoup aimé. Il y a beaucoup de tension dans le texte, cela se répercute sur le lectorat – j’ai même l’impression d’avoir transpiré. J’ai vraiment adoré le dialogue interne, ce déchirement intérieur était magistralement rendu. Certaines expressions m’ont beaucoup plu : Une paire de couettes s’obstine à hurler Donner la vie, c’est comme la reprendre à quelqu’un (vision subjective, que je n’approuve pas forcément, mais qui résume bien le point de vue de ce « je » qui narre) M’épargne un ravalement de façade Cheveux collés par la pellicule de sueur sur mon visage Le stress reprend son festin Pour y dénicher un haricot oublié La grâce d’un phoque sur la banquise Une réponse d’enfant buté Les larmes sont dans les starting-blocks (mais ici je pense que le verbe terne aurait pu être évité en tournant la phrase autrement) J’ai relevé quelques légères maladresses de style (de mon point de vue subjectif) Ex : dès l’intro, surabondance de formules vides, dont on pourrait alléger le texte (à propos, cela dit, à la réflexion, après tout – pas vraiment indispensables et ne véhiculant pas d’information vitale au récit. Trébuché sur le hiatus dans : Cette ligne rouge m’a anéantie Ces deux adverbes auraient pu être remplacés par une tournure moins lourde : Mentalement, s’entend. Extérieurement, … Malgré ces très légers soucis de style (qui tempèrent mon enthousiasme, car sans eux j’aurais facilement pu noter très bien plus ou exceptionnel moins) le texte est vraiment captivant et se lit d’une traite. Le thème fait réfléchir. Une belle réussite pour ce premier récit sur Oniris, et j’attendrai le prochain avec impatience. Bravo et merci pour ce très bon moment de lecture. Amicalement, Flupke |
Anonyme
5/5/2010
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Deuxième lecture pour être sûre... Je suis sûre donc, de ne pas aimer... et j'ai enfin compris pourquoi.
Pas à cause du sujet, ni de la décision d'avorter, mais plutôt à cause du personnage, blindé de certitudes sur l'inutilité d'enfanter (détaillées par le menu tout au long de l'histoire), cette manière de rationaliser presque tout et tout le temps est fatigante à la longue... Finalement, quand j'en suis arrivé à ce qui aurait dû être le plus "touchant" dans l'histoire, sa faiblesse... Je découvre avec déception qu'elle n'est que physique... elle a peur de l'opération. Le ton, et c'est sans doute lié à la manière d'écrire aussi, est trop "cynique" en ce qui me concerne, il y a des sujets qui supportent une humanité débordante, excessive pour certains... vitale pour moi. |
suzinou
5/5/2010
a aimé ce texte
Passionnément
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Magnifique texte, écrit, selon mon goût, superbement. Un ton détaché et pourtant si intimiste, ironique, puis tendre, désespéré puis raisonnable. La forme et le fond imbriqués : pas question de ratiociner sur telle ou telle expression, tout fait corps. Elle parle comme ça parce qu'elle pense comme ça. Et puis surtout elle ne pense pas ou trop, alors elle s'en empêche, le psychisme a une mission : survivre. J'étais à fond dans le truc, et chapeau si c'est pas pour de vrai, qu'elle sensibilité !
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Selenim
6/5/2010
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Toute la première partie m'a paru assez longue. Cette mise en place de la narratrice est bien construite mais un brin longuette. La redondance des certitudes égrenées y est pour beaucoup.
En avançant plus dans l'histoire, j'ai de moins en moins aimé cette femme, boursouflée d'égo, aussi froide qu'un théorème. L'histoire en elle-même ne m'a pas plus touché que ça car le style est trop froid, haché. Je pense simplement que ce récit ne s'adresse pas à moi. Selenim |
Mellipheme
13/5/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un texte superbe qui traite avec beaucoup de sensibilité et de pudeur un sujet à la fois banal et délicat.
Un petit détail : j'ai buté sur "une heure et quart de statisme". Vilain mot. |
Anonyme
15/5/2010
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Quelle claque !
J'ai pris le temps de lire (sur papier) cette nouvelle. Ce fut un véritable plaisir. Le terme peut paraître incongru dans le contexte, mais je suis en premier lieu sensible à la qualité de l'écriture. Au delà du style, très vivant, il y a un réel suspense. A tout moment le personnage peut changer d'avis. Lors de la séance d'échographie, j'avoue que j'y ai cru un instant. Pour mon plaisir égoïste de lecteur, le personnage a fait le bon choix. Dans le cas contraire la nouvelle aurait tourné à la leçon de morale. Et nous parlons ici seulement de littérature, pas de bons sentiments. |
MCboulette
7/6/2010
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Très bon ,je me suis d'abord dit que ca allait être chiant au moins comme un texte d'Aldebert.Puis (au bout de 20 lignes)je me suis laissé embarqué ,j'ai tremblé,j'ai souris et presque pleuré....Génial.
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Ninjavert
16/6/2010
a aimé ce texte
Bien
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Alors... premier texte, premières impressions... c'est toujours émouvant, ces premières fois ^^
Mais promis, je vais essayer de faire durer ça plus de six secondes. Petit détail con : le sexe du personnage ne nous est révélé qu'à la treizième ligne. Rien de dramatique, c'est la part du lecteur, dirons nous. Mais les premières lignes étant très visuelles, ça m'a (un chouille) dérangé de ne pas savoir si le personnage assis sur le banc était un homme ou une femme. Sans aller jusqu'à balancer un indice flagrant, peut être juste changer une tournure de phrase en amont pour qu'un accord traduise son sexe ? Ou pas. Juste une idée. Je m'en suis remis. L'histoire est prenante. C'est pas forcément le genre de récit ni de thème qui m'attire plus que ça, mais tu as réussi à me tenir jusqu'au bout sans temps mort et ça, c'est jamais anodin. J'ai bien aimé la façon dont tu précises le récit : on part d'une situation qui pourrait mettre n'importe quoi en scène (maladie, cure de désintox, etc.) à une plongée plutôt réussie dans l'enfer psychologique que doit représenter un avortement. Sur l'histoire que dire ? Il n'y a pas de morale. Pas de morale chiante, en tout cas. C'est ni pro, ni anti. Les deux points de vue vont se succéder, s'alterner, s'entremêler dans la tête de notre narratrice... et dieu reconnaîtra les siens, comme on dit. Parce que comme le dit Léo : chaque histoire est unique et il aurait été risqué de prendre parti plus pour l'un ou pour l'autre. Là, on reste dans le déchirement et c'est ce qu'il fallait. (A moins, bien entendu, de vouloir dénoncer l'une ou l'autre tendance). Les personnages sont attachants, même si comme beaucoup je n'ai pas du tout accroché sur killkid. La caricature, ça passe quand c'est dans la tête de notre héroïne. Mais là, ça m'a dérangé. A moins, comme le suggère Pat, que ce ne soit justement elle qui transpose sur Killkid le malaise qu'elle ressent ? Une possibilité qui ne m'a pas effleuré à la lecture, en tout cas. Le personnage ne m'a pas convaincu car justement, je ne l'ai pas trouvé réaliste. Son physique disgracieux, son côté désagréable, son nom caricatural qui sonne tout sauf naturel (tu le présentes comme son vrai nom, et non un surnom (hum...) qu'aurait pu lui donner la narratrice. Bref, tout est fait pour la rendre antipathique. Et avec l'infirmier, on se retrouve un peu dans le schéma classique du bon et du mauvais flic. La conne de killkid l'est dès le début, l'infirmier est sympa jusqu'à la fin. Mouais. Comparé à l'ambivalence et à la dualité de notre héroïne, ce manichéisme m'a paru moins bien vu. Bon attention, c'est subjectif hein. Des gens cons et des gens sympas comme ça, ça existe et une telle situation est tout à fait plausible. Mais je trouve qu'à l'échelle d'une nouvelle où leur rôle est somme toute important, j'aurai préféré des personnages un peu plus nuancés de gris. (Michael, si tu nous entends...) Autre détail qui m'a titillé : à partir du moment où elle rentre à l'hôpital, elle ne croise plus que du personnel médical. Eh, il n'y a pas de patients dans cet hosto ? Où sont les mecs qui glandent dans les couloirs, avec leur perfusion à roulette ? Les petits vieux abandonnés à un coin de mur dans leur fauteuil roulant, attendant qu'on (re)vienne les chercher ? Alors certes, on pourrait faire passer cette absence sur le compte de la distraction de notre héroïne, qui ne remarque plus rien. Mais elle voit bien les médecins, donc bon. Quelques visages flous et indifférents ne m'auraient pas dérangé. Bon, après il n'y a peut être juste personne, tu le dis à un moment "l'endroit est désert". Pourquoi pas. J'ai beaucoup aimé tout le côté sur la "rationalisation du problème". Le comment c'est arrivé, avec ce père formidablement brossé en trois traits de fusain grossier, cette analyse du comportement de la future mère, qui s'estime complètement irresponsable. Peut être en rajouter un chouille sur l'aspect financier ou professionnel ? Si elle est à ce point dans la justification, il me semble que ce sont des arguments de poids (que je n'ai pas vu, mais j'ai peut être loupé des trucs). Sur la partie "dialogue intérieur"... je suis mitigé. J'aime assez ce concept de "petite voix", c'est toujours marrant à utiliser. Ceci dit, une typo différente pour les distinguer aurait été bienvenue (une en italique et pas l'autre, par exemple). En effet, pas toujours évident de savoir qui dit quoi. Bon, on s'y retrouve, ça ne gêne pas la compréhension. Mais des fois j'ai accroché pour savoir si c'est le moi intérieur ou l'autre, et ça donne un peu l'impression de se prendre les pieds dans le tapis. J'ai pas trouvé tous les échanges aussi réussis, mais ça rejoins une remarque que je développerai plus loin. Globalement, de toute manière, les dialogues sont plutôt bons. J'ai pas trop pigé par contre le principe (ni l'intérêt) des termes en anglais. Ça ne m'a pas posé de problème de compréhension, mais il m'a semblé que c'était juste en rapport avec l'origine anglophone du docteur Killkid (à moins que ce ne soit une vanne que j'ai prise au pied de la lettre), et du coup j'ai trouvé que ça tombait un peu comme un cheveux sur la soupe. Clairement, quand la narratrice est "en plein dedans" et qu'elle se dit "she will kill my kid" j'y ai pas cru une seconde. Alors l'intention y était surement, ou j'ai raté un élément de compréhension, mais en l'état j'ai un peu vu ça comme un effet de style foireux :) J'en viens à ma dernière remarque, qui se veut (à mes yeux) la plus importante : les petites inégalités qui parsèment le récit. Tout le texte m'a donné une impression de réussite en demi-teinte, avec des passages vraiment super (que ce soit dans la tournure, l'humour noir, l'émotion, etc.) et d'autres beaucoup moins bon. Et comme les deux cohabitent et s'alternent régulièrement (soit sur la forme soit sur le fond), ça donne une progression un peu en dents de scie. Quelques exemples de trucs que j'ai vraiment aimé : "J’essaie quand même de ne pas trop m’attarder sur les mômes qui escaladent l’araignée, ils me filent le bourdon plus qu’autre chose." "En bon français, l’ascenseur mène une grève indéfiniment reconductible." "Et là-bas, une paire de couettes s’obstine à hurler" Lol, j'adore "Et ce n'est pas une réponse d'enfant buté." Formidable d'humour noir, celle là aussi. D'autres que j'ai pas accroché : "Ce choix d’agencement urbanistique me laisse pantoise" : c'est juste, mais c'est moche ^^ "Le banc public me glace les fesses, à propos." Déjà relevée. "Surtout après une heure et quart de statisme…" rôôh statisme, déjà relevé aussi... quel vilain mot ! "C’est à peine si je ne lui refile pas des tapes avec mon autre main, façon pan pan cucul." Du mal à le lire. A l'oral, ce serait sûrement mieux passé. Ce ne sont que des exemples sur la forme, mais j'ai retrouvé cette "iniquité qualitative" également dans les images véhiculées, les personnages, les situations, etc. Je développerai en forum, si besoin. Alors attention, globalement c'est bon, et agréable à lire. Mais comme des fois c'est "encore meilleur", et juste après "un peu moins bon", j'ai un peu joué au yoyo dans mon appréciation, et c'est dommage. (d'autant qu'il ne faudrait pas grand-chose pour relever un peu les tournures et machins plus faibles). Au final, car il faut bien finir un jour, j'ai apprécié cette histoire touchante, bien écrite, intense dans les idées et la problématique qu'elle véhicule, en évitant l'écueil d'une morale forcément polémique. La finesse psychologique qui se dégage du personnage (malgré l'humour [noir] et le dramatique de la situation) est touchante, et on se laisse prendre par le rythme et le suspens, habilement entretenu. (Comme Widj', j'ai apprécié de ne pas deviner la fin dès le début). Mon regret principal ira à ces petites inégalités, qui n'ont au final peut être dérangées que moi. Mais quand je vois que tu peux faire de l'excellent par endroits, je ne vais certainement pas t'encourager à te contenter du passablement bien, que tu mets ailleurs. Alors cravache, fillette, la route est longue et pavée d'écriture, mais tu vas dans la bonne direction... et tu ne mâches pas tes mots. J'aime. Ninj' |