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Anonyme
18/8/2020
a aimé ce texte
Bien
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J'ai trouvé cette histoire touchante, mais trois points ont gêné ma lecture et empêchée de pleinement apprécier le récit :
1) Le fait que Suzanne parle à la poupée Lily m'a déroutée ; je comprends bien que cela manifeste l'affolement de la mère, mais un instant j'ai oublié qu'il s'agissait d'une poupée et je me suis demandé qui était cette Lily ; 2) Le Post-It ; j'ai d'abord cru que Suzanne l'avait laissé sur le corps de Paul et j'ai dû réfléchir pour comprendre que c'était le même qu'elle avait remis à la voisine ; en relisant plus attentivement, je me rends compte que c'est "Sur Paul" en fin de paragraphe qui m'a embrouillée ; 3) Tout à la fin, "au rythme rabatteur des longs ronflements de Paul" ; ma première réaction est de penser que Paul est encore vivant puisqu'il ronfle ! Il me faut un petit ajustement pour saisir que Suzanne évoque un rythme connu, familier et révolu, celui des ronflements de Paul. J'admets que ce sont là des erreurs d'inattention à ma lecture, en y repensant on rectifie ; mais, en ce qui me concerne, elles ont un peu gâté la fluidité du récit qui, par ailleurs, me paraît "sonner" vrai et être rondement mené. Je vous indique une impression possible à la lecture. Sinon, je trouve parlante la juxtaposition de l'affolement de Suzanne et de sa capacité, malgré tout, à agir de manière concrète et efficace : appeler les secours, penser à confier sa fille à la voisine sans affoler l'enfant... Une mention pour cet instant qui donne son titre au texte, celui où Suzanne laisse échapper sa rancœur contre le client de huit heures du matin et se fustige aussitôt d'avoir voulu "profiter" de la mort de Paul. Bien vu, pour moi. |
Anonyme
18/8/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
Paul, bien que mort, est je pense, dans ce texte, le personnage principal. C'est là que le texte puise sa force : au travers des états d'âmes de Suzanne, de ses préoccupations, c'est toujours la présence de Paul qui est récurrente. Le texte abonde de détails qui le rendent (omni-)présent sans qu'il soit vivant. L'écriture, nerveuse, presque haletante, sans être opressante pour le lecteur, renforce cette impression, cette panique ressentie par la narratrice, en même temps que cette urgence professionnelle qui, la conclusion du texte le montre, est somme toute bien futile... En Espace Lecture. |
ANIMAL
21/8/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Une mort sereine, un drame horrible, selon que l'on se place du côté du mari décédé ou de la femme qui reste seule avec leur petite fille.
Voilà une nouvelle très bien écrite, entre l'affolement de la femme, les pensées saugrenues qui lui viennent, la révolte et la lassitude, la culpabilité. On comprend qu'elle ne se remettra jamais de cet instant affreux mais qu'elle fera face pour préserver son enfant. Un instantané de vie et de mort qui laisse un goût amer car on se dit que cela peut arriver à tout un chacun, y compris soi-même. Une nouvelle très émouvante. |
Corto
23/8/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Cette nouvelle est écrite de main de maître.
Chaque élément du drame est présenté avec précision, crédibilité et dresse un tableau cohérent et captivant. Ce que je remarque surtout c'est le rythme qui s'installe: un rythme d'urgence, celle du lever précipité, puis de la découverte de Paul inanimé, de l'angoisse qui s'installe puis encore de la contrainte du rendez-vous de 8 heures, de l'appel au SAMU, de protéger la petite fille etc. Tout se déroule à toute vitesse et l'on s’essouffle presque à suivre la narratrice. On sent très bien ensuite une baisse de rythme à l'arrivée des secours qui gèrent la situation avec professionnalisme et efficacité. La chute est bien amenée: elle rend d'un coup obsolète tout ce rythme effréné. Mais il n'y a aucun soulagement car l'important s'est échappé vers le corps de Paul. Je relève volontiers cette belle phrase très travaillée des "idées qui s’embourbaient dans sa tête au rythme rabatteur des longs ronflements de Paul que la sonnerie du téléphone masqua à peine". Grand bravo à l'auteur. En EL: Corto. |
Donaldo75
25/8/2020
a aimé ce texte
Pas ↑
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Ce texte comporte pas mal de maladresses stylistiques. Je me pose la question de pourquoi ne pas raccourcir les phrases plutôt que de s’embarquer dans de l’emberlificoté. Cette question me semble toujours légitime parce que je suis un lecteur et que ma quête du sens n’est pas facilité par une confusion stylistique. La narration en souffre, même si ce n’est pas le seul facteur de désordre. Il y a de temps en temps une tentative de donner du rythme avec des phrases très courtes, sans verbes, des locutions masquant du dialogue ou du monologue, une forme d’incarnation maladroite de Suzanne. Le lecteur se perd quand même vite dans les contraintes égrenées par Suzanne et visiblement compliquées à gérer. Ensuite, ça part un peu dans tous les sens. Le rythme semble s’accélérer mais pas au profit d’une histoire mieux racontée. La lecture en devient hachée pour qui essaie de comprendre ce qui se passe sans se dire qu’il va devoir décortiquer le puzzle pièce par pièce, à moult reprises, alors que le pitch dramatique apparaît d’une minceur atomique. Je termine ce texte dans une impression de confusion narrative et de désordre stylistique. C’est dommage parce que je sens qu’il y a de la matière mais elle n’est pas bien exposée.
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jaimme
25/8/2020
a aimé ce texte
Pas
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Bonjour,
Je ne comprends pas la démarche de cette nouvelle. Quel est l'objectif de l'auteur.e? Je ne critique pas le fond: la découverte de son conjoint décédé est un angle d'attaque fort pour bouleverser le lecteur, mais c'est le traitement qui ne m'a pas convaincu. Soit on utilise la langue, le style, la syntaxe pour atteindre l'empathie du lecteur, soit on utilise le rythme (qui ici aurait pu être syncopé, comme le rythme cardiaque du personnage, ses pensées hachées, ses gestes mécaniques-c'est un peu le cas dans le texte). Mais le style est à travailler, comme pour la première phrase (je vous conseille de le faire à haute voix) et le rythme, la musicalité sont trop délaissés pour me plaire. Pour dire les choses plus directement: soit il aurait fallu que l'on ressente fortement la folie qui s'installe, soit au contraire la distanciation par rapport à la réalité (autre forme de dysfonctionnement mental) ce qui n'est pas suffisamment mis en oeuvre ici. Ici le mélange ne fonctionne pas, à mon avis. Le meilleur conseil que je puisse vous donner: après avoir écrit, laissez le texte reposer plusieurs jours, puis lisez-le comme s'il avait été écrit par quelqu'un d'autre et peaufinez, peaufinez. Bon courage. |
IsaD
9/9/2020
a aimé ce texte
Pas
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Après plusieurs lectures, décidemment, je n’arrive pas à entrer dans cette nouvelle.
Je bute à presque toutes les phrases tant elles me semblent confuses. Certaines expressions me laissent perplexe. J’en relève ici quelques-unes : « Suzanne s’abandonnait à un paresseux papillonnements de paupières… » J’ai du mal à visualiser l’action du « papillonnement de paupières ». « Elle retourna dans la chambre… et empoigna le pied de Paul » Un peu bizarre de réveiller son conjoint en lui « empoignant » le pied (qui plus est) « Elle fit le tour et tapota sur sa poitrine »… Là encore, dans un moment pareil (où on se doute que quelque chose de grave est arrivé), j’ai du mal à imaginer quelqu’un « tapoter » sur la poitrine de son conjoint. « Malgré la stupeur…. elle souleva le drap avec une certaine méfiance ( ?) et le fit glisser le long de son corps nu que ses doigts effleurèrent par à-coups (je trouve l’idée mal amenée) « avec l’impression sinistre de tapoter de la pâte à modeler durcie, tout juste sortie du frigo… » (une façon très spéciale de décrire le conjoint mort). « Terrorisée, furieuse d’avoir laissé la porte de leur chambre… » J’imaginerais plutôt dans cette situation une crainte, une peur, une angoisse certes mais pas une terreur ni une fureur… Je vais arrêter là car tout me semble du même acabit, je pense que l’histoire mériterait d’être sérieusement retravaillée pour que le lecteur puisse entrer pleinement et avec empathie dans ce récit. Le titre me semble également très léger vis-à-vis du drame qui se déroule. Certains détails me laissent songeuse quant à leur utilité dans la trame de l’histoire. Exemple, l’anecdote de la poupée ( ?), qu’apporte-t-elle ? Celles des mouchoirs usés ? Ces détails ne me semblent pas essentiels ou alors y a-t-il une signification que je n’ai pas comprise ? Idem pour la narration des objets ramassés avec entre guillemets : (de Paul), (chinés par Paul), (hérités par Paul)… cela me semble plutôt maladroit. La fin ne m’a pas du tout convaincue dans sa formulation et la toute dernière phrase semble vouloir être une chute qui m’a mise mal à l’aise tant elle me parait décalée par rapport à l’idée du texte. Désolée pour ce constat, que je serai peut-être seule à faire, mais comme ce site a pour but de vouloir faire progresser, j’ose apporter ma contribution, qui n’est que la mienne. Je pense que le style, pour moi trop décousu, est nettement à retravailler. |
plumette
9/9/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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j'ai bien aimé le sujet de cette nouvelle qui puise dans un réalisme cru et dramatique.
je trouve que la découverte progressive des "anomalies " de ce matin là par Suzanne est bien rendue. j'imagine bien l'affolement parce que le réveil n'a pas sonné et l'affolement d'une autre nature face à l'inertie de Paul, puis la nécessité de "gérer" la situation vis à vis d'Emma et de Paul aussi. je comprends, je souscris, je m'identifie aux réactions de Suzanne. J'ai trouvé habile les éléments de leur vie distillés au fil du texte. Le fait qu'ils aient fait l'amour la veille renseigne sur le couple ( au fond c'est une chance pour Suzanne ce partage ultime mais elle ne peut pas encore le ressentir, elle en éprouve même une culpabilité renforcée!) mais est un choix narratif qui peut sûrement se discuter. Le texte est devenu un peu plus confus pour moi à partir de la poupée Lily ( qui perd son y dans une phrase!). j'ai donc relu ce passage et je me suis souvenue de situation à laquelle j'ai pu assister d'une enfant qui parle à sa poupée et de l' adulte qui entre dans ce jeu d'un dialogue à 3. Là encore, c'est bien vu sur le plan du réalisme, mais il y a une rupture dans la narration qui m'a un peu perdue Dans ce paragraphe , je n'ai carrément pas compris la phrase: "Suzanne n’avait pas le droit à la réclusion." et le "Sur Paul " de la fin du paragraphe. Le récit de l'intervention du Samu m'a paru un peu confus aussi avec ces non et oui que je n'arrive pas à rattacher à une question. C'est un peu trop elliptique pour moi! Mais l'histoire est forte, les personnage sont incarnés, et pour conclure, la narration un peu inégale. |
Anonyme
9/9/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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S’il pâtit de quelques passages superflus, l’effroi, la panique et l’angoisse sont omniprésents dans ce texte. Entre des moments d’intense affolement, vient s’enchâsser subtilement un effet de flashback qui désarçonne de prime abord lorsque Suzanne se projette dans le passé en évoquant des objets – évocations bien superflues-, en regard du drame qui vient de se jouer brutalement : « la coiffeuse (chinée par Paul), le valet de chambre (comme aimait dire Paul), les voilages couleur paille (hérités par Paul) ». Certes, on peut voir de la confusion dans ce récit tragi-comique, mais au final je trouve que c’est bien vu car cela rend bien compte de l’état mental du personnage, proche de l’hystérie, où tout s’emmêle de façon incohérente face au désarroi d’une situation bien réelle.
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Gouelan
10/9/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour,
J'ai lu d'un seul coup, et me suis un peu essoufflée par le manque d'aération du texte. J'aurais aimé des retours à la ligne plus fréquents, des phrases choc isolées pour signifier l'impact, l'angoisse, la colère de voir la vie fiche le camp sans prévenir, le déni. Malgré les phrases un peu longues et parfois difficiles d'accès dans certaines descriptions, provoquant quelques incompréhensions, cette histoire m'a captivée. Je trouve la fin très réussie. Le dernier paragraphe, c'est la vie qui donne une claque à la mort, le monde continue de tourner, tant pis pour Paul. Tant pis pour Emma qui n'aura même pas la "satisfaction" morbide de faire suer le client de 8 heures, d'avoir une excuse infaillible, l'excuse qui plaquera le client, lui "bouclera le bec". C'est la mort qui entre sans prévenir, qui bouleverse, ne laisse que quelques réflexes de survie, laisse échapper de drôles de pensées honteuses, parce qu'on ne sait pas comment réagir, parce que "ça n'arrive pas tous les jours des trucs comme ça". Le cerveau s'égare, cherche un refuge. Alors oui j'ai apprécié cette nouvelle. |
Malitorne
12/9/2020
a aimé ce texte
Bien
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Ça manque un peu d’homogénéité dans le style entre longues phrases et phrases courtes, quelques passages pas très clairs, mais dans l’ensemble c’est plutôt pas mal. L’idée est originale et l’émotion bien rendue. Pas grand-chose à dire de plus sur une histoire plaisante mais qui ne donne pas beaucoup d’éléments de réflexion. C’est trop court pour qu’on s’attarde davantage.
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maria
13/9/2020
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hersen
15/9/2020
a aimé ce texte
Bien ↓
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L'idée est assez bonne de raconter la mort du conjoint que l'on découvre au réveil.
Je trouve l'attitude de Suzanne est assez réaliste, chacun dans ces cas-là se trouve des moyens de résister. Ici, les (Paul) récurrents sont bien vus, ils insistent sur la prégnance du personnage, ils lui donne vie en quelques sorte, avant sa mort, et le lecteur le sent présent dans la vie de Suzanne. Je ne suis pas sûre que la chute apporte quelque chose, car ce n'est pas intéressant de savoir si dans ce moment le client du vendredi est chez lui ou pas. j'imagine Suzanne en dehors de ces considérations. Je suis un peu plus réservée sur le choix du vocabulaire, parfois un peu approximatif, ou en tout cas qui m'empêche de penser que ça sonne juste. Je te donne deux exemples pour illustrer : "La jeune" : tu parles ici du personnel médical. Cette désignation revient trois fois en peu de temps et je pense que c'est une erreur, car elle désincarne. Et donc je ne crois pas à son "murmure cajoleur". Je ne pense pas que le personnel médical soit cajoleur. Il est empathique. "La figure voilée de tristesse", je n'accroche pas trop, c'est un peu pâle pour la situation. Par contre, les idées "qui s'embourbaient" dans sa tête est excellent. Merci de cette lecture ! |
Anonyme
16/10/2020
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Bonjour Maria,
J’en suis bien désolé, mais je n’ai pas aimé, ni le fond ni la forme. Je ne vois là qu’une anecdote, certes tragique et bien évidemment bouleversante pour la narratrice, mais uniquement une scène d’une histoire inexistante. La forme n’est pas très emballante non plus, particulièrement au début, se voulant a priori littéraire par la profusion de termes et adjectifs, mais de manière très banale, fort commune. Je veux néanmoins me faire pardonner ce constat en vous signalant qu’il y a une petite chose que j’ai aimée : le fait de rendre le début de la conversation téléphonique uniquement par les paroles de la narratrice. |
clarix
21/10/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'aime bien cette nouvelle. Tout n'est sans doute pas parfait bien sûr, quelques expressions obscures car peut être maladroites mais j'aime la cohérence de ce récit. Le titre annonce déjà le problème auquel est confrontée l'héroïne. Tout tourne autour de cette excuse qu'il faut trouver .On dirait presque que la mort du mari en fournit une excellente et cela pourrait à sa grande honte soulager la jeune femme. Réaction involontairement cynique et absurde; qui n'a jamais eu ce genre de réaction complètement disproportionnée lors d' un drame?
Pirouette amusante en guise de conclusion! il n'y avait même pas besoin d'excuse! |