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Marite
8/6/2016
a aimé ce texte
Bien ↑
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L'écriture de cette nouvelle est sans doute excellente car elle se fait oublier au fil de la lecture. Combien sommes-nous à avoir les mêmes réflexes que ce père de famille :
- rejet du flot incessant de l'arrivée de migrants dont nous gave les média. - oubli de tous les problèmes avec l'espérance d'une vie paradisiaque grâce au ticket gagnant du loto ! - et facilité à se donner bonne conscience en jetant par la vitre une poignée de billets, il en reste tant dans la valise ... Il ne se rend même plus compte qu'il agit avec tant de mépris que son geste ne pouvait en rien engendrer une situation positive. Une simple manière de se débarrasser d'un vague soupçon de culpabilité qui se lovait au tréfons de son inconscient. |
Anonyme
7/6/2016
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour MariCe.
Joli titre Mektoub, et fatalisme quand tu nous tiens. Saïd, Sophie, Francis, trois personnages, et juste avec ces trois-là, vous avez décrit avec brio, une actualité brûlante, qui personnellement me chagrine profondément. Il y a deux histoires en une, voir plus même. Saïd, en retrait, qui suit son chemin de croix, si je puis m'exprimer ainsi, Francis, dans lequel vous mettez toute l'ignominie, qu'un homme puisse se permettre ; raciste ? Plutôt un loup qui crie parmi la meute, avec la peur de perdre son petit confort, devant l'invasion immigrante. Et Sophie, la bonne Sophie, qui, en moralisatrice, exprime son incompréhension envers son mari, et en profite pour narrer la détresse de tous ces migrants, les déchargeant du mauvais rôle que l'on voudrait bien leur donner. Puis Saïd et Francis, dont la rencontre sera fatale pour l'un. Se pose la question aussi ; devient-on meilleur, quand on a de l'argent ? Cette réflexion est très intéressante. Bref, je ne ressors pas indemne de ce texte, tant je réfléchis à tous ces paradoxes, que vous avez si bien décris. Pour moi, le centre névralgique du texte, et le point lumineux, où tout s'est mit en place dans mon esprit, c'est quand Francis "jette l'argent par la fenêtre", et essuie une larme. Je n'ai pas aimé cet homme à ce moment-là, malgré sa bonne foi, Je l'ai trouvé suffisant à faire ça. Donc, sa bonne action, n'aura pas effacé l'exécration que j'ai pour lui depuis le début. C'est là où l'on en revient à l'argent. Peut on mieux soulager sa conscience, en faisant un acte de charité, qui n'en ai pas un finalement. Le vrai acte de charité, serait de donner sa dernière chemise. Voyez jusqu'où me mène votre écrit. Bien sûr, je ne vous donne que ma vision à moi. C'est pour cela, que je dis que c'est un moment important du texte, car j'ai trouvé qu'à cet instant précis, s'est mélangé en moi tous les paradoxes dont j'ai parlé, et réflexions qui en découlent. Après, la fin, bravo, du moins pour la force du texte, cela va sans dire. Alors si je note très haut, c'est que cette histoire m'a touchée en plein coeur, et a eu sur moi des répercussions physiques. J'ai frissonné, ça a été intense, car je me suis complètement approprié votre écrit. Et quand le ressenti est présent, l'émotion, et bien ça l'emporte sur tout le reste. Un grand merci MariCe. |
Anonyme
7/6/2016
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Bonjour MariCe
Le titre m'a attiré. J'ai lu avec grand intérêt votre nouvelle qui au moment où j'écris ce commentaire m'apparaît soudain comme un conte, ou encore, une parabole. Personnellement, je regrette que cette histoire, à cause du billet de loto, soit devenue un conte parce qu'il y aurait eu - et il y avait sûrement - beaucoup à écrire sur le sujet. Dans sa première partie, votre texte - et votre titre - m'ont fait espérer lire quelque chose de consistant et d'essentiel. Là, je repars le ventre vide et déçu. Ensuite, j'ai lu les commentaires et vu ce que ces autres personnes avaient vu et qui moi ne m'a pas interpelé parce que, je dois le dire, avec un tel début je m'attendais à tout autre chose. D'accord pour le geste, il est facile et le serait devenu beaucoup moins - et aurait sans doute encore porté le texte dans une autre direction - si l'intégralité du sac avait fichu le camp par la fenêtre... mais faut pas "trop" rêver non plus. Ou si. Pourquoi pas ? Quant au second thème du texte, je dirais que tendre la main implique mieux et plus fort celui qui la tend que celui qui se contente de donner mais précisément, je croyais que ce serait tout le propos du texte, vu ce qui y est dit dans la première partie... Vous abordez la problématique et puis vous l'esquivez, vous bifurquez sur le gros lot du loto, et posez la responsabilité de votre histoire sur le dos de ce pauvre type. Ca métamorphose la tonalité de votre texte, en tout cas, pour moi ça change tout et sa conclusion m'intéresse bcp moins. J'ai trouvé que vos personnages étaient trop esquissés, que le trait manquait de "grisé." ou d'ombres porteuses Ici par exemple : "Comme elle, il accuse les outrages du temps… des cheveux gris et une taille plus épaisse pour elle" Les points de suspensions ne suffisent pas à séparer les deux personnages. On glisse de l'un à l'autre sans savoir de qui exactement il s'agit. J'aurais aimé en savoir beaucoup plus sur le personnage qui est pour moi central, c'est à dire Said. L'avant, le pendant et l'après. J'aurais voulu assister à la rencontre entre Sophie et Said parce que j'ai eu l'impression - et ce n'est pas le cas - qu'elle était "le dernier membre de sa famille encore vivant." J'ai cru que votre histoire allait me mener là. Peut-être est-ce pour cela que mon attention s'est décentrée dès l'apparition du billet de loto. En fait, j'ai lu une histoire et attendu un dénouement qui n'est pas venu. Qui n'a peut-être jamais été votre sujet ou votre idée et qui n'a existé que dans mon imaginaire. J'ai loupé le coche. En espérant que vous me pardonnerez et que vous trouverez quelque chose - vous, l'auteur - à vous mettre sous la dent en lisant ce commentaire et qu'éventuellement, il vous serve à quelque chose, ce dont je doute fortement. Je vous remercie pour votre texte, pour le titre, parce que j'aime rencontrer ce mot. J'aime l'entendre. Il y a toujours un sourire dedans. Un sourire fataliste, mais un sourire quand même. A une prochaine lecture Merci |
JulieM
13/7/2016
a aimé ce texte
Un peu
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Bien écrite, fluide tout en étant structurée, la nouvelle me laisse sur ma faim. Pourtant bien commencée sur un ton réaliste, sans trop forcer le trait dramatique, le texte glisse peu à peu et perd définitivement son fil, le lecteur et ses personnages avec le coup du Loto. Et c'est bien dommage. J'aurais également souhaité quelque chose d'autre (cf. autres commentaires, que j'ai lus après avoir lu la nouvelle), j'attendais quelque chose de différent dans le déroulé de l'histoire, pourtant très ouvert.
Pourquoi ce brutal changement de ton (réaliste vers le moralisateur un rien bigot), d'épaisseur des personnages (contradictions, oppositions) jusque là bien campés qui font perdre - à mon sens - tout impact au titre et le jeu des possibles de "ce qui est écrit" ? A vous relire bientôt, MarieCe. |
bambou
26/7/2016
a aimé ce texte
Bien
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Veldar, mais c'est un roman que vous auriez voulu qu'écrive MariCe !
:) Chronique d'une misère désormais bien ordinaire, ce texte dérive doucement vers un destin fatal par la grâce de la charité condescendante d'un personnage qui pense ainsi se dédouaner de ses mauvais sentiments. Je crains que Francis ne reste un ''beauf'' malgré tout son argent et la contemplation des eaux limpides d'un lagon... j'ai aimé cette nouvelle bien écrite même si elle laisse un sentiment de malaise et de tristesse. |