Il lui est toujours apparu d’une difficulté extrême, ce choix de première phrase. Comme si, de ce choix, dépendait la suite et la précision de son récit. Alors, elle cherche des exemples autour d’elle, qui pourraient l’inspirer. "En ce temps-là…" suppose déjà l’évocation explicite de ces vérités qui traversent les siècles et garantissent d’emblée la légitimité d’un seul nom. Trop pompeux et solennel pour une lecture aussi contemporaine qu’éphémère, se dit-elle. Elle en repousse aussitôt l’idée. "Il était une fois…" l’aurait sans doute un temps amusée, autant qu’il aurait pu distraire ses lecteurs. Mais pas aujourd’hui. Jeanne ne se sent pas d’humeur ; indécise, elle décide alors d’éluder le problème et commence par la seconde phrase. Au moins pourra-t-on flairer quelque prétexte à étonner, dans ce début d’histoire présenté soudainement, sans qu’il ait été choisi ni même voulu, puisqu’en tout point calqué sur l’histoire de sa propre vie.
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— Oui, c’est vrai, répond la mère à l’enfant, avec ce ton naturel qu’adoptent les adultes sûrs de leur fait, comme s’il était dans l’ordre des choses d’expliquer qu’il ne faut pas prêter flanc à tout ce qu’on vous raconte, juste après l’enseignement certifié et professé dans la classe de l’école.
Jeanne n’en mène pas large. Du haut de ses six ans, elle doit composer avec des émotions nouvelles qui la submergent. Il lui semble soudain que la silhouette de sa mère s’amenuise ; la traîtresse est aujourd’hui déchue du privilège avec lequel Jeanne l’avait hissée sur un piédestal à titre hautement honorifique. Car, outre la déception devant un aveu censurant l’importance du sujet, c’est l’humiliation suprême qu’elle va affronter dans quelques heures, auprès de la copine d’hier qui, aujourd’hui, a décidé de déclarer les hostilités par des railleries mortifiantes. Néanmoins, Jeanne a retenu la leçon et comprend que la journée n’a pas été vaine ; elle a ainsi appris deux choses essentielles : Primo, la vérité ne sort pas toujours de la bouche des adultes. Deuzio, que de toute évidence, elle n’aurait pu commencer son récit par "en ce temps-là", puisque la vérité a mystifié ses chimères, ni par "il était une fois", à en croire le conte dans lequel "on" l’a volontiers laissée mariner.
— Dis, maman, c’est vrai ce que Muriel m’a dit tout à l’heure : le père Noël n’existe pas ?
Exit la première phrase. Et mise en lumière de la seconde – Oui, c’est vrai –, affirmation et approbation en si peu de mots, notez bien ici l’habile et perfide dissimulation des simagrées d’hier, quand l’empreinte des dents de l’âne, déposée sur un restant de carotte, témoignait chaque fin d’année, quasi-religieusement, de la venue du céleste homme rouge ! La rédaction est d’un comique parfois…
En attendant le comique qui ne sera apprécié que quatre décennies plus tard, Jeanne riait jaune. Ce jour de Grande Révélation, à défaut d’être marqué d’une pierre blanche, amorcera en elle les prémices de la méfiance. Inévitablement, l’enfant passe maintenant chaque vocable à la moulinette et traque la moindre crispation de visage, tente de deviner l’esquisse de l’amorce d’un sourire en coin, la plus minime soit-elle. Rien. Les jours, les mois et les années passent. Se pourrait-il que ce ne soit qu’un acte isolé ? Elle finit par se convaincre que la trahison ne représentait rien de plus qu’une singularité dans sa jeune vie, et qu’elle ne pouvait en aucun cas se rappeler à elle une seconde fois. En tout état de cause, rien d’étonnant à cela, car la petite Jeanne grandit dans une famille où le silence est d’or. Une famille unie et paisible, certes, mais qui a compris depuis des lustres que moins on en dit, moins on a de risque de se tromper. Oh Jeanne est heureuse, elle ne pourra jamais se plaindre du contraire. Elle n’est pas née avec une cuillère d’argent dans la bouche, mais elle est choyée, nourrie, astiquée dans tous les coins et ne manque jamais de revêtir sa plus jolie robe "du dimanche" confectionnée par les soins de sa grand-mère, son blazer bleu marine et ses gants blancs, avant le culte dominical. Journée consacrée et bien ordonnée, les garçons à gauche, et les filles à droite. Et pas question de déroger à la règle, même chez Dieu, tout y est extraordinairement bien agencé. Non, Jeanne ne manque de rien. Pas encore. On n’est certes pas riche dans la famille, on ne "roule pas sur l’or", mais on connaît la valeur des choses, et surtout on a la pudeur de ne pas en faire une démonstration ostentatoire. La discrétion en est la cheville ouvrière et on y travaille en toute modestie. Jeanne ne se distingue pas particulièrement dans cette ambiance feutrée. En dehors des heures de classe, elle se suffit à elle-même ; qu’elle installe sur la table un cahier de pages blanches et des crayons de couleur, ou qu’elle puise son inspiration au travers des séries télévisées diffusées en noir et blanc, et la petite fille éprouve avec ravissement son sens créatif. L’apprentissage de la lecture lui apparaît cependant comme un radeau de fortune déposé sur une mer immensément calme, mais bien trop pacifique à son goût… Une fois hissée dessus, elle prend beaucoup de plaisir à déchiffrer ces drôles de signes qui, assemblés, composent les syllabes puis les mots, évoluant bientôt en récits terriblement excitants. C’est ainsi que Jeanne apprend à lire avant ses petites camarades, l’univers magique des lettres chevillé au cœur. Et madame Mauprat de se gargariser la gorge à faire savoir à l’épicier ou au boucher du village que Jeanne travaille bien en classe, que Jeanne est douée en dessin, et que Jeanne est une petite fille très sage. Jeanne pensera plus tard qu’à tant vouloir confirmer les propos de sa mère par une retenue exemplaire en toute circonstance, elle en avait oublié de peindre les couleurs de sa personnalité.
Jeanne a douze ans. Par un beau matin d’août, Jeanne est morte. C’est injuste de mourir au matin de sa vie lorsqu’on a la perspective d’un bon repas à midi. Comme la jardinière de légumes que maman prépare, garnie d’un beau jarret de veau bien goûteux et dont les effluves prometteurs se trimbalent narquoisement jusque dans les toilettes où Jeanne s’est enfermée à double tour. Assise sur la cuvette, les yeux rivés sur la grossière et indécente tache rouge qui macule sa petite culotte blanche, Jeanne est aujourd’hui certaine de ne plus faire partie de cette vie-là, avec ses habitudes, ses rites immuables, sa placidité tranquille. Elle ne sait même pas comment elle va annoncer la chose à sa mère ; elle ne devrait pas l’ennuyer lorsqu’elle s’affaire à la cuisine, ce n’est pas convenable. Proclamée Jeune Fille dans l’heure qui suit par sa grand-mère fort réjouie de la chose – allez comprendre pourquoi – et prête à trinquer son diabolo-menthe en toute occasion, Jeanne se demande pour la seconde fois si la vie lui soumettra encore beaucoup de jours de Grande Révélation, parce qu’à bien y réfléchir, elle préférerait pouvoir s’y préparer. Les surprises, décidément, Jeanne n’aime pas ça, d’autant qu’elle ressent inexplicablement un regain de vigilance accrue et de contrariété soudaine de la part de ses parents, lorsque le copain de vacances, qui jouxte leur villa louée pour le mois, s’aventure à la chahuter d’un peu trop près, après leur partie acharnée de badminton. Le monde des adultes intrigue de plus en plus Jeanne. Il lui apparaît tellement sûr de lui et méthodique à l’extrême, rigoureux et parfaitement organisé dans la distribution des tâches ou l’ordonnancement de la maisonnée, mais inexplicablement réservé et réticent à témoigner ses sentiments, comme si tout ce qui n’apparaissait pas en visuel ne devait pas faire partie de la vie. En conséquence, Jeanne se trouve à quinze ans confrontée à des sensations étranges, comme cet émoi soudain qui lui procure battements de cœur et mains moites à chaque regard croisé avec le fils du laitier. Et puis de fil en aiguille, nonobstant une mercerie inexistante, les discussions remplacent les regards et prennent un tour de plus en plus curieux et fascinant, que le jeune garçon s’emploie à amorcer de la manière la plus précise qui soit ; et puisqu’il est du genre loquace et n’a pas sa langue dans la poche, il s’en vient la placer, sans crier gare ni la moindre retenue, dans la bouche de la demoiselle. Grande Révélation ; acte 3. Scène 2 : Jeanne meurt une nouvelle fois, le bec cloué, enfermée dans sa réserve. Cela étant dit, mieux vaut avoir le bec cloué par une langue que par une chaussette, comme le suggère l’expression équivalente de nos chers voisins britanniques : "To put a sock in it." Toujours à se singulariser, ce peuple anglais ; il y pleut même des chats et des chiens…
— Je vais choisir l’espagnol, s’entend-elle prononcer en classe de seconde.
Les décisions tiennent vraiment à peu de choses, songe-t-elle, tant il est plausible qu’au pays des castagnettes et du flamenco, la pluie y tombe moins dru… Toujours est-il que la jeune fille de dix-sept ans s’aperçoit que son parcours scolaire n’est balisé que par ses propres décisions, sans que ses parents aient émis la moindre suggestion. La fiche de vœux établie à la fin du collège lui barre la route de l’école d’infirmières – on lui a assuré qu’elle affichait complet – et puisque son professeur d’anglais – décidément, ceux-là, depuis qu’ils ont débarqué, ils ne font que lui mettre des bâtons dans les roues – lui réfute toute compétence à dispenser des leçons à sa place, elle a fait "tourisme". En fin de compte, c’est une manière de voyager comme une autre : ne dit-on pas que tous les chemins mènent à Rome… et puisque les routes tracées par Dieu sont réputées impénétrables, autant entreprendre la plus exotique, parce qu’en attendant, la routine, ça tue. Elle garde encore en souvenir la proposition de ses amis de classe à propos de la perspective agréable d’une sortie un samedi soir. Jeanne s’est escrimée deux jours durant à remuer les mots dans tous les sens comme elle le fait avec les lettres du jeu de Scrabble. La nécessité de trouver une raison suffisamment convaincante ainsi que la question subséquente à soumettre à l’approbation de ses parents, plus particulièrement à madame Mère, lui donnait le tournis. Peine perdue, ses mots prenaient un malin plaisir à s’envelopper d’un semblant de dissimulation annonciatrice d’une tragédie imminente, que l’auguste sang d’encre de sa génitrice viendrait ensuite délayer. Imaginez un peu la scène et la sauce aigre-douce… Jeanne a donc renoncé stoïquement à sa sortie ; au moins n’entendra-t-elle pas les recommandations d’usage et les avertissements lourds de sens qui la mettraient mal à l’aise.
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Madame Mauprat considérait de loin le parcours de sa fille. La nécessité de surveiller les devoirs ou de faire réciter les leçons ne s’était jamais imposée avec Jeanne, ce qui la reposait évidemment des soucis que lui avaient occasionnés son frère aîné. Jeanne a tout de suite travaillé avec méthode et de manière instinctive. Ce doit être dans les gènes, pensait la brave femme. Elle l’avait confiée, la conscience tranquille, aux institutrices puis, plus tard, aux professeurs, et ma foi, se disait-elle, les résultats étaient probants puisqu’ils permettaient les passages successifs dans les classes supérieures. Au moins, songeait madame Mauprat, leur famille peut être fière de celle qui n’aura jamais connu l’échec du redoublement. Elle avait acquis la certitude que de ses deux enfants, au moins sa fille réussirait dans la vie, puisqu’elle avait décroché son baccalauréat. Pas comme elle, qui à quatorze ans, avait préféré quitter l’école pour travailler, ce à quoi sa propre mère n’avait jamais trouvé à redire. Seigneur ! Comme j’étais bête… j’étais douée, j’avais des dispositions, même en musique. Je regrette tellement mon piano… et maintenant, avec ce doigt en moins, je ne pourrais plus en jouer, même si je le voulais… Voilà ce qui arrive lorsqu’on sectionne la branche sur laquelle on est assis… la métallurgie n’est vraiment pas un métier destiné aux femmes… Madame Mauprat malmène son chiffon pour en ôter la poussière indésirable. Elle retourne une dernière fois parfaire méticuleusement son travail et astique comme il se doit les bibelots qu’elle saisit à tâtons sur la vieille poutre vernissée de la cheminée. Les souvenirs ont la vie dure, se dit-elle, se remémorant l’index inquisiteur de sa mère qui, hier, venait vérifier après sa journée de travail si sa fille avait bien épousseté au retour de l’école. Et dire que je continue à lui obéir au doigt et à l’œil, alors qu’elle dort en paix depuis plus de trente ans, se dit-elle. Dernière secousse du chiffon, et nouveau soubresaut dans le cœur de la vieille femme. Madame Mauprat accuse maintenant quatre-vingt-deux ans. Veuve, elle se sent aujourd’hui plus que jamais terriblement seule depuis le départ aussi inattendu que radical de son compagnon à quatre pattes. Elle promène autour d’elle un regard concentré et scrutateur qui ne lui renvoie plus, hélas, qu’un halo flou et vaguement évocateur de ce qui l’entourait auparavant.
— Vous êtes atteinte d’une dégénérescence maculaire liée à l’âge, madame Mauprat ; nous mettons immédiatement en route un protocole destiné à enrayer les saignements autour de la macula ; malheureusement, dans l’état actuel de nos connaissances, il nous est impossible de vous redonner une vue satisfaisante, lui avait annoncé sans ambages l’ophtalmologue.
L’effet de surprise passé, mais néanmoins reconnaissante de la franchise du praticien, elle avait voulu connaître les causes de la maladie mais le bougre ne semblait pas en savoir davantage. Il lui avait cependant affirmé que de graves carences en minéraux pouvaient être une des causes probables. Ça, je veux bien le croire sur parole, il n’a pas connu la guerre, lui… ni la viande une fois la semaine, ni les rutabagas à chaque repas, du lundi au dimanche, pouah… Assise dans son fauteuil, la vieille dame songe à tout cela, à sa jeunesse éprouvée pendant le conflit armé, aux dures lois de la vie, aux leçons de sagesse inspirant l’expérience future. Forte de ses certitudes et d’une conviction affirmée, elle a ainsi élevé ses deux enfants, consciente de devoir inculquer en priorité la reconnaissance de la valeur de l’existence, tandis que l’aube de sa vie ne lui avait proposé que dangers et précarité. À mon âge, la logique veut que le crépuscule entraîne une gêne dans la vision, souligne-t-elle en silence, avec toute la vigueur d’un esprit cartésien et pragmatique. Malgré la cohérence de ses pensées, la vieille femme dresse le bilan de toute une vie balisée, signalée, agencée, maîtrisée avec un sens certain de la responsabilité et la droiture irréprochable que chacun lui connaissait ; une vie qui, finalement, l’a conduite aujourd’hui vers la solitude et le silence, de la même manière que le chemin si prometteur de sa fille ne lui aura offert qu’une destinée enrichie d’une marmaille remuante. Les voies du Seigneur sont impénétrables, tel était donc son destin, et je dois l’accepter ; je suis en paix avec moi-même et je reconnais la grâce que me confère ma solitude.
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Cela fait bien longtemps que Jeanne n’éprouve plus le besoin de parler ; sa conversation, elle la fait par le truchement de l’écriture. Ses enfants sont grands, et ont quitté le nid à présent. Alors, à plus de quarante ans, elle écrit, invente des nouvelles ou des contes, selon l’ambiance du moment. Mais aujourd’hui, l’humeur, sa bonne humeur, est absente et les mots s’enfuient, se décrochent de sa plume et se camouflent derrière une parenthèse. De guerre lasse, elle change de tactique et entreprend de classer des photos, en attendant que la magie opère à nouveau. Ses mots finiront bien par revenir, ce sont de grands enfants, totalement imprévisibles ; depuis le temps, elle les connaît bien. Jeanne classe les négatifs et rassemble les clichés en fonction des thèmes : enfants, vacances, famille, parents. Elle saisit l’image d’une femme jeune, le regard lumineux, un léger sourire au coin des lèvres ; elle est vraiment toujours aussi ravissante, se dit-elle. Elle se souvient de ces moments intenses où l’enfant qu’elle était donnait à admirer aux petites camarades de classe la photo d’une maman belle et célèbre. Mais c’était elle, seulement elle, qui faisait son cinéma et s’inventait des histoires. Elle songe à sa mère vieillissante qui vient de pénétrer dans le soir de son existence. Cette mère qu’elle a fini par comprendre lorsqu’elle a donné vie à son tour. Jeanne mesure aujourd’hui l’immense abnégation dont celle-ci a fait preuve pour l’aider à grandir, apprivoiser la solitude sans jamais craindre la peur de se sentir abandonnée. Finalement elle ne désirait rien de plus que l’aider à devenir autonome et sortir enrichie des expériences auxquelles elle était confrontée, ces nombreuses expériences qui jalonnent une destinée. Elle la voulait solide comme un roc, à son image, forte de ses certitudes ; la seule manière pour elle de réussir dans la vie. Jeanne a surpris un jour à son grand étonnement une facette de sa mère qu’elle ne connaissait pas : elle déployait des trésors de tendresse pour ses propres enfants qu’elle s’autorisait enfin à révéler ouvertement. La complicité entre eux devenait évidence et la joie exprimée au milieu de leurs jeux et de leurs fous rires renouait le lien entre la mère et la fille. Jeanne saisissait enfin sa manière de raisonner, autant que la censure qu’elle s’était imposée jour après jour dans des démonstrations trop vives de sentiments qu’elle jugeait antagoniques. Fallait-il qu’elle l’aime tant pour afficher sous le masque de l’apparente réserve une telle certitude tranquille d’esprit et de cœur… Tiens, cette photo-là, je ne m’en souvenais plus, songe-t-elle, où donc l’avais-je prise… Cette mer si belle, intensément bleue et tellement paisible, je m’y sentais bien, elle était si tiède et sécurisante… et comment s’appelle donc cette île qu’on aperçoit au loin, celle que j’avais peur de rejoindre ; je voulais tellement que tu m’accompagnes toujours, maman… Il est peut-être temps d’y aller aujourd’hui, car j’ai depuis une foi inaltérable qui m’habite. Je crois, profondément, en l’amour de ma mère ; j’y puise la confiance absolue en ma destinée. Aujourd’hui, j’accepte de regagner seule l’autre rive, parce que j’ai enfin compris le message qu’elle me destinait… celui d’une âme transitoire devant l’Éternel qui confie le don de la solitude comme une grâce ; je l’en remercie du fond du cœur. Jeanne sourit et reprend sa plume, elle tient enfin la conclusion de son texte ; sereinement, elle écrit, modifiant à dessein la taille de la police :
"Je suis l’auteure de ma vie."
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