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Policier/Noir/Thriller
marogne : La bastide de Guègue
 Publié le 10/07/08  -  2 commentaires  -  18764 caractères  -  31 lectures    Autres textes du même auteur

Dans les gorges du Verdon, on croise parfois l'étrange, mais la peur qui prend au ventre, sait-on si, finalement, elle ne viendrait pas simplement de l'inconnu.


La bastide de Guègue


C’était un soir de janvier que l’on commença à en parler. Les hommes étaient allés à une battue au sanglier du côté de l’auberge « des cavaliers ». Ils s’étaient regroupés, avant de redescendre à Aiguines, sur l’étroit promontoire qui surplombe le Verdon. La rivière, plusieurs centaines de mètres en contrebas, rugissait des eaux qui venaient des Alpes ; lointain, mais menaçant encore, son tonnerre remontait en échos tout le long du canyon. C’est Hubert qui l’avait vu, un mince filet de fumée qui montait droit dans le ciel, un peu plus haut en amont. Le soir tombait, il n’avait pas pu s’approcher suffisamment pour savoir d’où elle venait. Mais il ne devait y avoir personne de ce côté-là. Il faisait froid, ils se hâtèrent vers le village, portant les deux bêtes tuées l’après-midi. C’est au café sur la place que la discussion eut lieu. Personne ne savait qui pouvait être là-haut, à cette époque de l’année ; certainement pas quelqu’un du village.


L’hiver fut rude, et personne ne remonta dans les collines avant la fonte des neiges, au début du printemps.


Le premier qui s’y hasarda, ce fut Marcel. Il avait besoin de quelques racines de buis, bien épaisses, pour en faire des poignées de porte. Il connaissait un endroit, à côté de la rivière, où on en trouvait de belles. Il fallait qu’il remonte « aux cavaliers », et que depuis l’auberge, il emprunte le sentier qui descendait dans l’abîme. Descendre à cet endroit était difficile, le chemin zigzague pour éviter les rochers et les falaises, et il faut avoir le cœur bien accroché ; à certains endroits, une chute pouvait signifier la mort. Tout en bas le Verdon rugissait, tout empli de l’eau des montagnes, vorace et menaçant, comme une créature tout auréolée d’écume, s’attaquant sans cesse aux grandes falaises qui lui barraient la route, les creusant de plus en plus profondément.


Le soleil parvenait à peine à atteindre le fond du gouffre quand il y parvint. Il faisait froid, et l’air cristallin, pur, laissait porter les sons, amplifiant le rugissement des masses d’eau qui charriaient les galets. Il devait aller vers l’aval en restant sur la rive nord, à l’ubac. La forêt de buis se trouvait à une petite heure de marche par un chemin qui parfois semblait passer au-dessus des flots. Elle occupe une zone limitée protégée du courant ; les arbres, à la recherche désespérée de la lumière, ont poussé leurs troncs vers le ciel, tendant leurs branches avec espoir vers le soleil. Il y fait sombre toute l’année, le buis ne perdant pas ses feuilles, et c’est dans une demi-obscurité qu’il avançait. Il savait trouver de ces vieux arbres, aux racines fatiguées d’avoir tant essayé de trouver de quoi supporter leurs croissances, toutes déformées comme les mains des travailleurs. Il se dépêcha, voulant être sûr de pouvoir remonter avant la nuit.


C’est sur le chemin du retour qu’il remarqua que quelqu’un avait coupé de grandes plantes au bord du chemin, comme pour en récolter les parties hautes, fleurs ou fruits. Il ne les connaissait pas, et en prit une tige pour en demander au docteur le nom et l’usage.


Il faisait presque nuit quand il arriva au sommet des Cavaliers, où il avait laissé sa charrette et son cheval. En s’installant sur le siège, il ne put s’empêcher de penser à ce retour de battue, quelques mois auparavant, quand Hubert avait fait croire aux autres que c’était lui qui avait tué le sanglier. Ils avaient tiré en même temps… lui avait eu le meilleur morceau, et Marcel avait dû se contenter des côtes…


Le docteur était au café du château, situé au bout de la rue principale, à quelques dizaines de mètres de la grande bâtisse à trois rangs de génoise qui surplombe la vallée des Salles-sur-Verdon.


- Bonsoir docteur.

- Comment ça va Marcel, tu viens des gorges ?

- Oui, je suis allé ramasser du buis. Tiens, regarde, j’ai trouvé cette plante, est-ce que tu sais ce que c’est ?

- De l’hellébore, on l’appelle aussi « rose de Noël », tu dois faire attention, c’est un poison. Une herbe de sorcière ça, qu’est-ce que tu as fait des fruits ?

- Je l’ai trouvé comme ça. Ce qui m’a intrigué c’est justement que les fruits avaient été ramassés. C’est mauvais comme poison ?

- Ça agit sur le cœur, même à de toutes petites quantités ça peut tuer quelqu’un.

- Moi je trouve bizarre qu’il y ait quelqu’un qui aille là-haut ramasser ce genre de chose ; ce n’est pas naturel ça !


Le docteur eut encore une fois à l’été à faire preuve de ses compétences en botanique. Il avait reçu en consultation Titin qui avait, semblait-il, un problème d’allergie. Sa main droite était toute gonflée et rouge. Il disait ressentir une forte chaleur et une démangeaison depuis qu’il avait ramassé des espèces de petits pois à la Bastide de Guègue.


Titin avait traversé le Verdon pour aller sur la rive nord, pour ramasser des framboises. Pour gagner l’endroit où il savait en trouver, il utilisa les tunnels qui avaient été construits au début du siècle dans une tentative vaine de construction d’une usine hydroélectrique. C’est à la sortie d’un des tunnels qu’il entendit au-dessus de lui, dans la falaise, des sons réguliers, comme si quelqu’un donnait des coups de marteau sur la roche. De là où il était il ne pouvait rien voir. Il appela plusieurs fois, mais rien ne lui répondit, et le bruit continuait, régulier. Il avait entendu parler, au café, Marcel qui disait se méfier de ce que l’on pouvait trouver au fond des gorges, il aimait rappeler l’épisode des roses de Noël. Courageux néanmoins, il entreprit de monter en direction du bruit par un petit sentier qui semblait provenir directement du sommet. Au bout de quelques dizaines de minutes, et sans avoir pu se rapprocher du bruit, il arriva sur un petit plateau herbeux que l’on aurait dit flottant au-dessus des gorges. Il reconnut, bien qu’il n’y soit jamais venu auparavant, la bastide de Guègue.


On peut voir cette bastide de pratiquement tout le haut des gorges, sa position attire les regards. Au milieu des falaises les plus hautes du canyon, une petite langue de terre triangulaire semble comme posée dans le ciel. On ne peut distinguer de chemin qui y mène, mais un corps de logis y a été construit, une maison d’habitation et une bergerie. Elle est connue dans la région comme ayant été abandonnée il y a plus de cent ans, et pour avoir une très vieille espèce de figuier qui produit des fruits fantastiques. Titin décida d’aller voir s’il y en avait de mûrs.


En se rapprochant de la bâtisse, il se rendit compte que celle-ci devait être habitée, la porte était ouverte, et un jardin potager avait été aménagé. Sur le bord du chemin qui longeait les plantations, il remarqua plusieurs grandes plantes qui portaient de belles fleurs blanches ressemblant à des fleurs de liseron, ainsi que des gousses de fruits toutes hérissées. Étonné, il en ramassa une ; c’était une gousse assez molle qui semblait contenir une quantité importante de toutes petites graines noires ; en la prenant, les aiguilles qui l’entouraient pénétrèrent légèrement dans la peau de sa main. Très vite il ressentit comme un engourdissement et vit sa main gonfler et la sentit s’engourdir. Affolé, il repartit en courant vers la rivière, tout en entendant en passant le bruit régulier du marteau sur la roche, qui semblait le poursuivre, ricanant, jusqu’à ce qu’il fut hors de vue de la falaise.


L’affection était bénigne, mais la plante elle-même était inquiétante. Le docteur reconnut une gousse de Datura Stramonium, l’herbe du diable, encore une fois un redoutable poison pouvant provoquer des hallucinations conduisant à la mort.


Une étrange atmosphère tomba sur le village d’Aiguines. La bastide de Guègue était de toutes les conversations, et on se demandait quel secret pouvait bien cacher celui qui y avait élu domicile, et qui récoltait ou plantait des plantes dangereuses. On se demandait aussi ce qu’il pouvait bien faire dans les falaises à surveiller ceux qui empruntaient le chemin longeant le lit de la rivière. Personne n’osait avouer une crainte quelconque, mais peu s’aventuraient du côté de la bastide.


Tout a basculé à la fin du mois de septembre. L’été avait été particulièrement pénible, chaud et humide. Le fond du canyon, surchauffé, n’était même plus rafraîchi par les eaux du torrent. Une chape de brume le camouflait des hauteurs, semblant comme le protéger des rayons purificateurs du soleil. On percevait au travers de ces nuages le grondement des forces de la nature, permanent, sans merci. Une atmosphère oppressante s’était abattue sur le lieu. Dans les collines environnantes, la vie s’était comme arrêtée, la chaleur avait fait se tapir la sauvagine au plus profond des terriers et des maigres forêts. La végétation était comme brûlée. Même les rares buis que l’on y trouvait, d’habitude si verts, avaient revêtu une couleur rouge de souffrance. La résine des pins distillait son essence, et on sentait que la moindre étincelle conduirait à la catastrophe. Le feu était craint, toujours menaçant, et la pluie ne venait pas. Les hommes ne s’aventuraient guère dehors, préférant rester au plus profond de leurs maisons, protégés par des épaisseurs de pierres arrachées à la montagne. Le village d’Aiguines, à part le soir, semblait déserté, comme un de ces villages morts d’une antique ruée vers l’or. Le soir, on sortait les chaises dans la rue, et on rejetait toute la hargne accumulée durant la journée dans les conversations entre voisins. La chaleur, les rancœurs, le sorcier de la bastide de Guègue, les vieilles histoires de familles, les luttes de limites et de chemins, allaient de conversation en conversation, et s’élevaient pour faire un murmure frémissant au-dessus des tuiles des toits qui aspiraient la fraîcheur de la nuit.


Le premier orage eut lieu au début du mois de septembre. Un de ces orages monstrueux, qui semblait provenir des âges les plus reculés. Il était venu du fond de la vallée, surgissant des petites gorges comme une armée en furie. Aiguines l’avait vu s’approcher, irrésistible, et monter petit à petit le versant sur lequel le village était blotti. Le vent l’avait précédé, violent et froid, tourbillonnant. On avait vite fermé toutes les fenêtres pour éviter que les éclairs ne soient attirés dans les maisons. Puis la lumière avait disparu, et c’est dans l’obscurité que l’on entendit le grondement de l’eau frapper les prés et les premières maisons. L’eau gelée se vaporisait presque au contact des tuiles, créant une brume au-dessus des toits comme si le village était en feu. Et puis la pluie fut dans les rues, l’eau coulait d’escalier en escalier, envahissant les places, menaçant les maisons. L’électricité dans l’atmosphère était palpable, et la peur mêlée d’espoir avait tu toutes les conversations. C’est dans un silence total, que l’orage continua sa progression et alla se mesurer, là-haut, à la rivière qui allait l’absorber, récupérer sa force sauvage pour à son tour faire preuve de détermination. On entendait depuis le village le tonnerre résonner longuement entre les hautes falaises, comme le canon d’une bataille qui n’en finirait pas. Et on imaginait le sorcier de Guègue courir sous le déluge, les bras ouverts, avalant goulûment cette eau venue du diable, tout ruisselant, riant aux éclats sur son pré au-dessus de l’abîme, défiant les éléments, défiant Dieu.


Marcel avait décidé d’aller pêcher. Il connaissait un endroit parfait. Certes il fallait descendre au fond des gorges, et marcher une bonne demi-heure, mais là il y avait de magnifiques truites. C’était dans un des endroits les plus resserrés du canyon, là où, quand on levait la tête vers le ciel, les falaises semblaient se rejoindre tout là-haut, comme les mâchoires d’un monstre gigantesque qui était prêt à vous broyer. De gros rochers s’étaient détachés des parois verticales, dans une vaine tentative d’entraver le cours de la rivière. Le Verdon avait d’abord buté sur l’obstacle, puis fait appel à toute sa force pour les pousser, les creuser, les dissoudre. La bataille avait été homérique, et s’était conclue par un cessez-le-feu à l’amiable. La rivière avait contourné l’obstacle en creusant son lit sous les rochers qui avaient ainsi formé au-dessus de l’eau une voûte qui pouvait se croire victorieuse. Mais le Verdon savait que ce n’était qu’une question de temps, les montagnes, les orages, la neige, viendraient à son aide, il vaincrait définitivement. Mais pour le moment l’eau passait, comme soumise, sous l’amoncellement, et dans l’écume de sa rage, la truite prospérait. Le lieu avait été nommé le « Styx » car personne n’avait jamais osé pénétrer sous la voûte avec la rivière.


Hubert était assis sur le sommet de l’amoncellement de rochers, sa canne à pêche à la main, le fil passant entre les pierres, absorbé. Il était venu là très tôt, voulant être sûr de ne pas se voir prendre la place. Tout absorbé par sa pêche, il ne voyait que le mince fil transparent qui plongeait dans le gouffre, tout vibrant des tourbillons dans lesquels les truites devaient guetter leur nourriture.



On attendait le héros du jour dans le bar. Marcel était allé avec les pompiers. Les commentaires allaient bon train, mais les informations étaient rares, et ils ne pouvaient qu’échafauder hypothèse sur hypothèse, les unes plus improbables que les autres. C’est vers huit heures que Marcel fit irruption, encore essoufflé de sa journée.


- Bonsoir tout le monde ! Quelle journée !

- Salut, Marcel ! Alors, raconte, que s'est-il passé ?

- On a retrouvé le corps d’Hubert coincé dans les rochers, juste en dessous du Col de l’Olivier. Il tenait encore dans sa main sa canne à pêche, le fil était tout enroulé autour de lui.

- Tu as vu comme ça s'est passé ?

- Ouais. C’était ce matin. Je voulais aller pêcher des truites, un coin que je connais bien ; je suis passé par le chemin des cavaliers. Quand je suis arrivé à proximité des rochers où je comptais m’installer, j’ai vu deux hommes qui avaient l’air de se disputer.

- Tu les as reconnus ?

- Un c’était Hubert, j’en suis sûr, l’autre je ne sais pas, ce ne devait pas être quelqu’un d’ici comme j’ai dit à la gendarmerie. Un grand, avec une barbe, je n’ai pas pu trop le distinguer, mais sans doute assez âgé car il marchait penché.

- Tu ne crois pas que ce pourrait être le sorcier de Guègue ?

- Peut-être ? En tout cas, quand je me suis approché, ils en sont venus aux mains, et le grand a poussé Hubert dans l’eau. Je me suis précipité en courant pour essayer de le repêcher, mais le courant était trop fort, j’ai dû abandonner.

- Et le vieux ?

- Quand je me suis retourné, il n’y avait plus personne. Je suis vite remonté pour donner l’alerte. Depuis, j’ai été avec les gendarmes et les pompiers. On a exploré tout le Verdon à l’aval, et on l’a retrouvé en fin d’après-midi. C’est fou comme le courant est fort en ce moment.

- Moi je suis allé voir cette après-midi si on voyait du monde du côté de Guègue. Je suis resté de ce côté du Verdon, je n’avais pas le temps de faire tout le tour pour aller sur l’autre rive. Mais j’ai vu de la fumée, il devait se faire à manger.

- Si tu ne l’as pas revu en remontant aux cavaliers, c’est qu’il a traversé la rivière pour s’échapper. Moi je me méfie de ce sorcier là-haut, qui sait si ce ne serait pas lui ?

- Oui, un étranger, qui n’est jamais venu au village.

- Et rappelez-vous, les plantes dangereuses qu’il a plantées ou qu’il a ramassées, c’était pas naturel ça.

- Et quand j’y suis monté, je suis sûr qu’il m’observait ; quand j’en entendu le bruit qui venait des falaises, c’était un avertissement pour que je m’en aille vite.

- Si c’est lui qui a fait le coup il risque de s’échapper. Est-ce que tu en as parlé à la gendarmerie ?

- Un peu, mais je ne pouvais pas vraiment l’accuser, je ne l’ai vu que de loin. Mais vous avez raison, ce ne peut être que lui, ça ne peut pas être quelqu’un du coin.

- Il faut qu’on l’empêche de partir. Si demain on y allait pour le coincer ? On fait le tour par Moustier, et on pourrait y être tôt.

- Oui, tu as raison, on prend les fusils et on y va. On ne peut pas compter sur la gendarmerie. Avant qu’ils se bougent, il sera parti.



C’est vers huit heures le lendemain qu’une dizaine de chasseurs du village, armés de leurs fusils de chasse, chargés avec des chevrotines, descendirent, en essayant de faire le moins de bruit possible, les pierriers qui conduisaient à l’arrière de la ferme. Marcel était en tête, le fusil prêt à tirer. Il était le seul à pouvoir reconnaître le sorcier, et il avait bien l’intention de venger Hubert.



Des bruits de voix venaient du devant du bâtiment, plusieurs personnes devaient s’y trouver. Ils décidèrent de se séparer en deux groupes, et de les surprendre par les côtés. Quand ils débouchèrent sur le devant de la ferme, en criant, les fusils pointés, prêts à tirer, les cinq jeunes gens qui étaient en train de déjeuner se figèrent, effrayés. Ayant vu qu’ils ne pouvaient être dangereux, deux hommes, suivant Marcel, se précipitèrent dans le bâtiment pour chercher le vieux. Personne.


Marcel voulait mener lui-même l’interrogatoire de ces jeunes de dix-huit à vingt ans, de plus en plus énervé, furieux d’avoir raté celui qu’ils appelaient le sorcier. C’est quand ils comprirent que celui que les jeunes appelaient « le professeur » était parti tôt le matin à la gendarmerie de Moustier, que les chasseurs se calmèrent. Il devait revenir en fin de matinée, sans doute avec les gendarmes ; la situation devrait se clarifier alors.


__________


Mon cher Vincent, la suite tu as dû la lire dans les journaux. Marcel a été arrêté, et il va pouvoir réfléchir longtemps à ce qu’il a fait à la prison de Draguignan. Bien entendu, le professeur de Vérignon, qui s’était installé à la Bastide de Guègue pour une campagne de fouilles d’un an dans une grotte qui était située juste en dessous, n’était pour rien dans la mort d’Hubert. S’il y a eu un témoin de l’assassinat, c’était un des jeunes qui était allé explorer le bas du Canyon, un certain Martel. Marcel, ayant vu qu’Hubert occupait « son » poste, lui a demandé de partir, et dans l’altercation qui s’en est suivie, il l’a frappé avec une pierre avant de le jeter dans le gouffre.


Toute cette histoire va laisser des traces dans l’esprit de mes concitoyens, et je ne suis pas sûr que l’on n’attribue pas à la présence du sorcier tout ce qui s'est passé. Dans ces petits villages, l’inconnu est toujours une inquiétude. Il est vrai que ces abîmes sont effrayants.


« Dans les gorges du Verdon, on croise parfois l'étrange, mais la peur qui prend au ventre, sait-on si, finalement, elle ne viendrait pas simplement de l'inconnu. »


Qu’en penses-tu, mon cher Vincent ?


Ton ami dévoué, Xuan. Instituteur à Aiguines.


 
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   David   
11/7/2008
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Marogne,

J'ai bien aimé, notamment pour les références aux plantes de sorcellerie : Datura, Hellebore... qui m'ont rappelé un jardinier qui s'improvise conteur d'histoires extraordinaires avec un peu les mêmes arguments, le fantastique peut être trés proche, et c'est trés bien amené dans ta nouvelle. un bon moment de lecture, merci.

   xuanvincent   
13/7/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour marogne,

De nouveau j'ai été captivée par ce nouveau mystère des Gorges du Verdon.

J'ai trouvé l'histoire intéressante et bien écrite, en particulier pour la description des lieux.
Au passage, j'ai relevé quelques répétitions (Le soleil parvenait à peine à atteindre le fond du gouffre quand il y parvint ; répétition plus loin du terme "voir") et quelques changements de temps qui pourraient être revus (passage du passé simple au présent dans un même paragraphe).

Sur le fond, j'ai apprécié comme David la manière dont le fantastique entre dans le récit.
Le personnage de l'inconnu, un mystérieux sorcier, m'a intéressée.
Petit détail : au moment où il décrit la disparition d'Hubert, le personnage de Marcel semble en parler avec une désinvolture qui m'a un peu surprise.

La fin, sous forme épistolaire m'a plu.


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