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Policier/Noir/Thriller
marogne : Véronique
 Publié le 26/11/10  -  16 commentaires  -  13540 caractères  -  175 lectures    Autres textes du même auteur

Un voyage en train, de Nice à Paris, dans le compartiment des places 60 à 66.


Véronique


Il est huit heures du matin en gare de Nice. Le train de Paris va bientôt partir. Le quai est vide.

Soudain, couvrant le ronflement des moteurs, un claquement de talons sur le béton emplit l’espace. Une jeune femme remonte le train, lentement, regardant les numéros des voitures, sans se presser, comme si elle savait qu’il ne partirait pas sans elle. Arrivée au wagon douze, elle empoigne la barre, et se hisse sur l’escalier alors que retentit le sifflet annonçant le départ.

Le train s’ébranle dans un grand effort de mécanique. La jeune femme prend le couloir pour gagner le compartiment des places soixante à soixante-six. Le wagon semble vide. La porte est fermée, elle l’ouvre, et après avoir posé une petite valise sur le porte-bagages s’assoit sur la banquette qui lui permet d’être dans le sens de la marche. Elle ne garde qu’un petit sac à main qu’elle pose à côté d’elle, elle en sort un livre. En face, la tête posée contre le montant de la fenêtre, un homme dort.

Elle ouvre le livre et se plonge dans sa lecture sans un regard pour son compagnon de voyage. Elle est blonde, son visage très pâle a une allure enfantine. La blancheur de sa peau fait ressortir le bleu turquoise de ses yeux. Elle n’est pas maquillée, et, absorbée sans doute par sa lecture, ne se rend pas compte de l’effet que produit sa langue qui passe et repasse sur ses lèvres. Elle est jeune, sans doute dans les vingt-cinq ans. Elle porte un tailleur strict, gris, qui contraste par sa rigueur avec l’impression d’innocence et de douceur qui se dégage de sa personne. Elle est chaussée de hauts escarpins rouges, vernis, que l’on concevrait plus pour rehausser l’éclat d’une robe de soirée qu’accompagner un voyage dans un train en deuxième classe.

Quand le train atteint les environs de Villeneuve-Loubet, elle lève les yeux et regarde les barres de béton du complexe de Marina Baie des Anges. On ne peut deviner ce qu’elle en pense. Elle pose son livre sur ses genoux. Il a une couverture blanche, et on ne distingue ni la tranche ni la page de garde sur laquelle elle a posé ses mains. Elle ferme légèrement les yeux.


La première chose que voit Denis en émergeant de sa profonde torpeur, ce sont les pieds délicats de sa voisine et les talons aiguilles qu’ils surmontent. Comme un automate, il se redresse péniblement, en faisant remonter lentement son regard le long des longues jambes qu’il devine sous le tissu austère, puis les hanches, la poitrine, et enfin le visage dont les yeux semblent le fixer avec étonnement. Il a très mal à la tête, et les mouvements du wagon entretiennent une nausée dont il prend brutalement conscience, comme si ce n’était que la continuation de ce qu’il ressentait quand il était assoupi.


Il a dû rester un long moment à fixer la jeune femme car celle-ci rougit, et soudain détourne son regard et observe la mer par-delà la mince bande de terre qui sépare la voie de la plage.


Cela fait un petit moment qu’il a réussi à s’asseoir, maintenant il se sent mieux. Il regarde autour de lui. Il comprend qu’il est dans un train, par contre il ne se rappelle pas pourquoi, ni où et quand il est monté à bord. Il ressent de manière régulière une effroyable douleur au-dessus du front et dans la nuque. À ces moments-là, il voit trouble, comme si une buée soudaine recouvrait ses yeux. Avec effort il tente de rassembler ses souvenirs, mais en vain. Il est là, dans un train, et cela semble être la seule chose que son cerveau accepte de concevoir.


La jeune femme se tourne vers lui, une vague inquiétude voile son visage.


- Bonjour, lui dit-elle d’un ton enjoué, essayant de rompre le malaise qui avait suivi son réveil.


Sa voix parvient à Denis comme à travers un épais brouillard. Il lui faut un long moment pour réaliser qu’il doit répondre. Il se redresse sur la banquette, et se tournant vers elle, balbutie un « bonjour ».


- Vous avez l’air fatigué, reprend sa voisine, est-ce que tout va bien ?

- Oui… sans doute… j’ai une horrible migraine, s’entend-il répondre.

- Est-ce que vous voulez un cachet d’aspirine, j’en ai si vous en avez besoin.

- C’est... c’est très gentil à vous… ce n’est pas de refus… merci… Oh ! Cette douleur est insupportable.


Elle pose le livre à côté d’elle, la couverture face à la banquette, et se lève. En passant devant Denis pour gagner l’extrémité du compartiment, elle le frôle et il perçoit clairement son odeur, un mélange de suave et de sauvage, vanille et piment. Il est étonné de se demander s’il s’agit d’un parfum ou de son odeur à elle. Elle monte sur la banquette afin d’attraper son sac posé sur le porte-bagages. Elle ne pose sur celle-ci que l’extrémité de son pied droit, laissant la haute tige dans le vide, comme si elle voulait l’épargner. Le bas du pantalon remonte légèrement et laisse apparaître une cheville fine ornée d’une mince chaînette d’or.


- Tenez, prenez, lui dit-elle après avoir extrait d’une pochette une boîte jaune, ce sont des comprimés qu’il faut laisser fondre sous la langue, c’est très efficace.


Le train s’arrête en gare de Toulon. Le quai est presque vide, personne ne monte dans leur wagon. Denis s’était assoupi de nouveau peu de temps après avoir pris le médicament offert par la jeune femme. C’est le démarrage de la locomotive et le bruit des aiguillages qui le sortent de nouveau de sa torpeur. Il n’a plus mal à la tête. Il regarde sa compagne de voyage, et est étonné de ne pas avoir ressenti plus tôt son extrême beauté. Elle est là devant lui, lisant son livre à la couverture blanche, absorbée, entraînée loin dans l’aventure qui se déroule de pages en pages.


Elle relève la tête et lui sourit.


- Vous allez mieux.


Il s’entend répondre « oui » comme s’il était en dehors de son lui-même, regardant depuis une autre dimension son corps, là, sur la banquette.


- J’ai été réveillé par un rêve, c’est étrange.


Elle repose son livre et se penche vers lui, ses yeux bleus le fixent comme si elle guettait des signes sur son visage.


- J’espère que c’était un vrai rêve et pas un cauchemar ?


Denis regarde un instant par la fenêtre, comme pour réfléchir, puis se retourne vers elle, comme s’il avait prit une décision, la décision de parler à cette inconnue, comme si cela était un moyen de le libérer de l’état dans lequel il se trouve.


- Je ne sais pas vous répondre… C’est bizarre… Vous savez, je ne me rappelle jamais de mes rêves ou de mes cauchemars. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour ceux qui le pouvaient. Quand je me réveille, je sens encore en moi la peur ou la joie, mais jamais je ne suis arrivé vraiment à pouvoir en visualiser les causes, et encore moins à les raconter… Ici, c’est tout à fait autre chose. Je me revois dans cette pièce. Je sens encore sur ma peau le contact rêche de la banquette sur laquelle j’étais couché. C’est une salle ronde. Tout au long des murs il y a une succession de caissons circulaires. Ils sont décorés d’une spirale en relief, et à leurs pieds il y a des bancs étroits. Au milieu de la pièce, là où je suis allongé, il y a un divan, circulaire aussi, dans lequel des sections ont été ménagées par de hauts accoudoirs. Une lumière froide, sans doute des tubes au néon, fait ressortir le beige de l’ensemble de l’ameublement. Je me rappelle avoir froid. Tout est silencieux.


Denis s’interrompt tout à coup, comme s’il cherchait dans son esprit la suite de l’histoire, et en même temps étonné par la facilité qu’il a retrouvée à s’exprimer. Le train avance au milieu d’un paysage de collines couvertes de pins maritimes, on ne voit aucune habitation, et la mer au loin se termine par une brume qui brouille l’horizon. La jeune fille pose sa main sur le genou de Denis, l’encourageant par ce simple geste à continuer. Elle sourit. Il sent dans son corps une chaleur qui prend naissance là où elle l’a touché. Il la regarde. Il se décide enfin, et reprend, comme s’il ne s’était pas arrêté, d’un ton fiévreux maintenant.


- Dans l’autre scène que je revois, je suis toujours dans le même lieu, mais sans doute un long moment après. C’est le son d’un orchestre qui me fait lever la tête en direction d’une porte que je n’avais pas remarquée auparavant. Une personne entre dans la pièce, une femme. J’essaye de me lever, réflexe de politesse sans doute, ou de pudeur, mais je n’y arrive pas. Je ressens une vive douleur au poignet. La femme m’empoigne, je me rends compte alors qu’elle est nue.


Tout en racontant cette scène, Denis s’était frotté l’avant-bras, et comme s’il voulait vérifier quelque chose, il relève d’un coup la manche de sa chemise. Tout autour de son poignet, il y a une marque rouge, profonde, douloureuse. Il regarde la jeune femme, comme pour lui demander une explication. Celle-ci regarde à ce moment-là à travers la vitre de la voiture la côte s’éloigner alors que le train oblique vers l’intérieur des terres. Il rabaisse sa manche. Il reste silencieux.


Pendant toute la durée de l’arrêt en gare de Marseille il guette le quai dans l’attente de voyageurs qui les rejoindraient dans leur wagon. Mais non, on dirait que ce sont les seuls passagers de ce train.


Il va beaucoup mieux. Ils sont dans la vallée du Rhône, et de part et d’autre du fleuve s’élèvent des falaises et leurs orgueilleuses fortifications. La femme est devant lui, les yeux baissés sur son livre. Il l’observe. Ses lèvres remuent au rythme de sa lecture. Chacune de ses respirations tend légèrement l’étoffe sur sa poitrine, faisant ressortir la fermeté et la rondeur des seins. Il les imagine à sa portée, ses mains allant à leur rencontre, avides de plaisir. Il ne sait plus tout à coup s’il rêve ou s’il se souvient les avoir embrassés, mais il en a une vision si réaliste qu’il s’humecte les lèvres. Il ressent de nouveau l’odeur qui l’avait saisi quand elle s’était levée au début du voyage. Il revient à sa taille puis redescend le long de ses jambes pour s’arrêter sur ses pieds. Il les voit là comme dans son rêve, il les suit dans un couloir. Les talons s’enfoncent dans une profonde moquette blanche, son regard est fixé sur le mollet dont les muscles jouent harmonieusement sous la peau blanche. Il voit de nouveau les pieds, cette fois beaucoup plus près de lui, sur lui, enchâssés de la même façon dans ses horribles escarpins qui lui perforent le ventre. Il sent les semelles sur son visage, la pointe dans sa bouche, et il entend les rires et les soupirs. Il a mal. Il se secoue et se redresse sur son siège. Elle a cessé de lire, elle est là qui le regarde, froide, les yeux d’un bleu si intense, d’un bleu qui fait si mal, d’un bleu qui le perfore et fait ressortir du plus profond de lui-même une peur qui le terrasse. Il voit la couverture du livre, le S sur la tranche. Il essaye de s’enfoncer dans le dossier de la banquette. Il est hypnotisé par les yeux, les lèvres de la jeune fille. Ses dents, il sent ses dents sur lui, il l’entend crier, il l’entend jouir, il s’entend hurler, il hurle, là dans le train, il revoit la chaînette sur la cheville, il hurle.


Le train s’arrête dans le hall de la Gare de Lyon. La jeune femme attend que le gros de la foule ait quitté l’étroit quai pour à son tour se diriger vers le bâtiment principal. Elle emprunte le bel escalier ouvragé qui permet de se rendre au Train Bleu. C’est un des luxes qu’elle aime s’offrir, aller boire un café sous les plafonds décorés de ce monument historique. Elle adore cette ambiance kitch dans laquelle elle peut rêver aux voyages qu’elle fera en regardant ces panneaux peints pour vanter les destinations de la compagnie Paris-Lyon-Marseille, même si dans ces lieux, ce qui l’intéresse, ce ne sont certainement pas les beautés de la géographie locale mais les souvenirs des nuits qu’elle y a passé, ou l’espoir de celles à organiser. Quand son téléphone portable sonne, elle s’empresse d’accepter la communication pour que la sonnerie incongrue ne gâche pas l’ambiance du lieu.


- Bonjour, Véronique à l’appareil, dit-elle d’une voie étouffée.


Après quelques instants, elle ajoute :


- Non, il m’a reconnue à la fin. Il m’a presque fait de la peine. Il était si mignon. Mais nous ne pouvions pas prendre de risque, n’est-ce pas ?


Quelques instants plus tard, elle redescend le grand escalier. Une foule se presse au pied de celui-ci et elle doit patienter un moment. Des policiers ont dégagé un passage pour permettre à des pompiers qui transportent une civière de regagner la sortie de la gare. Sur celle-ci on distingue sous une banale couverture marron les formes d’un corps. Quand ils parviennent à proximité de l’escalier, un bras glisse de sous la couverture, et tombe le long du chariot, bougeant, sans vie, au rythme de la progression. Avant qu’il ne soit à nouveau caché, quelques gouttes de sang tombent de son poignet blessé sur le sol poussiéreux de la gare.


Au pied de la Tour de l’Horloge, elle croise un groupe d’adolescents. Elle pense toujours à sa soirée niçoise et à son voyage de retour. À cette évocation, une légère rougeur monte sur son visage, et elle passe voluptueusement sa langue sur ses lèvres. Les jeunes se taisent subitement le temps qu’elle passe, rêvant peut-être, inconscients, de la mieux connaître. Mais elle disparaît dans la circulation, et ils continuent leur chemin, gardant pour les soirs de déprime, l’image de cette magnifique jeune femme sur ses hauts talons rouges, et leur bruit rythmé sur les pavés parisiens.

Il est six heures du soir, Gare de Lyon à Paris, le train qui venait de Nice, voie seize, repart, vide, vers le dépôt de la gare d’Austerlitz.


 
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   doianM   
29/10/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un bon texte, se laissant lire avec intérêt.
Précis en détails, tout en faisant laisser peser le suspense dès le réveil difficile de la victime.
J'apprécie l'économie du style.
La coupure dans le texte qui nous prive du dénouement dans le train est un plus.
La conversation téléphonique sobre, sans détails, nous laisse comprendre le reste.

Merci

   caillouq   
1/11/2010
 a aimé ce texte 
Pas ↑
A la première lecture, je ne me souvenais plus de la catégorie dans laquelle ce texte avait été proposé, et les clichés concernant la fille m'ont fait supposer qu'il s'agissait de sentimental/romanesque. Evidemment, la fin remet dans les rails. Mais la seconde lecture (le lendemain) ne m'a pas été limpide pour autant. Je n'ai pas l'énergie pour faire l'exégèse de ce texte un peu confus, et ainsi comprendre de quoi il retourne (vampire ? Règlement de compte de la mafia dont on ne sait, finalement, rien ? GHB ? Jeu érotique ayant mal tourné - quelques indices de ça à la fin, semble-t-il ?)
Je n'ai vraiment pas accroché. Pas moyen de croire qu'une fille lambda serait tout de suite aussi empathique avec un inconnu dans un train. Certes, elle est là pour le tuer, Mais ça n'explique pas qu'il lui raconte son rêve par le menu - là non plus, je n'arrive pas à y croire. Peut-être le texte gagnerait train-il à être un peu plus personnalisé. Les clichés concernant l'allure de la fille ont vraiment été un handicap pour ma lecture.

Style: répétition de "quelques instants"

   Jagger   
2/11/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Le début part assez lentement, on attend le tournant, le moment où tout va basculer dans le thriller. Mais quand il arrive, c'est presque déjà fini et on à l'impression d'avoir raté le train.

Beaucoup de questions se soulève après la lecture de ce récit, mais pas une once de piste pour y répondre. Que voulait cette femme et pourquoi l'homme ne se souvient-il de rien? Et d'ailleurs, pourquoi ne s'inquiète t-il pas plus d'être dans un train sans savoir pourquoi? Étrange. L'histoire devrait donner aux moins quelques pistes.

Le style est quelque peu maladroit, même s'il parvient à nous capter à quelques moments. On n'a pas assez à se mettre sous la dent. Hormis la scène finale (où le récit bascule enfin dans quelque chose d'inquiétant) ça reste un conversation d'une femme et d'un homme somme tout assez banal. Pourtant il y à matière et on sens l'auteur capable de nous surprendre bien plus.

Bonne continuation

   placebo   
6/11/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Ce n'est pas souvent qu'un style me frappe, mais j'ai relevé ici deux caractéristiques assez intéressantes :
- les descriptions à retardement. Cela tient peut-être au style, j'en parlerai plus tard, mais le rendu est étrange, j'ai eu du mal au début du texte.
- Des passages très cinématographiques (''on'') alors que le lecteur manque de repères et une opposition avec les rêves de cet homme.


Pour le style, je ne suis pas fan de certaines choses :
- '' prend le couloir'', '' qui lui permet d’être dans le sens de la marche'', '' Il ressent de manière régulière une effroyable douleur'' le régulière ne convient pas trop, '' lisant son livre'', ''gardant pour les soirs de déprime'', ''on dirait que ce sont les seuls passagers de ce train.''. Il n'y a pas trop de ces passages mal formulés, mais faire gaffe quand même.
- Une surabondance de ''que, qui, quoi''. Faut passer la tondeuse, je dis ça en plaisantant mais c'est génant :)
- des problèmes visuels : ''la porte est fermée, elle l’ouvre'', manque de détails qui permettent de me repérer alors que ce ''on'' est bien utilisé globalement et qu'il y a beaucoup (trop ?) de verbes visuels : voir, regarder, etc...
- quelques trucs pas trop compris : '' l’effet que produit sa langue qui passe et repasse sur ses lèvres'' par exemple.
- un exemple pour la description à retardement, pour que vous voyiez la chose, mais j'en redirai un mot après : ''Elle ne pose sur celle-ci que l’extrémité de son pied droit '',

Pour l'intrigue, j'ai beaucoup aimé l'idée. Le lecteur fait ses hypothèses, pour moi elle est une sorte de vampire et lui a donné une drogue, mais ça m'appartient ;)
- Ne pas dévoiler, à la fin, est pas mal :p j'aurais aimé un petit indice de plus sur le ''il ne m'a reconnu qu'à la fin'' par contre : l'avait-il déjà vu, ou alors, qu'avait-il compris ? (sans rentrer dans le détail forcément).
- ces ''descriptions à retardement'' rendent l'ensemble un poil confus mais mystérieux. il faut les retravailler mais le rendu est assez original.
- Le rêve m'a paru un poil confus et compliqué :p, de même que la description lorsqu'il quittent la gare : n'allait-il pas déjà mieux, à ce moment là ?

Les personnages sont très intéressants, la beauté de la femme pourrait être mieux rendue à la fin quand elle croise les ados, c'est bien fait sinon lorsqu'elle est dans le train (avec l'utilisation de plusieurs sens). Son attitude étrange à certains moments pourrait être un peu plus accentuée, dans la même lignée que ''j'espère que c'était un vrai rêve, et pas un cauchemar''.
On sait assez peu de choses sur l'homme. Fuyait-il ? Ce serait intéressant à évoquer. Faire douter le lecteur :)

le titre n'est pas fameux pour moi, alors que le résumé me plait.

En définitive, j'ai aimé cette nouvelle qui a besoin de quelques retouches pour me conquérir totalement :)

bonne continuation.

   Maëlle   
9/11/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je suis tout à fait mitigée par rapport à ce texte: en première lecture je l'ai trouvé illisible (au point que suis allée faire autre chose, me demandant si c'était de la fatigue de ma part ou le récit qui est embrouillé). En seconde lecture, j'y trouve une ambiance, mais pas de clef.

Le personnage de la jeune femme ne me plait pas, comme ne me plaisent pas en général les personnages parfait (trop jolie, trop fraiche, trop innocente et trop aguicheuse).
Un cadavre ne saigne pas (il faut une activité cardiaque pour permettre au sang de circuler).

   emi   
26/11/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'écriture est simple, fluide, efficace.
La situation, mystérieuse au début, s'éclaircit peu à peu, par des petites touches qui établissent un crescendo.

   Anonyme   
26/11/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bon, j'ai pas été très emballée par l'histoire : situation très classique, une rencontre dans un train, des désirs... mais pourquoi pas ? Le problème c'est que la situation, le scénario ne décolle pas...
Bon, ceci dit, j'suis pas une amatrice de ce genre de récit, non plus.

Sinon question style : attention à l'usage du participe présent : ton texte en est truffé et ça alourdit la lecture avec ce son "an" très déplaisant. J'en utilisais beaucoup aussi moi même jusqu'à ce que je comprenne que c'est plus moche qu'autre chose.

La description de la jeune femme m'a gênée. 1. Très artificielle cette énumération de détails physiques. 2. elle vient avant qu'on découvre le second personnage, du coup on comprend pas que c'est là son regard qu'on a... Et pour revenir au premier point, quand on regarde quelqu'un la première fois, on ne détaille pas comme ça d'un bloc : on s'attache à un ou deux traits marquants et on découvre le reste petit à petit. Au niveau littéraire, c'est beaucoup plus digeste de respecter ça dans la description physique des personnages... Distiller au lieu de tout imposer d'un bloc.

J'aime pas trop les dialogues non plus. parfois très maladroit " oh cette douleur est insupportable !" Tu te vois dire ça, toi ? Dans ces circonstances ?
Il y a également quelques répétitions gênantes.

voilà, pas emballée. j'mets moyen comme note parce que faut pas exagérer, mis à part les défauts relevés, c'est pas mal écrit.

   xuanvincent   
26/11/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Après une rapide lecture, l'idée du rêve inséré dans cette histoire (et la confusion maintenue entre rêve et réalité) et le thème de cette rencontre fugitive m'ont intéressée.

Toutefois j'ai eu par moments du mal à accrocher à l'histoire (en particulier pour le passage de la narration du rêve), au dénouement tragique.
Cependant, peut-être qu'avec quelques petites modifications sur la partie de la récit du rêve par le narrateur (le voyageur), ce texte m'aurait davantage plu ?

"- J’espère que c’était un vrai rêve et pas un cauchemar ?" : cette phrase m'a intriguée.

Bonne continuation à l'auteur !

   Anonyme   
29/11/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Toujours le plaisir de ces descriptions toutes en précision, qui font naître la scène si facilement dans l'imagination. Oui, on les voit ce train et cet escalier. On la voit cette femme. L'écriture est personnelle, très sobre, très propre.
Mon problème principal (si on peut dire que c'est un problème) vient de mon absence quasi totale d'empathie pour le personnage. Elle me glace. Elle a l'air de se mettre hors de portée. Cela crée une ambiance hyper-spécifique mais qui me laisse un peu à côté. Ma lecture terminée, je vais oublier cette femme or, le but n'était-il pas justement qu'elle laisse une trace indélébile ?

Mais bon, encore une fois la forme est franchement agréable et solide, j'ai passé un bon moment.

Merci pour cette lecture !

   Anonyme   
29/11/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Texte original. J'aime beaucoup le suspense et les moments passés sous silence. Tout est sous-entendus.
Cependant, je trouve l'énonciation trop longue.
Intéressant mais pas captivant.

   Anonyme   
1/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un très bon texte vraiment bien écrit, et qui aiguise la curiosité et éveil l'instinct de détective qui sommeille en chacun de nous.

   Flupke   
2/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Marogne,

« Une jeune femme remonte le train, lentement, regardant les numéros des voitures, sans se presser, comme si elle savait qu’il ne partirait pas sans elle. »
Le « lentement » est triplement inutile, il ne respecte pas la règle : montrer, ne pas dire, est redondant avec « sans se presser » et surtout avec « comme si elle savait qu’il ne partirait pas sans elle » qui montre et suggère sans dire explicitement.

« qu’il ne partirait » qu’il ? donc le train évoqué 4 virgules auparavant. Lecture retour en arrière, ça fait un peu attention ralentir travaux, pas top cool pour la fluidité.


que l’on concevrait plus pour rehausser l’éclat d’une robe de soirée qu’accompagner un voyage dans un train en deuxième classe. Je mettrais « soirée que pour accompagner »

« il a une couverture blanche ». Certains verbes ternes sont indispensables, mais celui-là aurait pu être avantageusement remplacé.
Pense au prisme des verbes ternes sur Antidote (Révision/Style/Verbes ternes)

Il a très mal à la tête, je ne sais pas si ce « très » est indispensable ni élégant.

De bonnes description, d’une sensualité parfois agréable. Titre peu créatif, pourrait être remplacé par une formule donnant une clé supplémentaire vu les nombreuses zones d’ombre. Le bracelet à la cheville peu indiquer une orientation sexuelle et donc donner une trame basée sur la jalousie par exemple ? Mais tout est trop cryptique. Quelles sont les clés profondément enterrées que je n’ai pas su décrypter ?

Une nouvelle intéressante mais à la fin je reste un peu sur ma faim.

Amicalement,

Flupke

   Anonyme   
16/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte dont la qualité majeure tient dans l'écriture. Toutefois l'ensemble est soigné. Foison de détails. Scènes visuelles et ciselées. Un régal de lecture avec quelques pépites du genre :

"Cela fait un petit moment qu’il a réussi à s’asseoir, maintenant il se sent mieux. Il regarde autour de lui. Il comprend qu’il est dans un train, par contre il ne se rappelle pas pourquoi, ni où et quand il est monté à bord. Il ressent de manière régulière une effroyable douleur au-dessus du front et dans la nuque. À ces moments-là, il voit trouble, comme si une buée soudaine recouvrait ses yeux. Avec effort il tente de rassembler ses souvenirs, mais en vain. Il est là, dans un train, et cela semble être la seule chose que son cerveau accepte de concevoir."

Je veux dire en citant ce passage qu'être précis à la manière de cet auteur est une qualité que j'apprécie grandement.

   widjet   
27/12/2010
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Une vraie déception que le dernier Marogne. A se demander si ce texte a été rédigé sous la plume de l’auteur de tant de textes d’ordinaire bien sentis au niveau de l’ambiance et de l’extérieur (lire « le faiseur de Haïku » pour rester dans la même catégorie
de textes).

Ici, c’est un ratage presque total.

Au début on pense un peu au film « Anthony Zimmer » (remake « The Tourist » sorti dernièrement pour ceux que cela intéresse). Un homme. Une femme fatale. Une ambiance empreinte d'étrange et de sensualité. « Ok » me suis-je dit. « Je connais tout ça, je suis en terrain connu, je n’ai qu’à me laisser (trans)porter ».

Bah, je me suis emmerdé sec.

La faute à une incapacité à créer une vraie atmosphère (et d'instaurer ce mystère) alors qu’ici, plus que l’intrigue elle-même (et le fin mot de celle-ci), c’est ce qui gravite autour l’environnement qui est l’intérêt de l’œuvre (à ce titre, Marogne ne joue pas du tout avec le caractère claustrophobique du train, l’absence de passagers, les tunnels… c’est bien dommage d’avoir négligé de tels potentiels !)
Première (mauvaise surprise) l’écriture. Elle est étonnamment « fade ». C’est écrit à la va vite, très expédié tout ça, pas de conviction dans les descriptions (pourtant sa spécialité), pas de « Marogne’s touch » dans ces lignes qui s’enchainent dans le convenu et les facilités. Ensuite, les personnages sont d’une grande mièvrerie. La femme déjà. Avec ses rougissements, ses balbutiements etc.… Le côté « femme fatale » fait plutôt rigoler (on dirait une collégienne notre tueuse !). Bref son statut vampirique passe un peu à la trappe.

Je préfère ne pas parler des dialogues… Ni du titre.

L’histoire en elle-même en vaut une autre. Je ne sais pas si je suis dans le vrai, mais voilà ce que j’ai compris. Les appels de phares et autres indices sont bien là : la couleur rouge décliné sous toutes ses formes (le sang, les chaussures), le contraste avec la blancheur immaculée (de la peau, la couverture du livre, mais aussi la symbolique avec la « Baie des Anges »), la dualité Bien/Mal (le « S » du livre pour Satan et le chiffre 66 de la banquette qui rappelle le 666, numéro de la Bête, du Diable). Certes, ce n’est pas des plus finauds, mais c’est ce qui m’a le moins gêné finalement.

Ouais. Une vraie déception, donc. Mais surtout et plus que tout, ce sentiment tenace et très énervant que l'auteur a traité son texte par dessus la jambe.

W

   victhis0   
31/1/2011
 a aimé ce texte 
Pas
Quand je lis marogne, c est en général avec la certitude d avoir un bon moment de lecture. Déçu je suis par cette absence d' intrigue intelligible. De plus j aurais aime un champ / contre champ avec son point de vue a elle, non seulement pour connaitre le physique du mâle autant que celui de la femelle que peut être pour un éclairage sur l intrigue.
Pour un auteur lambda j aurais mis moyen, pour toi je suis plus sévère!

   Bidis   
29/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il ne me déplaît pas de n’avoir pas le fin mot de l’histoire. L’imagination est agréablement agacée, j’aime bien ça. J’ai aimé aussi une sorte de glissement insensible de la réalité au rêve et du rêve à la réalité. La lecture un moment donné flotte entre les deux sans qu’on se soit bien aperçu du procédé et je trouve cela envoûtant.
L’écriture m’a semblé vive et plaisante à lire mais que de maladresses tout de même ! On ne s’attend pas à cela sous la plume de Marogne...
- Le lecteur regarde la jeune femme qui lit un livre, donc elle a les yeux baissés. Or, L’auteur parle de ses yeux turquoise. Il aurait donc fallu qu’elle lève les yeux, regarde le paysage par exemple.
- « que l’on concevrait plus pour rehausser... qu’accompagner » : il manque une préposition (que « pour » accompagner)
- «dans un train... Quand le train... » : répétition
- « il a une couverture blanche » : je trouverais plus élégant de dire « la couverture en est blanche »
- « des longues jambes qu’il devine sous le tissu austère » : on a parlé de tailleur, pas de tailleur pantalon. Normalement, on s’attend donc à des jambes gainées de bas nylon. J’avais d’abord rectifié par les cuisses qu’il devine, puis rectifié plus loin car l’habillement est mieux spécifié. C’est un détail, mais il m’a gênée.
- « laissant la haute tige dans le vide » : je n’ai pas compris de quoi il s’agit
- « en dehors de son lui-même » : je me demande si c’est correct, en tout cas cela ne se dit pas sauf dans un contexte d’humour
- « regardant depuis une autre dimension son corps » : le possessif renvoie au dernier sujet qui est le personnage masculin alors qu’il devrait désigner le personnage féminin.
- on parle des yeux turquoise dans un premier temps et par la suite on insiste plusieurs fois sur les yeux bleus. Turquoise ce n’est pas bleu.

Un bon moment de lecture malgré tout.

   belgik41   
13/7/2014
Commentaire modéré


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